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Drôles de femmes
Yolande Moreau, Sylvie Joly, Anémone, Amélie Nothomb, Florence Cestac, Michèle Bernier, Maria Pacôme, Tsilla Chelton, Dominique Lavanant sont de Drôles de femmes rencontrées par Julie Birmant et croquées par Catherine Meurisse.Cela donne un album chaleureux où Julie Birmant se met en scène, donnant à voir l'admiration ou l'amour qu'elle éprouve pour ces femmes hors du commun. Chacune d'entre elles a dû prendre la vie à bras le corps, forcer son destin, lutter contre les préjugés, que ce soit Tsilla Chelton que son éducation ne destinait en rien à jouer Ionesco ou l'inoubliable Tatie Danielle, Anémone, rejetant le système du cinéma français ou Michèle Bernier qui a su imposer à la fois un physique atypique et une pièce , le fameux Démon de midi prenant à rebrousse-poil les discours convenus...
Anecdotes hilarantes ou confidences se succèdent au fil des rencontres et même si on sent parfois que le courant n'est pas toujours passé avec la même intensité, il n'en reste pas moins que chaque portrait est à la fois respectueux et riche.
A lire et relire, y compris par les plus jeunes qui ne se rendent pas toujours compte du chemin parcouru par les femmes, y compris dans le monde de l'humour. C'est la journée de la femme, les filles, je prends le droit de faire ma féministe !:)
Un énorme merci à Cuné, qui d'autre pouvait dénicher une telle pépite ? !
Drôles de femmes, Julie Birmant, Catherine Meurisse , Editions Dargaud 2010
08/03/2010 | Lien permanent | Commentaires (13)
Là haut, tout est calme
"J'étais le deuxième choix, dis-je. C'était ça le pire."
Depuis que son frère jumeau est décédé dans un accident il y a 35 ans,Helmer van Wonderen a dû le remplacer à la ferme familiale. Mais vingt ans plus tard, brusquement Helmer décide de monter son père grabataire au premier étage et de réaménager la maison. première étape d'un changement de vie significatif qui s'annonce pour celui qui n'a , il l'avouera tardivement, jamais su trouver sa place une fois son frère mort.
Avec une grande économie de moyens Gerbrand Bakker peint avec délicatesse et poésie cette renaissance d'un homme qui jusqu'à présent n'a jamais appris à décider seul.
Ce personnage laconique sait néanmoins tisser avec les animaux et les êtres qui l'entourent de vrais relations et nous surprend sans cesse tant par sa violence feutrée que par sa volonté souterraine mais inébranlable d'avancer enfin. Un livre magnifique , lumineux, et qui accompagne longtemps le lecteur.
Merci Belle ! tu vois il m'a fallu le temps de me décider mais j'ai savouré chaque page !
Là haut, tout est calme, Gerbrand Bakker, traduit du néerlandais par Bertrand Abraham, Gallimard 2009, 351 pages qui sonnent justes.
Dominique a aussi été séduite.
26/04/2010 | Lien permanent | Commentaires (22)
Pico Bogue et colégram
Nouveau venu dans la Bd- mais déjà couvert de prix !-Pico Bogue appelle irrésistiblement la référence au Petit Nicolas dont il a la fraîcheur et l'humour. Mais il existe chez ce personnage une faculté au raisonnement imparable qui laisse cois les adultes de son entourage, instit' comprise ! En saynètes courtes, maximum une page, les auteurs brossent ainsi un univers dans lequel nous nous fondons avec bonheur : le petit Pico Bogue, sa tignasse rousse, ses réflexions philosophiques, sa petite soeur Ana Ana -qui n'a rien à lui envier point de vue malice ou questions existentielles- leurs amis leurs parents et grands-parents constituent une tribu cocasse et douce qui a su séduire toute la famille.
Chacun , petit ou grand, pourra faire son miel des situations ou des réflexions-gare à la contagion Picoboguesque !:)- que ce soit pour se débarrasser, en douceur de parents intrusifs ou justifier de mauvaises notes...
Les couleurs sont aussi tendres que les personnages et créent un univers poétique où dominent le sépia et le roux, avec des pointes de bleu, ce qui change agréablement des couleurs heurtées de certaines Bd, le trait est précis et fluide. Un petit plaisir à lire et relire. Un classique en puissance !
Pico Bogue, deux volumes parus pour notre plus grand bonheur: La vie et moi, Situations critiques.
Une affaire de famille: Dominique Roques, la mère ,au scénario, Alexis Dormal , le fils ,aux pinceaux !
Un GRAND MERCI à Cath pour cette découverte enthousiasmante !
10/06/2009 | Lien permanent | Commentaires (12)
je voudrais tant que tu te souviennes
L'une, Mado, vit les yeux au ras du sol, traquant et photographiant les menues traces du temps.
L'autre, l'Indien, n'est jamais aussi à l'aise que sur les toits...
