Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/09/2016

Riquet à la houppe

* Riquet à la houppe, Amélie Nothomb, Albin Michel 2016.

Pas de rentrée littéraire sans notre Belge préférée, pas de couverture sans photographie de l'auteure, toujours réussie !

line papin,claudie hunzinger,amélie nothomb


Revisitant le conte de Riquet à la houppe,  personnage moche mais ayant beaucoup d'esprit qui réussira à épouser une princesse dotée de beauté mais dénuée d'intelligence, Amélie Nothomb nous offre un roman fluide,  doté de tous les ingrédients de rigueur. Les personnages  portent des prénoms improbables (énide, Honorat, Déodat ou Trémière)  et évoluent  dans un univers  toujours un peu décalé. L'autrice se fend  ensuite de quelques confidences sur la littérature pour justifier la fin heureuse de son roman. Rien de transcendant mais une lecture bien agréable,qui sera vite oubliée.

05/09/2016

De tout, en bref...

*Alice ou le choix des armes : un huis-clos entre une victime de harcèlement moral au travail  et l’inspecteur qui enquête sur la mort bizarre du harceleur.stéphanie chaillou
Dans un style très travaillé et efficace, Stéphanie Chaillou décortique de manière précise les mécanismes du harcèlement envisagé du point de vue de la victime, soulignant l'indifférence de la direction de l'entreprise. Un bon roman auquel il a manqué ce je ne sais quoi qui fait toute la différence et emporte l'enthousiasme.

 Stéphanie chaillou,Editions Alma 2016.

 

 

 

* Le rouge vif de la rhubarbe : Agustina, entre méditation dans le carré de rhubarbe rouge et lecture des lettres de sa mère partie aux antipodes , a formé le projet d'escalader la "Montagne" de 844 mètres. Et ce ne seront pas ses béquilles qui vont l'en empêcher ! stéphanie chaillou
Premier roman de mon écrivaine islandaise préférée, Le rouge vif de la rhubarbe contient en germe tout ce qui fait la saveur des romans de son autrice : poésie, humour, personnages hors-normes et familiers tout à la fois. Mais serait-ce le nombre de pages trop réduit à mon goût (156 pages), je suis restée un peu sur ma faim. Pourtant les marque-pages ont été à la fête !

Audur Ava Olafsdottir, éditions Zulma 2016 , traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsonn

04/12/2015

Bienvenue ! 34 auteurs pour les réfugiés

olivier adam, Alice zeniter

Bienvenue ! 34 auteurs pour les réfugiés...en poche

"Rejetés, menacés, tués là-bas. Invisibles, exploités, diminués ici."(Abdellah Taïa)

Qu'ils aient connu ou non l'exil,  qu'ils soient dessinateurs, romanciers, comédiens ou dramaturge, tous ont répondu présents quand "Les Éditions Points ont décidé de prendre leur part de responsabilité, à la mesure de la violence des mots entendus et des images vues."olivier adam,alice zeniter
Textes courts ou s'épanchant davantage, fictions ou témoignages, dessins poignants, acides ou avec une pointe d'optimisme , le point de vue est à chaque fois différent mais l'émotion est toujours palpable.
Parmi tous les textes, émergent particulièrement pour moi celui de Claude Ponti, plein d'une rage contenue, soulignant l'indécence et l'impuissance; celui de Gauz*qui décortique minutieusement le fonctionnement du traitement des passagers dans l'aéroport Charles de Gaulle, microcosme révélateur du fonctionnement d'une société vu sous l'angle de ses porteurs d'uniformes; ou bien encore celui, précis ,concis et efficace de Pascal Manoukian, rappelant que "les enfants repêchés il y a trente ans en Mer de Chine sont aujourd'hui restaurateurs, ingénieurs, médecins ou informaticiens."
C'est enfin, ce que Lydie Salvayre nomme le fragnol,"idiome qui empruntait luxueusement, au français et à l'espagnol"dont elle brosse ici un vibrant éloge, langue désinvolte et "vivante, vivante et qui [lui] sert constamment d'exemple."
Une belle occasion de retrouver des auteurs connus, d'en découvrir d'autres et de participer même modestement au travail du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, car tous les bénéfices lui seront reversés.

