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Dites aux loups que je suis chez moi

" J'avais besoin de savoir que ma mèrcarol rifka brunt,gay friendlye comprenait qu'elle aussi avait sa part de responsabilité dans cette histoire. Que toute la jalousie et la honte que nous portions en nous étaient notre maladie propre. Une maladie aussi grave que le sida de Fin et Toby."

Milieu des années 80, États-Unis, une maladie encore mal connue frappe Finn, peintre de talent . Son dernier tableau représente les deux filles de sa sœur: June ,adolescente écrasée par la forte personnalité de son aînée, Greta.
à l'enterrement de l'artiste apparaît son compagnon , Toby, violemment rejeté par la sœur de Finn, mais avec lequel June va nouer une relation complexe, tissée de jalousie et d'affection , pour retrouver, même partiellement ,le parrain qu'elle adorait.
Avec ce premier texte, Carol Rifka Brunt  nous propose un roman d'apprentissage sensible et prenant  qui évoque de manière très fine les relations fraternelles et sororales, à l'adolescence, mais aussi à l'âge adulte. Elle crée une atmosphère particulière, ouatée, évoquant le monde secret de June qu’elle s'est créé dans un bois où l'on entend hurler des loups, les secrets des adolescentes, délaissées par des parents aimants mais trop pris par leur travail, et aussi, par petites touches la honte et les peurs qui entachent le sida.
Un texte qui vous prend tout de suite par la main et qu'on ne peut lâcher.

Dites aux loups que je suis chez moi, Carol Rifka  Brunt, traduit de l'anglais (E-U) par marie-Axelle de la Rochefoucauld, Buchet Chastel 2015, 492 pages qui auraient peut être gagné à être un peu élaguées parfois.

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Parle-moi du sous-sol

"Personne n'admettait jamais que la moitié de sa vie lui était insupportable, personne en m'avait prévenue. Jusqu'à la nausée, on nous avait rabâché de faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux, principe de réalité inculqué dans l'espoir de nous épargner une existence tragique, par exemple celle de Charlotte qui souffrait pour trois."

La narratrice, sur- diplômée en histoire de l'art, enchaîne les petits boulots tout en essayant de terminer sa thèse. Embauchée pour un CDD au sous-sol d'un grand magasin parisien, sa maîtrise de la caisse la fait bientôt remarquer. Des jours meilleurs- ou pires- se profileraient-ils à l'horizon ? 
La narratrice analyse avec lucidité le microcosme du grand magasin, sorte de fourmilière  clotilde coquetreprésentative de la société extérieure dont elle est, pour l'instant exclue, reléguée au sous-sol.
Elle pointe la "communauté factice et contrainte" des autres employés, la morgue des clientes aisées qui livrent d’elles-mêmes plus qu’elles ne voudraient le croire ,que ce soit par le contenu de leurs sacs, leurs bavardages entre elles où leur comportement car "Pour elles, nous étions quantité négligeable, inoffensives, nées pour nous taire, sûres de ne jamais croiser leur chemin ailleurs, à la lumière." Une forme de violence sourde aussi par l’empreinte du magasin s'exerçant sur la narratrice qui utilise involontairement sa voix sur-aimable de caissière dans sa vie quotidienne.
Elle dit aussi l’embarras des parents devant cette situation hors-normes où le mécanisme d'ascension sociale s'est bloqué.
La fatigue, le découragement sont palpables dans ce roman, sorte de Bonheur des dames inversé. Mais toujours la narratrice conserve son acuité et se demande où se trouve la frontière entre ses aspirations légitimes , ses compétences et le côté scandaleux de sa condition.  Parviendra-t-elle à la franchir ? Un roman coup de poing, coup de cœur . Une belle entrée en littérature !

Parle-moi du sous-sol, Clotilde Coquet, Fayard 2014, 215 pages piquetées de marque-pages.

