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Rechercher : françoise guérin

Eileen...en poche

"Tout ce que j'avais à offrir, c'étaient mes talents de serpillière, de mur aveugle, de fille désespérée prête à tout, hormis commettre un assassinat , pour se faire apprécier, sans même parler de se faire aimer."

1964. Eileen a vingt-quatre ans. Orpheline de mère, elle vit avec un père tyrannique et alcoolique que seul son ancien statut de policer municipal sauve de la déchéance totale. Elle travaille dans un centre de détention pour jeunes délinquants qui exercent une trouble attirance sur elle. Mais dans le déni total de son corps et de ce qu'elle appelle ses "cavités", elle se contente de bâtir d’improbables questionnaires que les  mères des prisonniers remplissent sans broncher.ottessa mosfegh
L'arrivée d'une jeune femme très sexy dans l'institution où travaille Eileen sera l'élément déclencheur pour un changement de vie radical pour la narratrice.
Récit rétrospectif, à cinquante ans de distance, Eillen, est un roman où l'aspect organique règne en maître. On a parfois l'impression que les pages empestent la sueur, le vomi ou les sécrétions. Paradoxalement, dans la dernière partie du récit , l'excès de propreté sera le signe d'une perversion extrême.
Autoportrait placé sous le signe de l'auto dénigrement- on pourrait s'amuser à collecter les définitions déplorables que la narratrice donne d'elle-même- ce premier roman est bourré d''humour noir et je me suis vraiment régalée à le lire même si la dernière partie, avec son retournement de situation plus qu’improbable, est nettement moins convaincante. Une auteure à suivre !

 Eileen, Ottessa Mosfegh, traduit de l'anglais( E-U) par Françoise Du Sorbier

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06/10/2018 | Lien permanent

Peggy dans les phares

"Il me fallait perdre du temps, m'imaginer que les choses n'étaient pas tellement plus extraordinaires, me dire qu'il fallait me contenter de ce que la vie me donne, me perdre dans ces chemins sauvages pour m'ouvrir au monde qui était le tien, et connaître enfin avec toi le grand vertige d'aimer."

Peggy Roche, comme beaucoup, je l'ai découverte grâce au film de Diane Kurys, Sagan. Mannequin, styliste,journaliste de mode, elle était celle que l'on n'invitait pas, celle qui devait faire semblant de ne pas habiter avec l'autrice de Bonjour tristesse, celle à qui on demandait de se pousser hors du cadre de la photo. Sagan lui demandait l'impossible: être présente en permanence et savoir deviner quand s'effacer.marie-hélène lacasse
Marie-Eve Laccase, avec une élégance  digne de son personnage, place enfin Peggy dans les phares , retrace sa vie, sans juger ni tomber dans le dolorisme.  Françoise Sagan et Peggy Roche sont ici présentées avec leurs qualités et leurs défauts, leurs amours indécises, leurs fulgurances et leurs fêlures.
C'est aussi toute une époque qui se donne à voir et Marie-Eve Lacasse réussit le pari de mettre Peggy en pleine lumière sans pour autant sacrifier son écriture. Nous n’avons pas affaire ici à une simple documentariste mais à une romancière talentueuse.Un grand plaisir de lecture.

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#Lacarapaceduhomard #NetGalleyFrance !

"Il n'y avait rien à faire. La maternité vibrait sur une  fréquence qu'elle ne parvenait pas à capter. "

On retrouve dans ce roman cette métaphore de la carapace du homard déjà utilisée par Françoise Dolto pour évoquer la fragilité de l'adolescence et la nécessité de se construire une nouvelle carapace pour affronter le monde.
Ici, Ea, Siedsel et leur frère Niels sont adultes mais la fratrie est éclatée. Ea  vit à San Francisco tandis que Sidsel élève seule sa fille à Copenhague. Quant à Niels , il voyage beaucoup et squatte chez des amis la plupart du temps. caroline albertine minor
Tous trois semblent avoir été marqués par leurs parents assez atypiques  et dont l'influence les marque encore , même après leur décès. C'est d'ailleurs une visite chez une voyante, Beatrice, dite Bee, qui va profondément perturber Ea et l'inciter à reprendre contact avec son frère.
Il faut accepter d'être un peu perdu au début de la lecture de ce roman, en particulier dans un prologue où l'on finit par comprendre qu'ici même les morts continuent leur dialogue . Mais peu à peu, tout se met en place et l'on se laisse séduire par cette construction romanesque où le lecteur voit s'établir des relations dont les personnages ne sont pas forcément conscients. Il est beaucoup question de maternité, des différentes formes qu'elle peut prendre, des relations qu'on peut toujours réajuster , ou pas et les surprises sont nombreuses car l'autrice joue avec maestria des attentes du lecteur. On s'attache à ses personnages et j’avoue même qu'à la fin, j'ai été un peu déçue de les quitter . Un roman prenant , à la construction brillante.

