Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Le pouvoir

Nouveaux Indiens

"Bye bye Mary, tout est consommé."

A. l'anthropologue voudrait "savoir  comment font les  musiciens pour se dire des choses quand ils jouent alors qu'ils ne peuvent pas se parler.Tout se passe en dessous, quoi..."Il ne croit pas si bien dire ce petit frenchie  venue aux Etats-Unis sur un campus étudier le  groupe de musiciens animé par Frank Firth car , se transformant malgré lui en limier, il va peu à peu mettre à jour les liens qui  unissent  différents acteurs du campus, qu'ils soient  professeurs ou sans -abris et qui sont liés à a disparition d'une anorexique, Mary.42942749_p.jpg
Sur fond de campagne électorale, celle qui  aboutira à la réélection de Bush  junior, l'anthropologue sera  donc amené à sortir  de sa position d'observateur voire même d'enquêteur, devenant à son tour partie prenante d'une fabuleuse performance...
Et les Nouveaux Indiens dans tout ça ? Ils sont beaucoup plus proches de nous qu'on pourrait le croire...
Brassant les thèmes de la langue (le narrateur éprouve des migraines à devoir sans cesse faire  le va et vient entre  français et américain mais éprouve beaucoup de plaisir à entendre la broussaille de mots de la logorrhée d'une musicienne  française, long  flots de mots abrupts retranscrivant aussi les notes prises  par A. lors des exercices  des  musiciens) des rapports qu'entretiennent l'Art et le pouvoir, du pouvoir dans les groupes  quels  qu'ils soient, mais aussi pointant du doigts les échecs de notre société, Jocelyn Bonnerave nous donne ici un roman dense ( 170 pages seulement) qui  galope sans trêve, secoue le lecteur , le tient en haleine et se termine d'une manière tout à fait originale et quasi philosophique. Le style est vif, alerte, et Bonnerave  réussit même le pari de nous donner de somptueuses pages érotiques, roboratives sans être ni maniérées ni triviales. Un livre original et intelligent, sans être pédant. Une réussite !

Nouveaux Indiens, Jocelyn Bonnerave,Seuil.

Merci à Suzanne de Chez les filles et aux éditions du Seuil.

Sortie le 20  août.

Saxasoul n'a pas aimé.

Doriane non plus !

Chezlesfilles[3].jpg

Lire la suite

Je suis un dragon

"Elle désirait les super pouvoirs qu'il y a à être simplement humain. Ces forces qui viennent de la créativité , et non de la facilité.  Elle désirait être à égalité avec les autres. Pas leur sauveur. Pas leur héros.  Mais leur sœur. Et c'était une ambition difficile."

Margot, orpheline discrète par précaution et timide  de caractère, découvre  accidentellement sa vraie nature à l'adolescence: elle est un dragon. Invincible, pouvant voler, ses pouvoirs attirent immédiatement l'attention de deux grandes puissances, la France et les États-Unis. martin page,pit agarmen
Devenue une arme de destruction au service de ces États et une icône pour les populations, Margot n'en demeure pas moins une femme en devenir, avec ses faiblesses et ses interrogations.
Roman sur la différence, Je suis un dragon est un roman à la fois violent et tendre dont l'héroïne est un mélange de Fifi Brindacier et de Fantômette . Mais à ces féministes en herbe, Martin Page a injecté une bonne dose de modernité et d'efficacité. Nous ne sommes en effet pas dans un monde édulcoré mais dans un univers d'une extrême brutalité (certaines scènes sont à la limite du soutenable) . La notion de pardon semble en outre  totalement étrangère à Margot, dont la radicalité est liée à l’intransigeance de l'adolescence.
Roman palpitant, Je  suis un dragon ne ménage pas son lecteur mais sait aussi faire la part belle à de très jolis moments d'émotion, ce qui ne gâche rien. Réflexion sur l’anormalité, la monstruosité qui loge en chacun de nous, ce texte use des codes de l’univers des super héros pour mieux les dynamiter et affirmer sa foi en l'humanité (cf citation supra). Un texte hautement addictif, vous voilà prévenus !

Je suis un dragon, Martin page 5pit Agarmen), Robert Laffont 2015 , 278 pages constellées de marque-pages !

