13/07/2019
#KillingEve2-NoTomorrow#NetGalleyFrance
Bizarrement cet opus inclut l’épisode 1...On y poursuit la découverte de Villannelle et surtout celle d'Eve et de son mari,Niko.
Luke Jennings sait rédiger des scènes extrêmement visuelles, voir en particulier une magistrale scène d'exfiltration qui clôture cet épisode et ne figure pas dans la série. Série qui si elle a conservé certains crimes de Villannelle s'éloigne vraiment beaucoup du roman de départ. Les deux deviennent donc deux entités qui valent le coup d'être lu et/ou regardé.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : luke jennings
11/07/2019
La persuasion des femmes
"Parfois, il fallait abandonner ses convictions, ou les assouplir bien plus que vous ne pensiez le faire un jour."
Greer et Cory sont "deux fusées jumelles" qui brillent par leur intelligence et semblent promis à un bel avenir. La première est issue d'une famille quelque peu marginale qui semble peu soutenir la jeune fille timide. Le second vient d'une famille d’immigrés portugais chaleureuse et unie.
Ces millenials, qui à l'adolescence seront devenus un couple, vont partir dans deux universités différentes mais se projettent déjà dans un futur où ils pourraient mettre en pratique, via leur emploi, leurs convictions.
D'autant que Greer a fait brièvement la connaissance de Faith Frank, icône du mouvement féministe des années 70. L'admiration qu'elle voue à cette femme et aux causes qu'elle défend galvanise Greer.
Mais l'idéalisme de la jeunesse va bientôt se heurter aux aléas de l'existence et au pragmatisme de l’expérience...
Roman choral, La persuasion des femmes brosse le portrait nuancé de personnages d'âges et de milieux différents et montre leur évolution, parfois par le biais de simples détails comme l'utilisation ou non d'un canapé-lit, jusqu'à la période contemporaine où est survenue "la grosse calamité" ( l’élection d'un président jamais nommé dans le roman).
Analysant avec finesse et empathie l'influence que peuvent avoir certaines personnalités sur d'autres,Meg Wolitzer nous captive tout au long de ces 434 pages , sans jamais nous perdre en route. On s’attache à tous les personnages, principaux ou secondaires, on frémit, on s'identifie et on ne cesse de souligner les remarques pertinentes tout au long de ce roman écrit dans un style impeccable.
Et zou, sur l'étagère des indispensables.
Éditions Rue Fromentin 2019, brillamment traduit par jean Esch.
De la même autrice: clic
07:10 Publié dans l'étagère des indispensables, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : meg wolitzer
27/06/2019
La joie du matin...en poche
"Elle a l'air simple, et même si enfantine quelquefois. Mais il y a quelque part en elle une barre d'acier."
Pendant un an , nous allons suivre les débuts d'un bébé-couple, fraîchement marié, à la fin des années 20 dans le Midwest. Si Carl est à université, Annie, elle n'a pas eu la chance de suivre des études et a dû travailler très tôt. Les deux familles respectives ne sont évidemment pas enchantées de voir ces très jeunes gens se marier alors que Carl n'a pas encore obtenu son diplôme. Pourtant, Annie, par sa candeur et une forme d'intelligence rafraîchissante, arrive même à séduire les profs d'université qui l'autorisent à suivre des cours de littérature,en auditrice libre. Voilà donc Annie qui se lance dans l'écriture...
Écrit au début des années 60, ce roman vintage réédité par Belfond m'a laissée très partagée: autant Annie est charmante et souvent touchante, autant les regards masculins portés sur elle sont empreints de paternalisme condescendant. J'ai donc oscillé entre agacement et tendresse pour ce personnage à l'orée de sa vie.
Traduit de l’anglais (E-U) par Gisèle Bernier
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : betty smith
26/06/2019
L'heure d'or...en poche
"La vie ne dépend peut être pas de toutes les décisions qu'on prend. Il y a tout un monde autour de nous. Nous nous faisons pousser, bousculer, que nous le voulions ou non. Nous sommes peut être comme des feuilles qui virevoltent au gré du vent. Nous allons là où on nous envoie."
Un été chaud dans le Sud de l'Angleterre (on ne ricane pas), un paysage champêtre et un couple de quinquagénaires, Henry et Laura, qui décide d'organiser un dîner samedi en huit pour réunir voisins et amis. Les invitations sont lancées mais les remous, les interrogations et les remises en question des uns et des autres vont peut être faire capoter l'harmonie dont rêve Laura.
Comme dans les précédents romans de William Nicholson, nous trouvons une galerie de portraits plus vrais que nature,(de l'adolescente qui s’amourache d'un garçon fascinant ,mais sans doute nocif , à la trentenaire qui freine des quatre fers à l'idée de s'engager, en passant par le sexagénaire qui veut changer de vie) mais toujours emplis de bienveillance.