Traduit du danois par Terje Sinding. Grasset 2023

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Attention au parquet !

"D'une certaine façon, je prenais conscience que j'étais en train de mettre de mettre fin à mon amitié avec Oskar de façon préventive. Je savais que le parquet, le sofa, les chats  allaient être source d' ennuis  et j'étais certain qu'ils allaient avoir un effet négatif sur notre relation  et la transformeraient à jamais."

Oskar, compositeur de musique a placé sa vie et son appartement sous le signe de la perfection et du bon goût. à mille lieues donc de son ami, rédacteur de brochures informatives, qui est "l'incarnation du chaos". C'est pourtant à ce dernier qu'Oskar va confier les clefs de son logement, le temps de régler son divorce à l'autre bout du monde. Mais la confiance cède le pas à la maniaquerie et le narrateur va vite se rendre compte que l'appartement est truffé de messages de recommandations concernant particulièrement le précieux parquet, recommandations de plus en plus intrusives...will wiles
Les événements vont alors pouvoir s'enchaîner à toute allure, le narrateur tombant de Charybde en Scylla, ne maîtrisant plus grand chose dans un univers où l'entropie va reprendre ses droits. En sept jours, plus un qui remettra tout en perspective, Will Wiles se plaît à torturer son narrateur qui croyait pouvoir repartir de zéro dans un univers en apparence aussi parfait mais où "Les faits étaient si élastiques."que l'Absurde ne pouvait que régner.
Qui d'entre nous ne voudrait adhérer à la profession de foi - radicale - d'Oskar: "Si j'arrivais à créer un îlot de perfection, il en découlerait que le reste de ma vie serait également parfait" ? L'auteur, par ailleurs rédacteur en chef d'une revue d'architecture et de design, nous met en garde avec un humour décapant contre une telle obsession ! Un premier roman jubilatoire !



Attention au parquet !, Will Wiles, traduit de l'anglais par Françoise Pertat, Liana Lévi 2014, 297 pages marquetées de marque-pages!

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13 à table !

"Mais existe-t-il des repas anodins ? Ceux qui ont faim savent que non."(Gilles Legardinier)

Un livre acheté = 3 repas distribués par les Restaurants du cœur et en plus l'occasion ,pour moi, de découvrir certains auteurs populaires que j'avais jamais lus . Donc, j'ai craqué.

restaurants du coeur

Une entrée classique,un peu démodée, lourde comme une bouchée à la reine: le texte de Françoise Bourdin.
Une nouvelle fantastique, flirtant avec le gore, façon Hannibal Lecter mal digéré: Maxime Chattam.
Un texte prenant comme lointain point de départ une vieille blague fade et l'assaisonnant façon "vengeance des nulles": Alexandra Lapierre.
"Un petit morceau de pain" d'Agnès Ledig,  pour patienter en attendant la suite: trop sucré et formaté.
Une agréable surprise: Gilles Legardinier qui s'adresse directement au lecteur et le touche au cœur avec deux histoires autobiographiques, un peu mal fagotées, mais sensibles et touchantes.
"Une initiative" plutôt insipide: Pierre Lemaître.Je passe allègrement pour cause d'intolérance avérée sur les textes de Marc Lévy et Guillaume Musso.
Quant à Jean-Marie Périer il rate son mélange salé-sucré avec sa resucée de "Jules et Jim".Il faut attendre (et c'est longuet) Tatiana De Rosnay et son Parfait plein de bienveillance et de malice pour  retrouver un peu d'appétit; ce qui permettra de faire passer le texte d'Eric-Emmanuel Schmitt, un peu inabouti à mon goût.
Bernard Werber se risque à l'exercice du narrateur animal et s'en tire par une pirouette qui peut faire passer la sauce. Ma foi, pourquoi pas.
Il faut attendre Franck Thilliez pour savourer un texte à la fois original, évoquant les ours, les saumons et un couple particulièrement touchant. Amour ,angoisse, un cocktail parfaitement réussi !

le billet d’Hélène .

