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22/01/2016

Astres sans éclat

"Avoir une amie compliquait les choses."

Canada, Ontario, 1962. Quand Jori Clement, fille unique d'un couple aisé et progressiste, élit comme amie Brendra Bray, adolescente potelée et solitaire, la vie de cette dernière semble enfin acquérir un peu d'éclat.
Mais Brendra ne fait peut être que passer de l'emprise de sa mère dépressive , aux crises de colère violentes, à celle de cette amie délurée et pas aussi lisse qu'il n'y paraît.k.d miller,canada,adolescence
Quarante ans plus tard, le vilain petit canard, devenue une auteure à succès sous le nom de Rae, revient sur les événements dramatiques survenus à cette époque.
Avec beaucoup de subtilité, KDMiller  instille le doute et analyse les relations toxiques instaurées entre les différents personnages. 173 pages aiguisées.

Astres sans éclat, KD Miller, traduit  de l'anglais (Canada) par Marie Frankland,  Les Allusifs 2015

04/07/2013

Désir d'être punk

"Elle dit que la vie va beaucoup plus vite que je ne peux l'imaginer. Mais elle avait beau rouler vite, ils auraient quand même pu sauter ! Ce n'est pas si difficile."

Le décès du père de sa meilleure amie a changé le regard de Martina, adolescente de seize ans. Dans un carnet destiné au garçon qu'elle aime en secret, la jeune fille relate sa vie, scandée par la musique, une vie qui est en train de se réagencer à cause de la crise économique mais aussi d'autres crises plus intimes .belén gopegui,adolescence
Il y a dans ce roman espagnol une vraie voix, intime et poétique, qui sait toucher le lecteur adulte  . Ne surtout pas lire la quatrième de couverture , sauf à vouloir connaître la totalité du roman ! Faire abstraction également du rappel, quasi obligatoire,  dès qu'il est question de cette période de la vie, à l'attrape-coeur et se laisser toucher par la petite musique douce-amère de ce Désir d'être punk.

12/10/2012

La belle adèle...en poche

"Qui aurait parié un sou sur sa capacité cataclysmique ? "

marie desplechin,adolescence

Pour s'intégrer , se fondre dans la masse et mieux supporter "la dictature du collège", Adèle et Frédéric, qui sont juste amis depuis la maternelle décident de faire semblant d'être un couple. Cette stratégie fonctionne au delà de  leurs espérances jusqu'à ce qu'Adèle se fasse rattraper par le battement d'ailes d'un papillon, enfin par les conséquences du cadeau d'anniversaire de sa tante.

La belle Adèle , d'abord édité en épisodes à lire sur téléphone portable , ce qui lui donne un rythme trépidant fort plaisant, aborde les thèmes de l'éveil de la féminité, de la célébrité passagère (subie) et insiste sur la disproportion pouvant exister entre un acte apparemment anodin et ses conséquences.

Mais à force de cavaler  à toute allure les personnages , tout plaisants qu'ils soient, n'ont pas le temps d'être approfondis . Quant à la fin, plutôt télescopée ,elle résoud en un tour de main un problème grave et du coup perd toute crédibilité. Un roman qui possède donc les défauts de ses qualités .

07/09/2011

Chaque soir à 11 heures

"Si c'est ça grandir, je me pends tout de suite."

Willa Ayre croit être insignifiante. Elle a pourtant attiré l'attention du beau gosse du lycée, Iago. Mais à une fête, notre héroïne rencontre un garçon ténébreux, marqué par le destin, Edern. à partir de cet instant, la vie de Willa va prendre une tournure étrange et dangereuse...Aïe aïe aïe, clichés vous voilà ? Que nenni !malika ferdjoukh,adolescence,mystère,amour
Amour, supense mais aussi humour, inventivité langagière, rebondissements en cascade sont au rendez-vous dans ce nouveau roman de Malika Ferdjoukh. Un bon gros roman, 402 pages, comme on les aime, plein de personnages haut en couleurs, parfaitement croqués, naviguant entre la famille Adams (la maison  d'Edern est à elle seule quasiment un personnage) et une vie quotidienne ancrée dans une réalité  très enjouée sans pour autant sombrer dans la guimauve. On sourit, on s'émeut, on fait durer le plaisir car l'auteure revisite les codes du cinéma d'horreur façon classiques en noir et blanc, le tout sur des airs de jazz qu'on a illico envie d'écouter !
Malika Ferdjoukh a le chic pour nous donner envie de faire partie de ces familles où le bizarre et l'humour sont de règle : une mère qui cornaque des Miss en province (rien à voir avec une certaine Geneviève), un père artiste qui donne à ses oeuvres des titres improbables comme Obturation de l'espace temps , une famille d'enfants vivant seuls dans une grande et vieille maison sous l'autorité bienveillante d'un aîné (tiens tiens, clin d'oeil aux Quatre soeurs?!) . Willa est un personnage fort qui navigue avec grâce dans un univers qui tient à la fois du gothique et d'une réalité jamais édulcorée (toujours évoquée avec délicatesse), le tout saupoudré d'un humour inoxydable . Un grand bonheur de lecture à chiper à nos filles ou à s'offrir sans chichis !