Points Seuil

* du même auteur, en poche aussi : clic.

 

06/10/2015

Stations (entre les lignes)

"Ravis de tout, de rentrer chez soi, de faire une traversée de l'ordinaire, l'enfilage de la rémanence des scènes quotidiennes, ce que la traversée rend saillant et qui, sinon, ne serait qu'à peine perceptible."

Emprunter les transports en commun, quoi de plus banal ? Et pourtant, Jane Sautière nous donne à voir ceux que nous côtoyons sans les regarder vraiment, les paysages que nous traversons, plus ou moins hébétés, la façon dont notre corps s'adapte instinctivement aux corps des autres, à leurs sacs , à leurs odeurs. Elle capte les sensations, les infimes traces d'émotions et capture par son regard plein d'humanité ce qui donne du relief à la routine apparente.jane sautière
Son écriture précise nous emporte et aiguise aussi notre regard. On ne prendra plus les transports en commun de la même manière grâce à Jane Sautière.

Stations (entre les lignes), Jane Sautière, Éditions Verticales,  2015,137pages piquetées de marque-pages.

Du même auteur: clic

Ptitlapin m'avait donné envie.

Clara a aimé aussi.

 

 

30/09/2015

Bilan de septembre

Pas mal de livres enregistrés sur ma liseuse sont restés non chroniqués, faute de temps et d'envie. les voici en quelques mots:

 

*L'atelier d'écriture de Bruno Tessarech, peu d'originalité. Les seules réflexions vraiment intéressantes 41svWXmSgjL._AA160_.jpgviennent des œuvres citées. L'objectif étant d'écrire pour être publié, je n'étais pas vraiment le public visé.

*Se lever à nouveau de bonne heure, Joshua Ferris, abandonné en cours de route, un pavé indigeste et bavard. Un personnage antipathique (un cas psychiatrique ?) au possible, trop de références à la religion. Pas pour moi.41ECLS8RrTL._AA160_.jpg

*Péchés capitaux. Jim Harrison. Le sexagénaire qui séduit successivement sa fille adoptive (pas de sa faute, ellel'a provoqué), la sœur de sa femme de ménage, (il avait pourtant vaillamment résisté aux charmes de la dite femme de ménage), mais quand on rencontre une folle du cul, comment faire?, m'a très rapidement exaspéré.41PEdfBEikL._AA160_.jpg

 

 

 

 

 

 

*Le bercail, Marie Causse, un récit classique sur une secret de famille remontant à la seconde guerre mondiale. Très vivant et intéressant, mais trop de romans ou témoignages lus sur le même thème en trop eu de temps,  ont émoussé mon intérêt.51WYxkEXqUL._AA160_.jpg

 

*Figurante, Dominique Pascaud. Un rythme un peu languissant, une atmosphère très bien rendue mais un personnage féminin dont le choix final (non pas pas rapport au cinéma) m'a vraiment agacée par sa résignation.61O-Cx6iGfL._AA160_.jpg

 

05/09/2015

Décapage #53

Huit jours du journal littéraire d'Alice Zeniter, une lettre de Valérie Zenatti à une de ses idoles, Charlotte Delbo (que je ne connaissais pas du tout, honte à moi), Nathalie Kuperman et Carole Fives qui (entre autres) racontent comment elles ont appris qu’elles allaient être publiées (Carole, on est avec toi, dans ta voiture sur le périph de Lille !), sans oublier un formidable dossier* Maylis de Kerangal par elle-même , voici ce que pour l'instant j'ai dévoré dans cette revue  au format atypique !

