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Rechercher : La femme à la clé

Femme nue jouant Chopin

"Il y a un style de femmes qui, bien qu'ayant été ravissantes toute leur vie, connaissent une éruption de folle splendeur à l'approche de la cinquantaine."

Quand un texte commence de manière aussi parfaite (pour moi), c'est le gage qu'une excellente lecture s'annonce . Promesse tenue -et haut la main- par ce recueil de 16 nouvelles aux ambiances très diverses mais caractérisées par la tension parfois juste insoutenable qui les anime et la capacité de Louise Erdrich à se glisser aussi bien dans la tanière d'une Goth Lolita gothique que dans l'intimité d'un couple de scientifiques vieillissants .louise erdrich
La nature est forcément toujours aussi présente et l'on croise dans ces textes aussi bien des antilopes, des loups, des bisons, des chats, des chiens que des corbeaux. Et comment ne pas aimer une auteure qui fait dire à l'une de ses narratrices : "Les corbeaux sont les oiseaux qui me manqueront le plus quand je mourrai. Si seulement les ténèbres dans lesquelles nous devons plonger notre regard étaient composées de la lumière noire de leur souple intelligence.(...] J'ai observé ces oiseaux avec tant d'attention que je sens leurs plumes noires pointer sous ma peau."
Mais, bien évidemment, ce sens de l'observation, Erdrich l'exerce aussi l'égard des humains. Et leur comportement interpénètre souvent celui de la Nature, dont il emprunte parfois les ruses et parfois aussi la cruauté.Cruauté souvent adoucie par la compassion qui prend alors les chemins les plus étranges, les plus tortueux. Ainsi dans la nouvelle "Le lait paternel" dont je vous laisse découvrir toute la tendresse et la violence mêlée.
Qui manipule, qui est manipulé ? Erdrich semble sourire du comportement de ses personnages mais ne jamais s'en moquer, n'hésitant pas à ajouter quelques touches de fantastique ou d'humour dans les situations les plus tendues . Ainsi ce dialogue improbable dans un magasin d'armes :
"Exercices de tir ?
-Non. je dois tuer un mec qui fait du yoga.
-Défense du domicile alors."
à noter que L'auteure choisit , en faisant un pas de côté au moment opportun ,d éviter le pathos et/ou les situations prévisibles.
On trouve aussi dans ce recueil la course poursuite la plus lente et néanmoins la plus intense que j'ai jamais lue, le récit d'une amitié féminine , sereine, par-delà la douleur (un texte magnifique), des femmes, des hommes d'âges différents, Indiens ou non, contemporains ou pas ,mais qui tous nous émeuvent, font battre nos cœurs et nous donnent tout à la fois envie de savoir vite, vite ,ce qui va leur arriver et simultanément envie de retarder le plus possible le moment de les quitter. Quant au style de Louise Erdrich, il est sensuel, analyse au plus intime les sentiments, très imagé et sonne juste.Un vrai et grand coup de cœur pour commencer ce mois de novembre.

Et zou, sur l’étagère des indispensables !

Femme nue jouant Chopin, Louise Erdrich, traduit de l'américain par isabelle Reinharez, Albin Michel 2014, 367 pages intenses.

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Les nouvelles femmes de Stepford ? *

Le roman de Rachel Cusk commence par un long travelling très maîtrisé qui survole la banlieue résidentielle d’Arlington Park, non loin de Londres .Le décor est planté , placé sous le signe d’une  pluie obstinée et agressive, presque voyeuriste,instaurant d’emblée un vague sentiment de malaise.Unité de lieu donc,Arlington Park,ses"bonnes "adresses et les autres ,où le mal est tenu à distance (le terrorisme est à Londres)mais où les allusions à l'enlèvement d'une petite fille qui reviennent en leitmotif signalent qu'il rôde quand même...

Unité de temps,vingt-quatre heures dans la vie de femmes au bord de  la crise de nerfs ,  voilà qui  donne un cadre au roman.