Le billet, plus enthousiaste de Séverine, qui a fait de cet ouvrage une LC ! :)

L'avis de Mamzelle Melo !

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#RosieUneEnfanceAnglaise#NetGalley

"Voilà le monde où nous venions d'entrer, un monde où rien ne se produisait en apparence, mais où, sous la surface, d'énormes plaques tectoniques d'émotions dérivaient."

La découverte en 1994 du Royaume interdit avait été pour moi, comme pour beaucoup d'autres un choc émotionnel. Là, sous des dehors très policés, une auteure envisageait un thème ,quasi inédit en littérature : le fait qu'une petite fille voulait devenir un garçon.
J'ai suivi ensuite, de loin en loin, les romans de Rose Tremain, qui s'était ensuite beaucoup tournée vers des romans historiques, ce qui n'est pas du tout ma tasse de thé.
Quel plaisir de renouer avec son écriture dans ce récit de son enfance au sein d'une famille bourgeoise aisée, où l'argent circulait plus facilement que les sentiments.rose tremain
Sans autoapitoiement, Rose Tremain, née en 1943,  revient sur ses relations avec sa mère, analysant avec précision les parcours de cette femme malaimée par ses propres parents,  incapable d'aimer ses deux filles, posant un couvercle sur ses sentiments et aussi, il faut bien l'avouer, furieusement égoïste et futile, même si ces mots ne sont jamais écrits.
Pas de règlements de compte donc, mais une prise de conscience tardive, lors d'une rencontre avec une autre écrivaine, Carolyn Slaughter, que celle qui a offert généreusement un socle affectif, qui a été "un ange gardien", "la personne à qui [elle] devait [sa] santé mentale- et sans doute celle de [sa] fille unique Eleanor" était sa gouvernante adorée, Nan.
Grâce à elle, Rosie et sa sœur ont pu affronter la séparation de leurs parents et l'attention en pointillés qu'ils accordaient à leurs enfants.
Mais, c'est vers l'art et plus précisément vers la fiction littéraire que Rosie se tournera quand, envoyée dans différents pensionnats, plus ou moins confortables,  elle ne pourra réaliser son rêve: aller à Oxford; destin   refusé par sa mère, qui refuse d'en faire "un bas bleu" difficilement mariable.
La dernière partie relate, un peu trop rapidement à mon goût, l'émancipation de Rosie, qui deviendra Rose, mais il n'en reste pas moins que j'ai pris beaucoup de plaisir au récit de cette vie, marquée par la capacité de résilience d'une auteure que j’ai envie de redécouvrir.rose tremain

JC Lattès 2019, 212 pages, traduction de Françoise Du Sorbier

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Age tendre

"[...]; je me suis soudain senti comme arraché à mon vrai monde , placé de force dans un monde sans justesse, sans joliesse et sans joie et ça me semblait extrêmement injuste.
Alors j’ai erré, erré et j'ai trouvé un magasin de peinture.

Age tendre et tête de bois *, ajouteront par automatisme tous ceux qui ont connu les années soixante, et cela conviendrait ma foi fort bien à dépeindre en partie Valentin, astreint à faire son service civique dans les Hauts de France.
Le collégien (il entrera en classe de seconde à l'issue de cette mission) est en effet arcbouté sur un certain nombre de certitudes ,surtout dues à sa méconnaissance de  la vie et de ses fluctuations
et qui le rendent parfois cruel sans qu'il s'en rende bien compte.clémentine beauvais
Son stage dans un centre pour personnes âgées atteintes d’Alzheimer va lui permettre de s'épanouir en découvrant les années 60, minutieusement reconstituées afin de reproduire l'univers qu'ont connu les pensionnaires dans leur jeunesse.
Sa première mission sera de faire venir un sosie de Françoise Hardy afin de satisfaire une pensionnaire persuadée d'avoir gagner un concours dans feu Salut les copains !
C'est le rapport de stage de Valentin "Le rapport ne devra pas dépasser trente pages dactylographiées.[...]

