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Petits vices et gros défauts

"Elle lui avait répondu : "Tu cites Sautet dans Les Choses de la vie, mais tu n'as pas le charme de Piccoli au volant". "

Ces sept fameux péchés capitaux ne proviennent pas de la Bible, comme nous l'indique Ariane Bois dans son introduction , mais d'un moine en Égypte et au départ il y avait adjoint la tristesse. delphine bertholon,ariane bois,sophie carquain,dominique dyens,gaëlle josse,agathe ruga,marie sellier
Si sept écrivains s'étaient déjà penchés au siècle dernier sur la paresse, l'avarice, l'orgueil, la gourmandise ,l'envie, la luxure et la colère , ce sont maintenant sept femmes qui nous livrent des textes tour à tour malicieux, cruels, sensibles,  jouant parfois de l'ambiguïté pour mieux surprendre ,mais toujours pertinents sur ces thèmes éternels .
Ces nouvelles sont aussi l'occasion de donner un coup de projecteur sur bien des aspects de notre société  (gestation pour autrui, tics de langage , colocation...)et le format court ne devrait pas rebuter car, en quelques pages, nous est livré un concentré d'émotions variées. En plus, c'est en poche , alors ne pas craquer serait un péché !

 

Éditions Charleston 2021,180 pages, Delphine Bertholon, Ariane Bois, Sophie Carquain, Dominique Dyens, Gaëlle Josse, Agathe Ruga, Marie Sellier.

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”Par -delà le bien et le mal , il y a une prairie où je t'attends” dit le poète persan.

Après Stratégies de la framboise, dont j'avais fait mon miel en 2003, Dominique Louise Pélegrin nous propose Ciel ! ma prairie, aventures paysagères.
En 12 chapitres aux titres  plein d'humour ("Comment devenir une prairie en six leçons", "la prairie en tapis  volant"...) et un "pré en bulle", l'auteure  nous entraîne à la fois dans une rêverie et une exploration de la prairie.
"Ce livre n'a pas pour objet de parler du bon vieux temps, des vaches au pré ou des rêves écolos en ville...Il propose au lecteur de s'installer dans une prairie imaginaire, lieu idéal pour réfléchir."
Et des réflexions, ce livre en est plein. Il fourmille d'informations sur les mots,( saviez-vous que le préau des écoles signifie "petit pré enclos" ?). Elle nous rappelle au passage que "les premières académies,les premiers lycées se tenaient en plein air."IMG_0906
On y croise un massacre à la  tronçonneuse  pas si cruel que ça, des agriculteurs qui ont fait le  pari  de  "travailler moins pour gagner plus", un petit glossaire (en partie imaginaire )des prairies, une libraire, un éditeur....On y apprend que  "La toute bête prairie , avec ses troupeaux dessus, reste la meilleure technique d'entretien  du territoire, et certainement la moins coûteuse" alors qu'elle est en voie  de disparition ...
Bref, l'auteure tire un coin de la prairie et c'est tout le fonctionnement de l'agriculture mais aussi  de la société qui se détricote devant nos yeux.Mais il ne faut  pourtant pas oublier que "l'herbe, les mots et l'amour sont liés dès l'origine", c'est pourquoi Dominique Louise Pélegrin fait à la fois oeuvre utile en nous informant mais aussi en nous incitant à la  rêverie et à la poésie.
A lire dans une prairie, réelle ou imaginaire, les pieds  nus pour mieux profiter de toutes les  sensations qui s'offrent à nous...

Ps : Je viens de découvrir que l'auteure avait aussi écrit un roman "Le crocodile rouillé" (que j'avais déjà  noté sur ma LAL, je  surligne donc!:))


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”je somatise à fond les biscottes !”