L’auteure s’intéresse donc à des habitants de cette banlieue, leur consacrant successivement un chapitre,en se focalisant davantage sur celles qui sont l’âme de ce lieu déserté la journée par les hommes.
Ces femmes dont une seule travaille (à mi-temps dans un lycée de filles) vont nous livrer leurs pensées les plus intimes, parfois mélancoliques,parfois pleines de ressentiment,l'une d'elle ayant le sentiment qu'elle a été assassinée par son mari, au demeurant le plus charmant des hommes, sorte de saint laïc.  Elle  se  sent "lourde" , "pleine du dépôt des jours gâchés", une  autre, sorte de Bree van de Kamp, se rendra comptedel'image qu'elleprojette et qui n'est pas  forcément celle qu'elle espérait.9782879295749
D'autres ,au contraire se rassurent en disant que le confort dont elles profitent, elles l'ont bien mérité même si la  seule  escapade quelles s'accordent est une virée au centre commercial le plus proche... Centre commercial où elles vont croiser celels qu'elles auraient pu devenir,du moins  pour certaines d'entr'elles  : des filles de seize ans déjà  mère de famille.
Les enfants,les leurs et ceux des autres, sont bien sûr au coeur de leurs réflexions mais c'est surtout sur elles mêmes,qu'elles se penchent, sans indulgence, essayant d'être au plus près de leurs vérités.

"C'était un endroit dangereux où vivre, une famille:  aussi tumultueux que la pleine mer sous un ciel traître, avec ses allégeances passagères, ses  rafales de cruauté et de vertu, ses grandes vagues d'humeur et de mortalité, son incessante alternance de tempête et de bonace" (p. 228). Ou bien encore 

"C'est ici que Maisie se sentait le plus éloignée de ses aspirations, voyait son mari et ses enfants comme les étrangers qu'ils étaient  de temsp  à autre. C'est ici qu'elle  sentait le plus souvent qu'il  étaient  dans une pièce de théâtre,et que ce n'était pas  une pièce de  théâtre qu'elle  appréciait"(p.214).

L'auteure ne stigmatise pas pour autant les hommes,ils sont souvent palins debonen volonté et mettent volontiers lamain ) la  pâte.

L'auteur se moque comme  d'une guigne du politiquement correct, les hommes, la famille et les valeurs de la plus ou moins petite bourgeosie sont joyeusement passées à la moulinette, le tout avec un style sensible, imagé et puissant. Rachel Cusk sait créer son propre univers et j'attends déjà avec impatience la traduction de ses autres romans.  Une vraie auteure.21PE3VQMH2L


* Roman d'Ira Levin dans lequel des femmes tout à fait normales  au départ se transforment mystérieusement en parfaites petites ménagères pour le plus grand bonheur de leurs époux....

La critique de Clarabel

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La solitude des femmes qui courent

 

"Ma vie n'est pas satisfaisante. Je suis seule, j'ai un travail qui me frustre. Adèle est mon unique réussite, la personne qui donne un sens à ma vie." Ainsi parle Justine Trévise , divorcée, la petite quarantaine, qui s'échine à courir dans Paris entre une entreprise qui bat de l'aile, ses amies fidèles et sa petite fille.
Revenir s'installer dans le village de son enfance lui permettra peut être de repartir de zéro, de retomber amoureuse et d'élucider les non-dits familiaux.julie printzac
Romance fortement axée sur l'amitié entre femmes, La solitude des femmes qui courent est un roman qui obéit aux lois du genre, tout en ménageant un certain suspense. Si l'histoire est bien menée, les dialogues qui l'émaillent sonnent faux, ce qui enlève toute harmonie au texte. Dommage.

La solitude des femmes qui courent, Julie Printzac, Lattès 2017.

julie printzac

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Deux femmes et un jardin

"Ou parce que je voulais, comme on dit, garder Mariette pour moi, et garder l'image que j'avais d'elle : libre, fantasque, ne recevant d'ordre de personne et acceptant d'en payer le prix."

