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31/10/2008

"Le savoir et l'innocence ne sauraient faire bon ménage."

"Devant la maison scintille  une luxueuse Mercedes-Benz argentée rutilante qui rappelle que nous vivons à l'époque de la  croissance  et de l'optimisme. Je gare mon tacot juste à côté pour rappeler que toute chose est vouée à disparaître".Ecrites en 2005, ces phrases prennent une résonnance particulière étant donné la situation actuelle  de l'Islande...
C'est en effet au pays des fjords que se déroule l'intrigue du Temps de la sorcière. Arni Thorarinsson y met en scène un journaliste, Einar , qui a  eu la  "bonne idée de  devenir abstinent alosr qu'il vient  d'être muté dans le  Nord du pays. Les ventes de son journal  vont monter en flèche quand il va mener l'enquête sur l'assassinat d'un jeune homme charismatique  dont la  personnalité va se  révéler plus complexe  qu'il n'y paraît à première vue. 516sDJ6iA8L._SL500_AA240_.jpg
Rien de tel qu'un roman policier pour prendre le pouls d'une société et celle que nous dépeint ici  l'auteur est bien loin des clichés que nous pourrions avoir sur l'Islande. Suicide des jeunes, alcool, drogues, influence de la langue et de la culture  américaine, tout ceci nous montre que la mondialisation gagne de plus en plus de terrain...
Si les intrigues peinent un peu à se mettre en route, les personnages sont joliment croqués et nous passons un bon moment en leur compagnie.

Ps: la sorcellerie évoquée dans le titre n'a qu'un rôle anecdotique !

Le temps de la sorcière Arni Thorarinsson. Points seuil.426 pages

Sympathique.

L'avis de p'tit lapin.

Celui d'Essel

30/10/2008

"Tire sur le premier intrus qui se présente, l'ami."

Stoney Cahloun travaille  pour la  somptueuse Kate (et plus car affinités) comme guide de pêche et mène une vie des plus tranquilles et retirée avec son chien, le très craquant et philosophe,  Ralph, épagneul breton de son état. Mais son meilleur ami disparaît et Calhoun va se rendre compte que son passé, dont il n'a que de vagues souvenirs, va le rattraper en mettant à jour des capacités que jusque là il  ignorait...
William G. Tapply a le chic pour mettre en scène ses personnages en quelques lignes, du plus important jusqu'aux seconds rôles, il les croque et tout de suite ils nous sont familiers. Son héros est un homme comme on en rêve : calme et tendre, patient et délicat avec une virilité de bon aloi accompagné d'un chien à la fois placide et vif,  doté d'une réelle personnalité.41oUnoOtahL._SL500_AA240_.jpg
L'intrigue mêle savamment l'enquête personnelle de Calhoun et ses découvertes sur ses capacités insoupçonnées. La lumière ne sera d'ailleurs pas  entièrement faite sur le passé  du héros, ce qui  nous donnera bien évidemment envie de découvrir la  suite de ses aventures  !  Un bain de verdure et de fraîcheur malgré le titre : Dérive sanglante !

Un petit extrait pour le plaisir : "Il laissa la  cabane à la garde de Ralph en lui rappelant ses  devoirs: mordre au derrière tous les intrus sans exception, faire la vaisselle  et couper un peu de bois de  chauffage.

-Et pas question d'aller  nager dans la rivière, ajoutat-il.

Ralph, vautré sur la  terrasse ensoleillée agita son moignon de queue sans rouvrir les yeux."

Merci à Cuné pour ce savoureux envoi  !

Amanda,

Laure

Marie

Patricia ont aimé aussi !

268 pages

 

29/10/2008

"La voix des enfants et leur pureté."

Un flic à la retraite,au cuir épaissi -du moins le croit-il, un jeune flic drogué mais très doué, voilà  un  de ces improbables  duos comme nous les aimons. Ce qui va les rapprocher ? Le meurtre d'un chilien d'origine allemande, chef  de choeurs de garçons de plusieurs églises dans Paris. Piste politique? Piste pédophile ? Chacun des flic a  sa préférence mais la réalité va vite s'emballer et dépasser toutes leurs hypothèses...
Jean-Cristophe Grangé est au mieux de sa forme dans Miserere. Certes, il emploie des procédés classiques (la relation père-fils  qui s'établit entre les deux héros,  les fausses  pistes) mais c'est pour mieux tromper son lecteur  qui , ainsi mis  en confiance, ne peut que se laisser surprendre par les chausse-trappes que l'auteur a ménagés.51P+YKPP2CL._SL500_AA240_.jpg
Ses héros trimballent leurs zones d'ombre mais elles ne sont évoquées qu'en pointillés et leur élucidation nous explose  à la figure au moment où  nous les  avions preque oubliées. Kasdan, le vieil arménien retraité et Volokine, le jeune loup russe, évoluent  principalement dans un décor  urbain, très cinématographique, et les péripéties se succédent, toujours plus étonnantes. L'intensité monte dans l'horreur, mais sans complaisance. Grangé utilise certains thèmes historiques  qui pourraient sembler rabâchés mais il les  dynamite,les poussant à l'extrême , sans pour autant tomber dans les excès pseudo ésotériques du Concile  de  pierre. Un roman profondément pessimiste sur l'âme humaine, un roman  traversé par la  musique, un roman que vous ne lâcherez pas une fois que vous l'aurez commencé et dont vous sortirez groggy . Ames sensibles s'abstenir !

