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20/05/2019

J'peux pas j'ai chimio

Bêtisier: les Enfoirés (extrait):"-J't'embrasse pas, mon système immunitaire est en chute libre !

-Non mais vas-y . J'ai pas peur de l'attraper !"

Une BD sur le cancer qu'on termine toute tourneboulée mais néanmoins le sourire aux lèvres ? Oui ! Pari brillamment tenu par les auteures qui ont su trouver le ton juste (ni doloriste, ni optimiste façon forcené) pour évoquer les différentes étapes, de l'angoisse des résultats d'analyse à la rémission, en passant par les phases de "grotte" où la fatigue et la déprime mènent le bal( mais c'est pour mieux remonter ).alexandra brijatoff,camille happenot,cancer,humour
Avec humour, tendresse et bienveillance, elles évoquent aussi les proches, les soignants souvent au bord du burn out, les attentes interminables, mais aussi la solidarité et les remèdes plus ou moins fantaisistes, chacun essayant d'aider comme il peut.
Revitalisant !

Marabulles 2019.

Merci à l'éditeur et à Babelio.alexandra brijatoff,camille happenot,cancer,humour

 

09/05/2012

Mardi maudit

"Mon conseil : méfiez-vous des matins comme les autres. Ce sont les pires."

Parce que, comme le dit sa Grand-mère, Lucien est très fort pour se faire des noeuds dans le cerveau, il se met en tête que les mots prononcés par son amoureuse, Fatou, sonnent le glas de leur histoire d'amour . Il en arrive même à être pris de crises d'alexandrins, c'est dire la gravité des faits  (et l'influence néfaste des cours de français !).jérôme lambert,humour
 Tourneboulé qu'il est , il se fâche  aussi avec son meilleur ami ,Croûton ! Lui qui n'aime déjà pas grand chose va pouvoir ajouter à sa liste des choses détestées le mardi, jour fatal où tout a basculé !
Beaucoup de tendresse et d'humour dans ce roman mettant en scène des collégiens aux prises avec les premiers émois .L'auteur en profite d'ailleurs pour souligner avec finesse la maturité (et la supériorité ) de son personnage féminin , une épatante Fatou , ce dont on ne saurait trop le remercier !
  savourons aussi au passage une peinture pleine de fantaisie d'une famille où la grand-mère décide de se remarier à l'âge de 69 ans , semant ainsi la panique !Un roman des plus sympathiques à conseiller au plus vite !

Mardi maudit, Jérôme Lambert, neuf de l'Ecole des Loisirs, 99 pages qui donnent le sourire !

03/04/2012

L'arbre de l'oubli

"à nous , disait-elle, il n'y a personne comme nous . Et s'ils ont jamais existé, ils sont tous morts."

Alexandra Fuller a récidivé ! Pour notre plus grand plaisir elle a encore écrit un "Horrible Livre", comme sa mère se plaît à le qualifier, un livre dont cette fois sa mère est l'héroïne pleine et entière, elle qui a tout fait pour rendre sa vie "digne d'une biographie" !alexandra fuller,afrique,humour
La première partie, commencée sur les chapeaux de roues, nous brosse ainsi le portrait haut en couleurs, d'une femme à "deux cent mille pour cent écossaise" qui va tomber amoureuse de l'Afrique ", de cette époque et de ce lieu particuliers où aucune limite n'entravait le mode de comportement, bon ou mauvais, sensé ou déraisonnable, que devait adopter une personne blanche." Une femme qui assène sans sourciller à ses filles que l'une (l'auteure) doit avoir été adoptée, tant elle lui semble dissemblable, et à l'autre qu'elle a eu des lésions cérébrales !
Mais dans la deuxième partie, la tonalité se fait plus sombre car des drames familiaux vont assombrir l'atmosphère, tandis que l'Histoire se mettra en marche , obligeant la famille à s'adapter aux changements de régimes politiques, voire de pays. Un livre riche en émotions, qui nous prend par la main et qui ne nous lâche plus.
Un charme absolu se dégage de ces 329 pages qui se dévorent d'une traite !

L'arbre de l'oubli, Cocktail Hour Under the Tree of Forgetfulness, traduit de l'anglais (E-U) par Anne rabinovitch, Editions des deux terres 2012.