Certains ont un poil dans la main, de l'urticaire, les jambes coupées, plus que marre, plein le dos, la  tête comme  une pastèque, une araignée dans le cerveau, ils sont sur les rotules, se font du mauvais sang, voient rouge, doivent échapper à la conspiration des casse-couilles; pour ne pas se retrouver la face perdue il faut garder les yeux en  face des trous et tant pis si le coeur n'y est pas car quand la ville s'écoute , c'est la prise de tête assurée et les profiteroles seront difficiles à avaler ! Les bras m'en tombent pourrait s'exclamer Mauro sang et eau.
Vous l'aurez compris  , dans le recueil de nouvelles Mots pour Maux (préface de Philippe Grimbert) des romanciers français se sont penchés sur les  rapports parfois difficiles mais toujours passionnants qu'entretiennent les mots et les maux du corps.31-AcWxjXRL._SL500_AA240_.jpg
Si certains ont choisi la forme fantastique,assez classique, il faut bien l'avouer mais toujours intéressante, d'autres ont opté pour des formules beaucoup plus innovantes.  Martin Page nous offre ainsi  un entretien d'embauche particulièrement jubilatoire quand on est une femme, Boualem Sansal  un texte engagé, Delphine de  Vigan une nouvelle pleine d'émotion sur la relation mère/fille, tandis que Léonora Miano  se penche sur celles qu'entretiennent une grand-mère africaine  et sa petite fille en France.
Qui dit mots dit écrivain et François Vallejo, Martin Winckler se sont fait le plaisir d'en mettre en scène dans leurs textes. Quant au romancier de la nouvelle de Dominique Sylvain, il devra affronter la  conspiration des casse-couilles, texte très drôle , tout comme celui  de Franz Bartelt où nous retrouvons les habitant d'une ville qui ressemble un peu à  celle du Docteur Knock...
Un échantillon très diversifié de la littérature contemporaine française, une façon de découvrir ou de retrouver des auteurs chouchous.L'occasion aussi de se souvenir  comme nous le  rappelle Marie-Ange Guillaume  dans  sa fable  :  "pour apprécier le cadeau qui leur  était fait, il leur manquait d'avoir connu la poisse, le chagrin, et les  giboulées glaciales d'un printemps  pourri."
Une excellente cuvée où je n'ai été déçue que par un seul texte.

 

Des mots pour les maux. Gallimard.292  pages.

Georges-Olivier Châteaureynaud, Marie-Ange Guillaume, François Vallejo, Mathieu Terence, Delphine de Vigan, Martin Winckler, Diane Meur, Boualem  Sansal, Dominique Sylvain,  Grégoire Polet, Michèle Fitoussi,  Martin Page, Léonora Miano, Franz Bartelt,  Anne Bragance, Vincent Delecroix, Sylvie Germain, Philippe Claudel

 

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Les nuits mouvementées de l'escargot sauvage

elisabeth tova bailey,escargot,maladie"L'escargot avait été pour moi un véritable mentor. Sa minuscule existence m'avait soutenue."

 Une maladie mystérieuse et invalidante contraint Elisabeth Tova Bailey à rester alitée. Une amie lui offre un pot de violettes des champs et un escargot, un peu de la nature dans laquelle l'auteure ne peut plus se promener.
Cette amie est loin de se douter de l'observation passionnée à laquelle va se livrer Elisabeth Tova Bailey et des enseignements que celle-ci va en tirer. Ce gastéropode modeste et discret va se révéler tout à la fois inspirant et diablement surprenant par ses capacités ! Tout le talent de l'auteure est de nous faire partager sa réflexion sur le temps, la maladie, inspirées par la lenteur pourtant efficace de l'animal, de nous le rendre à la fois sympathique et passionnant ! Des notations humoristiques ponctuent ce texte fluide , jamais ennuyeux : "L'activité idéale [pour lui] est l'absence d'activité, à laquelel il s'adonnera de préférence en cachette et le plus souvent possible."
Jamais doloriste, ce court essai (160 pages) est à la fois poétique, empli d'informations scientifiques tout à fait accessibles , et surtout il nous propose une réflexion sur la vie quand elle bascule dans la maladie extrêmement pertinente. Un livre tout hérissé de marque-pages et qui file, zou, sur l'étagère des indispensables !

Les nuits mouvementées de l'escargot sauvage ( The sound of wild snail eating), traduit de l'anglais (E-U) par Marie-Céline Mouraux, autrement 2013

 Merci à Dominique pour son billet drôlement tentateur !

Le site de l'auteure, où vous pourrez ,entre autres, écouter le son produit par un escargot en train de manger !

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Witch

"C'était une bonne âme honnête que l'intellect n'encombrait pas."

Les offres spéciales de l'été ont ceci de bon qu'elles nous permettent de découvrir des romans vers lesquels on ne serait pas allés spontanément...

Une jeune femme, terroriste internationale et travaillant aussi à son compte, est rentrée en Grande-Bretagne , de manière fort peu discrète. Aussitôt son "plus grand fan" Dominic Elder, reprend du service au sein des services secrets britanniques car un sommet international va alloir lieu à Londres. Quelle sera la victime de celle que personne ne peut décrire avec précision et qui a été surnommée Witch (sorcière )?
Witch de Ian Rankin a été le roman parfait pour cette fin d'année scolaire et les deux neurones qui me restent : un intrigue prenante, de l'humour, un style agréable qui nous porte tranquillement, pas de voyeurisme dans l'expression de la violence , des personnages attachants et une relation complexe unissant la femme fatale et celui qui la traque, que demander de plus? 
En prime, le roman ayant été écrit dans les années 90 , on replonge dans un univers dépourvu de téléphones portables, ce qui paraît tout à fait exotique !
L'exotisme apparaît également dans la vision des françaises: Dominique, une jeune femme qui travaille à la DST roule ainsi en 2CV et porte un béret et des gants rouges (? *) en plein mois de juin à Londres !
Bref, un roman classique et agréable qui remplit parfaitement son contrat !

