11/10/2023
Irréfutable essai de successologie
Vendu comme un essai ironique sur la volonté de réussir à tout prix, sans pour autant faire quoi que ce soit de signifiant, en clair parvenir à devenir au choix un.e influenceur.se, cet ouvrage m'a paru aussi vain que les personnes dont il entend se moquer. Tout cela reste superficiel, banal et beaucoup dans l'entre-soi car c'est essnetiellement le petit monde littéraire qui est visé.
Mieux vaut (re)lire Les Caractères de La Bruyère.
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15/08/2023
Sur la dalle
"Ce sont des bulles, les idées vagues. Elles se décollent des fonds vaseux. Elles bougent, elles oscillent, elles se heurtent. Je ne peux pas me permettre de les abandonner trop longtemps ou elles repartiront bouder au fond du lac. "
Adamsberg et son équipe sont envoyés dans un petit village breton où le sosie de Chateaubriand (et membre de sa famille) est accusé d'avoir commis un meurtre.
Les morts se succèdent dans ce microcosme où tout le monde s'épie, le tout surfond de superstitions et de commérages.
J'ai abandonné pour la première fois la lecture de ce roman de Vargas car , même si dans cette série, c'est plus l’atmosphère compte que la révélation de l'identité de l'assassin, il est quand même dommage qu'au bout de 80 pages, je l'avais identifié, ce dont je ne suis pas coutumière.
Je lui ai cependant donné une deuxième chance, et, les vacances aidant, j'ai terminé le roman, sans déplaisir, mais en frôlant l'ennui. J'en garderai surtout l'idée d'un texte où les personnages passent énormément de temps à manger dans une auberge , avant que de sortir brièvement pour courser quelques suspects (histoire de brûler des calories ? ).
Flammarion 2023.
L'avis de Brize, pas plus emballée.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : fred vargas, schtroumpf grognon le retour
03/07/2023
#Undestinsauvagesisauvage #NetGalleyFrance !
"-Jusqu'à ce qu'il apprennent qu'ils travailleront pour une femme.
Marie acquiesce.
-Mais tu les dois comprendre. Ce sont des hommes et ils ont leur fierté.
Eh bien, moi aussi. Et je n'irai pas supplier un gardien de troupeau ivre et puant de venir sous mon toit, tout ça pour qu'il reluque ma fille et m'insulte dans mon dos. "
Une mine d'or perdue au Nouveau Mexique. Trois destins de femmes par delà les années (1930- 1970) dont une, Cornelia, disparue dans la montagne dans les années 30. Une femme trop indépendante, qui n'hésitait pas à employer un autochtone, au grand dam des habitants de la petite ville de Boldville.
Boldville où ,quarante ans plus tard , Joanna, une flic qui a quitté la police , fuyant un mari violent , vient se réfugier. Là, aidée de sa cousine, Glitter, petite-fille de Cornelia, elles vont tenter d'élucider la mort d'un autre membre de la famille décédé dans un campement de hippies.
Parfois on peut avoir envie de lire un roman qui vous prend par la main et coche les cases des thèmes dans l'air du temps (emprise masculine, émancipation des femmes...), thèmes qui par ailleurs m'intéressent mais qui m'ont semblé ici utilisé de manière trop artificielle. J'ai néanmoins apprécié que L'autrice, de manière discrète, certes, souligne au passage que la libération sexuelle pouvait être une manière de se passer du consentement féminin...
Beaucoup de longueurs ont fini par me lasser et j’avoue avoir passé quelques pages pour arriver plus vite à la fin et avoir la confirmation de l'identité de l'assassin.
Éditions de La Martinière 2023
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inga vesper, schtroumpf grognon le retour
02/08/2022
La couvée
Un jeune couple s'installe dans une petite ville tranquille du Minnesotta. Avec eux, quatre poules qui vont devoir affronter l'inexpérience de leurs propriétaires , les aléas climatiques et les prédateurs. La narratrice est femme de ménage et son époux en attente du résultat d'un entretien d'embauche pour un poste dans une université d'un autre État. Ils ont aussi le projet d'un enfant.
La quatrième de couverture et la citation du New York Times promettaient un roman plein d'humour. Pour ma part, j'ai trouvé ce roman déprimant au possible et laissant en plan le lecteur quant aux problématiques posées. Seul le destin des poules est connu et ce n'est pas folichon, loin s'en faut. Une déception.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Violaine Huisman, Éditions Dalva 2022
10:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : jackie polzin, schtroumpf grognon le retour
07/02/2022
Apaiser nos tempêtes
Autant, j'avais été séduite par Dans la forêt, autant j'ai été déçue par celui-ci qui avait pourtant tout pour me plaire .
Deux parcours de femmes, qui se rejoignent à la toute fin du roman, une artiste et une mère célibataire qui peine à joindre les deux bouts et sur laquelle les ennuis tombent en pluie .
Et c'est justement cette abondance qui m'a empêchée d'apprécier le roman, tant j'ai trouvé que Jean Hegland ,a contrario de son précédent roman paru en France ,"chargeait la barque", n’épargnant rien à son héroïne.
Certes l'analyse de la maternité est intéressante mais les 556 pages m'ont paru bien fastidieuses.
Phébus 2021, traduit de l'anglais (E-U) par Nathalie Bru.
09:20 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : jean hegland, schtroumpf grognon le retour
15/06/2021
Un mariage en dix actes ...en poche
Pièce de théâtre sans didascalies ou roman uniquement composé de dix dialogues entre deux personnages ?