Keisha a elle aussi été séduite !

24/03/2012

Tout le monde n'a pas le destin de Kate Middleton

"Décidément , Victor n'avait que l'embarras du choix pour son avenir professionnel, il était aussi doué en médecine d'urgence qu'en proxénétisme aggravé. Il fallait absolument que je pense à lui offrir un costume rayé et des chaussures en croco blanches pour son prochain anniversaire."

Capucine Guillon, quarante- trois ans, divorcée, élevant seule trois enfants (Paul, Emile, Victor, dans l'ordre !) de trois pères différents, tire le diable par la queue car, toutes les mères d'ado fred ballard,humour(d'appartement ou pas) vous le diront : l'ado est un morfale qui vide votre frigo en moins de deux et dont les pieds nécessitent l'achat régulier (et fort dispendieux) de baskets . Et ce n'est pas son boulot de rédactrice de questions pour jeux télévisés qui va lui permettre de sortir son compte en banque du rouge ! Manquant chroniquement de culot, trop gentille, se fourrant elle même dans les situations les plus improbables, notre Capucine se définit comme une parfaite looseuse, mais malgré les coups de blues, il lui faut reprendre les choses en mains et repartir de plus belle !
Quadragénaires*, mes soeurs, voici enfin LE livre que nous attendions toutes: le livre sympathique en diable -et diablement réconfortant-, bien écrit, bien ficelé, sans baisse de rythme, qui met en scène une héroïne selon notre coeur ! Une femme comme nous, ni belle, ni moche, qui n'a pas un métier trop glamour, qui ne rêve pas de chaussures X ou de sacs Y , qui arrive une fois sur trois à entrer dans un trikini **et qui ne cherche pas l'amouuuuuuur à tout prix ! Nous la suivons tout au long d'une année, un chapitre par mois, et finissons avec un grand sourire au lèvres après avoir dévoré d'une traite ce roman qui me réconcilie avec la comédie ! à quand l'adaptation cinématographique ?

Tout le monde n'a pas le destin de Kate Middleton, Fred Ballard, Pygmalion 2012, 307 pages qui donnent la pêche !

*Encore pour quelques mois, si , si !

**"un mélange de bikini et de une-pièce , sauf qu'en fait il y avait trois morceaux...Trois morceaux collés les uns aux autres. Comme il n'y avait pas de mode d'emploi ni de schéma de montage, je m'étais débrouillée seule pour trouver dans quels trous je devais mettre mes jambes et dans quels orifices devaient rentrer mes bras, ce qui me prit un certain temps..."

08/09/2011

Fiasco ! Des écrivains en scène

Joanathan Coe, Margaret Atwood, Julian Barnes anthologie,humour,robin robertsonsont quelques uns des écrivains qui se livrent ici à des confessions hilarantes concernant leurs revers en littérature ,côté média ou relations avec leur éditeur.
Rien ne leur est épargné: des repas payés en tickets restau, ce qui est un tue-glamour des plus efficaces, des conférences données devant un public souvent bienveillant mais extrêment clairsemé, sans compter ce que Claire Messud lors de ses débuts apprendra très rapidement: "Les gens ne veulent pas être des losers, ils ne veulent même pas en connaître."
Certains auteurs, non traduits en français, mériteraient de l'petre de toute urgence tant ils font preuve d'une autodérison des plus efficaces, que ce soit Matthew Sweeney qui apprendra à ses dépens qu'"Il est dangereux de surcharger un poème de "s". ou de se faire détartrer les dents d'un peu trop près avant une lecture." ou Simon Armitage qui concentre en une journée apocalyptique toutce qui peut arriver de pire à un écrivain  !
Laissons le mot de la fin à Rick Moody qui conclut ainsi son texte : "La vérité crevait les yeux: ma carrière d'écrivain était lancée ! Et fondée sur négligence, déception, malentendu, rancoeur familiale et fautes de frappe."
Un régal qui donne envie de découvrir en totalité l'anthologie dont sont extraits ces textes:

Hontes. Confession impudiques mises en scène par les auteurs, réunis par Robin Robertson et traduits par Catherine Richard ( 2006).anthologie,humour,robin robertson

06/05/2011

Le petit Gus en grandes vacances

"J'ai peut être une petite bouche en cul de poule à nourrir, mais c'est moi le soleil de cette maison."