Gratuit pour deux livres de poche achetés en ce moment.

* Tatiana Golovin qui a créé le buzz avec ses gants quand elle commentait Roland Garros aurait-elle lu ce livre ? :)

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30/06/2012 | Lien permanent

Aimer la pluie, aimer la vie

Certains mots agissent sur moi comme des aimants. "Pluie" en est un. C'est grave docteur ? Nan, mais j'aurais mieux faire de lire la deuxième partie du titre à savoir "aimer la vie" . J'aurais ainsi pu subodorer la soupe insipide et psychologisante où surnagent quelques très beaux haïkus (cités avec le nom d'auteur mais sans autres sources) ainsi que quelques extraits de textes occidentaux (eux dûment référencés) sur le thème de la pluie.dominique loreau,schtroumpf grognon le retour
Dominique Loreau n'est pas à son top quand elle se pique de "philosophie" et patauge surtout dans les banalités mais , on piquera dans le dernier chapitre quelques idées originales pour mieux profiter de la pluie en sortant :"Trouvez un kiosque dans un parc", "Cherchez un endroit où il y a des crapauds". Plus classique "Passez un week-end en Angleterre ou en Irlande", plus onéreux "Offrez-vous un voyage à Huang Shan" (en Chine). Vous avez déjà commencé à économiser pour le voyage !

Ou alors dans un tout autre genre filez vous marrer en Islande avec cet improbable DVD, "Mariage à l'islandaise" où la recherche d'une église blanche à toit rouge devient une épopée qui fait monter la tension ...Les secrets de famille explosent au grand jour, pour notre plus grand bonheur. mention spéciale à la grand-mère...dominique loreau,schtroumpf grognon le retour
Déniché à la médiathèque, une bonne pioche !

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15 en 15

Top chrono, c'est parti ! A la demande de Cuné voici donc les 15 noms d'auteur qui me viennent à l'esprit en 15 minutes :

*Kate Atkinson, tout. La monomanie est mon péché mignon.

*Gerard Donovan,  pour Julius of course mais en février un recueil de nouvelles va paraître, yesss !

* Colette , pour sa langue drue et charnue.

*Haruki Murakami, Chroniques de l'oiseau à ressort, il ne s'y passe presque rien et on reste fasciné.

* Mary Wesley, Sucré, salé poivré, Une expérience enrichissante. Où comment sourire même des sujets les plus graves .

* Steinunn Sigurdardottir, La place du coeur, un road-book islandais durant lequel une mère et sa fille tentent de refaire connaissance.

*Doris lessing, tout jusqu'au premier tome de ses mémoires. Là j'ai eu un peu de mal à digérer le fait qu'elle ait laissé ses enfants à son premier mari.

* Duras, qui , n'en déplaise à Desproges,  n'a pas écrit que des conneries (sauf sur la fin mais l'éditeur a une part de responsabilité...)

*Zola, dévoré à l'adolescence ( en ce moment  Dame Cuné et Dominique font des piqûres de rappel très efficaces...)

* Anne fine , ses romans pour adultes et son trop craquant Tuffy.

* les premiers romans d'Helen Dunmore (en particulier Un été vénéneux)

*Timothy Findley, Le chasseur de têtes, le premier , je crois à faire intervenir des personnages de fiction dans la réalité.

*Jane Gardam, L'héritière de Robinson, les premiers romans des éditions Autrement étaient une mine !

*Michael Cunningham, Les Heures juste parfait.51YZ0CYXAPL._SL500_AA300_.jpg

*Clare Morrall, Couleurs pour son extrême sensibilité.

 Les représailles des autres occupants de l'étagère des indispensables ne sauraient tarder ...

En attendant j'attends la copie de Ptitlapin et de Libouli et de tous ceux qui voudront bien !