Merci à l'auteur pour l'envoi et la dédicace !

 

Lire la suite

La première fois

"Est-ce que ton petit copain est un Danny ou un Eddie ?"

 Même s'ils sont parfaitement informés de l'aspect technique de la relation sexuelle , les ados, garçons et filles, des nouvelles de ce recueil La première fois , sont néanmoins fort embarrassés quand il s'agit de franchir le pas.
"Mais ce que je ne parvenais pas à déterminer, c'était le moment où c'était devenu une compétition. le sexe et tout. Quelques années plus tôt , on évitait joyeusement les filles.", constate le footballeur héros de "But", la nouvelle de Keith Gray, qui sera confronté à un choix cornélien...burgess,fine,gray,hooper,mc kenzie,ness,rai,valentine
Trouver des conseils auprès des adultes ? Pas question ! Car même s'ils sont plein de bonne volonté, comme le père du héros de Sophie McKenzie, les parents sont souvent maladroits, voire ridicules . Sauf quand une vieille dame, affranchie de toute contrainte par son âge même ,décide de parler de sexe en plein milieu du repas dominical, au grand dam des parents et au grand plaisir des ados  dans" La majorité sexuelle" de Jenny Valentine. On retrouve dans ce texte toute l'empathie et la malice de l'auteure de La fourmilière , qui a le chic pour peindre des personnages attachants qui établissent des liens par delà les générations.
Mais il y a des choses qui ne changent pas. ainsi le pouvoir de la poésie que va redécouvrir le héros de Melvin Burgess dans "Entrée en matière", pouvoir qui ira au delà de ses espérances...Beaucoup d'humour dans ce texte qui aborde le "problème" de la différence d'âge, quelques années qui représentent un gouffre quand on est ado.
Autre question, bien plus complexe, celle du choix sexuel car "ça se passe autrement pour les garçons" vont devoir accepter les héros de Patrick Ness, dans un texte où tous les mots crus ont été volontairement caviardés, sans pour autant ôter efficacité et sensibilité à ce texte.
Plus classique "Charlotte " de Mary Hooper nous rappelle qu'au XIXème siècel, en Europe, la virginité d'une jeune fille pauvre pouvait être une simple monnaie d'échange.
Tonalité plus grave également chez Bali Rai qui nous rapelle qu'une "serviette blanche" peut avoir de dramatiques conséquences pour une jeune mariée en Inde, même de nos jours.
Le dernier mot revient à Anne Fine qui résume la situation avec son "Faire l'amour ou le trouver" mettant en scène un cours d'éducation sexuelle plus vrai que nature, qui rappelle bien des souvenirs à une enseignante chevronnée , qui ne l'a pas toujours été dans certains domaines...
Les grandes plumes de la littérature britannique pour adolescents nous offrent ainsi un panorama complet d'une question qui nous a tarabustés et tarabuste nos ados, alternant les tonalités et les points de vue (j'ai particulièrement apprécié les nouvelles mettant en scène le point de vue des garçons) et dédramatisant la situation, sans pour autant tomber dans l'angélisme. Une réussite !burgess,fine,gray,hooper,mc kenzie,ness,rai,valentine

La première fois, Scripto, Gallimard 2011, traduit de l'anglais par Laetitia Devaux et Emmanuelle Casse-Castric , 245 pages à offrir ou à laisser traîner, mine de rien, dans des endroits stratégiques...