Longueur : 378 pages

(J'ai dépassé.) "

que nous lisons , avec ses maladresses, son humour involontaire et nous découvrons surtout son évolution depuis le langage stéréotypé qu'il s'applique à reproduire , avant de s'en affranchir et de laisser la part belle aux émotions, aux repentirs, aux précisions rétrospectives, aux réflexions sur l'écriture et la fiction.
Clémentine Beauvais fait le choix de ne jamais poser d'étiquettes sur ses personnages , jeunes ou vieux, ne les enferme jamais dans une catégorie( sexuelle, médicale ...)  et ne tombe jamais dans les bons sentiments , même si on sent beaucoup de bienveillance et d'amusement.
Elle choisit de les faire évoluer dans un monde qui pourrait être le notre très bientôt , ou pas,se permet quelques jolies entorses à la réalité (les pensionnaires boivent du champagne) et brosse un portrait plutôt sympathique et poétique de ma région,  tout cela avec beaucoup de fluidité. Bref, c'est une réussite !

Éditions sarbacane

*Nom d'une émission de variétés des années 60 .

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Age tendre...en poche

 

[...]; je me suis soudain senti comme arraché à mon vrai monde , placé de force dans un monde sans justesse, sans joliesse et sans joie et ça me semblait extrêmement injuste.
Alors j’ai erré, erré et j'ai trouvé un magasin de peinture.

Age tendre et tête de bois *, ajouteront par automatisme tous ceux qui ont connu les années soixante, et cela conviendrait ma foi fort bien à dépeindre en partie Valentin, astreint à faire son service civique dans les Hauts de France.
Le collégien (il entrera en classe de seconde à l'issue de cette mission) est en effet arcbouté sur un certain nombre de certitudes ,surtout dues à sa méconnaissance de  la vie et de ses fluctuations
et qui le rendent parfois cruel sans qu'il s'en rende bien compte.clémentine beauvais
Son stage dans un centre pour personnes âgées atteintes d’Alzheimer va lui permettre de s'épanouir en découvrant les années 60, minutieusement reconstituées afin de reproduire l'univers qu'ont connu les pensionnaires dans leur jeunesse.
Sa première mission sera de faire venir un sosie de Françoise Hardy afin de satisfaire une pensionnaire persuadée d'avoir gagner un concours dans feu Salut les copains !
C'est le rapport de stage de Valentin "Le rapport ne devra pas dépasser trente pages dactylographiées.[...]

Longueur : 378 pages

(J'ai dépassé.) "

que nous lisons , avec ses maladresses, son humour involontaire et nous découvrons surtout son évolution depuis le langage stéréotypé qu'il s'applique à reproduire , avant de s'en affranchir et de laisser la part belle aux émotions, aux repentirs, aux précisions rétrospectives, aux réflexions sur l'écriture et la fiction.
Clémentine Beauvais fait le choix de ne jamais poser d'étiquettes sur ses personnages , jeunes ou vieux, ne les enferme jamais dans une catégorie( sexuelle, médicale ...)  et ne tombe jamais dans les bons sentiments , même si on sent beaucoup de bienveillance et d'amusement.
Elle choisit de les faire évoluer dans un monde qui pourrait être le notre très bientôt , ou pas,se permet quelques jolies entorses à la réalité (les pensionnaires boivent du champagne) et brosse un portrait plutôt sympathique et poétique de ma région,  tout cela avec beaucoup de fluidité. Bref, c'est une réussite !

 

*Nom d'une émission de variétés des années 60 .

