04/06/2025
Fantastique histoire d'amour...en poche
"-attendre quelqu'un dans un McDo un dimanche soir de pluie étant une démonstration redoutable de la nullité morale du capitalisme. "
Un homme, fasciné, observe une jeune femme qui, dans un parc de Lyon, nourrit, à la main, des mésanges.
Lui, c'est Bastien, inspecteur du travail . Il ne se remet pas d'avoir été quitté et supporte difficilement de ne pouvoir être efficace que pour une toute petite partie des salariés qui le contactent.
Elle, c'est Maïa, journaliste scientifique, elle assume pleinement ses envies charnelles et son célibat.
Pour que ces deux-là soient réunis-ou pas-, il faudra une tante physicienne au CERN qui vient de faire une expérience (ratée) sur un cristal scintillateur et une compacteuse "responsable" d'un accident de travail (ou serait-ce un homicide? ).
Explorant cette fois le territoire du thriller; Sophie Divry, nous livre un roman hautement addictif qu'on se réjouit de retrouver le soir tant elle joue avec nos nerfs mais sait aussi nous émouvoir avec ces deux bras-cassés de l'amour.
Une pointe de roman social, une critique du financement privé de la recherche scientifique viennent relever le tout et des personnages secondaires bien campés finissent de parfaire ces 512 pages sans aucune longueur et parsemées d'oiseaux..... Dès la scène inaugurale, j'ai su que j'étais cueillie.Une réussite qui file sur l'étagère des indispensables.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : sophie divry
22/05/2025
La Petite Fasciste
"La France est ce pays riche plein de pauvres. "
Roman dystopique ou d'anticipation ? Mieux vaudrait pour la France que cela reste de la fiction car la chute de la République , annoncée dès le première phrase n'augure rien de bon...
Avec une grande maîtrise, Jérôme Leroy brosse ,en 190 pages qui se dévorent avidement, le portrait d'un tout petit monde politique, dans une ville imaginaire, Frise, située dans les Hauts de France, non loin de Dunkerque. Là-bas, les Lions des Flandres, groupe identitaire "nationaliste flamand et néo païen", entendent bien jouer un rôle dans l'élection législative, suite à la troisième dissolution de l'Assemblée Nationale, voulue par Le Dingue.
Dans cette situation chaotique, le socialiste Bonneval , plus vraiment intéressé par la politique ; touché par la crise de la cinquantaine , avec dix ans de retard, peine à trouver un quelconque intérêt à la politique. Pourtant, une improbable histoire d'amour avec La Petite Fasciste de vingt ans qui donne son titre au roman va venir tout chambouler...
Taclant tous azimuts les hommes et femmes politiques, qu'on ne peine pas à reconnaître pour les plus importants ("Les Insurgés sont en train de payer leur intransigeance. Les choses n'ont jamais été aussi dures pour leur électorat qui se rend compte qu'à force de pureté les Insurgés ont les mains blanches mais ils n'ont plus de mains"), l'auteur n'en oublie pour autant pas ses personnages, ses décors, plus vrais que nature , ni son récit. Seul petit bémol, l'histoire d'amour, un peu cliché à mon goût, même si l'évolution politique de la jeune Francesca est plausible. Bref un grand coup de cœur. Et zou, sur l'étagère des indispensables.
Editions La Manufacture de Livres 2025.
L'avis de Kathel: clic
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, romans français | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : jérôme leroy
19/05/2025
#LaTendressedescatastrophes #NetGalleyFrance !
"Ils s'entendaient même très bien quand ils étaient en désaccord, leur humour, leur singularité et une profonde mélancolie les unissaient. Comme s'ils étaient des âmes sœurs de contradiction. "
D'emblée, par son titre, Martin Page place son roman sous le signe de la contradiction et va s'employer , avec jubilation, à dynamiter les attendus de la comédie romantique. Lieu de la rencontre ? Un mariage. Classique. Moins classique, nos héros ne se reverront que dix ans plus tard.
Harriet n'est en rien romantique et s'exprime souvent avec virulence :"C'est quoi la norme ? Les hémorroïdes, le fascisme et les pâtes trop cuites ? Quelles putains de réussite. " mais c'est pour mieux cacher ses blessure d'enfance. Max, quant à lui veut sauver le monde, rien que ça, mais issu d'un milieu favorisé et cynique, ne possède guère d'armes pour avancer dans la vie.