Miserere. Jean-Cristophe Grangé.Albin michel.524 pages

 

 

 

28/10/2008

"je somatise à fond les biscottes !"

Certains ont un poil dans la main, de l'urticaire, les jambes coupées, plus que marre, plein le dos, la  tête comme  une pastèque, une araignée dans le cerveau, ils sont sur les rotules, se font du mauvais sang, voient rouge, doivent échapper à la conspiration des casse-couilles; pour ne pas se retrouver la face perdue il faut garder les yeux en  face des trous et tant pis si le coeur n'y est pas car quand la ville s'écoute , c'est la prise de tête assurée et les profiteroles seront difficiles à avaler ! Les bras m'en tombent pourrait s'exclamer Mauro sang et eau.
Vous l'aurez compris  , dans le recueil de nouvelles Mots pour Maux (préface de Philippe Grimbert) des romanciers français se sont penchés sur les  rapports parfois difficiles mais toujours passionnants qu'entretiennent les mots et les maux du corps.31-AcWxjXRL._SL500_AA240_.jpg
Si certains ont choisi la forme fantastique,assez classique, il faut bien l'avouer mais toujours intéressante, d'autres ont opté pour des formules beaucoup plus innovantes.  Martin Page nous offre ainsi  un entretien d'embauche particulièrement jubilatoire quand on est une femme, Boualem Sansal  un texte engagé, Delphine de  Vigan une nouvelle pleine d'émotion sur la relation mère/fille, tandis que Léonora Miano  se penche sur celles qu'entretiennent une grand-mère africaine  et sa petite fille en France.
Qui dit mots dit écrivain et François Vallejo, Martin Winckler se sont fait le plaisir d'en mettre en scène dans leurs textes. Quant au romancier de la nouvelle de Dominique Sylvain, il devra affronter la  conspiration des casse-couilles, texte très drôle , tout comme celui  de Franz Bartelt où nous retrouvons les habitant d'une ville qui ressemble un peu à  celle du Docteur Knock...
Un échantillon très diversifié de la littérature contemporaine française, une façon de découvrir ou de retrouver des auteurs chouchous.L'occasion aussi de se souvenir  comme nous le  rappelle Marie-Ange Guillaume  dans  sa fable  :  "pour apprécier le cadeau qui leur  était fait, il leur manquait d'avoir connu la poisse, le chagrin, et les  giboulées glaciales d'un printemps  pourri."
Une excellente cuvée où je n'ai été déçue que par un seul texte.

 

Des mots pour les maux. Gallimard.292  pages.

Georges-Olivier Châteaureynaud, Marie-Ange Guillaume, François Vallejo, Mathieu Terence, Delphine de Vigan, Martin Winckler, Diane Meur, Boualem  Sansal, Dominique Sylvain,  Grégoire Polet, Michèle Fitoussi,  Martin Page, Léonora Miano, Franz Bartelt,  Anne Bragance, Vincent Delecroix, Sylvie Germain, Philippe Claudel

 

27/10/2008

pour jouer en famille...

Profitons des vacances pour aller jouer en famille ici et faire la connaissance de Killian,dans le cadre du lancement de Killian et le mystère de la forêt, le tome 2 des livres pour enfants écrits et lus par Muriel Hermine.

Ces livres sont destinés  aux enfants de  6 à 10 ans et l'intégralité des bénéfices récoltés ira au profit de l' Association J'ai un rêve, pour les enfants en difficultés.

Le Tome 1, Killian et le mystère du soleil, est en téléchargement gratuit pendant la durée du jeu, sur www.leblogdekillian.com

"Avez-vous songé à être vous même tout simplement ? "

Albert n'est ni un ringard ni un élève populaire , loin s'en faut et  il n'est à l'aise ni à l'école ni dans sa famille où une mère insatisfaite chronique martyrise un époux falot et croit trouver le bonheur dans les arts ménagers.
Aussi, quand l'ado mal dans sa peau fait la connaissance de sa vieille voisine Orphra et qu'il a avec elle des conversations passionnantes sur la llittérature, la vie, le théâtre, se prend- il à croire en ses rêves...51XcBWeYhtL._SL500_AA240_.jpg
Se déroulant à l'époque du Flower power, qui  est évoqué de manière assez sarcastique en arrière plan, ce roman qui fait pétiller les citations de Thoreau ou de Shakespeare, m'a finalement plutôt déçue. L'écriture m'a semblé guindée et je ne suis jamais véritablement  entrée dans l'histoire. Albert m'a paru assez insupportable et je ne me suis attachée à aucun personnage( à l'exception du chat Orson qui a bien du mérite d rester dans cette histoire)pas plus qu'au "message "délivré d'ailleurs.