 

 

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L'oiseau canadèche

"-Nous refusons absolument tout ce qui sort de l'ordinaire.
Jake explosa:
- Eh ben, ça doit vous faire une petite vie bien merdeuse et salement étroite , non ? "

Un grand-père qui a collectionné les mariages (foireux), perdu quelque peu le sens des réalités et qui est persuadé d'être immortel grâce à une infâme gnôle dont un vieil Indien lui a transmis la recette , n'écoute que ses tripes et élève à sa façon totalement foutraque un petit fils qui lui est tombé du ciel.
Quant à L'oiseau canadèche qui donne son titre à ce très court texte, il a été trouvé ...dans la terre et a échappé de peu à un sanglier qui deviendra l'obsession de toute la famille, l'équivalent terrestre de la fameuse Moby Dick.31ozM8-attL._SL500_AA300_.jpg
Amoureux de l'ordre et de la vraisemblance passez votre chemin ! Pour les autres réjouissez-vous et précipitez-vous pour découvrir ces 106 pages tour à tour hilarantes (mention spéciale à la cane qui sait si bien exprimer ses sentiments !), poétiques, tendres, truculentes, qui parlent de la vie, de la mort, avec une apparente simplicité qui fait toute sa force et décrivent un univers où les gens hors-normes ont encore leur place.
Ne ratez pas non plus la savoureuse et éclairante postface de Nicolas Richard.

L'oiseau Canadèche, Jim Dodge, Traduit de l'américain par Jean-Pierer Carasso, Editions Cambourakis 2010.

Merci à Dominique qui nous a signalé cet oiseau canadèche ! (qui est allé se nicher directement sur l'étagère des indispensables !)

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Une lointaine Arcadie

"Les animaux sont la représentation de mon enfance."

Fi de la ville, de sa librairie ! Matthieu, quitté par sa femme, se réfugie au fin fond de la Creuse. Là, il deviendra une sorte d'ermite, espérant faire l'économie du désir, ne vivant qu'en compagnie des animaux qui l'entoure et en particulier d'une vache.jean-marie chevrier
Mais bien évidemment, l'arrivée d'un couple de randonneurs va tout remettre en question.
Si j'ai beaucoup aimé la description de cette vie quasi monacale et la place faite aux animaux dans la mythologie toute personnelle de l'auteur, les références -jamais pesantes mais parfaitement intégrées- aux textes antiques, la conclusion m'a laissée quelque peu perplexe. Mais je vais la ruminer et remâcher en bonne vache que je suis !

L'avis plus enthousiaste de Dominique.

Sur le thème de la solitude, je vous conseille bien évidemment le roman Julius Winsome mais aussi le document Femmes retirées loin des villes. (pas de billet).

Une lointaine Arcadie, Jean-Marie Chevrier, Albin Michel , 2011 ,218 pages hérissées de marque-pages.

Ps: rencontré au Salon du livre de Paris, l'auteur, très sympa, m'a confié qu'une classe, dérangée par la fin avait participé à un atelier d'écriture pour la modifier !:)

 

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Les chaussures italiennes

"Il n'était jamais trop tard pour prendre la photo manquante"

En un peu plus d'un an, la vie de de Fredrik Welin , soixante-six ans, va être totalement bouleversée.Lui qui vivait reclus en compagnie d'une chatte et d'une chienne âgées sur une île suédoise voit un jour arriver une femme qu'il a autrefois aimée et abandonnée.mais Harriet "...était porteuse de nouvelles de la vie-pas seulement de la mort qui viendrait bientôt la cueillir."Et Fredrik va devoir revenir sur les erreurs commises, se plonger dans ce qu'il avait fui avec obstination en se limitant à une vie quasi mécanique: lui-même. En effet, comme le lui confiera le vieux cordonnier de génie qui lui confectionnera ses Chaussures iltaliennes : "Il est aussi facile de se perdre à l'intérieur de soi que sur les chemins des bois ou dans les rues des villes."51th4FgNLqL._SL500_AA240_.jpg
Roman sur la vieillesse, la solitude, le temps et l'amour, cet opus de Mankell est aussi l'occasion de se pencher sur le désarroi de certains jeunes, qu'il soient suédois ou étrangers ayant du mal à s'insérer dans la société(l'auteur adresse même un clin d'oeil à un de ses personnages , héroïne d'un autre roman, Tea-bag), nous montrant bien qu'il est possible d'établir des liens entre ces deux pôles de la vie.
Une psychologie fouillée mais sans pathos qui réussit tout en délicatesse à nous amener parfois au bord des larmes sans pour autant être déprimante, un roman chaleureux qui nous prend par la main et qu'on ne lâche plus.

 

Les chaussures italiennes, Henning Mankell, traduit du suédois par Anna Gibson, 341 pages réconfortantes.

L'avis de Dominique.

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