Lire la suite

Lunatic Princess

Point n'est besoin d'avoir lu récemment Les liaisons dangereuses de  Choderlos de Laclos pour apprécier le roman épistolaire de  Camille de Peretti ,Nous sommes cruels.
Deux jeunes gens,Julien et Camille (de Peretti, tiens, tiens), fervents admirateurs du classique précédemment cité, vont se donner le projet de séduire puis d'abandonner des "proies", le but du jeu étant d'obtenir des trophées écrits :courriels, lettres ,textos...qui seront bien évidemment produits comme preuves de leur réussite.
Entre-temps,nous aurons droit à d'autres correspondances qui révèleront au passage que Julien ne joue pas  toujours franc-jeu, d'où de subtils rebondissements ,et qui dévoileront en outre d'autres aspects moins noirs de Camille.
Pour se dédouaner de cette cruauté, Camille écrit à une amie : "Il faut bien se faire  les griffes quand on n'a pas eu la chance de naître avec ta bonté."  La jeunesse est en effet la seule excuse qu'on peut leur trouver, mais le jeu deviendra vite dangereux...
Traversé de  références classiques, "Le jeu de l'amour et du hasard",  "Belle du seigneur", mais aussi41JER_GjhvL Marguerite Yourcenar et Colette que sa grand-mère Nini conseille à Camille de lire"ça t'apprendrait les choses", Nous sommes cruels est aussi un livre sur la beauté et le pouvoir des lettres:"Rien ne remplacera une lettre avec du vrai papier qui a voyagé et qui peut se froisser et se plier et se mettre sous un oreiller et dans sa poche ou sur son coeur...".
Franchement, je ne m'attendais pas à être  aussi séduite par ce livre mais j'y ai trouvé des  personnages pas du tout caricaturaux, flirtant avec le désespoir parfois, mais avec panache,  "Je sourirai quoiqu'il advienne , après tout on dit que c'est la plus belle manière de montrer ses dents à son adversaire."Un récit qui s'il emprunte la forme et le fond du roman  de Choderlos de Laclos  (qu'au passage je n'avais jamais apprécié) sait très vite s'en affranchir et montre une  réelle maîtrise de l'intrigue et de la psychologie des personnages.  L'humour et la  tendresse y sont bien présents, en particulier dans la correspondance décousue, tendre sans être cucul entre Camille et sa grand-mère et cela fait du bien de pouvoir lire des phrases telles que celle-ci : "Je pense que la prochaine fois que je chercherai un boulot, je l'écrirai sur mon CV: "grande expérience des fous en tous genres". C'est un atout non négligeable." Bref une très agréable surprise, j'attends déjà avec impatience la sortie en poche du nouveau roman  de Camille de Peretti qui s'est cette fois inspirée du roman  de Perec,Les choses.

L'avis d'Antigone

Lire la suite

Faut pas rêver

"La conversation se poursuivit en français sur des sujets anodins ,comme l'allaitement maternel, les placements immobiliers ou la crise des vocations chez les tueurs professionnels."

 

N'était sa propension à parler en dormant , tout en ayant des rêves fort agités, Carlos cocherait toutes les cases du compagnon et futur papa parfait: tendre et attentionné , il a même eu la bonne idée de se reconvertir en sage-femme.
De plus, il attise la curiosité de son infortunée compagne de lit, Louise, car il s'exprime en espagnol, langue à laquelle elle ne comprend rien, ou presque. La jeune femme décide donc, d'enregistrer ses logorrhées et de les faire traduire par une amie, Jeanne.pascale dietrich
Las, elle découvre un motif récurrent qui semble hanter les nuits de Carlos: un homme dans une voiture , balancé à la mer. Son amoureux est-il pour autant un criminel ? 
Pour en avoir le cœur net, Louise et Jeanne se rendent à Marbella, lieu qu'elles ont réussi à identifier.
Commencé sous les auspices de la comédie, Faut pas rêver vire rapidement au cauchemar, mais Pascale Dietrich sait doser comme personne ces deux registres et nous entraîne à la suite de ses personnages dans un roman échevelé qui égratigne au passage la corruption immobilière et nous permet de glaner au passage plein d'infos sur les rêves.

 

Liana Levi 2021

De la même autrice: sorti en poche :

"Elle en avait marre que les hommes s’accaparent le pouvoir alors qu'ils étaient moins compétents qu'elle. Puisqu'on ne la laissait pas monter en grade, elle allait faire le ménage."