 

51mWC5jr9SL._SX324_BO1,204,203,200_.jpg

*On y apprend, entre autres que son héroïne c'est Fantômette (dans mes bras!) car elle est "agile, curieuse ,gymnaste, aventurière !"mais surtout , beaucoup plus sérieusement, on y découvre comment elle travaille, (elle associe à chaque roman une "collection" de textes divers "qui n'ont pas forcément un rapport avec ce qui m'occupe , ni en termes d'écriture, ni en termes de sujet, de thème ou de motif. Ce sont les liens que je forme entre ces livres qui créent la collection. si je les associe, c'est parce que chacun d'eux porte l'intuition de ce texte qui me travaille-parfois un mot, parfois seulement le titre, parfois une résonance plus visible, plus documentaire. J'écris ainsi à travers ces autres voix, à travers ces autres écritures qui émergent dès lors comme une seule matière, qui prennent corps comme un tout. Inventer la collection n'est donc pas seulement une phase de préparation, une prise d'élan: pou moi, c'est déjà écrire le livre." ), elle revient aussi sur chacun de ses livres et c'est passionnant !

16/08/2015

De tout , un peu...

Beaucoup les ont lus, en ont parlé ,alors juste quelques mots, en passant...

*Les intéressants, bon gros roman de 564 pages, où je ne me suis pas ennuyée une minute. Une analyse  fine des liens d'amitié et de leur évolution au fil du temps, entre des personnes, ayant parfois de grandes différences de niveau social. Merci encore à Papillon pour l'envoi !51cqwxrOanL._AA160_.jpg

*Dans la foulée, j'ai déniché, du même auteur, La position, où Meg Wolitzer envisage les répercussions sur une fratrie de la découverte d'un Kama-Sutra pour lequel leurs parents, en pleine vague de libération 517NeRgOw4L._SX301_BO1,204,203,200_.jpgsexuelle, ont posé. La scène primitive est bien évidemment un choc et chaque membre de la famille en paiera le prix. L’alternance des points de vue ne nuit pas à la fluidité du récit, mais certains personnages sont mieux lotis que d'autres quant à l'analyse de leur évolution et c'est un peu dommage.

 

 

 

 

 

 

*Enthousiasme quasi général de a blogosphère pour L'homme du verger qui m'a laissée un peu sur ma faim. L'atmosphère est bien rendue ,mais une certaine langueur imprègne le récit et ce manque de rythme m'a un peu déçue. Clara avait été conquise.41skQtcAF9L._AA160_.jpg

*Gros coup de cœur pour De la beauté, de Zadie Smith. Je suis immédiatement entrée de plain pied dans cet univers universitaire où les hommes semblent avoir le pouvoir mais où les femmes sont bien plus courageuses. Le billet tentateur en diable de Papillon. Par contre, nouvel échec pour Sourires de loup, du même auteur...513Zjr8JLUL._AA160_.jpg

*Ennui poli pour Le prix de l'innocence de Willa Marsh. Pas du tout convaincue par ces personnages qui sentent la naphtaline.

51JI5iN2PGL._SX307_BO1,204,203,200_.jpg

30/07/2015

Malins en diable /Les méchants en littérature

"[...] le méchant atterre, le méchant terrorise, le méchant scandalise, le méchant dégoûte, le méchant obsède, le méchant fascine, le méchant séduit. En un mot, le méchant ne laisse pas indifférent.à bon méchant gros public donc."