 

 

 

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J'ai toujours ton coeur avec moi

"Je ne dis pas que je cherche le bonheur, mais porter la nature aux nues après tout ce qu'elle a fait subir aux  gens me semble du plus mauvais goût, l'entends-je encore siffler.Et puis l'homme est aussi sauvage que la terre qu'il habite. Tout ça, c'est le même tabac."

à la mort de sa mère, avec qui elle entretenait une relation pour le moins particulière, Hildur hérite d'une petite maison jaune sur une île. S'y rendre et se l'approprier, ou pas, sera l'occasion de se remémorer le passé et d'explorer pour Hildur d'explorer sa propre relation à son fils.

soffia bjarnadottir


Roman à la fois mélancolique et poétique, J'ai toujours ton cœur avec moi est un texte dont il est difficile de parler tant l’atmosphère et la distance qu'il instaure avec son lecteur sont étranges. Si je suis toujours restée extérieure au texte, cela ne m'a pas empêché d'être séduite par de nombreux passages, en témoignent les marque-pages qui le hérissent. Une expérience à tenter.

Roman  de Soffia Bjarnadottir, traduit de l'islandais par Jean-Christophe Salùn, Zulma 2016, 139 pages.

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Dites aux loups que je suis chez moi

" J'avais besoin de savoir que ma mère comprenait qu'elle aussi avait sa part de responsabilité dans cette histoire. Que toute la jalousie et la honte que nous portions en nous étaient notre maladie propre. Une maladie aussi grave que le sida de Fin et Toby."

Milieu des années 80, États-Unis, une maladie encore mal connue frappe Finn, peintre de talent . Son dernier tableau représente les deux filles de sa sœur: June ,adolescente écrasée par la forte personnalité de son aînée, Greta.
à l'enterrement de l'artiste apparaît son compagnon , Toby, violemment rejeté par la sœur de Finn, mais avec lequel June va nouer une relation complexe, tissée de jalousie et d'affection , pour retrouver, même partiellement ,le parrain qu'elle adorait.carol rifka brunt
Avec ce premier texte, Carol Rifka Brunt  nous propose un roman d'apprentissage sensible et prenant  qui évoque de manière très fine les relations fraternelles et sororales, à l'adolescence, mais aussi à l'âge adulte. Elle crée une atmosphère particulière, ouatée, évoquant le monde secret de June qu’elle s'est créé dans un bois où l'on entend hurler des loups, les secrets des adolescentes, délaissées par des parents aimants mais trop pris par leur travail, et aussi, par petites touches la honte et les peurs qui entachent le sida.
Un texte qui vous prend tout de suite par la main et qu'on ne peut lâcher.

 

Dites aux loups que je suis chez moi, Carol Rifka  Brunt, traduit de l'anglais (E-U) par marie-Axelle de la Rochefoucauld, Buchet Chastel 2015, 492 pages qui auraient peut être gagné à être un peu élaguées parfois.

  1. 10/18 2016

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Les héroïne de cinéma sont plus courageuses que moi

"Des mecs avaient bien tenter de la brancher à Miami, mais elle les confondait tous avec les alligators."

 En 26  textes, comme autant de courts-métrages empruntant aux formes les plus diverses  (souvenirs, entretien fictionnel ou pas,  mélo flamboyant( Miracle en Alabama )façon d'un match de boxe de légende...) Guillaume Guéraud dit son amour du cinéma et son féminisme. Il remet en lumière des héroïnes oubliées du septième Art , se balade avec aisance des films à gros budgets au cinéma d'auteur et ne se limite pas, loin s'en faut aux cinémas français et américain.guillaume guéraud
Éclectique et passionné, il fait partie de ces conteurs qui savent tout à la fois instruire et captiver. Nous apprenons ainsi au passage que Gainsbourg"n'a pas inventé un seul traître mot de sa chanson"consacrée à Bonnie Parker, texte par ailleurs cité dans le film, sans que jamais soit mentionnée la véritable auteure de ce poème prémonitoire: Bonnie Parker elle-même.
Un livre passionnant qui se dévore d'une traite.

