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J'ai toujours ton coeur avec moi

"Je ne dis pas que je cherche le bonheur, mais porter la nature aux nues après tout ce qu'elle a fait subir aux  gens me semble du plus mauvais goût, l'entends-je encore siffler.Et puis l'homme est aussi sauvage que la terre qu'il habite. Tout ça, c'est le même tabac."

à la mort de sa mère, avec qui elle entretenait une relation pour le moins particulière, Hildur hérite d'une petite maison jaune sur une île. S'y rendre et se l'approprier, ou pas, sera l'occasion de se remémorer le passé et d'explorer pour Hildur d'explorer sa propre relation à son fils.

soffia bjarnadottir


Roman à la fois mélancolique et poétique, J'ai toujours ton cœur avec moi est un texte dont il est difficile de parler tant l’atmosphère et la distance qu'il instaure avec son lecteur sont étranges. Si je suis toujours restée extérieure au texte, cela ne m'a pas empêché d'être séduite par de nombreux passages, en témoignent les marque-pages qui le hérissent. Une expérience à tenter.

Roman  de Soffia Bjarnadottir, traduit de l'islandais par Jean-Christophe Salùn, Zulma 2016, 139 pages.

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J'ai vu un homme

"Aucun de leurs choix n'avait été malintentionné. Et cependant, leur combinaison avait engendré plus d'obscurité que de lumière."

Pourquoi Michael Turner explore-t-il la maison de ses voisins en leur absence ? Voilà à peine sept mois qu'il s'est installé à Londres et très vite, il est entré dans l'intimité des Nelson, une sympathique petite famille.owen sheers
Différant la réponse à cette question, le récit remonte le temps ...
Michael peine à se remettre du décès de sa femme, Caroline, journaliste tuée au Pakistan. Il n'est pas le seul : le commandant Mc Cullen ,responsable de cette mort, semble lui aussi perturbé par ce cadavre de trop et l'américain qui ne supporte plus d'être "dissocié de ses actes" , a bien l'intention d'agir et d'assumer les conséquences ,par-delà les frontières ,d'une décision prise sans états d'âme.
Owen Sheers , dès la première phrase de son roman, instaure un malaise qui ira s'amplifiant et perdurera même quand sera identifié "l'événement qui bouleversa leur existence". En effet, les liens , bien plus complexes qu'il n'y paraît à première vue, entre les différents personnages, vont les entraîner dans des chemins très tortueux .
Remords, conflits de loyauté, culpabilité sont analysés avec finesse et sensibilité. La narration est extrêmement efficace, le lecteur se perd en conjectures sur la nature de cet événement avant de rester le souffle coupé.Le récit,ponctué de réflexions sur l'écriture (Michael est écrivain), gagne encore en profondeur et crée même peut être une mise en abyme, comme semble le suggérer la dédicace...
Un roman qui nous ferre d'emblée et qu'on ne lâche pas car il allie , et c'est rare, qualité de l'écriture et subtilité de la narration. Du grand art !
Il y avait la page 51 de David Vann il y aura maintenant celle d' Owen Sheers (je me garderai bien de vous donner sa numérotation !)

J'ai vu un homme, Owen Sheers, traduit de l'anglais par Mathilde Bach, Rivages 2015, 351 pages insidieusement addictives.

Et zou, sur l'étagère des indispensables! Nuits blanches en perspective !

Une dernière citation pour la route :" Une histoire qui n'est pas racontée , dit-elle en le pointant d'un doigt accusateur, c'est comme une décharge. Enfouis-la tant que tu veux , elle finira toujours par refaire surface."

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J'ai été gâtée !

En ce moment, j'adore mon facteur car il dépose plein de surprisesdans ma boîte à lettres: une enveloppe bien rebondie venue d'ici (jeme  garde ces romans pour les vacances qui pour moi commencentvendredi après-midi), une BD9782226166708 venue de (je la remets à dispositionpour ceux que ça intéresserait) et l'envoi poétique d'une sorcière desplantes...
Hé, hé la vie est belle !

Merci à toutes, Cuné, Joëlle et Anne !

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J'ai vu un homme...en poche

"Aucun de leurs choix n'avait été malintentionné. Et cependant, leur combinaison avait engendré plus d'obscurité que de lumière."