Si, comme moi, vous n'osez même pas compter les semaines vous séparant des grandes vacances, ce livre est pour vous !
On y retrouve le petit Gus onze ans, qui vient de quitter définitivement l'école primaire- mais ne parlons pas de" la merdouille du collège" à venir-  et sa chouette petite famille.Comme d'hab, Gus scrute avec son regard laser le monde autour de lui, n'épargnant ni ses parents râleurs et persifleurs , ni sa soeur, impitoyable dans ses jugements, ni son grand frère dragueur. Nous n'échapperons pas au short hawaïen made in  Decathl*n de son père, inapte à camoufler son bedon , pas plus qu'au réflexions de Gus sur les femmes en monokini sur la plage bretonne où il a ses habitudes.Pudibond , Gus ? Pas toujours ! Car, mine de rien, les filles commencent à l'intéresser !claudine desmarteaux, humour,
Mais le petit Gus s'il s'avère aussi un parfait petit épicurien, n'en oublie pas pour autant de pointer du doigt les algues qui viennent polluer les algues de sa chère Bretagne ainsi d'ailleurs que les saucissons d'âne (quelle horreur!) prétendument corses...Alors dans le match Bretagne/Corse qui l'emporte? Pour le savoir, dévorez vite ce nouvel opus de notre petit Gus ! Un livre couleur turquoise, comme la mer...

Le petit Gus en grandes vacances, Claudine desmarteaux, Albin Michel 2011., 156 pages à piquer à son fils  ! (à lui rendre ensuite!:))

Clarabel l'oppose à Greg ici.

La soupe de l'espace en donne un extrait ici.

Gaëlle a nien ri aussi ici.

18/02/2011

Aux bords du lac Baïkal

"Il faut dire que la pitié, les gloutons, ça les faisait bien rire."

Une même scène, aux bords du lac Baïkal vue par douze paires d'yeux différents (moins un oeil, la pie est borgne !). Parmi ces narrateurs, un seul animal humain : un jeune chaman , Geirg Dordjé, le seul à être capable de capter ces paroles muettes échangées par la faune locale, mais comme il est peu loquace, pas de danger qu'il les répète.christian garcin,animaux,humour
Un monde "beau, implacable" où il ne fait pas bon être une marmotte trop gourmande ou un glouton pas assez agressif, mais un monde aussi où l'on croise un aigle maladroit, un tigre plus paresseux que féroce et surtout mon chouchou, l'inénarrable l'escargot Dwayne Dodo qui" se raconte à lui même des histoires qui le font rire jusqu' à l'intérieur de sa coquille. " En outre ce gastéropode est persuadé, en toute modestie, d'être l'animal le plus beau du monde !
Les noms des héros de ces nouvelles sont à eux seuls un vrai régal  (citons au passage l'ours Pandolphe Popovitch) et Christian Garcin, un peu dans l'esprit des Histoires comme ça de Kipling, n'hésite pas à créer des effets de refrains , ce qui renforce la continuité d'un texte à l'autre.
Un livre qui vous prend par la main, quel que soit votre âge, et qui ne vous lâche plus ! Un vrai coup de coeur !

Cuné a aussi été séduite !

Aux bords du lac Baïkal, Christian Garcin, Ecole des Loisirs 2011, 134 pages pleines de surprises et d'humour !

14/02/2011

La petite et le vieux

" C'est normal d'aimer les belles chutes, ça change de la Vie."