 

Éditions du Rouergue 2018, 187 pages vibrantes .

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06/02/2018 | Lien permanent

Moi et François Mitterrand..en poche

"Salut François,
Merci de ton intervention  secrète et bienveillante. J'imagine que tu as dû remuer ciel et terre pour que j'obtienne ce CDD de trois mois à La Nouvelle République du Centre-Ouest. "

Amoureux de l'Ouvroir de Littérature Potentielle, de l'absurde et de l'humour en général, précipitez-vous sur cet opuscule d'Hervé Le Tellier qui vient de sortir en format poche. Vous y découvrirez comment un homme lambda  est persuadé d’entretenir une correspondance personnelle et amicale avec les différents Présidents de la République française.hervé le  tellier
Mieux, il attribue à ces hommes le pouvoir de différents changements dans sa vie , changements qui vont de la qualité des huîtres à sa recherche d'emploi.
En creux se lit une vie banale, pauvre en relations amicales et/ou amoureuses. Le tout est illustré par des photographies chargées d'accréditer les assertions du narrateur. Un pur délice.

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Sainte Marguerite Marie et moi...en poche

"En m'obligeant à la prendre au sérieux, en m'imposant ce parti-pris résolument bienveillant , l'éditrice a sauvé Marguerite-Marie de mes griffes ; et, à la place m'a livrée à elle. Ses inconforts, ses doutes, ses ambiguïtés, moi aussi je suis maintenant forcée de les habiter. "

Rien ne prédisposait une écolo-végétarienne, féministe, capable de réciter la première page de Harry Potter, mais pour qui le Notre Père reste lacunaire ,car agnostique et non baptisée , à écrire sur une sainte, même un peu gore.
Rien, sauf le fait que Marguerite-Marie Alacoque est apparentée à Clémentine Beauvais. De plus, l'autrice de  Brexit Romance  est enceinte et prend conscience de l'importance de la mémoire. Enfin, le père de son enfant est très catholique,(c'est elle qui souligne) et, par son intermédiaire, elle va devenir amie avec une éditrice d’une maison d'édition très catholique qui va lui suggérer ce projet un peu fou.clémentine beauvais
Ce livre est donc le récit d'un work in progress, émaillé des réflexions souvent très drôles de Clémentine Beauvais, mais aussi de ses tiraillements car,trouver l'angle juste, le ton juste , ne vont pas de soi quand on ne possède pas les codes d'un univers qui nous est totalement étranger ou presque.
Sans doute parce qu'on sent une grande sincérité, de la part des intervenants , comme de l'autrice, on ne tombe jamais dans une vision trop figée ou au contraire trop "décoiffante" de la sainte en question.
Si l'on m'avait dit que je dévorerais un ouvrage portant sur Sainte Marguerite-Marie, j'aurais bien ri. Et pourtant c'est le cas. Un petit "miracle "dû à Clémentine Beauvais.

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Marilyn, Elvis, le prince William et moi...en poche

« -OK, Lady Pas-De-Chance, tu vas te remettre en selle , et plus vite que ça. »

 

Gracie »petite excitée rigolote » tient fermement les rênes de sa vie, sous forme d'un plan en cinq ans qui lui permet de se fixer des objectifs et de s'y tenir. Jusqu'à présent sa méthode était efficace mais tout va commencer à se dérégler à partir du jour où la promotion qu'elle espérait lui passe sous le nez. Commence alors une série de catastrophes qui n'arrivera pourtant à déstabiliser notre chère Gracie et la mènera sur des chemins qu'elle avait feint d'oublier, ceux de la musique et du chant.lucy-anne holmes
Humour, bonne humeur, tendresse, héroïne au caractère bien trempé qui évolue dans le monde de l'immobilier (et non dans un milieu bien plus glamour), tels sont les ingrédients de ce roman sympathique en diable qui se dévore d'une traite, . On aurait peut être aimé que l'éditeur se fende d'un titre plus en rapport avec le contenu mais bon...