Pourquoi Michael Turner explore-t-il la maison de ses voisins en leur absence ? Voilà à peine sept mois qu'il s'est installé à Londres et très vite, il est entré dans l'intimité des Nelson, une sympathique petite famille.
Différant la réponse à cette question, le récit remonte le temps ...owen sheers
Michael peine à se remettre du décès de sa femme, Caroline, journaliste tuée au Pakistan. Il n'est pas le seul : le commandant Mc Cullen ,responsable de cette mort, semble lui aussi perturbé par ce cadavre de trop et l'américain qui ne supporte plus d'être "dissocié de ses actes" , a bien l'intention d'agir et d'assumer les conséquences ,par-delà les frontières ,d'une décision prise sans états d'âme.
Owen Sheers , dès la première phrase de son roman, instaure un malaise qui ira s'amplifiant et perdurera même quand sera identifié "l'événement qui bouleversa leur existence". En effet, les liens , bien plus complexes qu'il n'y paraît à première vue, entre les différents personnages, vont les entraîner dans des chemins très tortueux .
Remords, conflits de loyauté, culpabilité sont analysés avec finesse et sensibilité. La narration est extrêmement efficace, le lecteur se perd en conjectures sur la nature de cet événement avant de rester le souffle coupé.Le récit,ponctué de réflexions sur l'écriture (Michael est écrivain), gagne encore en profondeur et crée même peut être une mise en abyme, comme semble le suggérer la dédicace...
Un roman qui nous ferre d'emblée et qu'on ne lâche pas car il allie , et c'est rare, qualité de l'écriture et subtilité de la narration. Du grand art !
Il y avait la page 51 de David Vann il y aura maintenant celle d' Owen Sheers (je me garderai bien de vous donner sa numérotation !)

J'ai vu un homme, Owen Sheers, traduit de l'anglais par Mathilde Bach, Rivages 2015, 351 pages insidieusement addictives. Rivages poche 2016

Et zou, sur l'étagère des indispensables! Nuits blanches en perspective !

Une dernière citation pour la route :" Une histoire qui n'est pas racontée , dit-elle en le pointant d'un doigt accusateur, c'est comme une décharge. Enfouis-la tant que tu veux , elle finira toujours par refaire surface."

 

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J'ai été gâtée (1 )

Mercredi, personne n'a pensé à vérifier le courrier.
Jeudi matin, illumination , j'ai bravé la nuit et le froid et j'ai trouvé uneenveloppe rebondie qui contenait une très jolie marque d'attention dela part de Bellesahi :sapin
Merci encore Bellesahi ! ces coeurs imbriqués ont tout de suite trouvé leur place dans mon sapin !(qui a l'air un peu déplumé tant pis !, le "gardien " du sapin autoproclamé (Ferdinand) est passé par là pour réorganiser la déco...)sapin2

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J'ai été gâtée (2 )

Jeudi, dans ma Boîte à Lettres, se cachait une surprise deTamara  (qui est partie en Ethiopie, la veinarde !): Exercices deStyle de Raymond Queneau ou comment raconter de 99 manières différentesle même micro-événement: une altercation entre deux individus dans unautobus.9782070373635
Queneau fut un des  membres fondateurs de l'OUvroir de LIttérature POtentielle (abrégé en OULIPO).Tout est expliqué ici mais en gros disons que ces auteurs s'imposent volontairement des contraintes comme Perec qui dans La disparitionn'utilisa aucun "e" (lettre la plus utilisée en français), réalisantainsi un très grand lipogramme  (texte où l'on s'interditd'utiliser une lettre).
Finalementpour les  avoir expérimentées lors d'un atelier d'écrituremémorable (n'est-ce pas Cath !), j'en viens à penser que lescontraintes en écriture sont plutôt une libération car elles fixent uncadre, une structure qui permet de donner une ossature au texte.
Merci à toi Tamara !

(Prof un jour, prof toujours (même en vacances !))

Bon réveillon de Noël à tous !


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”J'ai rendez-vous avec une bombe. Si tu foires, je te fume!”

SEGPA, CPA autant de sigles inconnus* pour Chefdeville, auteur d'un unique roman policier (quinze ans déjà !), et qui va pactiser avec l'ennemi de  toujours, à  savoir l'Education Nationale, en acceptant d'animer des ateliers d'écriture dans des sections en difficulté.Même si l'animateur improvisé est un fameux lascar,"...je décidai que c'était le moment de mettre mon grain de sel. Mais moi je ne fonctionnais qu'au gros sel et je visais toujours entre les deux yeux.", la  réalité va le  frapper de plein fouet et il aura fort à faire  pour que tout son petit monde  prenne la plume entre  deux conflits verbaux !51aXCqyafXL._SL500_AA240_.jpg
Tirant à boulets rouges avec une verve réjouissante sur les institutions , bien moins sur certains profs, derniers des Mohicans à tenter de préserver des îlots de culture, Chefdeville s'en prend aussi aux écrivains :  " Ce sont souvent des gens prétentieux et nombrilistes, pas autant que les  théâtreux,  ça c'est impossible, mais ils en tiennent  tout de même une sacrée couche."ça fuse  de partout, c'est bourré d'énergie et ça m'a fait éclater de rire à de nombreuses reprises du début à la fin !  Un feu d'artifice pour qui ne craint pas l'écriture non académique ! Et,  s'il vous plaît  Monsieur Chefdeville, le prochain roman, pas  dans quinze ans !

Un énorme merci à Cuné pour cet envoi revigorant !

 

 

*cachant des tribus bizarres et quelque peu laissées en friche par l'Education Nationale.

