Rechercher : la petite cloche au son grele
On noie bien les petits chats ...en poche
Cet enfant tombé de ton ventre, c'est par tes bras, ton regard, ta parole, qu'il consent à advenir. "
Renvoyée chez elle par une sage-femme violente tant en paroles qu'en gestes, Betty va accoucher sur le palier de son appartement dans des conditions atroces. Son enfant et elle ne devront la vie qu'à un chauffeur de taxi, père de famille nombreuse , qui aura su garder son sang-froid.
A la maternité, la jeune femme a tout oublié de ces événements dramatiques, mais le cauchemar ne semble pas fini pour autant. En effet , son mari reste injoignable, mais son enfant a été baptisé Noé par un inconnu qui prétend être le père auprès du personnel hospitalier.
Transférée dans un unité spécifique pour aider les mères à nouer une relation avec leur enfant, Betty va peu à peu lever le voile sur des traumatismes réveillés par cette naissance et surtout par le prénom de Noé.
Si j'ai apprécié l'intrigue, riche en rebondissements et anxiogène à souhait, j'ai encore plus aimé la description fine, pleine d'empathie et de bienveillance , autant pour les soignants que pour les soignés, de cette unité mère-bébé. On se doute que l'expérience professionnelle de l'autrice y est pour beaucoup et qu'elle nous fait partager sa vision pleine d'espoir et d'humanité. Une lecture haletante.
29/03/2023 | Lien permanent
Gros mots/ Petit dictionnaire des noms d'oiseaux
Carré, dodu, matelassé, tenant bien en main, Le petit dictionnaire des noms d'oiseaux pourrait être utilisé comme projectile pour envoyer en une seule fois 300 gros mots à la figure de quelqu'un . Radical mais manquant singulièrement de civilité et susceptible de générer des suites déplaisantes.
Ce serait d'autant plus dommage que Gilles Guilleron nous propose pour chacune des entrées de son dictionnaire l'origine , l'histoire, mais aussi des équivalents appartenant au registre courant, voire soutenu. De quoi se défouler en toute quiétude, sans craindre les censeurs !
Je me suis particulièrement régalée avec la page "Les mots d'hier", qui dépoussière les insultes et injures passées de mode , sont souvent fort savoureuses. Jugez-en : cloporte (misérable), emplâtre (bon à rien),mijaurée (frimeuse), paltoquet (grossier, rustre), zazou (inadapté). Bref, de quoi ne pas passer pour un iroquois (individu qui ne maîtise pas la langue) ! Un régal pour les amoureux des mots !
First 2013
12/06/2013 | Lien permanent | Commentaires (7)
Le sac, un petit monde d'amour...en poche
Quoi de plus intime qu'un sac (de fille ) ? Et pourtant, cédant à l'appel du sociologue Jean-Claude Kaufmann, nombreuses sont celles qui ont accepté de lui détailler le contenu du leur. S'appuyant sur ces témoignages mais aussi sur des extraits de romans ou de blogs, l'auteur se penche avec beaucoup d'empathie sur ces inventaires que Vialatte,* en son temps avait si bien résumé :
La femme : « C’est par le sac à main qu’elle se distingue de l’homme. Il contient de tout, plus un bas de rechange, des ballerines pour conduire, un parapluie Tom Pouce, le noir, le rouge, le vert et la poudre compacte, une petite lampe pour fouiller dans le sac, des choses qui brillent parce qu’elles sont dorées, un capuchon en plastique transparent et la lettre qu’on cherchait partout depuis trois semaines. Il y a aussi, sous un mouchoir, une grosse paire de souliers de montagne. On ne s’expliquerait pas autrement la dimension des sacs à main. »
Suivant les âges de la vie, les sacs grossissent ou s'allègent et rares sont les femmes à ne pas céder à l'appel du sac ou à ne pas sacrifier à la recherche du sac parfait, ni trop grand , ni trop petit... Ils constituent des mondes peut être pas aussi mystérieux que les hommes pourraient bien le croire.
Des redites parfois mais surtout beaucoup de sympathie et aussi d'émotion quand Jean-Claude Kaufmann évoque à la fin de son étude ces vieilles dames qui s'accrochent à leur sac à main ou la souffrance éprouvée par les femmes à qui on l' arrachait à leur arrivée à Auschwitz. Car le sac n'est en rien futile, il "est au coeur de l'être et [...] on le saisit surtout au moment d'affronter le néant.
