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Rechercher : mes 18 exils

Pas son genre, le film, le livre

Lui,  parisien, professeur de philosophie, en exil à Arras. Elle, coiffeuse et maman solo. Ils deviennent amants. Mais cette histoire improbable entre deux personnes que la classe sociale, les références culturelles, voire la géographie, opposent  inclut-elle les sentiments pour les deux parties en présence ? Tout n’est pas joué d’avance …philippe vilain
On pourrait évoquer ici un roman  un peu oublié, La dentellière, dont le personnage avait été incarné au cinéma par la toute jeune et déjà lumineuse, Isabelle Huppert. Mais l’originalité de Philipe Vilain, dans sa manière de traiter ce thème de la différence sociale dans une  histoire d’amour, est de laisser planer l’ambiguïté sur son héros masculin (qui décortique à l’envie ses attitudes mais semble incapable d’éprouver vraiment des sentiments, de se laisser aller), tout en laissant une échappatoire à son héroïne.
J’ai d’abord vu le film, pour son réalisateur, Lucas Belvaux et j’ai été enchantée par le jeu des acteurs, Emilie Dequenne, rayonnante, pleine de vie  d’énergie et d’intelligence, et Loïc Corbery, beau ténébreux qui réussit à conférer à la fois opacité et ambiguïté à son personnage. Le rythme est plein d’allant mais au final demeure cette question : l’aime-t-il, l’a-t-il aimée ou pas cette petite coiffeuse ?
Pour le savoir, j’ai enchaîné dans la foulée avec la lecture du roman de Philippe Vilain que j’ai trouvé plus cruel mais tout aussi ambigu. L’auto-analyse du personnage masculin est parfois pesante (de longs paragraphes comme autant de pavés) mais la fin du roman contrebalance la vision parfois cruelle du personnage féminin. Dans le film, Jennifer est beaucoup plus subtile autant dans sa manière de s’habiller que dans ses réflexions et l’on sent plus d’empathie de la part du réalisateur. Au final, je n’ai toujours pas tranché et la question reste posée…Un film et un roman à découvrir absolument.

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Ru

"Mes parents nous rappellent souvent, à mes frères et à moi, qu'ils n'auront pas d'argent à nous laisser en héritage, mais je crois qu'ils nous ont déjà légué la richesse de leur mémoire, qui nous permet de saisir la beauté d'une grappe de glycine, la fragilité d'un mot, la forme de l'émerveillement. Plus encore ils nous ont offerts des pieds pour marcher jusqu'à nos rêves, jusqu'à l'infini. C'est peut être suffisant comme bagage pour continuer notre voyage par nous-mêmes. Sinon, nous  encombrerions inutilement notre trajet avec des biens à transporter, à assurer, à entretenir. (...)
Alors, j'essaie le plus possible de n'acquérir que des choses qui ne dépassent pas les limites de mon corps."

Une forme éclatée - des textes courts- pour dire l'exil forcé dans le ventre dun bateau ,l'internement dans un camp de réfugiés en Malaisie,  les souvenirs du Viet-Nam mais aussi l'arrivée au Québec et la vie actuelle de la narratrice, autant de fragments ténus mais d'une force incroyable pour dire la volonté de survivre, de cueillir quelques fragments de bonheur dans les situations les plus difficiles.kim thùy,exil,sud-vietnam
Pas de continuité narrative ou temporelle possibles dans un monde qui n'est jamais vécu comme sûr et/ou stable mais une vie marquée par cette volonté de rêve auquel se fier pour avancer. L'adaptation tragi-comique aux coutumes québécoises, l'attachement à l'odeur d'un assouplissant, autant de manières sensibles de se maintenir en équilibre et d'aller de l'avant, vers l'épure.
Un texte qui évite tout pathos -ce que je craignais le plus-et qui en 143 petites pages nous dit tout à la fois "l'écoulement de larmes , de sang, d'argent" et la berceuse que signifie son titre en vietnamien. Un petit ruisseau qui a coulé dans de nombreux blogs et qui vient de sortir en poche.

