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Louisa et Clem
"Les choses les plus étranges me consolent."
Deux soeurs, qui se déchirent d'abord (histoire de rivalités sourdes) et dont la relation, au fil du temps, entre 1980 et 2005, va évoluer.
Une trame on ne peut plus classique, qui pourrait ronronner, mais Julia Glass a le chic pour peindre des personnages aux multiples facettes, hauts en couleurs- si Louisa est plus artiste, Clem, la cadette est plus casse-cou et engagée dans la protection de la nature - et les personnages secondaires ne sont pas négligés pour autant. Ainsi la mère des deux héroïnes élève-t-elle des chiens de chasse à courre (mais rassurez-vous où le renard est juste remplacé par une trace olfactive), ce qui est plein de panache mais aussi très décalé aux Etats-Unis !
Julia Glass ne laisse pas non plus le récit s'embourber et les péripéties ne cessent de relancer l'action juste au moment où le lecteur aurait pu relâcher son attention. Commencé de manière assez guillerette avec la rencontre d'une vieille tante excentrique qui se révèlera plus complexe que le stéréotype qu'elle semble incarner,le récit, au fil du temps, adoptera des tonalités tour à tour cocasse et dramatique.
On s'attache sans réserve à ces deux soeurs, à leurs amours, à leurs épreuves, et si le revirement final m'a tout d'abord laissée songeuse, après réflexion il est on ne peut plus approprié: commencé par la révélation d'un secret, le recit se boucle par un autre secret , bien plus profond.
Louisa et Clem, Julia Glass, Editions des deux terres 2011, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne Damour, 427 pages riches (et très souvent cornées).
Lu dans le cadre de Babelio que je remercie ainsi que les Editions des Deux Terres.
21/03/2011 | Lien permanent | Commentaires (24)
L'autre fille
"Entre elle et moi, c'est une question de mots."
"Faire le récit de ce récit, ce sera en finir avec le flou du vécu, comme entreprendre de développer une pellicule photo conservée dans un placard depuis soixante ans et jamais tirée."
Ce récit initial c'est celui qu'entend un jour Annie Ernaux de la bouche de sa mère, récit qui pourtant ne lui est pas directement adressé. Elle apprend alors qu'elle a eu une soeur, décédée, et que cette enfant est morte comme une petite sainte lui laissant le rôle de "l'autre". Un récit qui donc l'exclut.
Commence alors un processus d'enkystement de la situation car jamais, même quand elle sera devenue adulte et aura obtenu d'autres informations par des membres plus éloignés de sa famille, l'auteure ne parlera franchement de cette soeur, tout à la fois visible et cachée, avec ses parents.
"Une lettre qui jusqu'à présent n'avait jamais été écrite", tel est le cadre de cette collection où paraît le texte d'Annie Ernaux, récit qui paraît parfois dur, (ainsi la manière dont elle désigne ses parents presque uniquement par des pronoms, et elle s'en explique d'ailleurs), un récit où les mots sont presque les éléments principaux, car leur puissance permet tout à la fois la révélation quasi sidérante, l'exclusion et l'établissement hypothétique d'un lien par de-là le temps. Une oeuvre singulière et dérangeante qui ne tombe jamais dans le pathos mais creuse au plus profond.
L'autre fille, Annie Ernaux, Nil 2011, 78 pages denses.
Merci à Mirontaine pour le prêt.
L'avis de Laure qui vous mènera vers plein d'autres.
30/03/2011 | Lien permanent | Commentaires (9)
”on dirait que l'hôpital psychiatrique est le lieu de toutes les émotions.”
Anna , 8 ans, Paula (la narratrice dont on apprendra le prénom fort tard...),6. Une chute dans l'escalier.Anna qui a voulu protéger sa quasi jumelle devient aphasique:"Anna a perdu l'équilibre et notre famille a basculé dans l'escalier".
