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15/05/2025

L'irrésistible appel de la vengeance...en poche

"Ce que je sais, en revanche, c'est que l'amour  au temps d'internet est rapide et superficiel, autant dans les mécanismes que dans la prose: messages brefs, directs, clairs, transparents, pas de phrases complexes et surtout pas de ponctuation. Au mieux, un retour à la ligne.Imagine du Marcel Proust à l'envers et tu auras une idée assez précise de ce qui se passe à notre époque. "

  Rien ne va plus pour Amanda , quinquagénaire un peu trop portée sur le gin,  ni dans sa vie privée ni dans sa vie de romancière de polars , toujours pas adaptés sur Netflix, ce qui améliorerait singulièrement son niveau de vie. 
Faute de mieux, elle anime un atelier d'écriture de polar devant un public hétéroclite , tant par son origine sociale que par ses objectifs cachés ou non. Amanda leur assène des règles d'écriture et tandis que la rédaction commune d'un polar classique se met en place, d'autres intrigues évoluent  en dehors de l'atelier.Rosa Mogliasso
Double narration donc et avec de nombreux personnages mais Rosa Mogliasso ne perd jamais son lecteur en route  et le divertit de manière efficace et très plaisante.

 

Traduit de l’italien par Joseph Incardona.
 

14/05/2025

Le Baiser des Crazy Mountains...en poche

- Quels autres gibiers peut-on tuer en cette saison?

- Juste les dindes. Et les mecs infidèles . Ils font toujours de jolies cibles.

Le cadavre d'une jeune femme est retrouvé coincé dans une cheminée. Meurtre ou accident ? La shérif Martha Ettinger et le détective mateur Sean Stranahan se lancent dans un enquête qui les mènera à fréquenter, de près ou de loin, le monde des rodéos et des éleveurs de chevaux. keith mccafferty
Bienvenue dans le Montana, ses paysages fabuleux, ses rivières à truite et ses cowboys . L'auteur bat ici en brèche les clichés de la virilité car son héros ne porte pas d'arme, pratique le "no kill" quand il pêche la truite et s'adonne à la peinture. Il se fait en outre mener par le bout du nez par sa comparse de dix ans plus âgée que lui. L'intrigue est très bien ficelée, non dénuée de d'humour et de suspense et j'ai dévoré d'une traite ce roman très divertissant.
Si j'en crois la chronologie que j'ai déniché quelque part, nous avons ici le volume 4 des aventures de ce "couple" d'enquêteurs mais cela ne m'a posé aucun problème, juste donné envie de lire tous les épisodes !

 Totem (Gallmeister).

 Traduit par Marc Boulet.

13/05/2025

Les dessous de la culotte

Ce sous-vêtement que nous enfilons machinalement, il aura fallu attendre 1920 pour qu'un "produit commode, mais tout de même infantilisant et bien éloigné des charmes féminins" , à savoir la culotte "Petit Bateau" soit enfin mis à la disposition des femmes. laetitia gillard,eloïse gillard
Auparavant, entre l'absence totale de sous-vêtements, et l'utilisation détournée de vêtements masculins, entrainant moqueries voire harcèlement, les femmes auront bien galéré pour préserver à la fois leur pudeur, leur vertu et leur santé. C'est que nous rappellent ici les autrices de ce document à la fois documenté et très plaisant à lire, alternant anecdotes , informations historiques et contemporaines.
Elles soulignent ainsi des initiatives mises en place pour lutter contre la précarité menstruelle (bien des jeunes filles , même  dans les pays riches, ne se redent pas en cours, faute de pouvoir s'acheter des protections hygiéniques) , ou les innovations de créatrices pour des dessous inclusifs. 
Un livre richement illustré  qui fait rimer histoire et féminisme avec beaucoup de bonne humeur.

 Merci à l'éditeur , Les Insolentes, et à Babelio.

