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14/02/2011

La petite et le vieux

" C'est normal d'aimer les belles chutes, ça change de la Vie."

Elle a huit ans au début du roman, mais s'attribue deux ou trois ans de plus,  se nomme Hélène mais se fait appeler Joe, car elle veut vivre en garçon, comme l'héroïne de son dessin animé. Elle vit dans un quartier populaire entre une mère cachant sa fragilité derrière de péremptoires "C'é toute" qui font l'admiration des mères de famille dépassées par leurs enfants, un père qui a choisi de voir le côté sombre de la vie et trois soeurs aussi dissemblables qu'attachantes. marie-renée lavoie,humour,tendresse,enfance
Et puis il y a le Vieux, Roger, qui n'a qu'une hâte: mourir mais qui prendra quand même bien le temps de profiter de son amitié avec Hélène.
Sans sortir de leur quartier, ils vont partager des aventures au quotidien, l'hyperlucidité de Joe et sa capacité à retrousser ses manches sans ostentation pour rétablir un équilibre, ne serait-ce que financier au sein de sa famille, n'ayant d'égal que sa capacité à rebondir et à prendre la vie à bras le corps.
Pas d'ostentation, pas de sentimentalisme, juste une formidable envie de vivre et un humour percutant comme dans la lettre que Joe est obligée d'adresser à l'infirmière scolaire qui humilie publiquement des enfants depuis plusieurs générations : "Du même souffle, j'ai expliqué la situation particulière des Péloquin, qui m'avait ainsi fait réagir, et mon ignorance de l'immense malheur que devait être sa vie, vu sa méchanceté."
L'histoire file à toute allure, les personnages sont pittoresques en diable, admirablement croqués, parfois en quelques mots ("un petit chien coup de pied" )et le style à la fois truculent et plein de vivacité nous laisse à peine le temps de noter de très jolies phrases au passage.


La petite et le vieux, Marie-Renée Lavoie, Editions XYZ, 236 pages gouleyantes.

"Un coup de coeur absolu et foudroyant" pour

Cuné chez qui vous trouverez des liens en pagaille et un entretien de l'auteure. Merciiii !

 

 

15/04/2009

"Son image s'est pyrogravée en moi."

Un roman sur l'enfance, quoi de plus banal? Et pourtant Dominique Resch, avec Les poules, réussit le tour de force de nous embarquer dans le récit de ses vertes années avec une fraîcheur et une drôlerie revigorantes.413UFIXSWdL._SL500_AA240_.jpg
On commence le roman et  immédiatement  on est embarqué dans cette description drôle et poétique  du monde  familial SANS les lunettes de l'enfant et nous voilà accrochés à l'hameçon de Dominique Resch!  On se laisse balader  avec bonheur dans ces années soixante où la télé commence juste à faire  irruption dans les  foyers : Alors, le soir, ma mère hésitait à se déshabiller devant l'écran et quand ma grand-mère venait chez nous, elle s'habillait en dimanche pour se présenter devant Catherine Langeais et l'armée  française. C'était comme ça. Il fallait le  temps de s'habituer à ces  choses  nouvelles :  les  vedettes de  la  chanson, les speakerines et les chars d'assaut dans le salon." Vous l'aurez compris, il y a un ton Dominique Resch et parfois en le lisant ce premier roman, j'ai pensé aux premiers textes de Jaenada (les parenthèses en moins !), la tendresse en plus car c'est bien aussi de cela qu'il s'agit, la tendresse envers ses deux grands-mères si différentes et la tendresse  pour le petit garçon qu'il était ... Un vrai bon moment et une bonne nouvelle: ce roman n'était plus donné comme disponible mais l'est de nouveau et c'est ici !

Les poules,  Dominqiue Resch, éditions Anota.

Et plein de surpises en rapport avec le livre  : ICI

19/09/2008

"et je me dis que tenir à une grand-mère, c'est pas plus reposant que tomber amoureux."

La peste (Camus), La promesse de l’aube (Gary) , Le vieux qui lisait des romans d’amour (Sepulveda), c’est en partageant la lecture de ces trois romans que Germain, le balourd, l’abruti quasi analphabète et Margueritte, la vieille dame fluette et cultivée, vont tisser des liens sur un banc de jardin public.

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Germain qui a La tête en friche, va peu à peu évoluer grâce aux livres , dans ses relations avec les autres mais aussi en réfléchissant sur lui-même.
Le joli roman de Marie-Sabine Roger nous montre que le vocabulaire nous permet d’affiner nos pensées et par là même nos actes.L’auteure peint avec tendresse les relations quasi filiales qui s’établissent entre ces personnages en apparence si dissemblables
De jolies trouvailles linguistiques quand Germain malmène la langue mais aussi un sentiment de facilité et de fatigue dû ce torrent de langage grossier qui se déverse sur nous. Une réussite en demi-teinte.

 

Les avis  de Clarabel , de Leiloona

01/09/2008

Ah mais lis, mais lis vite !

Mélie, soixante-douze ans reçoit pour la première fois pour toutes les vacances sa petite-fille, Clara, clarinette, qui va entrer  en Cm2  à la  rentrée.  En même  temps, la  vieille dame apprend qu'elle a un souci de santé mais  décide  de ne pas approfondir pour l'instant et n'ouvre pas l'enveloppe contenant le résultat de ses analyses, bien décidée  à profiter de ses vacances au maximum...
Et les  vacances  seront effectivement inoubliables pour tout le petit monde heut en couleurs  qui  gravite autour de Mélie, mamie gentiment indigne mais pleine d'amour , non seulement pour sa lignée mais  aussi  pour un vieux bonhomme qui répare tout ce qu'elle  détraque sciemmnt  dans  sa maison...9782702139226-V.jpg
Ce livre sent  bon les  confitures de prunes, l'amour  sans mièvrerie sous toutes ses  formes , évoqué  avec beaucoup de délicatesse et avec tout l'humour et la  verve déjà rencontrés dans Allumer le chat*.

Barbara Constantine  aurait pu éviter quelques facilités (faire  parler des meubles ) mais bon, on lui  pardonne car A Mélie, sans mélo est un roman qui  donne le sourire, un roman où l'on prend le  temps d'observer les bambous pousser ou une araignée tisser sa toile,  de quoi prolonger joliment nos vacances !

* annoncé en poche.