Rechercher : dominique resch
Guerre sale
"Personne ne sait où est la télécommande pour zapper le chaos."
Un jeune et ambitieux avocat d'affaires, fils spirituel de Richard Gratien, élément essentiel de la Françafrique pour le secteur de l'armement, a subi le supplice du pneu brûlé.
Cet assassinat atroce fait immédiatement écho dans la mémoire de l'ex-commissaire Lola Jost avec celui de son assistant, tué de la même manière.
Flanquées du dalmatien Sigmund, voilà donc reparties en campagne "les infernales pétroleuses du canal Saint Martin", à savoir Lola et son amie Ingrid Diesel. Il leur faudra néanmoins se résigner à travailler avec l'ex amoureux d'Ingrid, Sacha Duguin, devenu commandant à la Crim'...
L'humour et la virtuosité de Dominique Sylvain parviennent à alléger les coups bas et les manipulations des puissants en tous genres qui ne pratiquent en aucun cas l'art de la guerre de Sun Tzu- livre de chevet d'un des personnages- mais une Guerre sale qui fait fi de toute humanité. L'intrigue est tordue à souhait, sans pour autant devenir incompréhensible . L'auteure est ici au meilleur de sa forme ,multipliant les métaphores ("Quant à moi, je ne suis plus qu'une vieille chose, une mémé gorille avant l'hiver. Le dernier wagon du cirque m'est passé sous le nez, mais je ne m'en suis pas aperçue.") sans pour autant négliger la psychologie de ses personnages. Un roman qui m'a réconciliée avec Dominique Sylvain et que j'ai dévoré cul sec !
Guerre sale, Dominique Sylvain, Viviane Hamy 2011.
Emprunté à la médiathèque.
06/06/2011 | Lien permanent | Commentaires (7)
Grand paradis
"Mais j'étais bien prétentieuse ,de me sentir coupable de tous les malheurs."
Dominique, fleuriste dans une station balnéaire est à l'aube de la cinquantaine. Mais a-t-elle jamais quitté les rives de l'adolescence , voire de l'enfance ? (d'ailleurs tout au long de ma lecture je l'imaginais plus jeune ) .Toute sa vie, elle s'est sentie différente et le regard des autres et les mots , parfois crus et violents de sa soeur aînée n'ont rien fait pour l'en dissuader."Sans doute, tous les enfants , à un moment de leur vie ,se croient-ils seuls de leur espèce. Pour moi le moment s'était bien longuement étiré."
La découverte d'une photo de femme va l'entraîner dans une quête d'identité familiale ,quête qui croisera le destin de ces hystériques de la fin du XIXème siècle ,étudiées par Charcot et dûment photographiées par Albert Londe.
Dominique ressent dans sa chair les tourments de cette femme à laquelle elle se sent liée, tout comme elle est reliée à la nature et aux plantes sauvages qu'elle ne peut s'empêcher de repérer, même en ville*, cette nature qui lui apporte la paix et à laquelle elle porte une attention extrême : "J'avais toujours été frappée par l'injustice que me semblait représenter la contrainte immobilité végétale."
Angélique Villeneuve, dans un style à la fois sobre, puissant et poétique, au plus près des sensations, nous entraîne, fascinés, dans l'univers de Dominique , un univers où "Les mots jaillisaient d'elles comme des lièvres de leur terrier, puis s'évanouissaient , retombaient en fine poussière dans la cuisine, comme s'ils n'avaient jamais existé."Mais ceux du Grand paradis sauront trouver le chemin de nos coeurs et de nos mémoires...
Grand Paradis, Angélique Villeneuve, Phébus 2010 167 pages sensibles , végétales- et très cornées, un bon indice !.
* Angélique Villeneuve est aussi l'auteure de ce livre, auquel elle fait une allusion page 58 en ces termes: "un drôle de petit ouvrage sur la cuisine des plantes sauvages."
23/09/2010 | Lien permanent | Commentaires (9)
Catalène Rocca suivi de L'homme au manteau de pluie
"Pour quelle raison n'est-elle pas une cliente comme les autres ? "
Des lecteurs, connus ou inconnus, l'amour des livres qui embaume le tout, une ambiance qui donne envie de pousser la porte de cette librairie réelle ou imaginaire...En quelques mots, le ton est donné, l'histoire file , fluide et sereine, et se l'on se retrouve charmé mais juste un peu sur sa faim au bout de ces 44 pages.
Vite, Jean-François Delapré donnez-nous en d'autres !
Catalène Rocca suivi de L'homme au manteau de pluie, la table ronde 2010, 44 pages , un très bel objet à glisser dans sa poche comme un grigri. 5 euros.
Merci à Dominique d'avoir signalé ce livre délicieux ainsi qu'à Cécile.
12/04/2010 | Lien permanent | Commentaires (9)
La liste
"Irène a un enfant, un grand garçon. Parfois, ils mangent ensemble."