 

 

12/05/2025

le règne de la nuit

""A plus tard mon chou. Ne fais rien que je ne ferais pas ! " .Ce qui laissait à Freda un champ d'action assez large. "

Londres, 1926. Si une grande partie de la population est encore meurtrie par la Grande Guerre, à Londres, la vie nocturne bat son plein et ce pour le plus grand profit de Nellie Croker qui, grâce à ses dancings, a bâti un empire qui suscite bien des convoitises. Et ce aussi bien de la part d'ennemis extérieurs que de sa propre famille...kate atkinson
Venant de York dans l'espoir d'y gagner la célébrité, deux jeunes filles, peut être pas aussi naïves qu'on pourrait le croire, disparaissent bientôt. Profitant  de récente émancipation une autre jeune femme , au caractère bien trempé, Gwendolen Kelling se lance à leur poursuite et va bientôt devoir se mesurer à la famille Coker.
On le sent d'emblée, c'est avec une grande jubilation que Kate Atkinson s'est emparée de cette période (qu'en France nous avons appelé "Années folles") située entre la première et la Seconde guerre mondiale . Son roman, riche en péripéties évoquant le roman victorien,  et en personnages hauts en couleurs, évoluant sur une crête ténue entre le bien et le mal,  est hautement addictif. L'humour pince sans rire y est aussi bien présent et les 500 pages de ce roman se tournent presque toutes seules. Et zou sur l'étagère des indispensables.

 Traduit de l'anglais par Colin Reingewirtz

 Editions Bourgois 2025

 

09/05/2025

Le vieil incendie...en poche

" J'ai de la peine à me rappeler que nous avons été indissociables. Nous avions les mêmes timidités, les mêmes craintes de la vie sociale. On ne se chamaillait pas. Notre langue de silences et de cris nous a réunies. "

 A quinze ans, l'aînée, Agathe,  a fui sa sœur cadette,Véra, aphasique, et son père. Elle a fait sa vie aux États-Unis où elle écrit des scénarios  et des dialogues de films. Quinze ans plus tard, Agathe et Véra doivent vider la maison familiale qui sera abattue. Et pour cela , elles ont neuf jours.
Pas de disputes autour des objets ici, Agathe étant même prête à incendier le contenu de la maison dont elle ne veut rien garder. Elle apprend à redécouvrir sa cadette qui  n'a plus rien de celle qu'elle se sentait obligée de protéger.
Au fil des jours, des souvenirs reviennent et les secrets se révèlent.
Avec une infinie délicatesse, par petites touches, Elisa Shua Dusapin brosse le portrait de ces deux sœurs pour qui les silences sont peut être plus parlants que les mots. Car peut-on se fier aux mots ? Ils sont trompeurs, déformés, peuvent devenir le vecteur d’humiliations...Ils peuvent être difficiles à prononcer ou à écrire , même quand on en a fait son métier...Elisa shua Dusapin
La nature  joue également un rôle très important ici, ainsi que le corps des femmes, corps bridé, corps faillible ou corps retrouvé. Un texte magnifique dans sa concision parfaite et l'émotion intense qu'il dégage.  Et zou, sur l'étagère des indispensables.

 ,L'avis d'Aifelle, moins enthousiaste : clic.

08/05/2025

#Onnabandonnepasunchiensurlautoroute #NetGalleyFrance !

On n'abandonne pas un chien sur l'autoroute (et on n’abandonne pas un chien tout court aurais-je envie d'ajouter) est un road trip foutraque où le narrateur , Jérôme, laissant sa petite famille( qui l'ignore) derrière lui se rend en Espagne, à bord d'une voiture volée, pour refaire sa vie.
Il enchaîne les mauvaises décisions, ce qui va par exemple le mener à poursuivre une voiture sur l'autoroute alors qu'il conduit... une mobylette ! Benoit Toccacieli
J'étais tout à fait entrée dans cet univers loufoque, où un papy se dissimule dans le coffre d'une berline de son plein gré, entre autres, jusqu’à ce qu'un détail me mette la puce à l'oreille et ...patatras ce que je craignais le plus est advenu: le twist final qui fait tout réenvisager d'une manière terre à terre. Déception donc. Mais apparemment les avis sont beaucoup plus enthousiastes que moi sur ce roman.

Merci aux Editions Buchet6chastel et à NetGalley

07/05/2025

Les Amours de Machérie

"Le lièvre ressemble à l'âne mais ce n'est pas son fils. "

Biberonnée aux romans-photos (d'abord en noir et blanc, puis en couleurs), au siècle dernier, c'est avec curiosité que j'ai ouvert cet ouvrage qui ne détourne pas des images de romans -photos déjà existant, comme l'avait fait Clémentine Mélois, mais joue vraiment le jeu avec ses poses outrées et son histoire d'amour contrariée. marguerite abouet
Albin de la Simone et Izabella Maya sont les héros de cette love story se déroulant entre Paris et la Côte d'Ivoire, pays d'où est originaire l'autrice, Marguerite Abouet.
Méchants de pacotille, rebondissements rocambolesques sont au rendez-vous,  même si l'intrigue principale évoque les injonctions familiales quant au mariage de la fille aînée dans ce pays africain (et sûrement dans d'autres également). Sympathique mais pas inoubliable. marguerite abouet


 Editions du Seuil 2025.

