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Le journal intime de Baby George

"Maman est tellement épuisée par Ringo qu'elle a un mal fou à rester éveillée. Heureusement, Dada lui a appris à dormir les yeux ouverts, comme une crevette, un truc qui se transmet de génération en génération. Maman est ravie d'y être arrivée. Elle dit qu'elle n'a pas le moindre souvenir de la journée mais ça ne se voit pas du tout sur les photos."

Pas besoin d'être abonnée à Point de vue pour craquer sur le trop mignon Baby George ! Aussi, me suis-je précipitée sur son journal intime "Le meilleur livre d'une enfant de deux ans que j'ai lu cette année." comme l'affirme la citation apocryphe de Huhg Grant. Je confirme.clare bennett
Seule une anglaise pouvait trouver le ton juste pour dépeindre les coulisses de la famille royale britannique, s'en moquer gentiment et la rendre infiniment sympathique. Les chahuts des frères et belle-sœur, les tiraillements de la jalousie de George envers la petite sœur à naître, sans oublier la nuée de conseillers improbables qui entoure la royale famille, tout cela est délicieusement croqué  et nous fait passer un excellent moment ! à (s') offrir sans plus attendre !

 

Le journal intime de Baby George, Clare Bennett, traduit de l'anglais par Géraldine d'Amico, Autrement 2016.

clare bennett

 

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Le coeur battant de nos mères ..en poche

"Chez elle, la perte était omniprésente, elle avait du mal à voir au-delà, c'était comme essayer de regarder par une fenêtre couverte d'empreintes de doigts. Elle se sentirait toujours prisonnière derrière cette vitre placée entre elle et le monde. Au moins à Ann Arbor, la vitre était plus propre."

à dix-sept ans, Nadia perd sa mère et tombe enceinte du fils du pasteur. La jeune fille, issue d'une communauté noire et religieuse, promise à un bel avenir universitaire, choisit d'avorter.
Cette décision n,traînera de multiples conséquences, à court mais aussi à long terme.
Comme  un chœur antique,  les femmes du Cénacle, association religieuse de femmes plus anciennes, plus expérimentées, commentent en contrepoint la trajectoire de Nadia, celle de Luke, son ancien amant et celle d' Aubrey, sa meilleure amie.brit bennett
Le roman ne s'attarde pas outre mesure sur le parcours universitaire de Nadia, mais davantage sur son émancipation, dont il n'est qu'une étape. La jeune femme refuse ainsi de s'impliquer dans toutes ses relations affectives, tant avec des Blancs qu’avec des Noirs. Elle souligne aussi au passage le racisme subtil, qui pourrait presque passer inaperçu, dont sa communauté est victime. Un roman prenant qui propose un point de vue original et rare.


Le cœur battant de nos mères, Brit Bennett, traduit de l’anglais (E-U) par la talentueux Jean Esch,

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Le journal intime de Baby George...en poche

"Maman est tellement épuisée par Ringo qu'elle a un mal fou à rester éveillée. Heureusement, Dada lui a appris à dormir les yeux ouverts, comme une crevette, un truc qui se transmet de génération en génération. Maman est ravie d'y être arrivée. Elle dit qu'elle n'a pas le moindre souvenir de la journée mais ça ne se voit pas du tout sur les photos."

Pas besoin d'être abonnée à Point de vue pour craquer sur le trop mignon Baby George ! Aussi, me suis-je précipitée sur son journal intime "Le meilleur livre d'une enfant de deux ans que j'ai lu cette année." comme l'affirme la citation apocryphe de Huhg Grant. Je confirme.clare bennett
Seule une anglaise pouvait trouver le ton juste pour dépeindre les coulisses de la famille royale britannique, s'en moquer gentiment et la rendre infiniment sympathique. Les chahuts des frères et belle-sœur, les tiraillements de la jalousie de George envers la petite sœur à naître, sans oublier la nuée de conseillers improbables qui entoure la royale famille, tout cela est délicieusement croqué  et nous fait passer un excellent moment ! à (s') offrir sans plus attendre !

