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05/03/2009

"Le margouillat qui connaît tous les secrets d'une concession finit par devenir trop bavard."

Dans un pays africain imaginaire (sorte de condensé de  différents régimes  et de leurs modes particuliers de fonctionnement),  le secrétaire nationale du parti unique   est la victime  d'un attentat. l'inspecteur Colombo et son  adjoint Sheriff se lancent  aussitôt dans une enquête qui brasse joyeusement  polititiens vérexs,  prostituées,  clandestins exploités dans une mine de  diamants officiellement fermée, sans oublier un  noce de Blancs usés par le soleil africain et quelques crocodiles  affamés...61ospr7TUTL._SL500_AA240_.jpg
ça tire dans tous les coins, ça  explose, ça tabasse allègrement, on pense parfois à  "Fantasia  chez  les ploucs", tandis que Colombo, en digne émule de son homonyme, affronte avec panache les puissants  qui tentent  de  se mettre en travers du chemin de la vérité.
Sous couvert d'une comédie déjantée,Alain Brezault  nous convie  avec sa Noce chez les blancs cassés à  un portrait haut en couleurs et plein de verve de l'Afrique des années 80. J'y ai retrouvé avec plaisir le vocabulaire et la  syntaxe si particuliers du français d'Afrique et je me suis régalée avec un récit qui ne  s'embarrasse pas  de psychologie mais où les péripéties se succèdent à un train d'enfer!

 

Alain Brezault, la noce des Blancs cassés.Fayard noir, 266 pages trépidantes !

Commentaires

Noté, à tout hasard, parce qu'avec ce qui m'attend en ce moment, il faut mettre la LAL en stand by.

Écrit par : Aifelle | 05/03/2009

Oh je sens qu'il me plairait celui là ... J'aime bien ta citation au début !

Écrit par : keisha | 05/03/2009

Aifelle, te voilà bien raisonnable !:)
Keisha , proverbe réel ou inventé ? mystère...:)

Écrit par : cathulu | 05/03/2009

Voilà un autre billet qui donne envie ! Pour un peu plus de bonne humeur : j'aime bien les récits déjantés. Un qui donne pas mal dans le goût (donnait) : Iouri Droujnikov, un russe vivant aux USA, qui fait dans la littérature à mi-chemin entre l'absurde de Gombrowicz et le déjanté des cubains !

Écrit par : Léthée | 05/03/2009

Merci pour ces suggestions,Léthée !

Écrit par : cathulu | 05/03/2009

j'ai peur de tomber dans l'outrance et dans le sterotype des pays africains, non ?

Écrit par : gambadou | 05/03/2009

Gambadou, la 4 ème de couv' parle de "roman picaresque", c'est tout à fait exact dans le traitement des personnages. qunat à la corruption et aux magouilles en tous genres, il n'y a rien d'exagéré...

Écrit par : cathulu | 05/03/2009

Une lecture saine alors!!!! je note :-D

Écrit par : katell | 05/03/2009

BBB !

Écrit par : BelleSahi | 05/03/2009

Moi qui adore presque toujours les romans à saveur africaine, je note celui-ci fiévreusement. Merci de ta critique!

Écrit par : Frisette | 06/03/2009

Chers lecteurs et lectrices de Cathulu,

Bien content que certaines et certains d'entre vous aient apprécié mon polar et en recommandent la lecture... A ce propos, je renvoie les lecteurs potentiels à la trilogie africaine en BD "Les corruptibles" qui est mon adaptation en BD de cette Noce des Blancs cassés, magnifiquement dessinée par mon ami Jean-Denis Pendanx.

Effectivement, il y a un fort parfum de Côte d'Ivoire, avec un zest de Burkina, une pincée de Mali et quelques décors béninois pour faire du Bangali un pays d'Afrique de l'Ouest relativement crédible, avec Bangala, sa capitale aux immeubles dressés comme des phalus arrogants pour mieux baiser les citoyens qui n'ont pas le droit de monter dans l'ascenseur social du "miracle économique" de l'époque, avant que "la conjoncture" ne se charge
de plonger le pays dans la récession et n'engage les politiques dans une lutte sans merci pour la succession du "Vieux"...
Tortuga a bien existé, tout comme le massacre dans la réserve et le rachat de certaines société d'état sous des prête-noms par ceux-là même qui avaient fait la pluie et le beau temps
dans le pays au temps de sa "splendeur" économique...
(J'ai vécu huit ans en Côte d'Ivoire au Complexe télévisuel de Bouaké et j'ai eu l'occasion de voir à travers le pays, une bonne partie de ce que je romance à ma façon).
Pour évoquer tout cela sans démagogie ni paternalisme, j'ai choisi l'humour féroce que Chester Himes avait appliqué dans ses romans sur le Harlem des années cinquante, avec Fossoyeur
Jones et Ed Cercueil, à travers deux flics bangalais aux méthodes expéditives qui souhaitent malgré tout en croquer au passage, pour ne pas mourir idiots en se contentant de cirer les pompes des puissants du régime.
Et puis, pour couronner le tout, une floppée de "Blancs cassés" qui, en partant faire leur noce surréaliste dans la ville fantôme de Tortuga, perturbent comme il se doit l'enquête déjantée de Colombo et Shériff.

A mon avis, le cocktail, que j'ai voulu très épicé, devrait monter à la tête des lecteurs en leur donnant l'occasion de réaliser que l'existence des corruptibles dépend de la présence active des corrupteurs qui agissent toujours dans l'ombre avec la bénédiction des puissances d'argent orchestrant l'exploitation éhontée des petites gens qui n'ont pas droit au chapitre et en prennent chaque fois plein la gueule...
C'est ce qui se passe globalement, avec des variantes, sur l'ensemble du continent mais, bien sûr, également un peu partout dans un monde soumis aux diktats de l'OMC, des trusts miniers et des banques internationales dont le pognon qui remplissait leurs coffres s'est volatilisé
comme par enchantement au moment où il allait bien falloir payer la note qu'ils demandent à présent à chacun d'entre nous de rembourser pour leur permettre de continuer à nous gruger selon le principe "un pour tous et tous pour moi"... Résultat : dégraissage et chômage à tous les étages, curetage des avantages acquis à la base, salaires à l'étiage, pilotage à vue,
mais parachutages dorés et partage du fromage après l'écrémage au dernierétage de l'échafaudage...

Bonne lecture...

Alain Brezault

Écrit par : Alain Brezault | 13/03/2009

Les commentaires sont fermés.