* Non cité ! Un oubli sans doute !
14/09/2012 | Lien permanent
Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?
J'ai longtemps été intriguée par ce titre à rallonges mais je reportais toujours sa lecture. Là, plus d'échappatoire car il venait de ressortir, accompagné d'un appareil critique à la fois pointu et accessible, éclairant et plein de vie. Sans, lui, pas de doute, je serais passée à côté de bien des allusions et des aspects ludiques de ce texte.
Car c'est bien à un jeu que nous convie Perec à une mise à distance des codes du récit avec son héros dont le nom change sans cesse , avec ses effets de retadements, son style parfois décalé, trop emphatique pour une situation bien banale, ses jeux de mots, et ce titre qui revient comme un refrain avec quelques variantes mais qui n'a pas grand chose à voir avec le sujet du roman, à savoir comment le héros pourrrait échapper à la guerre d'Algérie.
Il est à noter d'ailleurs que le moyen envisagé: se casser un bras, fonctionne en écho de la manière dont la mère de Perec sauva la vie de son fils : lui mettant le bras en écharpe, elle put le confier à la Croix rouge et le petit Georges échappa ainsi au camp de la mort dans lesquels ses parents disparurent...
Un roman à lire de plusieurs façons: seul ou simultanément avec les notes. Nul doute que Perec aurait apprécié ces possibilités !
Un texte à la fois drôle et grave.
Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour, Georges Perec, dossier par Isabelel Mimouni, FolioPlus Classiques.
12/07/2011 | Lien permanent | Commentaires (8)
”Qu'ont-ils fait de toi, ma petite pierre ? ”
"Pour vous" est l'agence qu'a créée Delphine, agence discrète destinée à satisfaire les demandes les plus bizarroïdes en matière de relations humaines. Scandé par les rapports circonstanciés et les tarifs de ses prestations, la narratrice, créatrice et directrice de ces prestations de services , égrène les récits de ses interventions, nous raconte ses débuts quasi involontaires ainsi que son évolution- bien involontaire- au contact d'un client tout à fait particulier qui lui ouvrira, peut être, enfin, le chemin de la compassion.
D'emblée, le premier chapitre nous plonge dans un atmosphère opressante quand nous découvrons jusqu' où Delphine est allée et ce sans le moindre état d'âme. Pas question ici d'empathie ou d 'altruisme. Tout est question de tarifs. Les demandes des clients : "Il n'est rien dont nous ne fassions commerce, la vie, l'amour, la mort."- sont dérangeantes à plus d'un titre. Comment peut-on se sentir si seuls et demander à une étrangère de mimer des sentiments ? Comment peut-on accepter de telles demandes ? Je ne vous les détaillerai pas , vous laissant le soin de les découvrir avec peut être le même sentiment d'angoisse que celui que 'jai éprouvé. Certes, Delphine va évoluer mais on peut se demander si elle n'a pas vraiment loupé le coche en chossissant de se calfeutrer dans une telle carapace, bien à l'abri des sentiments, cette absence étant "l'âme et la colonne vertébrale de Pour vous." Un jour Delphine va ouvrir ce qu'elle appelle elle-même, la boîte de Pandore,boîte qui rappelons-le contenait les malheurs et les maladies. Seule était restée l'espérance...
Un roman dérangeant où l'on retrouve l'écriture souple et délicate de Dominique Mainard. Un roman qui nous invite à une réflexion sur notre société et sur les rapports humains, nous offrant au passage une galerie de personnages plus vrais que nature.
04/09/2008 | Lien permanent | Commentaires (19)
Ernestine écrit partout/ petit almanach des plantes improbables et merveilleuses
Ayant été convaincue par le billet enthousiaste d'Armande, vite, j'ai déniché le petit recueil épistolaire , volume 1, d'Ernestine écrit partout.
Las, ni la voiture sans permis de la quasi nonagénaire, ni la recherche effrénée de son livre de chevet, à savoir Les deux orphelines, ni ses lettres de réclamation ou de commandes d'objets improbables ne m'ont arraché ne serait-ce qu'un sourire...Tout au plus ai-je ressenti un soupçon de nostalgie à l'évocation d'émission ou d'animateurs de radio aujourd'hui passés à la trappe... Sans doute n'était-ce pas le bon moment...