06/05/2025

On rêve tous de l'impossible

"-Vieillir n'est pas fait pour les âmes sensibles, plaisante Jonah.
-Je suppose que c'est mieux que de ne pas vieillir.
- Très juste."

Edi et Ash partagent une relation d'amitié très forte depuis l'enfance , riche d'humour et de bienveillance. Elles n'ont jamais lâché prise, face aux remous de la vie, mais Edi , en phase terminale d'un cancer, doit partir dans un établissement spécialisé où on pourra l'accompagner dans ses derniers instants. catherine newman
Rien de très attrayant à première vue, mais l'énergie, l'humour  des personnages hauts en couleurs font de ce roman un texte qui célèbre la vie, sans chichis,  sans pathos, sans grandes formules péremptoires.
Franchement, j'aimerais qu'un tel établissement, où les animaux des patients sont acceptés, où le personnel,  aidé de volontaires,  a le temps et les moyens d'adoucir les derniers moments de leurs patients, existe en France .

 Editions Robert Laffont 2025.

Traduit de l'anglais (E-U) par Aline Azoulay-Pacvon.

05/05/2025

La conquête de l'espace

"Comment ne pas se noyer dans le bouillon opaque de l'insécurité féminine,  breuvage millénaire qui sape notre énergie créatrice ? "

L'achat d'une vieille maison "biscornu[e], et pourtant solide"  à Saint- Sauveur- en -Puisaye , là où Colette a passé une enfance sauvage et libre, va amener l'autrice-narratrice à se remémorer son passé, ses relations avec ses mère et grand-mère maternelle et interroger son besoin de création. muriel boselli
Va aussi s’affirmer chez elle, la nécessité de marcher seule dans les bois, malgré ses angoisses  angoisses partagées par de nombreuses femmes, mais " Au pire que peut-il m'arriver ? Mourir ? Mais ne meurt-on pas un peu quand on n'obéit pas à ses désirs ? ".
Convoquant, bien évidemment l'autrice de La Maison de Claudine, mais aussi Duras, Mona Chollet ou Vinciane Despret, entre autres, Muriel Boselli , avec une écriture poétique, allant droit à l'essentiel, nous livre ici le récit d'une quête essentielle, à la fois intime et universelle qui parlera à toutes celles qui s'intéressent à la créativité. A lire et relire. Et zou , sur l'étagère des indispensables.

Editions La Tribu 2025

02/05/2025

#Commeunhamsteràlunettes #NetGalleyFrance !

 Précision importante: la collection "Bestial" accueille des auteur.e.s d'origines très différentes qui envisagent leur rapport à l'animal. C'est donc plus pour le hamster que pour l'autrice,  actrice, vidéaste Web, chroniqueuse, scénariste, réalisatrice et militante féministe française, que je ne connaissais absolument pas, question de génération sans doute, que j'ai choisi cet ouvrage.
 "En sortant de l'enfance, je me mets à haïr la fragilité, la douceur, la délicatesse, la sensibilité. Ces qualités que je cherchais et qui ne m'ont protégée de rien ni de personne. J'anesthésie à la demande les paries de moi qui ont le cuir fin, pour fabriquer tout autour de moi une enveloppe aux griffes acérées. "

Depuis l'enfance, l'autrice s'est identifiée au hamster "pauvre petit animal en cage" , symbole de douceur, totalement inadapté dans un monde qu'elle ressent comme agressif, que ce soit chez elle (avec sa sœur qui la maltraite), à l'école,  ou plus tard dans le monde du travail.
Elle s'est d'abord étonnée puis a constaté: "C'est donc à moi de comprendre la violence du monde envers moi. Le monde, lui ,n'essayera jamais de comprendre sa violence envers les choses plus petites ou plus fragile. Comme si la puissance cachée derrière la douceur faisait terriblement peur à cette humanité. "marion séclin
Elle nous relate donc dans un premier temps "la complainte rouillée de ce narratif" avant de constater qu'elle fait partie d'une génération "paradoxale" : "on ne veut pas ce qu'ont eu nos parents, sans pour autant être prêtes à abandonner notre romantisme." et de prôner la sororité.
Une vision intéressante, qui interroge sur nos relation aux autres.

Merci aux Editions Lattès et à Netgalley.marion séclin