A l'adolescence, la situation s'inverse: pour protéger sa soeur, Paula va endosser son identité et aller passer un court séjour en hôpital psychiatrique."J'essayais de rentrer dans la langue d'Anna, de penser comme elle[...]Je voulais tout essayer, regarder par ses yeux, entrer vraiment dans son monde."
Quête de l'identité, réajustement des places dans une famille où la cadette a l'impression que toute l'attention est tournée ver sa soeur, difficulté à admettre que l'enfant, même handicapée a grandi et n'a plus besoin de ses parents, Eva Kavian traite ses thèmes avec une langue rare et qui sonne juste. Pas de pitié malséante, elle se glisse avec aisance et humour dans la peau d'une ado qui doit faire face à l'euthanasie d'un grand-père mais est aussi dévorée par l'envie de sa première sortie en boîte...
Eva kavian nous propose également une vision décapante de l' H P , de ses soignants parfois débordés et de la solidarité qui peut s'établir entre malades. Un livre lumineux.
Une auteure belge francophone dont j'avais déjà lu deux romans mais qui à chaque fois sait renouveler son écriture pour mieux nous surprendre.
L'avis de Laure
14/05/2008 | Lien permanent | Commentaires (15)
”Une récompense car il est sage depuis longtemps.”
D'abord un groupe de filles , indifférencié, comme "une volée d'oiseaux", dont la fraîcheur et l'innocence attirent l'attention d'un homme.
Au fil du récit, chacune de ces cinq soeurs va prendre la parole, acquérant ainsi pour le lecteur une personnalité et une identité propres. Se trace aussi en pointillés le portrait d'une famille où les parents ont quelque peu perdu pied.En parallèle le prédateur va affiner sa connaissance de chacune d'entre elles et progressivement faire son choix...
Le montage en parallèle des prises de parole de Beauty, Mim, Faithful, Fancy et Autum avec les révélations de plus en plus inquiétantes sur le voyeur fait monter savamment l'intensité dramatique du récit.
Norma Fox Mazer semble parfois brider sa narration pour ne pas la rndre trop inquiétante pour son lectorat adolescentmais, néanmoins, on frôle souvent l'insoutenable, rappelant ainsi la tension des premiers romans de Patricia Cornwell.
L'auteure se glisse avec autant d'aisance dans la peau de chacune des soeurs que dans celle du pervers et la construction hors-pair de son récit ne fait qu'ajouter à l'angoisse qui étreint le lecteur. A la fois chaleureux par la peinture du groupe sororal et glacial par la menace qui se précise peu à peu, ce roman est une sorte d'"omelette norvégienne "comme on les aime ! attention à ne pas commencer trop tard la lecture de ce roman qu'on ne peut lâcher !
L'avis de Clarabel
Le courage du papillon.Norma Fox mazer Albin Michel.286 pages.
23/01/2009 | Lien permanent | Commentaires (11)
Le jeu du samedi 30 mai
A la demande générale de quelques blogueuses qui se reconnaîtront au passage, voici un questionnaire (mini) basé sur des connaissances allègrement glanées dans cet ouvrage (en cas de contestation, adressez-vous à l'auteur du sus-dit...).
1/Si les cyclones, comme le bouillon, ont des yeux, et des prénoms-pas le bouillon, je sais- alternativement masculins et féminins depuis que les féministes ont montré le bout de leur nez et tempêté à ce propos ; les tornades jadis étaient blanches et nettoyaient du sol au plafond, accompagnées par un monsieur Propre tout en muscles et en sourires qui faisaient fantasmer autant les hommes que les femmes, mais je m'égare.
A part tout ceci qu'est-ce qui différencie vraiment les tornades des cyclones ? Ce sont des phénomènes d'origine différente. Alors choisissez:
A/La tornade est un phénomène d'origine terrestre.
B/La tornade est un phénomène d'origine maritime.
c/ La tornade n'est pas sectaire , c'est là son moindre défaut et elle est à la fois terrestre et maritime.