Notre petite vie cernée  de rêves.Barbara Wersba. Editions Thierry Magnier.167 pages

Dans la série Cathulu joue les  rabat-joie...:)

L'avis de Lou qui vous enverra chez plein de blogueuses qui ont apprécié  ce roman.

 

26/10/2008

"Un porridge de maman tardif"

Li a repoussé son bonheur car "Les gens comme moi n'ont manifestement pas l'armature nécessaire pour supporter les bons moments." Les gens comme elle? Incolore, voilà  comment se définit cette infirmière, qui, enfant a vécu en compagnie  de son petit frère dans une immense demeure où ils croisaient  de temps à autres ceux qu'ils appelaient  entre eux les  Epoux, à savoir leurs parents trop peu présents car trop occupés à soigner d'autres enfants. Pas de ressentiment  néanmoins, juste le constat  que  "Les gens comme elle ne devraient  sans doute pas avoir  d'enfants, surtout quand ils sont marqués pour  la vie par un chagrin d'amour  universel et quand  ils  ont des  enfants si tardivement  que cela entraîne  la dissolution  d'un orchestre de mandolines." L'humour comme moyen de survie.
Quand l'Amoureux repoussé dans l'adolescence revient en Islande, Li repense à son passé et à son enfance si particulière (qui m'a un peu fait penser au personnage de Fifi Brindacier, en moins joyeux (même si Fifi a parfois des accès de mélancolie)). Pourra-t-elle enfin  "attraper ce qui  aurait dû être, (...) faire du poème la vie elle même (...)ne plus rester transie dans la  froidure de l'intervalle compensatoire  entre les poèmes et la vie " ?41R8FyBwBaL._SL500_AA240_.jpg
Dans Le cheval soleil, l'islandaise Steinun Sigurdardottir nous livre un récit lumineux,celui d'une enfance  qui n'a même pas le sentiment d'être fracassée, une  enfance où la mort rôde tout naturellement , où les enfants se montrent plus  adultes que leurs parents, où le bonheur  n'est pas  du tout familier.Un récit où le lien entre parent et enfants est exploré d'une manière très particulière.
La  traductrice Catherine Eyjolfsson * a très bien rendu le contraste entre la langue parfois très moderne avec ses hyperboles ainsi, "l'hyperbonté" de la mère et les passages poétiques qui  se mêlent au roman, comme autant d 'échappées vers la lumière.
L'Islande et ses paysages âpres et lumineux servent d'écrin à un texte puissant et jamais déprimant qui va d'emblée  prendre place sur mon étagère d'indispensables.

Le Cheval soleil. Steinunn Sigurdardottir. Editions Heloïse d'Ormesson.185 pages

PS:  de la même auteure, j'avais a-do-ré La place du coeur paru en 2000 aux  Editions Denoël, sorte de  road-movie islandais mettant en scène  une mère qui veut renouer le lien avec sa  fille qui part en vrille...Depuis  8 ans sur ma  fameuse étagère et lu et relu...Billet à  venir ?

* Déjà  remarquée ici .

25/10/2008

J'ai descendu dans mon jardin ...

Martine Camilleri et Angélique Villeneuve aiment les herbes des bords de chemins, les fleurs- sauvages ou pas- les racines qui évoluent gracieusement dans des bocaux transparents, les  vases, petits ou grands, improvisés avec deux trois bricoles qui traînent dans la cuisine, et arrangés avec une fausse nonchalance pleine de  poésie.51x2NkobmPL._SL500_AA240_.jpg
Elles s'avouent volontiers crâneuses mais attention "pas  besoin d'avoir la voiture rouge qui rase le sol ou le sac machintruc  avec des  logos qui  vous rentrent dans l'oeil." Non ! Elle  aiment dire : "Oh ça, c'est juste mon petit carpaccio à la primprenelle" Tu aimes le thé au géranium des  bois ?  J'en ai cueilli ce matin" Ramasser des asperges sauvages, ça me détend" et tout de suite on a envie de devenir leur copine .
En plus de savoir marier les saveurs et  les couleurs , Martine et Angélique nous régalent  de magnifiques  photos et de textes tout aussi savoureux car elle  jouent autant avec les mots qu'avec les orties ou les oeillets d'Inde.
Je ne pense pas tester toutes les recettes mais ouvrir Petits bouquets de  cuisine et le feuilleter quand le temps est à la bourrasque est déjà un vrai  bonheur !