Leone Acampora , vieux mafioso grenoblois, est sur le point de mourir. Ce que sa famille ignore encore c'est qu'il a lancé un contrat sur la tête de sa femme infidèle, car on ne rigole pas avec l'honneur dans la mafia.
Ses deux filles , Dina et Alessia ,vont tout faire pour sauver leur mère et , par la même occasion, Alessia entend bien prendre la tête de la mafia locale car il est grand temps que les hommes et leurs valeurs rétrogrades cèdent le pouvoir aux femmes qui l'exercent en sous-main depuis des années
C'est bien la première fois que je me lance dans un roman ayant pour thème la mafia (même pas vu ou lu "Le Parrain", c'est dire...) mais j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman qui fait la part belle aux femmes, et égratigne au passage les organisations humanitaires : "Au fond les organisations humanitaires et la mafia constituaient deux réponses opposées à un même problème: ces organisations se développaient quand c'était le chaos et que L’État ne faisait pas son boulot. La mafia offrait un statut et des ressources à ceux qui ne trouvaient pas de place dans l'économie légale. Quant aux ONG, elles aidaient à peu près les mêmes à survivre sans jamais inquiéter les gouvernements véreux ni s'attaquer aux véritables injustices. Pire, elles rattrapaient les dégâts et permettaient au système de perdurer."pascale dietrich
Les personnages sont bien croqués, l'écriture est pleine d'humour et les 151 pages se tournent toutes seules ou presque.

 

 

Lire la suite

Tous les chiens de ma vie

"Peut être les maris ne m'ont-ils jamais bien réussi."

Même si Elizabeth von Arnim l'affirme péremptoirement "Il fut évident que je suis faite pour les chiens, comme les chiens paraissaient faits pour moi", la manière désinvolte dont elle traite ses premiers compagnons peuvent nous en laisser sérieusement douter.elizabeth von arnim
Ce n'est qu'au fil du temps, devenue veuve et ses enfants (sa "portée" (sic) )ayant quitté la demeure maternelle, que va pouvoir s'approfondir la relation qu'elle tisse avec Tous les chiens de [sa] vie. La place qu'elle leur accorde devient au fil des pages plus importante  et émouvante. En effet, même si elle s'en défend à plusieurs reprises, ce récit censé être consacré aux canidés s'égare souvent en digressions savoureuses où l'auteure croque ses contemporains et elle -même avec beaucoup d'humour et de piquant : " Si ce livre n'était pas entièrement consacré aux chiens, je ferais ici une digression à propos d'un grand-oncle et d'une grand-tante, qui moururent exactement comme lui,* après un dîner exquis. Dans leur cas, on n’avait pas eu besoin de vétérinaire."Tout en légèreté, sans jamais s’appesantir sur les aléas de sa vie , cette anglaise, exilée par son premier mariage en Poméranie, mène sa barque avec une modernité remarquable. Dotée d'autant d'énergie que les chevaux ou les chiens qu'elle entraine dans de grandes balades, elle eut une vie plus agitée encore qu'elle nous le laisse entendre (merci aux notes en bas de page  qui permettent de contextualiser).
Une écriture sans rien d'empesé, pleine de vivacité, fait de ces 247 pages un petit délice !

Merci à Libfly et aux éditions Omnia poche !

* son chien Pincher.

Lire la suite

Contrepoint...en poche

"Dans la boîte crânienne dominerait l'harmonie, rien que l'harmonie."

Une femme décrypte les variations Goldberg et, ce faisant , laisse affleurer à sa mémoire les souvenirs de sa fille, aujourd'hui disparue.anna enquist
Le pouvoir de la musique, celui des mots sont des thèmes chers à Anna Enquist qui les revisite ici avec une intensité très maîtrisée dans ce texte autobiographique. Et c'est cette maîtrise même qui , dans un premier temps ,m'a fait ruer dans les brancards . Pourquoi nommer les personnages "la mère", "la fille", les tenir  autant à distance ? Cette volonté de contenir l'émotion à tout prix correspond au cheminement de la mère qui , au fur et à mesure de ses interrogations sur l'interprétation des variations Goldberg cherche une restauration, une remise en ordre de son monde intérieur totalement bouleversé par cette catastrophe qu'est la mort de sa fille. Elle  établit aussi un pont par delà les années entre la vie de Bach , marquée par la douleur et la sienne.
J'avoue que toute une partie des interrogations concernant la musique m'est passé par dessus la tête mais l'émotion portée par l'écriture a su l'emporter et ce texte, tout corné qu'il est, je le relirai j'en suis sûre.

Anna Enquist, Babel 2014.

Lire la suite

Trop de bonheur...en poche

"A croire qu'il existe en apparence on ne sait quel savoir-faire fortuit et bien sûr injuste dans l"économie du monde puisque le grand bonheur -aussi provisoire, aussi fragile soit-il -d'une personne peut sortir du grand malheur d'une autre."