L'atelier d'écriture,Chefdeville, Le  dilettante, 253 pages à dévorer !

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Je voudrais me suicider mais j'ai pas le temps *

"T'en fais une tête, Josette ! Tu ressembles à un gribouillis, à un oreiller qui fait coin coin ou encore à une boîte de camembert fabriquée au Liechtenstein !

La fée Carabosse penchée sur le berceau du petit garçon qui allait prendre le pseudo de Charlie Schlingo avait pour nom poliomyélite. Trois mois avant l'arrivée du vaccin en France. Pas de bol vraiment.61xXSL5fjtL._SL500_AA300_.jpg
Pour compenser Charlie apprendra à marcher sur les mains et surtout se régalera de Bd fournies par sa nona, histoire d'oublier la douleur physique et le surnom donné par ses parents : "Vilain" (Poil de Carotte pas mort).
Devenu grand, Charlie séduira les filles , dessinera avec la bande à Choron (entre autres) et entamera un  bref processus d'autodestruction (il mourra à 49 ans ), se rendant tour à tour insupportable , invivable, violent et charmant. Tout à la fois gros déguelasse et écorché vif si vous voyez l'improbable mélange.
Ce docu-fiction raconté par Jean Teulé , dessiné par Florence Cestac, file à toute allure pour témoigner du trop bref passage sur terre de cet être hors du commun qu'était Charlie Schlingo. On sort de là essoré et les larmes aux yeux même si comme moi on ne connaissait que de nom ce dessinateur de BD totalement frappadingue et poignant. Un homme qui recueille une chienne et l'appelle "La méchanceté" ne peut totalement être mauvais, même s'il s'efforce de coller à l'étiquette de Vilain qui lui a été apposée !

Je voudrais me suicider mais j'ai pas le temps, Jean Teulé, Florence Cestac, Dargaud 2009.

 

 

*Réponse de Charlie Schlingo quand on lui demandait comment il allait.

Emprunté à la médiathèque sur la seule foi du titre !

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Le coeur sauvage

"-Il y a deux mondes auxquels je n’appartiendrai jamais, ai-je répliqué. Chez moi et ailleurs."
Il a souri, cligné des yeux, totalement perplexe."

Toutes les nouvelles de ce recueil se déroulent dans le Vermont, un État très rural, recouvert aux trois quarts de forêts. Forêts que certains exploitent, voire détruisent, et qui exercent une fascination importante chez beaucoup des personnages, tiraillés qu'ils sont entre l'envie de quitter ce coin paumé et le besoin de s'y fondre.
Jeunes ou vieux, ils affrontent souvent la solitude, les épreuves de la vie et si certains ne peuvent les supporter, d'autres au contraire trouvent du réconfort là où il s'y attendaient le moins.robin macarthur
On entre dans ce microcosme avec beaucoup de plaisir, croisant et recroisant d'un texte à l'autre certains personnages qu'on n'oubliera pas de sitôt. On a  aussi envie d'aller à la découverte de ces forêts que Robin Macarthur décrit avec tant de sensualité et de subtilité: "Je ferme les yeux et je sais que mon père mourra un jour, et avec lui ce désir féroce et troublant de s'enfoncer loin, toujours plus loin au cœur des bois."
Une magnifique découverte !

Le cœur sauvage, Robin Macarthur, traduit de l’américain par France Camus-Pichon , Albin Michel 2017, 212 pages qui filent sur l'étagère des indispensables .

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J'ai déserté le pays de l'enfance

"Marrez-vous, carnassiez !"

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Parce qu'elle défend les intérêts d'une société informatique alors que son éthique voudrait qu'elle soit plutôt du côté de l'employé qui va se faire entuber, la narratrice s'offre une magnifique crise d'angoisse et un petit séjour dans un centre psychiatrique.
Un pied dans son enfance -paradis-perdu à Djibouti, un pied dans le monde des adultes où elle  sur la  refuse de sacrifier ses idéaux, la voici réduite à faire le grand écart,ce qui n'est guère confortable, vous l'admettrez.. .Son séjour dans un centre où elle est la seule à ne pas prendre de médicaments lui ouvrira-t-il les yeux ?
Si l'évocation de l'enfance et les tergiversations morales de l'avocate ne m'ont pas totalement convaincue, trop convenues à mon goût, l'évocation des malades mentaux et de la vie dans ce centre psychiatrique en plein coeur de Paris m'a totalement enthousiasmée. à la limite, j'aurais même préféré que la narratrice y séhjourne un peu plus longtemps pour apprécier encore plu cette galerie de portraits sensibles et pleins d'humanité. Une réussite en demi-teinte donc.

 

J'ai déserté le pays de l'enfance, Sigolène Vinson, Plon 2011, 190 pages où j'aurais bien aimé que la mère ne parle pas sans cesse EN MAJUSCULES ! Même si je vois très bien ce que l'auteure veut dire.

 

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