Merci à Alma qui m'a signalé cet ouvrage !

(94 pages)

24/10/2008

"...la famille, c'est si bon."

"Ressasser le passé, c'est ternir ce qui fut, présumer de l'avenir, c'est compromettre ce qui sera." Apppliquant cette formule, Solange , dont le père n'est pas  revenu de déportation, refusera toujours le secours de l'écriture pour "dissoudre l'indicible dans le papier"et cela même si les mots chantent en elle.  Plus que des mots, elle veut des actes et pour cela, patiemment, elle mettra à jour le secret de Max, compagnon des derniers instants du père disparu, n'hésitant pas à aller "De Lunéville à la Lune, par-delà la mer".
L'ordre des jours , quête de  vérité et de justice, est aussi une superbe histoire  d'amour, marquée par le destin, entre Solange et Simon, lui  aussi enfant de  déportés. Ils ne pouvaient que  s'accorder car  "Il n'y a qu'elle pour comprendre, il n'y a  que lui, car les mots manquent, des mots tout simples, attends-moi, je  reviens, je pense à toi, au-revoir." . Simon empruntera des chemins différents de  sa compagne  car  "Il y a dans cet homme, un homme caché qui n'a  jamais osé chercher sa place au soleil.", et qui  croira la  trouver jusque dans la  guerre d'Indochine.
Finalement, le Destin se montrera à la fois cruel et clément...51dSuu8RCcL._SL500_AA240_.jpg
Gérald Tenenbaum fait revivre ici l'immédiat après-guerre dans l'Est de la France, peignant avec une délicatesse extrême la vie de familles juives qui tentent de se (re)construire, de faire face malgré le silence, malgré l'antisémitisme qui rôde encore. J'appréhende souvent  l'évocation  de la Seconde Guerre mondiale et de  ses conséquences et de moi même je ne serais pas allée vers ce  roman. J'aurais eu tort car j'aurais raté tout à la fois une écriture rare, qui joue parfois avec les mots ,mais jamais  de manière gratuite, qui se tient en équilibre  entre émotion et pudeur (et pourtant à un moment particulièrement émouvant je me suis écriée : "Oh,non !") et un récit plein de péripéties qui éclaire au passage les actes de résistance des Juifs durant et après ce conflit. Un roman tout à la fois chaleureux et poignant à découvrir de toute urgence.

L'ordre des jours.  Gérald Tenenbaum.  Editions Héloïse  d'Ormesson. 212 pages

23/10/2008

"L'âme de Grace Paley dans le corps de Jennifer Lopez."

Oui, il est question de cancer,  de mal d'enfant,  de trahison, de transsexualité mais nous ne sommes pas , loin s'en faut dans une quelconque émission de télévision trash ! Amy Bloom dans son recueil de nouvelles  Mauvais  genre (qui  vient enfin de paraître en édition de poche) traite de tous ces  thèmes  avec une délicatesse extrême et chacun de  ses textes est une sorte de petit miracle  en équilibre entre  émotion et humour.
Placés  dans  des situations extrêmes, ses personnages  auraient  toutes les  excuses pour geindre en choeur et s'apitoyer sur leur sort  mais, sans posture  bravache, ils  relèvent la  tête et avancent .41E2LaaMvrL._SL500_AA240_.jpg
Amy Bloom prend  un  véritable  plaisir à bousculer les  tabous  et à aborder des thèmes difficiles mais ce n'est jamais dans un objectif voyeuriste ou sensationnaliste. On sent  qu'elle éprouve une réelle empathie à l'égard de ses personnages (serait-ce là  un effet de  sa  double  profession: psychanalyste et écrivain? ) et le  thème de  la résilience est  abordé avec  humour et sans pathos.
Pas de morbidité mais une réelle  tendresse qui  se donne à lire.
J'ajouterai , pour vaincre  vos dernières réticences, que  ce livre figure depuis  2003 en bonne place sur mon étagère de chevet et que,  contrairement à  beaucoup d'autres, il n'en a jamais bougé.

Pour le plaisir un extrait :  " J'ai des parents morts -l'idéal  à ce stade de la vie- deux soeurs que j'aime de loin , un jardin aussi proche que possible du paradis que je le souhaite et un groupe de lecture auquel j'appartiens depuis quatorze ans , qui  sert aussi de  hot-line en direct pour toute question relative à  la mastectomie et à la ménopause, comme d'association  de  soutien aux parents et amis des gays et lesbiens.(...)j'ai été agréablement surprise par la  maturité , qui m'offre  la possibilité de faire du yoga et du jardinage pour  stimuler  mon âme  et  mon organisme, et de  la  comptabilité pour payer mes  factures."

(180 pages)