Les femmes et leur quête de bonheur, dérisoire et courageuse à la fois sont au centre des nouvelles d'Alice Munro. Cruauté, résilience qui ne dit pas son nom, soumission au désir des hommes, voilà à quoi ces très jeunes filles, mères ou femmes plus âgées doivent composer.alice munro
Tout l'art d'Alice Munro est de ne pas porter de jugement, de décrire en une phrase tranchante et/ou férocement drôle, l'attitude, le comportement d'un personnage et vous le livrer en entier résumé : "Certaines suggestions, certaines idées, avaient le  pouvoir faire tressaillir  les muscles de son maigre visage tavelé, et alors son regard devenait noir et aigu, et sa bouche semblait remâcher un goût répugnant. Elle pouvait vous bloquer net dans votre élan, comme un féroce buisson de ronces."
Des textes qui possèdent juste le bon tempo et la bonne durée et ne nous laissent jamais sur notre faim. Des univers denses et intemporels.

Point Seuil 2014.

Lire la suite

le bruit des autres

"Je n'avais pas demandé grand chose à quiconque depuis la mort de mon mari, et maintenant que tout semblait exiger énormément de moi, sans jamais me laisser en paix, je devais me montrer vigilante. Je devais tenir les comptes  plus sérieusement, tracer des lignes invisibles ."

Propriétaire d'un immeuble ancien à Brooklyn, un  Brownstone, Celia, jeune veuve, tient le monde à distance et sélectionne soigneusement ses locataires. Elle a ainsi créé un microcosme apparemment harmonieux, empli de discrétion .amy grace loyd
Las ! Une nouvelle venue , Hope,  semble avoir apporté avec elle"un phénomène physique chaotique" qui a pris le pouvoir dans l'immeuble, "encouragé par le printemps, mélangeant les appétits humains avec les taillis." Simultanément , son locataire le plus âgé, un vieux conducteur de ferry ,disparaît. Bref,la belle harmonie a fait long feu et Celia ne peut plus se contenter de créer des scénarios à partir de ce qu'elle entend chez les autres .Elle va devoir renouer avec des désirs qu'elle croyait avoir oubliés et affronter un monde tout sauf aseptisé.
Premier roman, Le bruit des autres fait partie de ces livres aux thèmes subtilement dérangeants,  à l'écriture élégante et puissante tout à la fois, de ces textes qu'on aurait aimés écrire tellement ils sonnent juste.
Les personnages sont à la fois parfaitement cernés tout en gardant une part trouble ,qui les rend encore plus attachants et crédibles. Bref c'est un pur délice et un énorme coup de cœur, constellé de marque-pages !

Un grand bravo à jean Esch pour la traduction !

Le bruit des autres, Amy Grace Loyd, Stock 2014, 260 pages troublantes.

 

Lire la suite

Point de gravité

"Quelles paroles, quels gestes ? On sous-estime toujours le pouvoir des mots, le poids des actes, leurs empreintes dans le tissu du temps."

à sa sortie, elle l'attend.  Florianne n'est plus une adolescente et , à son tour, elle emmène Loïc au bord de la Mer du Nord.L'occasion de faire resurgir différentes strates de souvenirs pour celui qui a besoin de temps "Pour [se] réaccoutumer au chaos du monde, [se] réconcilier avec ce millénaire qui pour l'heure ne [l'] a guère épargné." L'occasion peut être de renouer, aussi, avec la beauté du monde.ludovic joce
Un roman sec et nerveux où le personnage principal tombe de Charybde en Scylla, sans (auto) apitoiement , et une découverte au passage du métier d'éducateur, sans clichés ni tabous. Un métier qui nécessite attention, pour repérer les subtils changements d'ambiance, mais aussi distance afin de ne pas brouiller les règles de ce qui n'est pas un jeu. Un peu chevalier blanc, un peu paumé, souvent sur le fil du rasoir, Loïc  cherche autant à éclairer sa vie que celle des autres.
Un premier roman sensible, doté d'une belle efficacité dans le récit et d'un style émouvant.Lu d'une traite car très prenant !

 

Point de gravité, Ludovic Joce, D'un noir si bleu 2014.

 

Lire la suite

Page : 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12