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un peu de légéreté

connardConnard! Oui, je sais, ça surprend, mais si vous êtesattentif (je suis obligée d'écrire au masculin, même s'il n'yapparemment qu'un courageux( n'est-ce pas Ch'ti 31?!) à venir se perdresur mon blog...et bien sûr, cette injure ne lui est pas destinée), sivous êtes attentif, donc, vous avez remarqué qu'il s'agit d'un titre delivre.
Nous sommes loin des titres poétiques de Françoise Sagan,qui sont ,si je ne m'abuse ,des citations empruntées à de grandsauteurs classiques.
Avec Baise-moi , c'est le genre de bouquin qu'onespère ne pas avoir à réclamer à sa libraire préférée.
Quoique...Je me vois bien réclamer Morue (la suite de Connard)à une certaine libraire qui a cru que je me moquais d'elle quand je luidemandais un bouquin édité au "Sourire qui mord". Elle, ya pas dedanger qu'elle entrouvre ses lèvres rouge sang pour sourire, elle a étélivrée sans zygomatiques, mais avec un esprit tordu qui fait qu'ellerange les livres de son rayon n'importe comment pour être sûre quequand elle n'est pas là, personne ne s'y retrouve. Voilà commentassurer son petit pouvoir de façon mesquine. Je m'égare.
La 4ème decouverture nous assure qu'Arièle Buteaux( dont on nous  précise,pour nous rassurer en nous donnant une caution culturelle, qu'ellebosse à France Musique) a inventé je cite"le roman-nouvelles". Alorslà, je pouffe, je me gausse, je m'exaspère toute seule  !
Faut sortir un peu , rédacteur de 4 ème de couverture! N'as-tu pas lu les Ecrits fantômes de David Mitchell?  Un peu ardu à ton goût ? Bon alors, précipite-toi sur les livres de Vonne Van Der Meer: La maison  dans les dunes et Le bâteau du soir. Si tu ne pars pas en vacances parce que tu es puni pour tes mensonges écrits,
voilàde quoi te consoler.Une maison de location sur une île (ainsi quedifférents objets que l'on va retrouver d'un texte à l'autre) , tel estapparemment le seul point commun entre les différents locataires decette demeure. L'auteure, avec beaucoup de sensibilité, nous peint lesportraits de ses personnages et de leurs fêlures.La maison d'éditionannonce  une suite; je me régale d'avance.
Et Connard!dans tout ça ? C'est souvent agaçant, les héroïnes , quand elles ont unhomme, en voudraient un autre mais elles sont tiraillées par laculpabilité, alors elle savent pas sur quel pied danser...L'auteureanalyse bien les sentiments de ses personnages et leurs petits recoinscracras , il ya quelques petits moments d'émotion (la visite chez lesex beaux-parents) mais les nouvelles se cassent la figure quand ellesse lancent dans l'exercice risqué de la nouvelle à chute.
Et moi aussi car je n'ai plus d'inspiration pour terminer cette chronique; Un partout, la balle au centre !
PS: allez chez Clarabel pour avoir des critiques plus "fouillées" de Vonne Van der Meer !

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Femme au foyer

"Je ne suis rien qu'une série de mauvais choix mal mis en œuvre. C'était une accusation à laquelle elle ne pouvait rien objecter."

Expatriée en Suisse alémanique, "Anna était une bonne épouse, dans l'ensemble." La première phrase du roman  porte déjà cette restriction, cette fêlure et cette opacité qui caractérisent le personnage de cette américaine ayant épousé un Suisse, vivant avec leurs trois  jeunes enfants à l'ombre d'une église qu'elle ne fréquente pas; Femme au foyer , comme un écho "des 3K"( Kinder, Küche und Kirche, que l'on traduit en français par « enfants, cuisine et église », représentation des valeurs traditionnelles dévolues aux femmes durant le IIIème Reich).  jill alexander essbaum
Et pourtant comme le lui fait remarquer le Dr  Messerli :"Un femme moderne n'est pas obligée de mener une vie aussi étriquée.Une femme moderne n'est pas obligée d’être aussi malheureuse.[...] Anna se sentit rabrouée mais ne répliqua pas."
Ayant fait des études d'économie domestique, qu'elle ne semble guère mettre à profit, Anna trompe son ennui et son malaise en consultant une psychiatre, en suivant des cours d'allemand, et en ayant des relations sexuelles extraconjugales non dénuées de plaisir, mais de toute volonté de sa part ,ou presque.
Elle évolue dans un périmètre très limité, tant dans l'espace que dans la langue, que malgré les années, elle ne maîtrise toujours pas. Anna semble subir et s’interdire toute vérité, toute autonomie.
Placé sous les auspices de ses sœurs en littérature, Emma Bovary et Anna Karénine, le personnage central du roman de Jill Alexander Essbaum ne peut aller que vers la tragédie, programmée dès la première page.
Alors oui Anna pourra sembler agaçante à certains, mais tous les thèmes abordés, la langue poétique et évocatrice de l'auteure, l'opacité  des personnages et le malaise diffus qui se dégage de ce texte m'ont séduite au plus haut point !
Et aux pages cornées par Cuné (que je remercie très chaleureusement) s'est ajoutée une flopée de marque-pages (jamais aux mêmes endroits !)

Et zou sur l'étagère des indispensables !  Mais attention c'est le genre de roman qu'on adore ou qu'on déteste !

Femme au foyer, Jill Alexander Essbaum, traduit de l’anglais  (E-U) par Françoise Du Sorbier, je confirme tout le bien que dit d'elle Cuné ! Albin Michel 205, 384 pages fascinantes.

L'avis de Clara.

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