Chaque soir à onze heures, Malika Ferdjoukh, Flammarion 2011.

 

17/11/2010

Comment (bien) rater ses vacances

"On a beau dire , mais même la misanthropie, ça se partage."

Cette année, chacun ou presque partira en vacances de son côté chez les Mainard. Pas question pour les enfants d'accompagner leurs parents qui ont décidé de "faire"le GR 20 en Corse ! Maxime, 17 ans,  va donc retourner au Kremlin (Bicêtre) chez sa grand-mère, une ancienne instit qui sait à la fois le Vacances.jpgmanipuler comme personne, lui laisser la bride sur le cou et le gaver de crêpes . à lui la glandouille devant l'ordi et les cueillettes de cerises ! Mais , évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu et les vacances vont s'avérer bien plus mouvementées et riches en découvertes, ne serait-ce que sur lui-même.
Le roman d'Anne Percin file à toute allure, bourré d'humour et de rebondissements. On y est aussi bien dans les relations parents/enfants, que dans les relations entre ados et leur utilisation forcenée des nouveaux moyens de communication. Maxime possède un sens de l'humour sarcastique plein de folie et le récit de ses expériences culinaires valent franchement le détour ! L'émotion est également présente mais sans pour autant sombrer dans la guimauve. Un style alerte, prenant à partie le lecteur, qui plaira sans aucun doute aux adolescents (identification mon amie)  mais aussi aux adultes .
On regrettera un secret de famille( dont on ne sait si c'en est vraiment un ou pas) qui survient de manière tout à fait incongrue et une fin un peu bâclée mais on conservera un excellent souvenir de ces vacances au Kremlin (Bicêtre) !

Comment (bien) rater ses vacances, Anne Percin, Le Rouergue 2010 DoAdo, 186 pages dont les bas (de pages )valent aussi franchement le détour ! Et la compil' des chansons composant la fighting spirit en prime !

Un extrait tentateur chez Gawou !

Le premier chapitre ici !

Chez L'auteure, .

09/11/2010

Signé Romain

"Ton absence rend triste et méchant."

Triste et méchant, Romain ? Oui, au début de cette correspondance  qui court du 30 juillet, au 17 août 2009 (une lettre par jour), on devine la colère animant cette main qui doit griffer le papier, ce tout jeune homme qui ne supporte pas que sa mère soit partie loin de lui, pour son travail certes, mais aussi pour rejoindre un homme que Romain ne supporte évidemment pas.51kfjP7eupL._SL500_AA300_.jpg
Relation qu'on devine fusionnelle donc entre la mère et le fils ,en l'absence d'un père qui ne sera évoqué qu'à la toute fin de ce roman épistolaire, dévoilant par la même occasion un secret de famille.
Alors s'il nous hérisse quelque peu ce Romain , on le voit peu à peu s'adoucir, se calmer passant de la formule d'appel "Maman ? " (dérangeant et violent ce point d'interrogation que l'on retrouve aussi dans sa signature "Ton fils ? " !) à des appellations beaucoup plus tendres.
Le portrait de la vie familiale chez ses grands-parents avec en particulier le débarquement de la famille parfaite est d'une drôlerie extrême, oscillant entre causticité et  tendresse rugueuse. Un magnifique portrait, une écriture pleine de rage et d'amour aussi et un magnifique hommage à la littérature car, avant de partir la mère a confié à son fils" "le suc de [ses]  plus belles lectures d adolescente" , soit onze livres, ce qui vaudra à Romain, une belle colère mais aussi de superbes découvertes. Un roman qui dit la nécessité de laisser à l'autre son espace, sans pour autant oublier l'amour, un roman initiatique où le personnage  est statique dans l'espace mais évolue grâce à l'écriture , à la lecture mais aussi en s'ouvrant aux autres. Magnifique !

Signé Romain, Catherine Gualtiéro, Ecole des Loisirs 2010, 86 pages pleines d'énergie.