Les rebondissements de l'intrigue sont plus liés à l'évolution psychologique des personnages et elle se fait tout en finesse. Ainsi on sent que l'auteur a autant de compassion pour la vieille mère tyrannique que pour la fille tyrannisée et il parvient à nous brosser de l'une comme l'autre des portraits nuancés. Quant au scénariste ulcéré qui découvre inopinément que son scénario est retravaillé par un autre, la confrontation avec son rival prendra une tournure beaucoup plus enrichissante que prévue.
Tous nous deviennent proches et l'on se sent plein de gratitude à l'idée d'avoir partagé ce repas. Un bon gros roman confortable comme on les adore !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : william nicholson
21/06/2019
Idaho...en poche
"Ce lent effacement, cette ligne blanche traversant l'obscurité de la mémoire de Wade, voilà ce qu'Ann suivra toute sa vie durant. Et à n'en pas douter, ce la mènera jusqu'aux porte de sa propre prison secrète."
Une jeune femme, Ann, a épousé un homme plus âgé , Wade qui a été au cœur d'un drame familial neuf ans auparavant.
La mémoire de son mari s'efface peu à peu et Ann prend en charge , via des bribes de souvenirs, cette tragédie, cherchant encore à retrouver l'une des filles de Wade, qui s'est enfuie le jour où tout a basculé.
N'importe quel autre auteur aurait fait de ce récit un roman cousu de fil blanc, avec toutes les étapes obligées au programme, facilitant ainsi la tâche de son lecteur.
Emily Ruskovich, dont c'est ici le premier roman, contourne tous ces écueils et ne donne quasiment jamais d'explications à son lecteur, ce qui ne m'a jamais frustrée car la vie nous offre-telle toutes les solutions aux énigmes qu'elle nous inflige ?
J'y ai surtout la volonté d’établir un pont entre deux femmes que tout aurait dû opposer et la découverte d'une magnifique écriture qui sublime tous les paysages décrits. Un grand coup de cœur.
Gallmeister Totem 2019, traduit de l’américain par Simon Baril.
Cuné m'avait donné envie. Clic.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : emily ruskovich
30/05/2019
Les buveurs de lumière ...en poche
"-Cette fille est un diamant brut. Quelles sont ces ambitions politiques, alors ?
- Que chaque être humain jure de signer un contrat qui ferait de lui un gardien temporaire de la planète pendant la durée de sa vie, et que la guerre contre les femmes prenne fin."
Dylan, chassé du petit cinéma de quartier de Soho où il a grandi avec sa mère et sa grand-mère,toutes deux décédées, emménage dans une caravane en Écosse, son seul héritage. Là , il fait la connaissance de Constance, une femme débrouillarde qui vit seule avec sa fille, Stella.
Toutes deux défraient la chronique de la petite communauté villageoise car elles sont chacune à leur manière libres et hors-normes.
Il y aurait pourtant urgence à se préoccuper d'autres choses, bien plus importantes car l'hiver 2020 s'annonce comme un des pires que l'humanité ait jamais affronté.
L’ambiance pré-apocalyptique est ici contrebalancée par la poésie et l'humanité qui se dégagent de ce roman, anxiogène à un niveau supportable pour la frileuse (dans tous les sens du terme) que je suis. La violence n'est pas niée , mais elle se contente de rôder à proximité ou est juste évoquée comme ayant lieu ailleurs.
Ce qui prime ici ce sont les relations complexes entre les personnages, l’évocation des paysages et la manière dont Stella, adolescente trans cherche son identité coûte que coûte, à sa manière originale et et bravache. un coup de cœur !
Cuné m'avait donne envie:clic
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jenni fagan
29/05/2019
La Ballade de Cass Wheeler...en poche
Seize chansons, "Ces moments figés, ces instantanés qui cherchent à saisir un lieu, une personne, un sentiment, avant leur disparition, leur perte définitive.", comme autant de jalons dans le parcours à la fois personnel et professionnel de Cass Wheeler, chanteuse auteure-compositrice, voilà ce que nous invite à découvrir ce nouveau roman de Laura Barnett.
A l'instar de Joan Baez, son héroïne a connu son heure de gloire dans les années 70, mais Cass a mystérieusement abandonné sa carrière.Des années plus tard ,la voici de retour via seize chansons qu'elle doit choisir.
Connaissant un parcours chaotique, marqué par de nombreuses souffrances psychologiques, et ou physiques, Cass ne déroge en rien aux clichés attachés aux song writers, sauf par son ambition assumée, ce qui n'est pas rien pour un personnage féminin. Il n'en reste pas moins que Laura Barnett peine à nous la décrire vieillissante de manière convaincante. Un roman qui connaît des baisses de régime, mais que l'on prend néanmoins plaisir à lire au soleil car il remplit le contrat annoncé par le genre abordé.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : laura barnett
27/05/2019
Une fille formidable
"- Une cuillerée de brandy lui ferait peut-être du bien, dit Robert. S'adonner à la lubricité est extrêmement débilitant à son âge."
