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05/10/2017

ör

"Je réfléchis. Tout bien considéré, il n'est pas aussi urgent de mourir au pays de la mort."

Avec une vie sexuelle et sentimentale au point mort depuis plusieurs années, ayant le sentiment que ni sa mère , dont l'esprit bat la campagne, ni sa fille, jeune adulte, ni son ex-femme (toutes trois prénommées Gudrùn) n'ont besoin de lui et ne sont susceptibles de lui accorder un quelconque réconfort quant au vide de sa vie, il ne reste plus qu'à Jonas Ebeneser qu'à partir pour un pays qui se remet à peine d'une guerre fratricide.
Un aller sans retour, telle est sa résolution initiale. Mais on n'échappe pas à son destin et celui que sa mère a doté d'un prénom signifiant "serviable" et qui ne s'est pas séparé de sa boîte à outils ni de sa perceuse va trouver sur place de quoi suivre sa pente naturelle : tout réparer , si c'est demandé par une femme. Mais peut-on réparer un pays ravagé avec "ta petite perceuse et ton rouleau de scotch ?"or03-l-572155.jpg
Sans doute pas, mais comme le dit un personnage : "le coupable , c'est celui qui sait et ne fait rien."
Un roman lumineux, simple en apparence,qui m'a fait retrouver l'esprit de Rosa candida, avec son pays non identifié clairement qui synthétise en quelque sorte LE pays ravagé symbolisant tous les autres, son humanisme tranquille et son personnage masculin atypique. Un roman qui redonne foi en l'humanité. Aussitôt savouré, aussitôt recommencé !

Et zou, sur l'étagère des indispensables !

ör*, Audur Ava Olafsdottir traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson , Zulma 2017, 236 pages à la frontière du conte.

(*  cicatrices,terme polysémique islandais très riche que l'auteure explique à la fin du roman)