Ru, Kim Thùy, Liana Levi Piccolo.

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On a de la chance de vivre aujourd'hui

Personne ne m'avait prévenue et la suprise faut d'autant meilleure:  un recueil de nouvelles de Kate Atkinson m'attendait sur la table des nouveautés cet a9782877066952_1_v.jpgprès-midi!!!! Dire que la pluie avait failli me faire rebrousser chemin...

L'opus est mince, 150 pages, mais on ne va pas chipoter...

 

On a de la chance de vivre aujourd'hui, Kate Atkinson, Editions de Fallois, 18 euros.

Le site de l'auteure

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Des vies sans couleurs

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"Ignominie, donc, voilà le mot qui décrit son état."

La jeune Marion Campbell dirige une agence de voyages en Afrique du sud. Une photographie à la Une d'un journal va faire résurgir des souvenirs que son père refusera de préciser. Marion va donc mener une quête d'identité, quête liée à la période à la fois folle et trouble de l'apartheid.
La vérité découverte par la jeune femme explique sa réserve et le contrôle permanent de ses émotions. Néanmoins, cette raideur permanente nuit à l'empathie et le lecteur ne peut que se tenir à distance, regrettant de ne pas sentir palpiter davantage le coeur de cette Afrique que Marion affirme tellement aimer.

Des vies sans couleur, Zoë Wicomb, 10/18 2010, traduit de l'anglais par Catherine Lauga Du Plessis, 282 pages trop empesées.

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Surprise

Dans ma boîte à lettres, une grosse enveloppe rebondie . Je l'ouvreavec fébrilité: 4 romans policiers tout juste sortis , aucuneexplication, seule mention sur l'enveloppe: un concours de livresauquel je ne me souviens pas d'avoir participé ...978226403933097822640424919782264044006
Pas grave, je ne regrette pas de m'être inscrite à la news letter de 10/18 !
Voici les 4 ouvrages en question : Meurtre à la villa Torrini de Magdalen Nabb, Le club des philosophes amateurs de'Alexander Mc Call Smith, Le temple des muses de John Maddox Roberts et enfin de Ake Edwardson, Je voudrais que cela ne finisse jamais .Moi non plus !
C'est bien la première fois que je gagne des livres en n'ayant pas le souvenir d'avoir participé à quoi que ce soit !

PS: je viens de voir ceci sur le blodg de Jo... elle

9782264043863

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La liste

"Irène a un enfant, un grand garçon. Parfois, ils mangent ensemble."

Pierre Jourde dans sa préface nous permet de glâner les termes d'onomatologie , art qui "consiste  à montrer comment un prénom peut déterminer un tempérament , voire un destin", de "quiddité " ("pourquoi suis-je moi et pas un autre ? ") avant de lâcher le morceau : la vertu comique de ces portraits, parlant même de "foire aux monstres".julien gosselin,pierre martin,johann trümmel
Je n'irai pas jusque là mais ces textes, brossant le portrait de Kévin, Ian ou Dominique (entre autres) forcent le trait avec une telle férocité que j'en ai souvent été mal à l'aise au début de ma lecture. Un humour noircissime qui ne plaira pas forcément à tout le monde ...

Merci à Babelio et aux Editions 10/18 !

Pour vous faire une idée: clic

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Le volume du temps 1

"Il est bon de voir le monde se tenir immobile. "

Venue acheter des livres anciens à Paris pour le commerce qu'elle tient avec son mari, Tara se réveille un 19 novembre. Mais non, les événements lui donnent tort: elle revit tout ce qui lui est arrivé la veille. Le temps s'est donc arrêté pour elle  le 18 novembre. solvej balle
De retour chez elle, elle tente d'expliquer la situation à son époux qui se montre compréhensif dans un premier temps mais oublie au fur et à mesure ce qu'elle lui a révélé. Las, elle prend ses quartiers, à l'insu de son mari, dans la chambre d'amis et observe tout ce qui se passe, réfléchissant au temps, au pouvoir des habitudes, au pouvoir des mots, à l'évolution de son couple.
Je n'ai jamais aimé le côté répétitif et moralisateur du film "Un jour sans fin", aussi ai-je abordé ce roman avec circonspection, mais j'ai été vite fascinée par la capacité de l'autrice à renouveler, sans effet de manche, la situation, à faire évoluer son personnage pendant un an, terminant ce premier volume à l'orée du 18 novembre de l'année suivante.