2/Le Français ayant horreur des répétitions, se fend de synonymes et de périphrases (on remplace un mot par sa défintion, ce qui allonge les résumés, attention !) . Le Français ayant horreur des mots trop longs, leur fait subir des coupes répétées , la langue est paresseuse, et l'on vous regardera bizarrement si vous demandez si l'autocar ou l'autobus sont déjà passés. Fi donc de ces précisions et penchons-nous sur la signification de ces monosyllabes dont l'un claque clair et net et l'autre semble se dégonfler.
Où prenons-nous le car ?
A/ En ville, pour aller au boulot ?
B/ entre deux villes pour aller à la découverte de nouveaux horizons?
C/ là où nous prenons le bus car ces mots sont des synomymes .
3/ Normalement à cette question ne restent que les plus courageux d'entre vous, les autres ayant déjà abandonné. tenez bon le supplice sera bientôt terminé et en attendant, que diriez-vous de peler ou d'éplucher un fruit ? mais attention peler c'est
A/ Enlever les parties inutiles
B/Enlever la peau
C/ Enlever la peau et les parties inutiles.
4/Là ,normalement vous devez ressentir des envies de meurtre... De meurtre ou d'assassinat ?
Lequel" se prépare, se mijote, se peaufine ?
A/ Le meurtre ?
B/ L'assassinat ?
C/ Trop tard, la victime ne vous répondra pas !
5/ Si tout cela ne vous donne pas envie de dormir comme une marmotte, c'est à désespérer ! Mais au fait cet animal
A/ HiVerne?
B/ hiBerne ?
c/ Peu importe, on aimerait bien l'imiter quand la bise sera là.
Bon, évidemment, on ne triche pas et on répond instantanément, sans consulter quoi que ce soit !
En cas d'ex-aequo, tirage au sort par Maître Ferdi, apprenti huissier ! Pour gagner quoi ? Une 'tite surprise ! Clôture des commentaires samedi à 20 heures !
30/05/2009 | Lien permanent | Commentaires (22)
La commissaire n'aime pas les vers...en poche
"Un autre meurtre ? Pire encore, c'était sa mère."
Un clochard surnommé Victor Hugo assassiné alors qu'il voulait confier aux Académiciens un poème inédit (et sulfureux) de Baudelaire, même si La commissaire n'aime point les vers, il lui faudra élucider cette affaire dont vont très vite s'emparer les médias.
Assistée du très craquant lieutenant Augustin, Viviane Lancier, entre deux régimes et quelques cadavres, mène l'enquête et nous devient de plus en plus sympathique, volant même parfois la vedette à l'intrigue ,au demeurant fort bien troussée et documentée.
On regrettera juste l'ultime suggestion de la commissaire à l'assassin-pas vraiment justifiée- ainsi qu'une volonté un peu trop affichée de finir à tout prix sur une minute d'émotion.
Nonobstant ces quelques réserves, j'ai passé un excellent moment avec ce polar bon enfant et je me réjouis d'avance d'en lire la suite !
15/06/2012 | Lien permanent
La commissaire n'aime pas les vers
"Un autre meurtre ? Pire encore, c'était sa mère."
Un clochard surnommé Victor Hugo assassiné alors qu'il voulait confier aux Académiciens un poème inédit (et sulfureux) de Baudelaire, même si La commissaire n'aime point les vers, il lui faudra élucider cette affaire dont vont très vite s'emparer les médias.
Assistée du très craquant lieutenant Augustin, Viviane Lancier, entre deux régimes et quelques cadavres, mène l'enquête et nous devient de plus en plus sympathique, volant même parfois la vedette à l'intrigue ,au demeurant fort bien troussée et documentée.
On regrettera juste l'ultime suggestion de la commissaire à l'assassin-pas vraiment justifiée- ainsi qu'une volonté un peu trop affichée de finir à tout prix sur une minute d'émotion.