 

Le journal intime de Baby George, Clare Bennett, traduit de l'anglais par Géraldine d'Amico,

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22/06/2018 | Lien permanent

”Ils ont une morale de serpents à sonnettes”

Nick Guest n'est même pas un Rastignac anglais. S'il loue une chambre  dans l'hôtel  particulier de la famille  du député  conservateur Gerald Fedden, c'est simplement parce qu'il est ami de ses enfants, Toby et Catherine. Ainsi  sera-t-il amené à fréquenter tout le gratin de la société londonienne et à devenir ami avec la jeunesse dorée -voire clinquante- qui s'ennuie élégamment entre  prises de coke et  parties fines.51k9IeqlwlL._SL500_AA240_.jpg
Avec un humour pince -sans -rire mais aussi corrosif, Alan Hollinghurst  nous peint ici le portrait d'un jeune homme tiraillé entre ses origines et le milieu qu'il fréquente, confronté à un monde dont il découvrira les coulisses mais auquel il n'appartiendra jamais  totalement. C'est aussi l'occasion de brosser le portrait de ces années 80 , les années fric, mais aussi les  années- Sida, ce qui donne au roman une tonalité  douce -amère au fur et à mesure de son avancée dans le temps.
Alan Hollinghurst réussit  à ne pas rendre  antipathiques des personnages qui au départ n'avaient rien pour me plaire , ces play-boys gays  et  oisifs qui n'osent pas assumer leur sexualité par exemple , ou ce député inamovible qui méprise ses électeurs mais réussira  toujours à se sortir de tous les chausse-trappes que le sort lui réservera, entre  un concours de lancer de bottes et un scandale financier.
Le style est chatoyant et alerte. 635 pages qui  se lisent sans faiblir.

Ce  roman a obtenu le Man  Booker Prize en 2004.

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L'étang

"Écoutez, il n'a échappé à personne à ce stade que ma tête est tournée vers les ailleurs de l'imagination et qu'elle n'est pas vraiment concernée par les circonstances présentes- toutefois personne ne peut  savoir ce qui se fabrique sans cesse dans l'esprit d'un autre et donc, pour cette raison uniquement peut être, ma façon d'être, telle qu'elle est, peut être très déroutante, déconcertante, inexplicable; même, en réalité ,offensante parfois. On se méfie facilement d'une paumée comme moi  et il arrive fréquemment qu'on m'accuse de toutes sortes d'impertinences."

 Comment rendre compte , sans lui porter préjudice, de ce recueil de textes, parfois très courts, toujours surprenants par leur langue qui mêle humour, poésie, réflexions sur les minuscules faits du quotidien avec un point de vue toujours original etdécalé ? claire-louise bennett
La narratrice s'est installée à la campagne dans une petite maison au confort rudimentaire et on se dit qu'on va avoir droit au récit de ses aventures dans ce nouvel environnement mais pas du tout On assistera certes à quelques essais de jardinage,mais pas forcément pour les raisons attendues ni pour le résultat escompté.
Tout est prétexte à des réflexions qui sortent de l’ordinaire, au gré de phrases amples qui voguent parfois d'un sujet à l'autre sans transition, mais sans jamais perdre son lecteur de vue.
Pas de récit proprement dit mais une impression d'immédiate adéquation avec cette vision du monde à nulle autre pareille. Déroutante, oui, mais jamais ennuyeuse ! Un pur bonheur de lecture pour moi mais qui pourrait en laisser d'autres sur le bord du sentier.

 

Un grand bravo au traducteur: Thierry Decottignies.

 

L'étang, Claire-Louise Bennett, Éditions de l'olivier 2018, 217 pages enthousiasmantes et piquetées de marque-pages. Et zou,, sur l'étagère des indispensables !

Une dernière citation, pour la route: " Le matin attend debout sur sa haute balançoire , déplaçant la terre d'avant en arrière sous ses ongles avec un morceau de carte vierge."

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Autoportrait de l'auteur en coureur de fond

"Ce dont je parle quand je parle de courir." (traduction littérale du titre)

 

Haruki Murakami est un écrivain dont j'aime beaucoup les romans, même si je ne parviens jamais à les chroniquer...Je me réjouissais de lire cet autoportrait de l'auteur en coureur de fond , même si je ne suis pas sportive, surtout quand j'ai lu cette affirmation" En ce qui me concerne, la plupart des techniques dont je me sers comme romancier proviennent de ce que j'ai appris en courant chaque matin.". Las !je n'ai pas pu aller au-delà de la page 85 ! Trop froid, trop distancié, trop répétitif, j'y aurai juste appris que selon lui, le talent, la concentration et la persévérance sont les qualités essentielles d'un écrivain...Maigre moisson...4161TpjhXoL._SL500_AA240_.jpg

A réserver aux fans absolus. Savourer plutôt Kafka sur le rivage ou Chroniques de l'oiseau à ressort.