Liste ci-dessous !

 

15/10/2010

Petit déjeuner avec Mick Jagger

"Parfois les malentendus allègent l'existence."

Et favorisent les belles découvertes. Car je croyais trouver en prenant ce Petit déjeuner avec Mick Jagger
une chronique proprette sur l'adolescence, nostalgie à tous les étages et admiration béate pour le chanteur des Pierres qui roulent en prime. 51VuTz9vfWL._SL500_AA300_.jpg
C'est  évidemment tout l'inverse :un roman dérangeant car touchant à l'intime, à la fêlure d'une femme à différents âges de sa vie, âges qui reviennent parfois en vrac, de l'enfance à l'adolescence , rythmé par ces neuf petits déjeuners pris- ou non -avec Mick Jagger. Une femme qui côtoie la folie et qui tente d'organiser sa vie autour de son amour pour cet homme dont, dans sa recherche d'identité, elle envie jusqu'au nom ,qui la délivrerait de cette Nathalie Kuperman , patronyme dérangeant.Un puzzle éclaté dont l'intensité de l'écriture n'a rien à envier à celle d'une Jean Rhys par exemple.

Petit déjeuner avec Mick Jagger, Nathalie Kuperman Points seuil 2010, 104 pages pleines de vie.

30/06/2010

Finnigan et moi

Finnigan , "un tiers humain, un tiers animal, un tiers gobelin de livres de contes pour enfants", "espèce (...) sauvage et indomptée répandant le chaos sur son passage" a passé un pacte avec Answell quand ils étaient enfants . Faire le mal sera l'apanage de Finnigan, le bien celui d'Answell.
Ce dernier, sous la coupe de parents qui veulent tout contrôler, se réjouit dans un premier temps de cette alliance. mais quand une vague d'incendies et de méfaits vient semer la zizanie dans cette petite bourgade australienne, Answell va essayer d'arrêter son ami.51vYw90tFrL._SL500_AA300_.jpg
Finnigan existe-t-il vraiment ? La question de l'identité, celle de la responsabilité sont au coeur de ce roman qui brouille les frontières entre fantastique et réalité.
Une écriture poétique puissante qui sait créer un climat étouffant, un roman tout à la fois beau et angoissant sur le passage de l'enfance à l'adolescence.

Finnigan et moi, Sonya Hartnett, traduit d el'angalis (Australie) par Bertrand ferrier, Le serpent à plumes 2009, sorti en poche.

Un des rares romans à avoir échappé à la malédiction de la PAL qui fond !:)

Merci Cuné !

Tout le monde l'avait lu, sauf moi !51dPRmHP+lL._SL500_AA300_.jpg

10/06/2010

Rester vivante

"Les mots ont été pires que les coups."

Coincée entre une mère passive et un père qui entretient une relation trouble à la sexualité, Josepha, fille unique, peine à ajuster son corps et ses idées. Elle bride ses mots car "Si je commence à dire ce que je ressens, ça fera un massacre." Il lui faudra aller vers les autres pour Rester vivante.41SW2eDDQbL._SL500_AA300_.jpg
Catherine Leblanc a su trouver les mots pour dire le mal-être de cette adolescente, la violence et la tendresse qui se succèdent à la seconde, la révolte et la léthargie qui caractérisent souvent cette période riche en montagnes russes. A plus de trente ans de distance, j'ai revécu au plus profond les sensations et les sentiments qui se bousculaient alors en moi. Une drôle d'expérience !
La couverture sobre, presque épurée de cette nouvelle édition s'ajuste parfaitement aux propos de l'auteure.

Rester vivante, Catherine Leblanc, Actes Sud junior 2007 , réédition 2010 , 109 pages qui sonnent juste.

20/05/2010

L'amour vache

"L'espoir, c'est une maladie bubonique qui laisse des cloques un peu partout."

ça tire à hue, à dia, ça grince, ça râle, ça ronchonne mais ça rigole aussi l'adolescence. Alors les parents morflent et s'efforcent de tenir bon la barre. C'est L'amour vache, et Rachel Corenblit dans ces huit histoires tour à tour drôles et émouvantes nous en offre des instantanés pleins d'empathie.
Une très belle écriture aussi qui ne tombe pas dans la joliesse ou dans l'effet à tout prix. Un régal !51A1IlCrlDL._SL500_AA300_.jpg

L'amour vache, rachel Corenblit, Editions du Rouergue 2008 , 123 pages à lire par les parents (quand ça tangue un peu trop fort) et les enfants.