C'est avec une profonde jubilation, on le sent à la lecture de ce "catalogue" des méchants en littérature, qu'Isabelle Mimouni s'est penché sur le cas de 40 "pervers, peste, poison, psychopathe, putain, racaille, rosse, sadique, salaud, " j'en passe et des pires.isabelle mimouni,olivier tallec
De la Sophie de la Comtesse de Ségur qui découpe et sale des poissons vivants à  Hannibal Lecter,le cannibale, le fossé est immense, mais le plaisir demeure. Ne se contentant pas de présenter pour chaque personnage "sa vie, ses crimes", ainsi que ses différentes incarnations romanesques ou cinématographiques, l'auteure analyse de manière subtile et enjouée le comportement de ces méchants dont on sent bien , au fond, qu’ils lui sont sympathiques.
En effet, sans ces êtres négatifs de papier, les héros valeureux auraient bien moins de mérite et ne seraient pas mis en valeur.
Isabelle Mimouni débusque celui qui, à ses yeux, est le pire salaud dans Vipère au poing-hé non, ce n'est pas Folcoche...- et souligne le point commun à toutes ces figures du mal en analysant le cas de Lafcadio de, héros gidien : "Ce dernier n'est donc qu'une entéléchie: une figure  chargée par l'écrivain d'incarner une philosophie, un discours, une pensée. Il n'existe pas . Exactement comme tous les filous dont nous dressons ici les méchants portraits, et qui nous aident à concevoir, analyser, fantasmer, désirer, repousser, condamner, comprendre, ne pas comprendre et souvent simplement jouer, sans aucun danger. sans même penser à mal."
L'auteure a pioché dans un corpus très varié d’œuvres classiques ou contemporaines, de nationalités diverses et nous donne bien évidemment envie de les (re) lire, ce qui est malin en diable.Un grand plaisir de lecture à découvrir en Folio.

Malins en diable, Isabelle Mimouni, Folio 2015 , 220 pages accompagnées par des illustrations épurées et réjouissantes d'Olivier Tallec

09/07/2015

En vrac...

*Cent portes battant aux quatre vents, Steinunn Sugurdardottir 10/18 2015. très déçue par ce texte d'une auteure dont j'avais beaucoup aimé les romans précédents. Je suis totalement restée extérieure à ce récit d'une Islandaise revenant à Paris et qui évoque son grand amour(qui fut un échec) d'il y a vingt ans.51As+3+d-dL._AA160_.jpg

 *Fairyland, Alysia Abbott.Récit très émouvant et intéressant d'une femme qui revient sur son enfance et son adolescence aux côtés d'un père, poète 51TwmcjcxfL._AA160_.jpghomosexuel, qui décèdera du sida. Une relation très forte, qui ne va pas sans heurts, la narratrice se rendant compte  a posteriori des sacrifices amoureux qu'a fait son père face à l'intransigeante ado qu'elle était. L'occasion aussi de découvrir la manière violente et honteuse dont on traitait les gays aux débuts de l'épidémie de Sida.

 

 

* Jules, Didier Van Cauwelaert (déniché à la médiathèque). Tous les amoureux des canidés craqueront pour cette histoire d'un chien d'aveugle, Jules, qui perdant toute utilité après que sa maîtresse ait retrouvé la vue (suite à une greffe de cornée), joue les entremetteurs . Si les réactions de Jules sont très bien décrites, j'ai été moins enthousiaste en ce qui concerne la romance, dotées de complications trop alambiquées à mon goût.Mais c'est bon enfant, plein de tendresse, léger et agréable.517qLE-uSoL._AA160_.jpg
De plus, l'auteur nous glisse, mine de rien des infos sur la situation de l'épilepsie, des greffes de cornée et des chiens d'aveugle en France, causes dont on sent bien qu'elles lui tiennent à cœur.
Bon, j'avoue: j'ai versé ma p'tite larme !

 

 

 

 

 *L'étrangère, Valérie Toranian (déniché à la médiathèque). Le génocide arménien de 1915 n'a toujours pas été reconnu par la Turquie et son déroulement, ses causes et ses conséquences sont encore trop ignorées du grand public. L'auteure, ex directrice de Elle, est la petite-fille d'une survivante de ce génocide. Elle a entrepris de raconter, sous forme romanesque, les informations qu'elle est parvenue à recueillir de son aïeule.

414uVmWKbWL._AA160_.jpg


Alternant récit du génocide tel que l'a vécu sa grand-mère et parties concernant son enfance, l'auteure remonte ainsi le temps et éclaire un épisode  de l'Histoire trop souvent passé sous silence. Une lecture   éprouvante mais très éclairante.