Le deuxième tome (il y en a sept en tout!) est dans ma Pile à Lire. Affaire à suivre.

 

 Grasset 2024. Traduit du danois par Terje Sinding, 250 pages.

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Dora la dingue

 "Être une fille dans ce monde n'est donc qu'une question d'argent et d'organes génitaux ? La vie n'est-elle qu'une série de transactions ? "

Trahie par son père  (qui a une maîtresse), négligée par sa mère (dépressive), Ida, 18 ans,  va traverser une "épreuve psycho-sexuelle", comme elle qualifiera après coup la série d'aventures racontée dans Dora la dingue.41nHIzujyaL._AA160_.jpg
Entre séances de psy où Ida a toujours un coup d'avance sur le Dr Sigmund, cavalcades effrénées avec sa bande, Ida devient Dora et ne maîtrisera bientôt plus les règles d'un jeu cruel.
Il y a une grande inventivité langagière dans Dora la dingue (bravo au traducteur!), une belle énergie aussi mais je suis toujours restée extérieure à ce récit qui semble enchaîner les morceaux de bravoure sans pour autant susciter d'émotions.

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L'indésirable

"Elle vous avale entièresarah waters,maisonment, si vous la laissez faire."

Deux cent quarante cinq pages pour que l'action commence à proprement parler. D'aucuns chicaneront : Et le bizarre incident du chien derrière le rideau ? Certes. Mais laisser une fillette remuante avec un chien, âgé de surcroît ,derrière un rideau (?!) ne peut qu'entraîner des ennuis...Nous sommes plus ici dans l'ordre de la normalité et il faut bien attendre toutes ces pages pour que la dimension fantastique de la demeure d'Hundreds Hall fasse son apparition.
L'action peine donc à se mettre en route et le personnage du docteur, garant tout à la fois de secrets professionnels (qu'il divulgue allègrement) et de la rationnalité ne m'a pas beaucoup convaincue non plus.
Autant je m'étais régalée avec Du bout des doigts qui revisitait magistralement les codes du roman à la Dickens, autant je me suis ennuyée ici. Jet d'éponge donc.

L'indésirable, Sarah Waters 10/18 2011,  traduit de l'anglais par Alain Fefossé ,646 pages, ah oui, quand même !sarah waters,maison

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Le livre de Joe

Un romancier revient dans la petite ville où il a grandi . Il n'y sera pas vraiment le bienvenu car les habitants de cette bourgade du Connecticut n'ont pas du tout apprécié de se voir ridiculiser dans ce roman à succès qui a valu gloire et richesse à son auteur.
Ce retour, qui s'apparente parfois à un exercice d'auto dépréciation car Joe a tout du loser déguisé en gagnant, lui permet également de revenir sur des événements du passé et de les envisager sous un autre angle.9782264045089R1.JPG
Roman prévisible, qui roule impeccablement sur des rails, alternant humour et émotion, Le livre de Joe était destiné bien évidemment à être adapté au cinéma, ce qui est actuellement le cas.
Il ne révolutionnera pas la littérature mais permet néanmoins de passer un bon moment quand on a besoin de confort. Et c'est déjà bien.

Le livre de Joe, Jonathan Tropper, traduit de l'américain par Nathalie Perronny, 10/18. Enfin lu ,gratuitement ,grâce aux promos estivales.

L'avis de Florinette ,que l'on espère revoir bientôt sur la toile !

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