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02/10/2009

Irène sur le plancher des vaches

"On découvrait l'arrière des maisons (...) c'était un terreau d'informations sur les gens."

De 1960 à 2005, tous les 5  ans, le narrateur nous propose une balade à Abbéfontaine, petit village du Jura dont la population agricole  décline au fil du temps.6ee4017b42a0b13e389c3210.L._SL500_AA240_.jpg
De l'épierrage fastidieux d'un champ par trois fillettes, dont l'Irène du titre, à la phrase finale:"Elle pouvait enfin se décharger de sa pierre et la jeta dans la vallée.", la boucle est bouclée. Entre temps, nous aurons eu droit à de savoureuses vignettes où l'auteur, tour à tour ethnologue tendre et plein d'humour,traque les dialogues à fleurets mouchetés entre une mère et sa fille, nous dévoile les secrets de l'utilisation du conditionnel et d'"une affection particulière pour les formes impersonnelles" car "personne ne  voudrait donner l'impression de s'occuper des affaires de ses voisins". Il nous montre  aussi les subtilités du choix d'une place lors du spectacle de Noël, tout en révélant par petites touches, les blessures et les fragilités de ses personnages. C'est tout un monde qui s'efface sous nos yeux, un monde où "le grand-père de Romain , le Vieux dictait de son lit la manière de penser de tous les membres de  sa généalogie", Vieux à qui "une opération chirurgicale somme toute bénigne pouvait [...] sauver la vie, mais il se refusait à laisser voir son bas-ventre. l'idée d'être complètement endormi, vraisemblablement nu et à la merci d'infirmières lubriques  lui était insupportable.Dans le Dictionnaire Parmentier, sa définition des parties intimes  allait du nombril aux genoux."
Toutes ces règles implicites qu'il vaut mieux connaître pour se fondre dans la masse, tous ces petits plaisirs cachés ("bavasser discrètement sur les autres invités"),  sont peu à peu balayés par le vent  de la modernité et les villages n'abritent plus que des lotissements tout confort mais sans charme. Un très joli moment.

Irène sur le plancher des vaches, Frédéric Michaud, Editions Delphine Montalant, 107 pages fluides.

Merci à Laure pour le prêt  !

Commentaires

Bien d'accord ! C'est un bon livre que j'ai pris grand plaisir à engloutir. Le malheur, c'est que je l'ai lu juste après avoir lu le billet de Laure, et impossible d'en rédiger un après elle, ne me venaient que des paraphrases :)

Écrit par : Cuné | 02/10/2009

voilà pourquoi les filles je zappe vos billets (cathulu + laure) et j'attends d'être surprise !!!! delphine monthalant, rien que le nom me suffit pour avoir envie !!! :D

Écrit par : Clarabel | 02/10/2009

Bon courage pour la bataille "anti-virus" ;-)
Bises...de loin ;-D

Écrit par : Anne | 02/10/2009

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