Haruki Murakami, Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, Belfond 2009, 181 pages.

Ps: pour les amateurs de course, je conseille aussi un roman , d'Alan Siltoe, injustement oublié La solitude du coureur de fond, roman social se déroulant en Grande Bretagne.

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Fakirs...en poche !

 

"Un monde d'hommes se tenant maladroitement debout sur des tapis de clous, courant et se fuyant les uns les autres."

Un lieutenant,Guérin,flanqué de son fidèle stagiaire, Lambert,tous deux honnis par le restant de leurs collègues, sont chargés d'enquêter sur les suicides. Loin de se plaindre de la situation , nos deux anti-héros barbotent la-dedans quasiment avec bonheur, ce qui ajoute encore à la répulsion des autres policiers.41OTUnlrwZL._SL500_AA300_.jpg
La mort en direct d'un "fakir" américain qui donnait en spectacle ses souffrances sur une scène parisienne spécialisée dans le sado-maso va amener à paris un franco-américain retranché à la campagne dans un tipi, Alan Mustgrave. Fatalement les trajectoires des trois hommes vont se croiser , surtout quand Guérin et Lambert vont trouver des similitudes à toute une vague de suicides soigneusement mis en scène...
Ne vous fiez pas à la couverture ni à la quatrième de couv': Fakirs n'est pas du tout un énième roman policier glauque . Même s'il y est question de suicide, de torture, ce n'est jamais présenté de manière malsaine, l'auteur ayant le chic pour balancer, mine de rien , quelques assertions déroutantes: "Un chien peut-il faire interner son maître ? " ou donner à toute une liste de suicidés les identités d'auteurs de romans policiers ( Sylvie Granotier ou J. B Pouy, entre autres). Autant de clin d'oeils qui détendent- un peu -l'atmosphère.
Avec son "Columbo", tout aussi dégarni que son ara Churchill, nanti d'un imperméable jaune , qui prend frénétiquement des notes et balance sa vérité au moment où on s'y attend le moins, Antonin Varenne nous donne  un personnage paradoxalement falot et haut en couleurs. Beaucoup d'humanité et d'empathie dans un texte qui ne ménage pas ses rebondissements. Un grand bonheur de lecture.

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Fakirs

 

"Un monde d'hommes se tenant maladroitement debout sur des tapis de clous, courant et se fuyant les uns les autres."

Un lieutenant,Guérin,flanqué de son fidèle stagiaire, Lambert,tous deux honnis par le restant de leurs collègues, sont chargés d'enquêter sur les suicides. Loin de se plaindre de la situation , nos deux anti-héros barbotent la-dedans quasiment avec bonheur, ce qui ajoute encore à la répulsion des autres policiers.41uosbqP8-L._SL500_AA240_.jpg
La mort en direct d'un "fakir" américain qui donnait en spectacle ses souffrances sur une scène parisienne spécialisée dans le sado-maso va amener à paris un franco-américain retranché à la campagne dans un tipi, Alan Mustgrave. Fatalement les trajectoires des trois hommes vont se croiser , surtout quand Guérin et Lambert vont trouver des similitudes à toute une vague de suicides soigneusement mis en scène...
Ne vous fiez pas à la couverture ni à la quatrième de couv': Fakirs n'est pas du tout un énième roman policier glauque . Même s'il y est question de suicide, de torture, ce n'est jamais présenté de manière malsaine, l'auteur ayant le chic pour balancer, mine de rien , quelques assertions déroutantes: "Un chien peut-il faire interner son maître ? " ou donner à toute une liste de suicidés les identités d'auteurs de romans policiers ( Sylvie Granotier ou J. B Pouy, entre autres). Autant de clin d'oeils qui détendent- un peu -l'atmosphère.
Avec son "Columbo", tout aussi dégarni que son ara Churchill, nanti d'un imperméable jaune , qui prend frénétiquement des notes et balance sa vérité au moment où on s'y attend le moins, Antonin Varenne nous donne  un personnage paradoxalement falot et haut en couleurs. Beaucoup d'humanité et d'empathie dans un texte qui ne ménage pas ses rebondissements. Un grand bonheur de lecture.

Fakirs, Antonin Varenne, Viviane Hamy éditions, 2009, 284 pages .

Emprunté à la médiathèque.

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