De Mariette nous ne saurons pas grand chose. Quelqanne guglielmettiues indices nous laissent deviner une vie fruste, sans joie, au service des autres. Quand elle hérite de ce qu'elle qualifiera de "maison de poupée"-un logis passablement délabré au fin fond de la campagne, entouré d'un jardin qui a repris sa liberté, elle peine à y croire. Pourtant, elle s'y rend- une véritable expédition- et entreprend de s'approprier les lieux, tout en respectant la sauvagerie du jardin.
Petit à petit va également se nouer une relation avec une adolescente, en vacances dans le bourg voisin et qui va apprivoiser Mariette, sans pour autant percer son quasi mutisme. La relation s'étiolera au fil du temps mais restera marquante pour la jeune femme.
Un titre simple , à l'image de ce récit qui fait le choix de ne pas trop en dire, et c'est tant mieux, avec une autrice qui peint avec délicatesse autant les femmes que les plantes. Un grand coup de cœur.

Éditions Interférences.

L'avis d'Aifelle qui m'avait donné envie: clic.

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La femme et l'ours

"Dès que je sais si c'est un teckel ou un tueur, je lui apprends la politesse."

Bix, le narrateur, donné comme double de l'auteur,  se tient loin des bistrots de son jeune temps, (d'ailleurs il sort très peu de chez lui ) entre une femme névrosée souvent sur le point d'exploser et un enfant  très sage qui sait mieux que son père affronter les sautes d'humeur féminines. Rien de bien folichon donc. Une dispute conjugale va mettre le feu aux poudres et faire retomber Bix dans ses travers. Commence alors une sorte de descente quasi aux enfers, où l'épopée de Bix va prendre comme points de repère une histoire incroyable arrivée à un SDF de sa connaissance  (racontée dans un premier chapitre qu'il vaut mieux passer) et une légende pyrénéenne mettant en scène le fruit des amours d' une femme et un ours. Bix suivra-t-il la même trajectoire que le clochard ou sera-til aussi valeureux que le héros du conte ? Les repères sont pour le moins étranges en tout cas...philippe jaenada, schtroumpf grognon le retour
Les noms évocateurs de ses compagnes, rencontrées au fil des jours ,Milka Beauvisage (idiote au corps sublime) et Pompe Tout (échangiste insatiable),donnent le ton. Le narrateur est un libidineux qui perd de sa drôlerie sous les flots de whisky et de bière qu'il ne cesse d'ingurgiter. On s'englue peu à peu dans ce récit qui perd toute drôlerie (et pourtant le début est un pur régal !), on est sur le point de baîlller même, bref on s'ennuie vaguement. La fin est télescopée (on se demande bien ce que vient faire là cette touche de thriller) , on patauge dans le graveleux,  on frôle le pathos, bref on mélange un peu toutes sortes de tonalités pour terminer de manière assez plate. Dommage.

La femme et l'ours, Philippe Jaenada , Grasset 2011,311 pages qui partent en eau de vaisselle.


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La fille du cannibale, la femme du disparu

La disparition soudaine du mari de Lucia Romero, auteure de livres pour enfants va la lancer dans une enquête qui deviendra bientôt un prétexte à une réflexion sur l'identité de ceux qui nous entourent mais aussi sur la notre.Comme dans un cauchemar, il  semble que les marches des escaliers se dérobent sous ses pas, au fur et à mesure qu'elle avance dans sa quête de vérité.41CgSmcdG1L
La fille du cannibale , de Rosa Montero, est aussi une réflexion sur les différents âges de la vie, symbolisés par les deux personnages qui aident Licia la quadragénaire : le jeune et séduisant Adrian, et l'octogénaire Félix qui  a déjà  vécu plusieurs vies: anarchiste et torero.
Entrecoupé par les récits de Félix, le récit avance de rebondissement en péripétie et le "pauvre" Ramon (le disparu) semble parfois oublié...Mensonges, secrets  sont au rendez-vous ,  et personne, y compris le lecteur, ne peut jamais être sûr de la véracité des faits relatés...
Les digressions sur l'histoire  des anarchistes en Espagne m'ont paru parfois longuettes mais le style est enlevé et la réflexion intéressante. Lucia, au terme  de cette quête, se ne définira plus par rapport  aux hommes  qui l'entourent (fille de, femme de ...)et  aura gagné en sérénité : "Ce doit être  la maturité : il me semble que je me réconcilie avec la vie, et même avec l'obscurité de la vie."
Je n'avais pas accroché avec La folle du logis de la même auteure, mais je sens que dès que j'aurai un p'tit creux, je réessaierai...