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L'autre moitié de moi-même

"Je suis devenue écrivain pour nommer les fantômes."

Panne d'écriture, séparation d'avec le père de ses enfants, Anne-Laure Bondoux traverse une période de crise quand, un soir, elle croit avoir renversé un enfant en voiture. Cet incident étrange, comme venu du passé, va l'entraîner dans une quête qui l'amènera à mettre à jour un secret de famille mais aussi à prendre conscience du pouvoir de la fiction et plus généralement de celui des mots.
Emaillé de citations, de fragments de journaux intimes, de photos même, ce texte ne donne jamais l'impression au lecteur d'être un voyeur. Juste une présence amicale qui accompagne cette démarche et en partage le "typhon émotionnel" avant d'atteindre la délivrance et la fin de la souffrance
On y glanera des provisions pour notre quête personnelle mais aussi la sensation précieuse d'avoir lu un texte vrai, sensible et juste.anne-laure bondoux
Anne-Laure Bondoux s'est bien sûr posé la question de la nécessité de ce texte et y répond très justement: "Il a fallu que je rassemble , par la narration à la première personne, mon identité réduite en miettes. Que je me raconte autrement." car "Si j'en doutais encore, je suis désormais persuadée que le langage est un acte, et que le pouvoir des mots ne se restreint pas  au domaine de l'imaginaire.Il s'exerce sur nous  tous, dans notre vie  concrète pour le meilleur et pour le pire..."

Un livre dérangeant et bienfaisant tout à la fois. je m'en vais de ce pas le relire et noter sur un carnet toutes les citations que j'ai repérées d'un marque-page.

Il a sauté dans mes mains à la médiathèque, sorry les filles !

Une présentation du texte par Anne-Laure Bondou,x ici.

L'autre moitié de moi-même, Anne 6laure Bondoux, Bayard 2011

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04/06/2012 | Lien permanent

Moi, j'attends de voir passer un pingouin

"Moi, j'attends de voir passer un pingouin, cette phrase qui m'habite et semble dépourvue de sens est un mantra pour desserrer l'étau. Entendant ou lisant ces syllabes absurdes, les hommes épris de sérieux, les représentants de l'ordre et de la loi, leurs amis, leurs alliés, les rédacteurs en chef, les directeurs financiers, les responsables de tout acabit haussent les épaules et passent leur chemin.
Nous voici tranquilles."

geneviève brisac,révolution dit-elle


Une narratrice (serait-ce Nouk, une héroïne déjà rencontrée chez Genviève Brisac ?) non identifiée, qui "gagne sa vie en racontant des fariboles de petite ampleur", dans 13 petits textes nous livre des moments de sa vie. Une vie animée par une ribambelle d'animaux, par des dialogues avec son fils, Nelson, ou sa concierge, Céleste. Par des cours d'éducation populaire où elle exprime sa passion pour Rosa Luxembourg, cette révolutionnaire un peu trop oubliée.
Car c'est bien de révolte qu'il s'agit. Geneviève Brisac a choisi en effet d'illustrer ce thème, fondamental pour Pablo Picasso pour la collection Tabloïd de chez Alma éditeur.
Mais pas de révolte flamboyante. non,il faut comme elle l'indique dans son autoportrait  "Noter le passage du temps sur les êtres, observer une voile qui se gonfle, décrire les déceptions et les malentendus, la beauté des ciels et des amitiés, l'omniprésente bêtise , les injustices et les insoumissions Rendre réelle cette seconde vie cachée sous la vie officielle."
Il n'en reste pas moins que je suis restée un peu perplexe, accrochant ça et là quelques marque-page, séduite par le style lumineux et enjoué de Geneviève Brisac mais pas tout à fait rassasiée...

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15/05/2012 | Lien permanent

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