La seule chose dont on est sûr est que l'action se déroule dans un pub où un homme et son épouse se donnent rendez-vous juste avant d'aller rencontrer une thérapeute conjugale. Quelques péripéties mineures ont également lieu dans la rue mais c'est tout. De la thérapie nous ne saurons rien, à part ce qu'en évoqueront les personnages, Tom et Louise.
Cela devrait être drôle si l'on en croit al 4 ème de couv', c'est juste ennuyeux au possible tant les personnages manquent de chair et d 'intérêt.
00:00 Publié dans Objet Littéraire Non Identifié | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nick hornby, schtroumpf grognon le retour
27/09/2020
Panne de secteur
Muriel Cerf disait qu'elle n'écrivait pas pour les lecteurs qui avaient besoin d'un dictionnaire pour lire "Picsou magazine." Certes. Cette écrivaine tombée dans l'oubli possédait un vocabulaire riche, mais ses livres étaient tout sauf ampoulés.
C'est exactement le travers dans lequel est tombé Philippe B. Grimbert : il se regarde écrire et le lecteur se demande si c'est bien du français qu'il est en train de lire et non une très mauvaise traduction du moldave. A la fin de certaine phrases, j'avais besoin de me reformuler ce que j'avais lu pour pouvoir avancer dans ce récit qui avait pourtant été sélectionné comme "coup de cœur" dans une librairie où je n'avais jamais mis les pieds.
J'ai donc jeté l'éponge et abandonné ce père , tout sauf sympathique, qui entend décider de la vie d'abord scolaire puis amoureuse de sa fille pour que son avenir soit assuré.
06:00 Publié dans à vos oreilles!, Lâches abandons, romans français | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : philippe b. grimbert, schtroumpf grognon le retour
26/02/2020
Sous le compost...en poche
"A propos de cholestérol, la femme de Denis débarqua vers 19 h 30, cheveux violets, bouclettes grillées."
Franck, père au foyer, chérit ses trois petites filles, fait un peu de vélo avec des gars du cru, mais s'occupe surtout de son potager , tandis que sa femme, vétérinaire, sillonne la campagne et s'active des heures durant.
Cette belle harmonie est rompue quand Franck reçoit une lettre anonyme l'informant des infidélités de son épouse.
Loin de surréagir, Franck décide juste de se lancer à son tour sur le chemin de l'adultère , même s'il se rend bien compte que "...c'était une erreur de jouer la surenchère plutôt que la conciliation."
Et il commence par l'épouse de celui qui couche avec sa femme. Séduction à la hussarde d'abord, comprendre à la limite du viol (avec une description hilarante du membre du narrateur reprenant des clichés éculés, ce que l'on retrouvera d'ailleurs à plusieurs reprises dans le roman), puis plus policée ensuite.
Au bout de 200 pages, sentant que son récit s'essouffle, apparaissent de nouveaux personnages qui viennent révéler un autre aspect de ce velléitaire de Franck; c'est un écrivain raté. L'aspect roman noir , juste suggéré auparavant, va brièvement se développer avec une victime désignée d'office : la séductrice qui vient affoler tous les mâles du village.
Beaucoup de clichés donc, et la description acide de cette vie villageoise tourne vite court. Décevant.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas maleski, schtroumpf grognon le retour
16/09/2019
#Nobelle#NetGalleyFrance
"Tout ce qui est géant peut devenir gênant."
Lors de la réception de son prix Nobel de Littérature, Annette Comte, revient ,dans un bien trop long discours, sur un amour de jeunesse l'été de ses dix ans , en 1972. Saint Paul de Vence est encore auréolé de la présence de Prévert et tout l'entourage de la fillette semble baigner dans la littérature.
Elle-même fait alors ses premières armes littéraires et on ne manque évidemment pas d'évoquer Minou Drouet, poétesse du même âge qui divisa la critique et connut un engouement passager, mais aussi les foudres de Cocteau qui déclara: « Tous les enfants sont poètes, sauf Minou Drouet. »
En se plaçant à la hauteur d'une enfant Sophie Fontanel courait le même risque: tomber dans la mièvrerie et/ou avoir un texte qui sonne faux . Et c'est bien ce dernier travers que je lui reproche: à force de soleil, de baignades, d'amours enfantines , d’entretiens avec un grand écrivain, j'ai été saturée par cette gamine qui m'est vite devenue insupportable. Dommage
Sophie Fontanel , Éditions Robert Laffont 2019.
06:00 Publié dans Rentrée 2019, romans français | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sophie fontanel, schtroumpf grognon le retour
15/02/2019
La Meute
"- Ce n'est pas parce que j'ai une vision plus distendue des rapports entre les êtres humains que je ne suis pas une bonne amie."
Meute de louves ou de hyènes ? En tout cas six meufs que rien ne devrait relier et qui, par delà les années, les emmerdes, gardent toujours le cap de leur amitié.
Cent pour cent parisiennes (ou presque), plus acerbes que tendres, leur vie nous est donnée façon puzzle chronologique via la narratrice, Olivia.
Si dans le premier tiers du roman, j'ai été séduite par l'énergie brute qui se dégage du texte, tout sauf joli, je me suis vite lassée de cette mécanique qui tourne trop souvent à vide (on se fiche un peu, beaucoup de leurs ennuis) et se termine de manière abrupte, mais sans réelle émotion. Oui, voilà bien le problème, je suis restée totalement extérieure à ce roman.
Plon 2019.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sarah koskievic, schtroumpf grognon le retour