En tout cas, chez le même éditeur je m'étais nettement plus régalée avec le Petit Almanach des plantes improbables et merveilleuses dont je vous parlais ici il ya déjà ...4 ans mais que je relis toujours avec le même plaisir . Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer des astuces pour prévoir le temps:
"A partir de la cinquantaine, vous pouvez aisément vous passer de baromètre en étant attentif aux bulletins que produit régulièrement votre corps : léger torticolis-refroidissement à venir; douleurs lombaires -temps froid et humide; crise de sciatique aiguë-dépression imminente; élancements au niveau du genou qui se passent en marchant-réchauffement en vue. Si vous ne sentez plus rien, de deux choses l'une: prévoyez un temps chaud et sec, ou laissez vos proches s'occuper de vos obsèques."
Simple, efficace, économique.
Deux petits volumes édités chez Ginkgo.
15/01/2010 | Lien permanent | Commentaires (7)
Petites chroniques d'une maison d'hôtes
Qu'ajouter au concert de louanges qui a accompagné, à juste titre, la sortie de ces chroniques ?
Que c'est à la fois drôle et édifiant, tant sur la nature humaine que sur la diversité de tâches que doivent accomplir ceux qui se chargent d'accueillir les hôtes.
Véronique, on la devine à la fois chaleureuse et accueillante ,mais aussi capable d'établir des limites entre vie privée et vie professionnelle et c'est tout à son honneur.
C'est toujours à la fois un peu préoccupant de lire l'ouvrage de quelqu'un qu'on suit depuis des années sur son blog et sur facebook , mais aussi très gratifiant quand le livre se dévore d'une traite et que son auteure correspond tout à fait à l’idée qu'on s'en faisait. Un grand plaisir de lecture !
Ps: Véronique, ton livre est-il à disposition dans ta maison d'hôtes ?
13/06/2018 | Lien permanent | Commentaires (6)
Petit jeu pour fêter l'arrivée de l'été #2
22/06/2008 | Lien permanent | Commentaires (5)
Petit jeu pour fêter l'arrivée de l'été #1
Meuh où est passée la plaque de chocolat qui accompagnait cette carte ? ! Meuhrci, Val !
Question pas si subsidiaire que ça :Il est où le soleil ? !!!!!!!! Ayé il est enfin là, merci Cath !
21/06/2008 | Lien permanent | Commentaires (14)
”Une douce petite fleur d'un mètre quatre-vingts”
Linnea, au début de Entre Dieu et moi,c'est fini suit le conseil avisé de sa grand-mère: "En fait,j'avais quelque chose à oublier. Et pour pouvoir l'oublier,il fallait d'abord que je m'en souvienne".
Se souvenir de quoi?De ce père absent qu'elle connaît à peine,Non, de sa meilleure amie Pia .
Pia,en apparence si sûre d'elle,briseuse de coeurs patentée, qui affirmait sans sourciller : "ça leur fait du bien de souffrir un peu (...) ça enrichit leur vie sentimentale. Tu sais , personne ne peut devenir vraiment heurreux s'ils n'a pas été vraiment malheureux. Ils me soivent beaucoup !"
Linnea remonte le cours du temps, le cours de cette amitié si brève mais intense.
Pas de fadeur, pas d'apitoiement mais de l'humour(politesse du désespoir) tout au long de ce roman de Katarina Mazetti qui nous brosse un portrait acidulé de la jeunesse suédoise.Les camarades de classe, les profs, les parents sont croqués sur le vif et l'histoire avance à toute allure entrecroisant réflexions sur la religion et sur els garçons.
Mazetti ne s'apesantit jamais sur les situations difficiles,elle a une parole qui sonne juste et aborde un problème tabou avec retenue et nous fait éprouber beaucoup de tendresse pour ces personnages qu'on aimerait bien retrouver car tous les mystères n'ont pas été éclaircis. Par chance, cela va être le cas car ce n'est que le premier volume d'unetrilogie.
A lire sans faute et à passer à nos ados.
L'avis de Clarabel
La rencontre de Gachucha avec l'auteure
La rencontre de Moustafette avec l'auteure
29/10/2007 | Lien permanent | Commentaires (16)