Elle a huit ans au début du roman, mais s'attribue deux ou trois ans de plus,  se nomme Hélène mais se fait appeler Joe, car elle veut vivre en garçon, comme l'héroïne de son dessin animé. Elle vit dans un quartier populaire entre une mère cachant sa fragilité derrière de péremptoires "C'é toute" qui font l'admiration des mères de famille dépassées par leurs enfants, un père qui a choisi de voir le côté sombre de la vie et trois soeurs aussi dissemblables qu'attachantes. marie-renée lavoie,humour,tendresse,enfance
Et puis il y a le Vieux, Roger, qui n'a qu'une hâte: mourir mais qui prendra quand même bien le temps de profiter de son amitié avec Hélène.
Sans sortir de leur quartier, ils vont partager des aventures au quotidien, l'hyperlucidité de Joe et sa capacité à retrousser ses manches sans ostentation pour rétablir un équilibre, ne serait-ce que financier au sein de sa famille, n'ayant d'égal que sa capacité à rebondir et à prendre la vie à bras le corps.
Pas d'ostentation, pas de sentimentalisme, juste une formidable envie de vivre et un humour percutant comme dans la lettre que Joe est obligée d'adresser à l'infirmière scolaire qui humilie publiquement des enfants depuis plusieurs générations : "Du même souffle, j'ai expliqué la situation particulière des Péloquin, qui m'avait ainsi fait réagir, et mon ignorance de l'immense malheur que devait être sa vie, vu sa méchanceté."
L'histoire file à toute allure, les personnages sont pittoresques en diable, admirablement croqués, parfois en quelques mots ("un petit chien coup de pied" )et le style à la fois truculent et plein de vivacité nous laisse à peine le temps de noter de très jolies phrases au passage.


La petite et le vieux, Marie-Renée Lavoie, Editions XYZ, 236 pages gouleyantes.

"Un coup de coeur absolu et foudroyant" pour

Cuné chez qui vous trouverez des liens en pagaille et un entretien de l'auteure. Merciiii !

 

 

02/01/2011

L'oiseau canadèche

"-Nous refusons absolument tout ce qui sort de l'ordinaire.
Jake explosa:
- Eh ben, ça doit vous faire une petite vie bien merdeuse et salement étroite , non ? "

Un grand-père qui a collectionné les mariages (foireux), perdu quelque peu le sens des réalités et qui est persuadé d'être immortel grâce à une infâme gnôle dont un vieil Indien lui a transmis la recette , n'écoute que ses tripes et élève à sa façon totalement foutraque un petit fils qui lui est tombé du ciel.
Quant à L'oiseau canadèche qui donne son titre à ce très court texte, il a été trouvé ...dans la terre et a échappé de peu à un sanglier qui deviendra l'obsession de toute la famille, l'équivalent terrestre de la fameuse Moby Dick.31ozM8-attL._SL500_AA300_.jpg
Amoureux de l'ordre et de la vraisemblance passez votre chemin ! Pour les autres réjouissez-vous et précipitez-vous pour découvrir ces 106 pages tour à tour hilarantes (mention spéciale à la cane qui sait si bien exprimer ses sentiments !), poétiques, tendres, truculentes, qui parlent de la vie, de la mort, avec une apparente simplicité qui fait toute sa force et décrivent un univers où les gens hors-normes ont encore leur place.
Ne ratez pas non plus la savoureuse et éclairante postface de Nicolas Richard.

L'oiseau Canadèche, Jim Dodge, Traduit de l'américain par Jean-Pierer Carasso, Editions Cambourakis 2010.

Merci à Dominique qui nous a signalé cet oiseau canadèche ! (qui est allé se nicher directement sur l'étagère des indispensables !)

22/11/2010

Pied-de-mouche

"Mazzie, maman et moi étions tous sous amphétamines. En ce sens-là, nous étions tous de la haute."

Quel drôle de p'tit bonhomme que ce John Cromer, cloué au lit depuis l'âge de trois ans  par une maladie rare des os ! Plein d'imagination, c'est un être délicieusement excentrique qui analyse avec finesse et beaucoup d'humour les subtilités du monde qui l'entoure. Ce monde dans lequel il ne fera d'abord que de brèves incursions mais qu'il parviendra petit à petit à s'approprier.418EOHiZMxL._SL500_AA300_.jpg
Jamais d'auto-apitoiement mais une analyse féroce parfois de son comportement et de celui des adultes, parfois sadiques, qui l'entourent. Il observe tout avec intérêt , y compris les erreurs de la médecine (voir le titre !) et parvient malgré tout à rester un enfant non pas comme les autres mais presque. On le suit de l'enfance à l'adolescence et même si le  roman comporte 595 pages qui font parfois ployer nos poignets, on se retrouve à la toute fin un peu déçu de ne pas en avoir davantage à se mettre sous les yeux !

Pied-de-mouche*, Adam Mars-Jones, traduit de l'anglais (Royaume Uni) par Richard Cunningham, Jean-Claude Lattès 2010.

*voir ici