Pierre Jourde dans sa préface nous permet de glâner les termes d'onomatologie , art qui "consiste à montrer comment un prénom peut déterminer un tempérament , voire un destin", de "quiddité " ("pourquoi suis-je moi et pas un autre ? ") avant de lâcher le morceau : la vertu comique de ces portraits, parlant même de "foire aux monstres".
Je n'irai pas jusque là mais ces textes, brossant le portrait de Kévin, Ian ou Dominique (entre autres) forcent le trait avec une telle férocité que j'en ai souvent été mal à l'aise au début de ma lecture. Un humour noircissime qui ne plaira pas forcément à tout le monde ...
Merci à Babelio et aux Editions 10/18 !
Pour vous faire une idée: clic
11/12/2012 | Lien permanent | Commentaires (7)
Bien connu des services de police
Appuyé sur une solide documentation, Bien connu des services de police met en scène la vie d'un commissariat de banlieue imaginaire, Panteuil.
L'entrée de jeu est brutale, sans fioritures et nous plonge d'emblée chez des flics aguerris et ripoux. Un monde auquel vont heurter deux "bleus " leur enlevant, vite fait, mal fait, pas mal de leurs illusions. Les portraits sont esquissés à grands traits mais efficaces , le style réduit à sa plus simple expression mais l'intrigue cavale à fond la caisse, brassant des thèmes toujours d'actualité : policiers proxénètes ,incendie de squat, volonté de faire baisser artificiellement le nombre de plaintes et, au contraire de "faire du chiffre".
Le constat est accablant et Dominique Manotti souligne ici le fosse séparant deux conceptions de la police:
"Elle a des convictions, ou des certitudes, et cela lui suffit pour monter un dossier, elle se fout des preuves, elle fait du travail de police un instrument de lutte idéologique, elle remplace la recherche de la preuve par une habile politique de communication, et c'est elle qui gagne."
Trophée 813 du meilleur roman noir francophone 2010, ce roman se déroulant en 2005, demeure par certains aspects toujours d'actualité.
Pour tous ceux qui voudraient aller plus loin, voir ici sur le site de l'auteure.
Bien commu des services de police, Dominique Manotti, folio policier 2011.238 pages décapantes.
Et un de plus pour le challenge de Liliba !
25/10/2012 | Lien permanent | Commentaires (8)
Eléments d'une morale
C'est ainsi que Dominique Noguez présente son recueil Vingt choses qui nous rendent la vie infernale, étant bien entendu que ces vingt choses sont à prendre au sens large.
Pourl'auteur, en effet, il s'agit de traquer ces "choses auxquelles nouspourrions quelque chose" car pour lui tout est affaire de psychologieet , pour rendre la morale plus attrayante, "on aparfois tenté de rehausser l'analyse d'un peu de gaieté".
Setrouvent donc traités en vrac la roulette du dentiste,(pardon Cuné!), les sacs à main (vus cette fois d'un point de vue masculin,les cadeaux de Noël (avec une méthode infaillible pourrecevoir le cadeau désiré)...mais aussi de" de lalittérature comme champ de mines" ou "des procès faits aux écrivains".
DominiqueNoguez n'hésite pas non plus à nous présenter un guide pratique ,souvent radical (!), pour éviter certaines de ces choses qui nousrendent la vie infernale.
J'ai commis l'erreur de lire d'unetraite ce recueil et j'ai parfois été saturée par l'aspectmoralisateur, j'ai cependant beaucoup apprécié les pointeshumoristiques et la très fine analyse psychologique, en particulierdans le texte intitulé ""des bourreaux victimes"..
A déguster à petites gorgées.
04/06/2007 | Lien permanent | Commentaires (14)
”Les livres vous suivent et vous hantent”
Les personnages peuvent s'échapper de leur roman (comme chez T.Findley);Thursday Next, chez Fforde peut à l'inverse entrer dans un roman, voire en changer unépisode, mais chez Dominique Schneidre et Ce qu'en dit James , ce sont les romanciers qui, dans un entre-deux non précisé, discutent avec la narratrice à grand renfort de citations.
Alice,soixante-dix ans, a vécu dans une tel compagonnage avec les auteurs,qu'il est pour elle tout à fait naturel de réciter un poème àl'électricien releveur de compteur ou de chercher chez James ouTolstoï,une solution à ses problèmes pécuniaires.
Elle observe sesrelations avec les livres par le biais de sa mémoire défaillante (maisil ne faut pas attendre 70 ans pour oublier le contenu d'un livre oumême le fait de l'avoir lu !) et son appartenance à l'Association pourle Devoir de Vieillir dans la Plaisanterie est révélatrice de samanière d'envisager son vieillissement et sa quasi solitude. Tout laramène à la Littérature, "le moinde verre de vodka ouvre toute unebibliothèque russe", elle connaît tous les problèmes des lecteursavides (stockage, rangement ...) et constate que "Toute activité, touteémotion, tout événement a un double littéraire", ce qui ne peut quenous séduire...