Multipliant les scènes inattendues, parfois crues, allant à l'encontre des réflexes encore trop répandus, l'auteur surprend ses lecteurices , sans pour autant négliger la tendresse (parfois rugueuse) et la poésie . On sent qu'il s'est beaucoup investi dans ce roman et j'ai souligné à tour de bras des réflexions qui me surprenaient souvent mais sonnaient justes. Un roman dense, surprenant et jubilatoire .
Et zou sur l'étagère des indispensables.
Editions Les Escales 2025.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, romans français | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : martin page
12/05/2025
le règne de la nuit
""A plus tard mon chou. Ne fais rien que je ne ferais pas ! " .Ce qui laissait à Freda un champ d'action assez large. "
Londres, 1926. Si une grande partie de la population est encore meurtrie par la Grande Guerre, à Londres, la vie nocturne bat son plein et ce pour le plus grand profit de Nellie Croker qui, grâce à ses dancings, a bâti un empire qui suscite bien des convoitises. Et ce aussi bien de la part d'ennemis extérieurs que de sa propre famille...
Venant de York dans l'espoir d'y gagner la célébrité, deux jeunes filles, peut être pas aussi naïves qu'on pourrait le croire, disparaissent bientôt. Profitant de récente émancipation une autre jeune femme , au caractère bien trempé, Gwendolen Kelling se lance à leur poursuite et va bientôt devoir se mesurer à la famille Coker.
On le sent d'emblée, c'est avec une grande jubilation que Kate Atkinson s'est emparée de cette période (qu'en France nous avons appelé "Années folles") située entre la première et la Seconde guerre mondiale . Son roman, riche en péripéties évoquant le roman victorien, et en personnages hauts en couleurs, évoluant sur une crête ténue entre le bien et le mal, est hautement addictif. L'humour pince sans rire y est aussi bien présent et les 500 pages de ce roman se tournent presque toutes seules. Et zou sur l'étagère des indispensables.
Traduit de l'anglais par Colin Reingewirtz
Editions Bourgois 2025
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : kate atkinson
09/05/2025
Le vieil incendie...en poche
" J'ai de la peine à me rappeler que nous avons été indissociables. Nous avions les mêmes timidités, les mêmes craintes de la vie sociale. On ne se chamaillait pas. Notre langue de silences et de cris nous a réunies. "
A quinze ans, l'aînée, Agathe, a fui sa sœur cadette,Véra, aphasique, et son père. Elle a fait sa vie aux États-Unis où elle écrit des scénarios et des dialogues de films. Quinze ans plus tard, Agathe et Véra doivent vider la maison familiale qui sera abattue. Et pour cela , elles ont neuf jours.
Pas de disputes autour des objets ici, Agathe étant même prête à incendier le contenu de la maison dont elle ne veut rien garder. Elle apprend à redécouvrir sa cadette qui n'a plus rien de celle qu'elle se sentait obligée de protéger. Au fil des jours, des souvenirs reviennent et les secrets se révèlent.
Avec une infinie délicatesse, par petites touches, Elisa Shua Dusapin brosse le portrait de ces deux sœurs pour qui les silences sont peut être plus parlants que les mots. Car peut-on se fier aux mots ? Ils sont trompeurs, déformés, peuvent devenir le vecteur d’humiliations...Ils peuvent être difficiles à prononcer ou à écrire , même quand on en a fait son métier...
La nature joue également un rôle très important ici, ainsi que le corps des femmes, corps bridé, corps faillible ou corps retrouvé. Un texte magnifique dans sa concision parfaite et l'émotion intense qu'il dégage. Et zou, sur l'étagère des indispensables.
,L'avis d'Aifelle, moins enthousiaste : clic.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : elisa shua dusapin
05/05/2025
La conquête de l'espace
"Comment ne pas se noyer dans le bouillon opaque de l'insécurité féminine, breuvage millénaire qui sape notre énergie créatrice ? "
L'achat d'une vieille maison "biscornu[e], et pourtant solide" à Saint- Sauveur- en -Puisaye , là où Colette a passé une enfance sauvage et libre, va amener l'autrice-narratrice à se remémorer son passé, ses relations avec ses mère et grand-mère maternelle et interroger son besoin de création.
Va aussi s’affirmer chez elle, la nécessité de marcher seule dans les bois, malgré ses angoisses angoisses partagées par de nombreuses femmes, mais " Au pire que peut-il m'arriver ? Mourir ? Mais ne meurt-on pas un peu quand on n'obéit pas à ses désirs ? ".
Convoquant, bien évidemment l'autrice de La Maison de Claudine, mais aussi Duras, Mona Chollet ou Vinciane Despret, entre autres, Muriel Boselli , avec une écriture poétique, allant droit à l'essentiel, nous livre ici le récit d'une quête essentielle, à la fois intime et universelle qui parlera à toutes celles qui s'intéressent à la créativité. A lire et relire. Et zou , sur l'étagère des indispensables.
