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14/03/2022

#Cellesquinemeurentpas #NetGalleyFrance !

"Être malade ouvre un espace excessif à la pensée et la pensée excessive fait de la place aux pensées mortifères. Mais j'ai toujours eu plus soif d’expérience que de l'absence de celle-ci, alors si l'expérience de la pensée est la seule que mon corps pouvait me donner au-delà de la douleur, il fallait bien accepter de m'ouvrir à des réflexions folles et morbides. "

Il y a encore quelques années, le mot "cancer" était banni et on lui préférait la périphrase "longue et douloureuse maladie", euphémisme qui fut bientôt attribué à une autre pathologie, le Sida, dans une sinistre gradation de l'horreur.
Le texte d'Anne Boyer est saturé du cancer sous toutes ses formes : politique, médicale, psychologique, sociale, raciale et philosophique. anne boyer
L'autrice fait de son expérience un vaste exercice de pensée brillante et parfois exigeante, prenant à bras le corps tous les aspects de sa maladie.
Son écriture, très travaillée, sans pour autant qu'elle se regarde écrire, nous fait ressentir au plus intime l'expérience de la douleur . Elle pointe aussi du doigt les ambiguïtés d'un système médical où un traitement peut être plus invalidant qu'efficace,  où un médecin peut affirmer qu'il a pratiqué des mastectomies inutiles car il fallait bien qu'il paie ses vacances ;  système dans lequel une malade après une opération sous anesthésie générale est quasiment jetée dehors, où elle est sommée de travailler quelle que soit la douleur et l'éreintement ressenti.
On sort de ce roman éprouvant un peu hagard, physiquement mal à l'aise,  mais conscient d'avoir lu un texte exceptionnel .

Grasset 2022, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Céline Leroy.anne boyer

Commentaires

J'ai bien envie, le sujet est fort mais comme tu en parles positivement...

Écrit par : keisha | 14/03/2022

A quand une médecine plus humaine ?

Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 14/03/2022

Je le note mais pas pour tout de suite...

Écrit par : Melanie B | 14/03/2022

Merci, Keisha et Melanie, ce livre mérite qu'on le découvre.
Alex, quand les gestionnaires ne seront plus aux manettes ?

Écrit par : cathulu | 20/03/2022

C'est incroyable que même le système médical est dans le domaine de la finance, on le ressent très fortement quand on fréquente souvent les hôpitaux. C'est quelque chose qui me sidère ( mais qui en même temps ne s'étonne pas du tout, c'est très antinomique) et me dégoûte à la fois :0(

Écrit par : lorouge | 20/03/2022

Lorouge, peut être que cela changera quand les médecins deviendront humanistes ou seront confrontés eux-mêmes ou leurs proches à la maladie...

Écrit par : cathulu | 27/03/2022

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