Entre les deux va se nouer une histoire d'amour en pointillés, celle prédite par Julide chargée de veiller sur Mado car "Elle est comme un verre qui se vide, par une brèche minuscule, une toute petite fêlure, et si tu ne prends pas soin de la remplir elle disparaîtra tout à fait."
Julide quant à elle , soumise au poids des traditions de son pays, est promise à un jeune homme qu'elle n'aime pas et trouve souvent refuge chez Mado,chez qui elle ressent une autre forme d'étrangeté au monde.
Tout cela aurait pu baigner dans une poésie trop sentimentale pour moi si la deuxième partie du roman, rebattant les cartes, ne venait brusquement tout remettre en question et présenter un autre angle de vision, une réflexion plus profonde sur le temps, les sentiments, l'exil à soi même et aux autres...
Dominique Mainard, Je voudrais tant que tu te souviennes, 364 pages tendres mais aussi parfois cruelles. Folio
09/07/2009 | Lien permanent | Commentaires (11)
”Comme prof, les aînés ont toute les qualités: exigeants, avares de conseils, souvent grognons.”
La couvée, une tribu de huit enfants où chacun lutte pour trouver et garder sa place mais où l'on fait souvent front commun contre les parents, Elastiss (la mère) et le Crocodile rouillé, figure paternelle incarnant l'autorité rigide.
Les aînés, ça ne devrait pas exister,pensent certains, quant au petit dernier, Denis, surnommé Roger fesse d'araignée, il apprendra vite que dans une famille nombreuse en cascade comme la sienne, sa place risque vite d'être usurpée même si "Tout le monde n'a pas le talent pour faire un authentique petit dernier. Brillant, réfléchi, pas abusif. le point final à une famille il faut le soigner.Dans ton cas, c'était un vrai point d'exclamation."Inventant des langues , celle des poissons, des moufles, du linge, les enfants tracent des idéogrammes dansla purée ou les miettes sous les yeux ignares des adultes et s'approprient le monde.
Dominique Louise Pélegrin a choisi de nous montrer quelques mois de vie de cette famille chahuteuse et haute en couleurs, transplantée dans un pays étranger où leur père doit construire un pont.
On sent chez cette auteure un grand amour des mots, des gens, une réelle sensualité pour transmettre les sensations et les sentiments de ses personnages. Ce roman, d'une fluidité parfaite réussit le pari d'évoquer le monde de l'enfance , tour à tour cruel et drôle ,avec une pertinence inouïe et beaucoup d'humour. Un coup de coeur qui confirme celui que j'avais eu pour ce texte.
06/06/2008 | Lien permanent | Commentaires (12)
”Hé, dis donc, Bruce Lee, franchememnt, tu aurais dû faire un Atelier gymnastique des sourcils”
Bienvenue au centre de loisirs, tout hérissé de majuscules et de points d'exclamations, le tout trempé dans une peinture verte du plus bel effet !
Gaspard traînait plutôt les pieds pur y aller, pas encore remis de tous les bouleversements survenus récemment dans sa vie, pas encore remis de la disparition de son petit frère...
A petits pas, Dominique Mainard qui signe ici son premier livre pour enfants, nous montre le cheminement de Gaspard vers un monde qui " se déployait à nouveau après n'avoir été qu'une sorte de pliage gris et triste." Le tout , entre autres par la grâce des haïkus, ces poèmse japonais de dix-sept syllabes visant à l'essentiel. La poésie, c'est bien connu est fort utile pour draguer mais elle a aussi bien d'autres fonctions...
En treize chapitres et autant de haïkus, avec une grande économie de moyens mais avec humour et poésie, Dominque Mainard nous fait osciller entre émotion et sourire.
Vite, découvrez le livre qui donne envie d'écrire des haïkus sur un beau papier japonais : Ma vie en dix-sept pieds !
Un livre d'une centaine de pages mais tout hérissé de papiers divers, un gage de qualité ! :)
A partir de 9 ans.
22/05/2008 | Lien permanent | Commentaires (6)
Pour lutter contre la grisaille...
25 auteurs se sont associés à Christophe André, spécialiste de la psychologie des émotions pour nousconcocter Le petit livre des plaisirs, supplément au numéro de mars de "Psychologies magazine".
Onpourrait être agacé de cette nouvelle attaque de Delermite mais,si l'on trouve des plaisirs "classiques" tels, "croquer duchocolat" par I. Frain, d'autres sont plus originaux: "Suivre unesérie télé" (par M Winckler, évidemment !)ou "Marcher dans la nuit"d'E. Barillé.
Quant à Régine Deforges, elle arrive à associer la broderie aux plaisirs solitaires voire interdits...
Picorerdans ce recueil de textes courts donne aussi l'occasion de découvrirdes auteurs moins connus (Belinda Cannone, Jacqueline Kelen) etde saluer le talent de ceux qui creusent leur sillon (DominiqueMainard et son très réussi "Vivre avec un chat").