L'avis de Clarabel

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Sept femmes...en poche.

"Il s'agit de poser les mains sur le monde, afin de s'y tenir et de faire un sort  à cette irréalité qui menace à tout moment de nous engloutir et de nous dissoudre."

"Sept folles". "Allumées". "Insensées"."Imprudentes". qui osèrent écrire, à leur façon ,dans un monde littéraire dominé par les hommes. Obligées parfois de recourir à un pseudonyme masculin, ne connaissant souvent la reconnaissance de leur milieu que de manière posthume, elles ont souffert dans leur chair et dans leur âme pour assouvir cette nécessité : écrire. Elles ont pour nom Emily Brontë, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann et Djuna Barnes.lydie salvayre
Dans une période sombre de sa vie, comme elle le précise dans la préface, Lydie Salvayre avait perdu le goût d'écrire mais, heureusement, pas de lire.Elle se replongea donc dans l’œuvre de ces femmes puissantes  , "Il me fallait de l'air, du vif. ces lectures me l'apportèrent."puis dans leur biographies, leurs lettres, leurs journaux intimes, s'appropria ce qu'elle avait auparavant dédaigné.
Les textes qu'elle consacre à chacune de ces femmes sont emplis de ferveur et d'émotion, de détails (que pour la plupart j'ignorais  )et qui nous les rendent encore plus présentes. L'avis d'une psychiatre de formation prend aussi d'autant plus de relief quand il s'agit de décrire les "traitements" infligés à Sylvia Plath par le corps médical de l'époque...
Seules m'étaient inconnues Ingeborg Bachmann et Marina Tsvetaeva et je dois avouer que je suis restée hermétique à leur écriture un peu trop lyrique à mon goût, au vu des citations proposées par L. Salvayre. il n'en reste pas moins que ce recueil est tout bruissant de marque-pages et qu'il m'a donné une furieuse envie de relire Brontë, Woolf, Barnes et Colette que je n'ai pas fréquentées depuis longtemps...

Le billet de Mior.

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La femme d'un homme

"ça ne sert à rien de construire un mur de mots. Les mots sont comme des outils, facilement convertibles en armes, qui bâtissent des clôtures là où elles ne sont pas  essentielles. La vie ne se résume pas aux mots. Les gens, par nature, baignent dans l’ambivalence, entraînés par des vents capricieux et agités."

Beaucoup de non-dits dans le couple en apparence idéal que forment depuis vingt ans, Todd, promoteur immobilier ambitieux, et Jodi, thérapeute à mi-temps. Un élément perturbateur, dont Jodi veut à tout prix minorer l'importance, va rompre cette belle harmonie et entraîner le couple dans un maelstrom d'émotions et de situations qu'ils ne parviendront plus à maîtriser.a s a harrison
The silent wife, titre original du roman, rend bien compte de la manière si particulière de l'héroïne de gérer ses émotions et sa vie. Tant de perfection,( elle est très classe, veut faire de sa vie un modèle de perfection et pour cela sélectionne soigneusement ses patients pour ne pas sortir de sa zone de confort et de compétence ),  des apparences aussi  lisses, ne peuvent évidemment que cacher un grand bazar intérieur que le lecteur découvrira progressivement, même s'il ne sera jamais clairement nommé.
Et c'est ce que j'ai aimé dans ce thriller psychologique où, à mon avis, la psychologie domine largement: si comme l’écrit Cuné, on flirte avec les clichés, les personnages sont beaucoup plus fouillés qu'il n'y paraît et cette volonté de ne rien nommer précisément est extrêmement efficace du début à la fin. Une narration fluide, des rebondissements surprenants, un pur régal piqueté de marque-pages !

La femme d 'un homme, A S A Harrison, traduit de l'anglais par Audrey Coussy, Livre de poche 2014.

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La femme d 'un homme... en poche

"ça ne sert à rien de construire un mur de mots. Les mots sont comme des outils, facilement convertibles en armes, qui bâtissent des clôtures là où elles ne sont pas  essentielles. La vie ne se résume pas aux mots. Les gens, par nature, baignent dans l’ambivalence, entraînés par des vents capricieux et agités."

