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Kinderzimmer

"Tenir encore, malgré l'hypothèse du gaz."

Lors d'une intervention dans un établissement scolaire, la question d'une jeune fille vient perturber le discours bien rodé de Suzanne Langlois venue témoigner de son internement dans un camp de concentration en 1944. "Alors quand avez-vous compris que vous alliez à Ravensbrück ?"Elle prend alors conscience de l'ignorance qui était la sienne à cette époque et émet le souhait: "Oh, retrouver Mila, qui n'avait pas de mémoire. Mila ,pur présent."
Mila qui est enceinte à son arrivée au camp et se demande si cette grossesse peut influer positivement ou non sur sa survie. Mila qui se raccroche à des faits ténus-le fait qu'un chien SS ne l'ait pas mordue- pour ne pas se jeter sur les barbelés électrifiés . Mila qui va découvrir l'impensable: cette chambre des enfants, Kinderzimmer, oasis de survie dans un univers voué à la destruction.
J'ai tout aimé dans ce roman : la manière dont est relatée l'arrivée ,le fait que pour la jeune femme "rien n'a encore de nom", que "le camp est une langue" , "Le camp est une régression vers le rien, le néant, tout est à réapprendre, tout est à oublier." Comment évoquer de manière plus juste ce  qui a dépassé l'entendement ?valentine goby
La solidarité, "Vivre est une œuvre collective", le sabotage minuscule mais efficace, l'humour-mais oui !-l'imagination font qu’un des moments les plus beaux et les plus forts du roman est l'effervescence des détenues créée par l'accouchement de la jeune résistante : chacune apporte sa contribution et leurs paroles  "tissent un châle de voix melliflues autour de Mila revenue". La joie parvient à forer son chemin dans cet univers où la mort peut surgir à tout instant.
Valentine Goby revient aussi sur un de ses thèmes de prédilection, le corps des femmes, mais sans voyeurisme ni pathos.  Avec son écriture sensible et imagée,  elle tient la note juste tout au long de son roman et parvient à faire sien l’univers concentrationnaire sans tomber dans les pièges inhérents au thème en soulignant toute l'ambiguïté des situations. On y bascule en effet de la tendresse à la cruauté en un clin d’œil et il faut l'accepter.
Il se dégage de ce roman une force exceptionnelle et un pouvoir quasi envoûtant (je n'ai pas pu le lâcher une fois commencé). Je redoutais le caractère effroyable des situations (et il existe bien sûr) mais ce que je retiendrais finalement de ce livre c'est sa formidable force de vie.

 Plein d'avis sur babelio ! Promis les filles, je collecte vos billets dès que j'ai 5 mn !

Trois mois ont été nécessaires pour que je saute le pas (il m'avait fallu plusieurs années pour ce roman là (clic) ! Merci aux copines qui, par leurs billets, ont su faire taire mes craintes !

Un livre revigorant- qui m'a sortie  en outre d'une panne de lecture- et un grand coup de cœur !

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Kinderzimmer...en poche

"Tenir encore, malgré l'hypothèse du gaz."

Lors d'une intervention dans un établissement scolaire, la question d'une jeune fille vient perturber le discours bien rodé de Suzanne Langlois venue témoigner de son internement dans un camp de concentration en 1944. "Alors quand avez-vous compris que vous alliez à Ravensbrück ?"Elle prend alors conscience de l'ignorance qui était la sienne à cette époque et émet le souhait: "Oh, retrouver Mila, qui n'avait pas de mémoire. Mila ,pur présent."valentine goby
Mila qui est enceinte à son arrivée au camp et se demande si cette grossesse peut influer positivement ou non sur sa survie. Mila qui se raccroche à des faits ténus-le fait qu'un chien SS ne l'ait pas mordue- pour ne pas se jeter sur les barbelés électrifiés . Mila qui va découvrir l'impensable: cette chambre des enfants, Kinderzimmer, oasis de survie dans un univers voué à la destruction.
J'ai tout aimé dans ce roman : la manière dont est relatée l'arrivée ,le fait que pour la jeune femme "rien n'a encore de nom", que "le camp est une langue" , "Le camp est une régression vers le rien, le néant, tout est à réapprendre, tout est à oublier." Comment évoquer de manière plus juste ce  qui a dépassé l'entendement ?
La solidarité, "Vivre est une œuvre collective", le sabotage minuscule mais efficace, l'humour-mais oui !-l'imagination font qu’un des moments les plus beaux et les plus forts du roman est l'effervescence des détenues créée par l'accouchement de la jeune résistante : chacune apporte sa contribution et leurs paroles  "tissent un châle de voix melliflues autour de Mila revenue". La joie parvient à forer son chemin dans cet univers où la mort peut surgir à tout instant.
Valentine Goby revient aussi sur un de ses thèmes de prédilection, le corps des femmes, mais sans voyeurisme ni pathos.  Avec son écriture sensible et imagée,  elle tient la note juste tout au long de son roman et parvient à faire sien l’univers concentrationnaire sans tomber dans les pièges inhérents au thème en soulignant toute l'ambiguïté des situations. On y bascule en effet de la tendresse à la cruauté en un clin d’œil et il faut l'accepter.
Il se dégage de ce roman une force exceptionnelle et un pouvoir quasi envoûtant (je n'ai pas pu le lâcher une fois commencé). Je redoutais le caractère effroyable des situations (et il existe bien sûr) mais ce que je retiendrais finalement de ce livre c'est sa formidable force de vie.