Cependant montexte préféré est celui de Jean-Louis Fournier : "Jouer avcles mots" qui se termine ainsi : "Même fauché, on peut s'offrir le luxe d'utiliser les mêmes mots que Flaubert,Stendhal ou Proust ...Parce que les bons livres et les mauvais sontsouvent écrits avec les mêmes mots".
28/02/2007 | Lien permanent | Commentaires (27)
Lanterne rouge !
Caroline m'a gentiment proposé de participer au concours de la pluslongue Liste de Livres à Lire (alias LAL)mais, ayant le sens duridicule je vais m'en abstenir.
Je ne peux concourir que pour letitre de lanterne rouge, le bibliobus- balai roulant tranquillementderrière moi, tandis que je lirai Danse avec les lettres de Dominique Vaudoiset, Comment je me suis débarassé de moi-même de Patrick Estrade, L'été assassin de Liz Rigbey ou encore Crime horticoles de Mélanie Vincelette qui constituent ma pile riquiqui de Livres à Lire.
Jene me couvrirai pour autant pas la tête de cendres, rassurez-vous. Cerésultat ridicule est le fruit d'une longue et difficiledésintoxication, avec rechutes évidemment, mais avec l'âge, je deviensde plus en plus difficile à épater et j'abandonne plus facilement unlivre sans l'avoir lu en entier . Je lui rends donc sa liberté en lelaissant généralement sur un banc près de la médiathèque (car celle-cirefuse les dons...).
De la même manière , j'ai abandonné les carnetsqui me servaient à noter tous les Livres à Lire , je me fie au hasardet à ma mémoire. Si je rencontre un Livre à Lire, je l'empoche , sinon,tant pis.
Bonne chance à toutes et continuez quand même à venir me faire un p'tit coucou !
23/09/2006 | Lien permanent | Commentaires (5)
”Chère Madeleine Wickam,
Grâce aux promotions estivales, j'ai enfin pu mettre la main ,sansdépenser un centime d'euro supplémentaire, sur votre premierouvrage: Martine acheteuse compulsive , je veux dire Confessions d'une accro du shopping.
Jem'étais enfin décidée car, en me promenant sur la Toile, j'avaisdécouvert que ,sous le pseudonyme de Sophie Kinsella, se cachaitl'auteure de délicieux romans* (tous parus en format poche), où vouségratigniez allègrement la société des Grands Bretons.
Je doisavouer que j'ai largement passé la trentaine et que ceci explique peutêtre les bâillements intempestifs qui se sont déclenchés à la lecturede ce roman. J'ai même failli abandonner tant l'intrigue m'a paru minceet convenue.
J'ai quand même souri quand votre héroïne,en voulant suivre les conseils d'un bouquin pour dépenser moins,se retrouve à grever son budget...Cela m'a fait penser à L'art de la simplicité(qui vient de sortir en poche)et où l'auteure nous conseille d'achetersimple et durable (et donc il vaut mieux au départ avoir deconfortables économies...).La seule différence , c'est que DominiqueLoreau ne cite aucune marque, elle ne fait que les suggérer.
J'espère,chère Madeleine, que maintenant que vous avez trouvé la poule (tte) auxoeufs d'or, vous pouvez dépenser sans compter dans tous les magasinsque vous citez (peut être vous accordent-ils même une remise, ce neserait que justice), mais que vous trouverez quand même un peu de tempspour nous écrire de vrais romans, légers et drôles.
Sincèrement vôtre
Cathulu
*Des vacances inoubliables, Drôle de mariage, La madonne des enterrements.
10/08/2006 | Lien permanent | Commentaires (6)
La nostalgie, camarades
Baby-boomers embourgeoisés, Dominique et François, vont , par l'intermédiaire du site "camarades-de-classe.com",renouer avec leur passé, un passé marqué par mai 68 et la culture communiste.
Au fil des mails échangés, règlements de compte, mises au point, vont se succéder, le tout alimenté par un mystérieux camarade qui semble prendre plaisir à jeter de l'huile sur le feu...
J'avoue que , même si l'érudition de Didier Daeninckx concernant l'histoire de la banlieue parisienne et celle du PCF continue à me bluffer cette évocation de l'évolution des différents camarades de classe m'a paru bien insipide.Je ne me suis attachée à aucun personnage,tournant les pages comme si je feuilletais avec indifférence un vieil album de photos trouvé aux Puces. On se prend à regretter le temps des romans policiers (le semblant d 'intrigue est ici vite éventé), romans où Daeninckx mettait au jour avec vigueur des pans entiers d'un passé que beaucoup auraient voulu enterrer.
Camarades de classe. Didier Daeninckx. Gallimard. 168 pages.
L'avis plus enthousiaste de Serial Lecteur.
17/11/2008 | Lien permanent | Commentaires (15)