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« deux tableaux de Paula Becker | Page d'accueil | Le lagon noir »

20/03/2016

Etre ici est une splendeur

"En s'écroulant, elle dit "Schade". C'est son dernier mot.ça veut dire dommage.
   J'ai écrit cette biographie à cause de ce dernier mot. Parce que c'était dommage. Parce que cette femme que je n'ai pas connue me manque. Parce que j'aurais voulu qu'elle vive. Je veux montrer ses tableaux. Dire sa vie. je veux lui rendre plus que justice: je voudrais lui rendre l'être-là, la splendeur."


Pas d'étiquette normative rangeant Paula Becker dans un quelconque mouvement pictural, pas d'analyse picturale classique, pas de dramatisation façon Hollywood, mais le récit parfois troué de "brèches" dans lequel se lit ce que Marie Darrieusecq "en perçoit, un siècle après, une trace." Une subjectivité pleinement assumée donc pour brosser le portrait de cette femme qui s'affirme en tant que telle dans un monde encore corseté et dominé par le regard masculin porté sur le corps des femmes.marie darrieusecq
Paula Becker (1876-1907), qu'on devine joyeuse, pleine de vie , est attirée par Paris où elle fera de fréquents séjours et peint avec ardeur (80 tableaux en un an !) des portraits qui n'ont rien à voir avec les normes de l'époque.Elle est la première femme à avoir réalisé son autoportrait nue et semble aimer son corps et pas tellement le mariage. Elle mourra quelques jours après avoir donné naissance à son premier enfant.

C'est dans le dernier tiers de cette biographie intense, aussi intense que le fut la vie brève de Paula Becker, que nous apprenons comment Marie Darrieusecq a rencontré l’œuvre cette artiste peintre, quasi inconnue en France . Une artiste dont les thèmes (et la façon de vivre) ne pouvaient que faire écho à ceux qui irriguent l’œuvre de l'auteure de Le bébé : l'identité féminine, le corps des mères et des bébés, la place laissée aux artistes femmes encore aujourd'hui (un tableau de Paula Becker était relégué dans le sous-sol d'un musée...).
On ressent beaucoup d'empathie, voire d'amour dans ce texte et on se réjouit d'avance de l'exposition -première monographie à laquelle a participé Marie Darrieusecq- consacrée à cette artiste clic.

être ici est une splendeur, Marie Darrieusecq, P.O.L 2016, 148  pages constellées de marque-pages. Un coup de cœur !

marie darrieusecq

 

Commentaires

Il me le faut oh oui:)

Écrit par : ptitlapin | 20/03/2016

Il semble très intéressant ce livre. Je ne me rappelle pas l'avoir vu sur d'autres blogs.

Écrit par : sylire | 20/03/2016

Très beaux tableaux ! Je note.

Écrit par : lewerentz | 20/03/2016

Ça y est, il est sorti ? Tu confirmes mon envie de le lire.

Écrit par : Melanie B | 21/03/2016

Ma libraire me l'a conseillé ce samedi, mais j'ai hésité à le prendre. Je n'aurai pas dû..... Je vais être obligé d'y retourner.

Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 22/03/2016

Ptitlapin, il te plaira!:)
Sylire, il vient de sortir.
Lewerentz, une artiste que je ne connaissais pas et oui, j'aime beaucoup ses tableaux.
Melanie, l'auteure l'avait évoqué dans l'émission de France Inter "remèdes à la mélancolie" et je l'ai guetté ! :)
Alex, !:)))

Écrit par : cathulu | 22/03/2016

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