Junon, dix-sept ans, fraîchement déniaisée par deux cousins dont elle est amoureuse , mais pour qui elle fait partie des meubles, comme l’indique le titre original, fuit tout à la fois le blitz de Londres et un éventuel départ pour le Canada où elle est supposée rejoindre sa mère.
Des circonstances un peu rocambolesques l'amènent donc en Cornouailles où elle se fraie vite une place au sein d'un domaine agricole. Là, Robert Copplestone, le maître des lieux, va lui proposer de l'héberger jusqu'à la fin de la guerre et la prendra même en charge quand la jeune fille se découvrira enceinte.
Si Junon est extrêmement naïve par certains côtés, être élevée par une mère pudibonde et mal aimante ne facilite guère les choses, elle est cependant très débrouillarde et vive. Mary Wesley, qui se soucie comme d'une guigne des conventions et de la morale, lui laissera même le mot de la fin , manière de prendre sa revanche sur l'un de ceux qui l’avait traitée avec désinvolture.
L'auteure en profite aussi pour égratigner au passage la société de son époque et mène tambour battant une comédie dont les personnages sont hauts en couleurs. Un plaisir à ne pas se refuser !
Traduit de l’anglais par Sylviane Lamoine, éditions Héloïse d'Ormesson 2019, 346 pages pleines d'entrain.
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24/05/2019
La nouvelle vie de Kate Reddy...en poche
"Hélas, s'il y a un cadeau qu'on ne peut offrir à ses enfants, c'est la perspective."
Nous avions connu Kate jonglant entre son boulot très prenant à la City, son mari et ses enfants (Mais comment fait-elle ?), nous la retrouvons quelques années plus tard, flirtant dangereusement avec la cinquantaine.
Dotée d'une maison pleine de charmes et de réparations nécessaires en pagaille, d'un mari en pleine crise de milieu de vie (façon vélo et méditation), d'ados accro aux réseaux sociaux ou aux jeux vidéo, sans compter les (beaux)-parents qui commencent à cumuler les ennuis de santé, Kate a toujours aussi fort à faire.
Mais l'argent venant à manquer, il faut qu'elle retrouve un emploi tout en affrontant une péri-ménopause tout sauf agréable.
A la fois drôle et percutante dans son analyse de la situation faite aux femmes de son âge sur le marché du travail, Kate c'est nous en mieux.
Pleine de bon sens, n'hésitant pas parfois à appeler un chat un chat et à évoquer sans fard les inconvénients de la ménopause, façon Whoopi Goldberg citée en exergue ("Personne ne vous prévient que vous allez vous déplumer du pubis."), elle sait aussi se montrer émouvante.
On rit, on applaudit mentalement à certaines de ses analyses et on a aussi parfois le cœur serré. Bref, on trouve ici tous les ingrédients d'un excellent roman qui sait nous divertir sans pour autant tomber dans la facilité.
06:00 Publié dans Humour, le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : allison pearson
17/05/2019
Mrs Hemingway...en poche
"Quel charme ! Quel magnétisme ! les femmes se jettent des balcons, le suivent à la guerre et détournent le regard le temps d'une liaison parce qu'un mariage à trois vaut mieux que d'être seule."
Il n'y aura pas eu une mais quatre Mrs Hemingway, l'auteur du Vieil homme et la mer * ayant enchaîné les mariages, comme si lui non plus ne supportait pas d'être seul. Fait qui mérite d'être noté d'ailleurs, il était systématiquement encore marié quand il envisageait d'en épouser une autre, dans une transition sans faille.
Même si nous le suivons des années 20 aux années 60, Naomi Wood a choisi de la faire en donnant la parole successivement à Hadley,la tendre, Fife,la déterminée, Martha ,l'indépendante et enfin à celle qui le découvrira suicidé, Mary.
La première partie du roman est peut être la plus intense, qui voit Hadley, au cours d'un été caniculaire à Antibes, choisir délibérément d'inviter son amie Fife, qu’elle soupçonne d'avoir des vues sur Hemingway. Stratégie qui s'avérera perdante mais que Naomi Wood décrit avec délectation, inversant parfois les rôles et donnant ensuite le point de vue de la rivale.
Le risque était double : se répéter et alourdir le récit des informations glanées au cours des recherches effectuées. Le défi a été remporté haut la main car Naomi Wood possède une écriture précise, imagée et analyse la psychologie de ses personnages avec empathie. Ce n'est ni un portrait à charge, ni à décharge mais un kaléidoscope où se révèle la complexité du romancier américain à travers le regard de ses épouses. Un grand coup de cœur et un roman que j'avais hâte de retrouver !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : naomi wood