Beaucoup de non-dits dans le couple en apparence idéal que forment depuis vingt ans, Todd, promoteur immobilier ambitieux, et Jodi, thérapeute à mi-temps. Un élément perturbateur, dont Jodi veut à tout prix minorer l'importance, va rompre cette belle harmonie et entraîner le couple dans un maelstrom d'émotions et de situations qu'ils ne parviendront plus à maîtriser. ASA Harrison
The silent wife, titre original du roman, rend bien compte de la manière si particulière de l'héroïne de gérer ses émotions et sa vie. Tant de perfection,( elle est très classe, veut faire de sa vie un modèle de perfection et pour cela sélectionne soigneusement ses patients pour ne pas sortir de sa zone de confort et de compétence ),  des apparences aussi  lisses, ne peuvent évidemment que cacher un grand bazar intérieur que le lecteur découvrira progressivement, même s'il ne sera jamais clairement nommé.
Et c'est ce que j'ai aimé dans ce thriller psychologique où, à mon avis, la psychologie domine largement: si comme l’écrit Cuné, on flirte avec les clichés, les personnages sont beaucoup plus fouillés qu'il n'y paraît et cette volonté de ne rien nommer précisément est extrêmement efficace du début à la fin. Une narration fluide, des rebondissements surprenants, un pur régal piqueté de marque-pages !

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”La femme au loup les pieds dans le four”

La consolante aurait pu être le surnom d'une femme ou d'une maison. C'est celui d'une partie de boules et surtout le  nom du dernier roman en date d'Anna Gavalda, qui au grand désespoir des critiques intello , caracole  déjà en tête des listes de vente. 418ErHdOTxL
Certes, il faut un temps d'adaptation à ce style tout grêlé de points de suspension, mais  le personnage de Charles, "un homme encombré,  chargé, loaded en anagalis, comme leurs dés. Quand ils  sont pipés" est si attachant qu'on le suit volontiers dans son effritement et sa rédemption. L'histoire  ,c'est vrai , met un peu  de temps à démarrer mais bon, on accompagne volontiers Charles dans ses pérégrinations ubuesques en Russie  ou parmi les siens (le dîner de  famille  du début est une pure merveille,  tout le monde en prend gentiment pour son grade, en particulier un specimen de beau-frère que chacun possède, j'en suis sûre! ).
L'atmosphère est plus noire, la vie plus dure mais on sent bien que la préférence de l'auteure va à ses gens que la vie a roué de coups et qui parfois n'en peuvent plus... Comme  Anouk, celle qui  vient de disparaître.
Gavalda croque avec un plaisir évident  ses personnages,  fustigeant au passage autant les clichés bobos en matière d'architecture , "un architecte d'intérieur, concepteur d'espace, créateur de  volume, passeur de  lumière et autres trouducuteries." que le mauvais goût de  "la poubelle de table assortie à la nappe et la bobonne assortie à la  poubelle de table" de la classe moyenne. Mais c'est avec les personnages de Kate ,des enfants pleins  de  vie qui l'entourent , voire des animaux qui gravitent autour d'elle  que l'on sent  que Gavalda  s'est régalée.  Quelqu'un qui  est capable d'écrire que la  cusinière Aga est "Une  espèce  de bonne grand-mère, chaude, gentille, présente" ou qu'un chien "quand j'avais le blues, se forçait à faire  une connerie pour me changer les  idée...Une petite poule en passant, un ballon, la jambe du facteur, le super rosbif du dimanche...Oh oui! Il  s'en est donné du mal pour que je relève la tête! Voilà pourquoi je ...Je le porterai jusqu'au bout...",  quelqu'un capable de nous dire que le monde  est plein d'histoires et que personne ne veut les écouter, alors là , je la lis avec enthousiasme , le sourire aux lèvres, j'adhère à ses énumérations ,à ses interventions de l'auteur, à son humanité.

Un vrai, grand et beau coup de coeur ! merci Cuné !

L'avis de Bellesahi

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