Nonobstant ces quelques réserves, j'ai passé un excellent moment avec ce polar bon enfant et je me réjouis d'avance d'en lire la suite, annoncée en 2011.
La commissaire n'aime point les vers, Georges Flipo, La table ronde, 297 pages qui filent à toute allure.
Plein d'avis : Lou
L'avis de Papillon
celui de Leiloona ,
05/02/2010 | Lien permanent | Commentaires (18)
Explications...
Comme nos trois championnes, Aifelle, Papillon et Laure l'avaient trouvé :
*La tornade vient de la terre, contrairement au cyclone qui vient de la mer.
*Le car circule entre deux villes, le bus en ville.
*Peler, c'est enlever la peau.
*"De l'assassinat considéré comme un des beaux arts* " a attiré mon attention dans une librairie et donc, oui il se prépare, contrairement au meurtre, impulsif.
* HiVerner c'est se trouver dans un état d'engourdissement hivernal total; hiBerner se dit pour "des troupes ou des navires qui vont se mettre à l'abri des rigueurs du froid".
Bon dimanche à toutes !
PS: Papillon, l'enveloppe est prête à partir !
*T. de Quincey
31/05/2009 | Lien permanent | Commentaires (9)
L'album de Milo
"Il faut une surface dure pour poser sa feuille de papier. Autrement on finit par écrire sur l'air."
En route pour déposer son nouveau manuscrit chez son éditrice, réécriture optimiste des fins de ses précédents romans, Octavia Frost découvre soudain que son fils vient d'être accusé du meurtre de sa petite amie.
Elle se rend donc sur la côte Ouest pour tout à la fois tenter de maîtriser ce "récit" que pour une fois elle n'écrit pas et pour renouer avec un fils qu'elle n'a pas vu depuis plusieurs années.
Mêlant réflexions sur les liens entre l'écriture et le vécu de l'écrivain mais aussi sur les bouleversements qu'engendre le malheur dans une famille, ce roman de Carolyn Parkhurst diffère les révélations pour maintenir l'intérêt du lecteur .Mais surtout il prend son temps pour nous offrir une réflexion posée et très intéressante sur la création littéraire. Un texte qui confirme tout le bien que j'avais pensé du Silence de Lorelei, il y a quelques années déjà.
L'album de Milo, Carolyn Parkhurst, traduit de l'anglais (E-U) par Florence Colombani, Philippe Rey 2011, 380 pages à savourer.
Le billet de Cuné (Merci !!)
Celui de Lucie, qui vous mènera vers d'autres.
01/05/2012 | Lien permanent
Le royaume des mots
Chacun de nous a une histoire, voilà ce qu'affirme Vida Winter,écrivaine prolifique qui entretient avec la vérité des relationscomplexes...Pourtant, à la fin de sa vie, elle se choisit unebiographe, Margaret Lea, afin de ne plus esquiver Le treizième conte, récit qui donne son titre au roman et qui est la clé de toute sa vie.
Apartir de là, nous sommes emportés dans un monde qui ressemble àcelui des soeurs Brontë, un univers plein de livres et de bibliothèquesauxquels se raccrocher , plein de péripéties amenées sans tambour nitrompettes, un monde dans lequel nous nous glissons avec délices commedans un bain bien chaud...
Dans ce roman dense mais pas touffu, ilest aussi beaucoup question de passage entre deux univers, celui de lafiction et de la réalité, de la vie et de la mort...
La biographe,en délivrant la romancière de son secret, s'allègera elle aussi dupoids du passé . Quant au lecteur , il sera réconforté car Diane Setterfield ,quia sans doute beaucoup lu, prend soin de lui donner des nouvelles detous les personnages, y compris du chat Shadow, ce dont nous laremercions.
389 pages à savourer . Un pur bonheur !
Toute ma gratitude à Cuné pour cette découverte
01/02/2007 | Lien permanent | Commentaires (28)