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Je me promets d'éclatantes victoires

" C'est une des raisons pour lesquelles l'écriture de Charlotte Delbo dérange :par sa grâce, elle peut refuser de vivre en victime."

C'est par Marie-José Chombart de Lauwe, ancienne résistante et déportée à Ravensbrück, lors de la préparation de ce qu'elle n'ose pas encore appeler son roman (Kinderzimmer) que Valentine Goby découvre la vie et l’œuvre de Charlotte Delbo.valentine goby
Survivante d'Auschwitz-Birkenau, Charlotte Delbo amoureuse, résistante et déportée ne connaît pas une grande notoriété de nos jours. Valentine Goby, fascinée par la puissance de cette écriture poétique s'interroge sur les raisons de cette situation et nous livre ici un bel exercice d'admiration.
Une magnifique manière de célébrer la puissance des mots.

L’iconoclaste 2017.

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Je me promets d'éclatantes revanches

" C'est une des raisons pour lesquelles l'écriture de Charlotte Delbo dérange :par sa grâce, elle peut refuser de vivre en victime."

C'est par Marie-José Chombart de Lauwe, ancienne résistante et déportée à Ravensbrück, lors de la préparation de ce qu'elle n'ose pas encore appeler son roman (Kinderzimmer) que Valentine Goby découvre la vie et l’œuvre de Charlotte Delbo.valentine goby
Survivante d'Auschwitz-Birkenau, Charlotte Delbo amoureuse, résistante et déportée ne connaît pas une grande notoriété de nos jours. Valentine Goby, fascinée par la puissance de cette écriture poétique s'interroge sur les raisons de cette situation et nous livre ici un bel exercice d'admiration.
Une magnifique manière de célébrer la puissance des mots.

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Baumes

Essences est une nouvelle collection de Actes Sud

Présentation de l'éditeur :"Le parfum éveille la pensée, il convoque les images de nos vies, il stimule le désir et délie la mémoire. “Essences” est une collection à travers laquelle se dévoilent de multiples imaginaires. Du récit au poème, de l’essai à la fiction elle deviendra miroir du temps, partition de l’effroi, de l’absence, du bonheur ou de l’éphémère, évocation des lointains ou des voyages perdus. "

 "non seulement un parfum te signe , ma belle, mais tu signes ton parfum."

Avoir un père qui travaille à Grasse dans une usine de parfums et parcourt le monde à la recherche de nouvelles senteurs n'est pas anodin ! L'auteure se découvre vite cernée par cet univers olfactif qui sature à la fois son espace et sa sa généalogie . Seule solution pour être visible: soit épouser parfaitement la parfumerie ,"soit je saute au pied de l'arbre et je sors du bois".
Ce qu'elle fera par le biais de l'écriture.valentine goby
Dans Baumes, l'auteure de Kinderzimmer(clic) nous livre un (court) récit autobiographique et  peint surtout la conquête d'une émancipation par rapport au monde du parfum et ,partant, du père. On sourit quand V. Goby regimbe à l'idée de lire Le parfum mais se trouve finalement séduite par ce roman de Süskind. On découvre "les joutes olfactives", enjeux de pouvoirs familiaux qui peuvent se jouer autour du choix d'un parfum...Et on voyage avec l'auteure dans l'univers sensuel et exotique des pays asiatiques dans lesquels elle a vécu. Le texte se fait nappe de parfum , nous entoure, nous séduit mais ne devient jamais entêtant car Valentine Goby se livre avec parcimonie, laissant la part belle au parfum et à ses liens avec l'écriture. 64 pages denses et embaumées. Une superbe écriture !

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