Editions La Tribu 2025
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : muriel boselli
28/04/2025
Pour tout le monde en même temps
"L'écriture m'aide, mais c'est l'amitié qui me sauve. "
Pendant le confinement, Sophie Divry choisit de vivre à Lyon, dans son appartement où la fin d'une relation la laissera totalement seule. Elle choisit ici de nous livrer des extraits de son journal intime, tenu du 16 mars 2020 au 11 mai 2020, et de les faire résonner avec des interviews, réalisées quatre ans plus tard ,des gens avec lesquels elle était en contact, à cette époque si particulière.
Liberté est laissée aux lecteurs, lectrices de se rendre directement , ou pas, à ces échanges dont les références sont données à chaque fois.
Des phrases extraites de discours, politiques, médiatiques, scientifiques, émaillent également cet objet littéraire avec des typographies différentes, voire en bleu, pour mieux nous replonger dans cette ambiance où le mot "guerre" résonnait sans cesse.
Ressentis différents, analyses politiques ou psychologiques, adaptation-ou pas-, soumission ou ruses pour gratter quelques moments de liberté, quelques espaces où respirer enfin, tout cela se donne à voir dans un récit très tenu, pudique mais qu'on devine très sincère. 137 pages qui nous replongent aussi dans nos souvenirs pour prolonger la réflexion. Un livre qui ne donne pas de leçons, ne verse pas dans l'introspection à outrance, mais propose un échantillon varié de ressentis intéressants dans une forme singulière et parfaitement adaptée. Un grand bonheur de lecture.
Editions du Seuil 2025.
06:00 Publié dans journal intime, l'étagère des indispensables | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : sophie divry
02/04/2025
L'envers de la girafe
"Oui, la souffrance était parfois le prix à payer, le prix de la liberté... "
Roman choral, situé dans un quartier populaire de Toulouse, L'Envers de la Girafe met en scène des personnages quelque peu obsessionnels dont les destins vont se frôler, voire se percuter.
Il y a là Gaspard, qui surveille via des caméras de vidéo surveillance un carrefour, Lucas, obnubilé par sa passion à la fois historique et scientifique des girafes, au grand dam de sa vieille mère... Pierre quant à lui est transporteur de matières dangereuses alors que sa compagne, Zélie, est toujours prête à s'enflammer pour un combat écolo voué à l'échec. Il y a aussi " L'Homme à la craie" qui inscrit le nom des toutes les plantes qui ont réussi à se faufiler dans la plus petite anfractuosité et tient à garder un peu de sauvagerie dans son jardin, ce qui ne plaît pas à tout le monde. Enfin, l'élagueur, Ahmed, homme qui se révèlera beaucoup plus posé et nuancé que les autres.
Ce roman allie l'amour de l'histoire et de la nature de Pascal Dessaint qui joue aussi de l'opposition entre le sol et l'espace (balcon, toit, arbres, oiseaux...), le trait d'union entre les deux étant peut-être assuré par cette fameuse girafe...L'auteur interroge aussi avec lucidité notre rapport à la nature: "Qu'étions-nous le plus souvent pour les animaux à part une menace? Il n'était aucun animal sauvage qui venait à nous de bon gré. Nous étions le danger, avec une haute idée de nous-mêmes qui nous rendait plus dangereux encore. "
La construction est virtuose et les personnages nuancés, plein de surprises se révélant avec délicatesse ou violence. Car oui, avec cet auteur impossible d'oublier la noirceur du monde mais, néanmoins , "[...] il nous a confié que la vie lui plaisait pour ces moments décalés, hors de contrôle, hors des normes, hors du carcan où la société tenait à nous enfermer. " Une réussite. Et zou, sur l'étagère des indispensables.
Envoi de l'auteur et de l'éditeur, sans contrepartie financière.
Editions Rivages 2025.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, romans français | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pascal dessaint
11/03/2025
Chiennes de garde...en poche
Dans le dossier d'investigation, on disait que sur le chemin du retour, tu t'étais fait surprendre par au moins trois types, qui avait essayé de te voler ton portable, mais que la situation avait dérapé. Dérapé ? Dérapé? Ça veut dire quoi, une agression qui dérape? J'ai demandé à l'enquêteur avec un nœud dans la gorge. Et je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison, Monsieur le Commissaire, si ç’avait été un homme, comment ça se serait passé, une attaque qui dérape? Il le tue, il le poignarde et voilà, fin de l'histoire.