L'écriture est fluide et élégante. DominiqueSchneidre sait être cultivée sans être cuistre, elle l'art de laformule (mon exemplaire est tout hérissé de bouts de papier !) et celivre témoigne de sa gourmandise des mots et des livres. Ladeuxième partie s'essouffle un peu , faute de réelle "intrigue" maisAlice est si charmante qu'on saura lui pardonner aussi une fin tropabrupte.
L'avis de Lilly.
Voue en reprendrez bien une tranche ? C'est encore chez Lily !
06/05/2007 | Lien permanent | Commentaires (19)
Le Nord encore...
Le très beau film de Bertrand Tavernier "ça commence aujourdhui"repasse demain soir sur France 3. Son scénario , écrit entre autrespar Dominique Sampierro, a donné aussi naissance à un livre pourenfants.
Dans le film, un instituteur , incarné avec passion par Philippe Torreton, essaie de colmater les voies d'eau ouvertes dansle "bateau "de son école maternelle, située dans le Valenciennois,région sinistrée par le chômage.
L'institse révolte contre les injustices et essaie tant bien que mal, de donnerun peu d'espoir et de joie aux enfants dont il a la charge.
DominiqueSampierro, qui a enseigné dans le Valenciennois, sait de quoi il parleet, avec délicatesse et poésie, il a choisi de privilégier dansP'tite mère. l'histoire de Laetitia .Il lui donne une fin plusoptimiste que sur l'écran et l'on suit avec émotion l'histoire de cettepetite fille qui, trop occupée par de multiples fonctions qui ne sontpas de son âge, ne sait plus sourire...
Les dessins particulièrementémouvants de Monike Czarnecki, elle aussi originaire du Nord, sontpleins de luminosité et accompagnent le texte de Sampierro sansredondances.
Ce livre a été plusieurs fois récompensé et ce n'est que justice.
Ps: Monike, si tu me lis, je t'envoie plein de pensées amicales et de tendresse.
25/10/2006 | Lien permanent | Commentaires (2)
Des vaches dans les nuages...
Grâce à Bellesahi qui m'avait envoyé ceci, j'ai découvert les Editions Motus. En me baladant sur leur site, je ne pouvais que craquer sur Une vache dans ma chambre .
Avec des mots en apparence très simples,Dominique Cagnard nous entraîne dans un monde à la fois onirique et très ancré dans la réalité :
"ETINCELLE
Elle mâche en dormant
et dort en se frottant à la lune.
Penchée
sur le livre de la prairie
Elle se laisse écrire par le vent."
En vis à vis de chaque texte, un photo montage en dégradés de noirs et blancs, qu'il faut prendre le temps d'observer pour ne rien rater des détails qu'y a semés Aude Léonard.
Dès la couverture d'ailleurs nous entrons dans une autre dimension (j'ai d'abord cru que le titre avait été imprimé à l'envers avant de me rendre compte que c'était le reflet d'une vache (invisible sur la berge) qui se donnait à voir dans l'eau :))
Quant au papier , épais juste ce qu'il faut et visiblement recyclé, il contribue à ce magnifique travail d'édition.
Dominique Cagnard aux mots et Aude Léonard aux images ont concoté une pure merveille, aussi bien pour les amateurs de poésie que pour les amoureux des vaches !
Un extrait du livre ici.
17/10/2008 | Lien permanent | Commentaires (9)
Un samedi soir sur la terre
"Dominique Périchon est un pseudonyme. Son vrai nom est Périchon Dominique." Le voyage aurait pu commencer sous des auspices moins souriants...Nous voilà donc partis en compagnie de Lydie et de sa copine grâcieusement surnommée "Chatte" (!) non pas dans un night-club mais une boîte de nuit car l'action se déroule" dans nos provinces". Les deux "greluches", je cite toujours , viennent chercher l'une sa part de rêve de pacotille , l'autre celui pour qui elle remplira sa fonction de "réservoir aux mâles du canton." Lydie repartira avec un Travolta à la petite semaine , ils écraseront une chienne, ce qui donnera lieu à des révélations grandguignolesques.Ellipse. Nous retrouvons tous ces fantoches quelques années plus tard en train de se Bidochonner tristement puis de partir en vrille, évoluant dans un monde où tout est faux, de la noyée au sauveteur.
Samedi soir et des poussières n'est pas un roman mais une pièce de Guignol même pas drôle. Les personnages n'ont aucune épaisseur psychologique et les tentatives d'humour tombent systématiquement à plat tant on ressent de mépris dans ce qu'évoque l'auteur. Dommage le style est souvent pétillant mais l'histoire est totalement insensée.Un de ces livres qu'on referme en disant "à quoi bon ? "
Merci à Cuné pour l'envoi !
L'avis de Laurence, nettement plus enthousiaste !
15/01/2009 | Lien permanent | Commentaires (9)