Waouh, quel uppercut ! Dès la première nouvelle, le ton est donné avec le récit d'une IVG médicamenteuse ( avec les moyens du bord ) par une jeune femme qui se dépeint sans chichis. Rien ne nous est épargné mais c'est fait sans voyeurisme, juste de manière clinique, si j'ose dire. ça passe ou ça casse .
Nous entrons ensuite dans une série de récits dont les personnages se croisent au fil des nouvelles, où nous pouvons envisager des situations de différents points de vue, mais toujours féminins. Une fille de narco-trafiquant, bien dans sa vie, sa meilleure amie, une femme qui travaille dans une maquiladora, ces usines proches de la frontière nord du Mexique, une sorcière, des sœurs couturières, une voleuse...toutes tentent de (sur) vivre, se vengent, et même la mort n'en viendra pas à bout.
La tension culmine dans le dernier texte , véritable litanie de toutes celles qui sont assassinées dans une indifférence quasi totale car "Le Mexique est un énorme monstre qui dévore les femmes. Le Mexique est un désert fait de poudre d'os. Le Mexique est un cimetière de croix roses. Le Mexique est un pays qui déteste les femmes. " Radical et nécessaire.
Editions du Sous-Sol, Points Seuil 2025.
Traduit de l’espagnol (Mexique) par Lise Belperron.
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08/03/2025
Vrouz...en poche
Voici du VROUZ ! annonce le bandeau de couverture. Du Vrouz? Un mot-valise plein d'énergie créé par l'acteur Jacques Bonnaffé (avec Sardine Robinson et Adèle Cockrobin) pour désigner V(alérie) Rouz(eau).
Et de l'énergie il y en a dans ce recueil de poèmes qui m'a enthousiasmée du début à la fin !
L'auteure fait feu de tout bois et recycle avec un humour parfois caustique les messages formatés de notre quotidien, qu'ils figurent sur une emballage de cigarettes , une notice de médicaments, voire une feuille de résultats d'analyses ! Elle nous entraîne dans son univers, qui pourrait être le notre, celui d'une quadra qui s'affirme dès le premier vers "Bonne à ça ou rien" , énumère ses incapacités , parfois cocasses, parfois plus sombres ,avant de conclure
"Pas fichue d'interrompre la rumeur qui se prend
Dans mes feuilles de saison"
et c'est tant mieux !
Une grande liberté aussi dans l'incorporation des citations d'auteurs chéris (et dûment répertoriés dans les notes de fin de volume- la dame est fort honnête et nous invite par la même occasion à emprunter de nouveaux chemins -) dans l'utilisation des registres de langue, voire de mots anglais. N'oublions pas en effet que Valérie Rouzeau est traductrice et spécialiste de Sylvia Plath.
Ces jeux sur les sons et les rythmes entraînent parfois la suppression des déterminants et des rencontres lexicales parfois brutales pour dire le monde où les humains sont réifiés, aussi interchangeables et remplaçables que leur téléphone (page87) sonnant dans une poubelle.
Les tonalités diffèrent donc, mais si les nuages et la pluie semblent omniprésents, le temps n'est pourtant pas à la mélancolie facile. L'auteure se livre sans fards , laissant deviner les marques de l'âge, les découragements devant cette "époque médiatique" si creuse et nous offre un très joli autoportrait (page 156) où elle affirme:
"Ne suis pas très causante encore moins conviviale
Quand vos paroles sont tellement toujours les mêmes
Interchangeables et creuses formules des tics en toc"
et renouvelle page 114 le thème de la Supplique pour être enterré en demandant :
"Plantez un chêne pour la rouzeau
Du vertical pour l'horizon
Puis de l'herbe bien folle autour
Plutôt qu'un gazon dormitif"
Une bien dynamique façon d'envisager le paysage qui abritera son corps !
Pour conclure une dernière citation :
"J'ai l'amour spontané de mon prochain sauf quand
Mon prochain s'intéresse de trop près à mon goût
à ma personne gentille et froide et solitaire
Alors là je m'éloigne à grande enjambées
Du buffet dînatoire où j'étais conviée
Et je rentre chez moi savourer mon congé"
Un recueil tout bruissant de marque-pages (un paquet y est passé !)
Vrouz, Valérie Rouzeau, La table ronde 2012, 169 pages toniques et jubilatoires !
Réédition 2025.
Et zou , le voici promu d'emblée livre de chevet !
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, le bon plan de fin de semaine, Poésie | Lien permanent | Commentaires (7)