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Rechercher : Lettre à Helga

à marée basse

jim lynch,plein d'infos sur les bestioles maritimes mais pas que" Tu aimes les vielles filles mortes [...] et les chiens qui courent après les camions."

Miles,un ado des treize ans qui en paraît huit. Rien du gamin populaire donc, surtout qu' il passe son temps à récolter étoiles de mer et autres palourdes quand il ne dévore pas de livres sur la vie des océans (son idole est la biologiste Rachel Carson).
Mais un jour Miles va découvrir un calmar géant et là tout va basculer : les médias mais aussi une secte vont essayer de tirer partie du jeune garçon, le présentant comme un observateur infatigable ou comme un prophète. Mais tout ça lui passe un peu par dessus la tête car il a d'autres problèmes à affronter : ses parents sur le point de divorcer, sa vieille amie dont les problèmes de santé s'aggravent, sans oublier son ancienne baby-sitter, Angie, qu'il veut à tout prix séduire.
Unité de temps, unité de lieu,un récit où se concentrent toutes sortes d'émotions et d'aventures qui vont transformer un être un peu en marge malgré lui, rien que du classique donc mais un roman d'apprentissage des plus sympathiques car plein de tendresse et de sensibilité. On apprend plein d'infos sur les formes de vie marine, on ne s'ennuie pas une minute avec un personnage qui sait voir le monde qui l'entoure, qu'il soit animal ou humain. Un chouette petit gars qu'on aurait envie de rencontrer et un auteur qui sait tout à la fois émouvoir et faire sourire, que demander de plus ?

à marée basse, Jim Lynch , livre de poche 2009, traduit de l'anglais (E-U) par Jean Esch.

Kathel a aimé aussi !

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Poèmes à apprendre par coeur

Il y a toujours à piocher dans une anthologie de poésies et celle-ci établie par Hélène Fieschi ne faillit pas à la règle, y compris dans son introduction et son dossier (établis par le même auteur).5156zp2FtML._SL500_AA300_.jpg
On lit rarement les introductions d'anthologie et on a souvent raison. Mais ici l'objectif d'Hélène Fieschi  est de convaincre les lycéens , futurs lecteurs de ce recueil, des différents bienfaits de l'apprentissage par coeur de poésies. Et elle y parvient avec pertinence et élégance: "Connaître un texte par coeur , c'est en avoir pesé chaque mot (...). C'est un peu récrire le texte, se l'approprier, le digérer pour le faire sien...". Mais aussi "Pour avoir en soi, avec soi, des morceaux de musique qui chantent à notre oreille(...) Pour qu'un jour, elles jaillissent en vous(re) nées du hasard ou de la  rencontre signifiante avec un moment qui vous appartient."
Viatique personnel mais aussi texte destiné à être lu, à devenir public , à devenir aussi partie intégrante d'un patrimoine culturel à prolonger ou à initier...
Les poèmes courent de Charles d'Orléans à Jacques Roubaud et chaque auteur est présenté dans un texte le situant de manière claire et concise.
Quant au dossier accompagnant cette anthologie il se compose d 'une anlyse très fouillée du tableau Le poète et sa muse (du Douanier Rousseau) figurant en couverture par Pierre-Olivier Douphis et d'une mise en perspective d'Hélène Fieschi, proposant aussi bien des regroupements de textes thématiques -dont un concernant la poésie comme moyen de lutter contre la déshumanisation - que des rappels historiques ou stylistiques. Bref, un mine d'infos pour seulement cinq euros ! J'en connais qui vont bosser dessus !

Poèmes à apprendre par coeur, Folio Plus classqiues, 2010.

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Mémé passe à la télé

"Nous sommes tous des magiciens de la vie et il suffit de quelques mots parfois pour changer le cours du destin. Saurons-nous les dire à temps ? "

Il n'y a pas que Mémé qui soit en pleine forme (et il vaut mieux qu'elle le soit pour empocher après moult épreuves  sa retraite à 70 ans au lieu de 80...), Martine çuhaciender aussi ! Qu'elle évoque un futur pas si lointain que cela avec de futures mères high tech qui ont choisi le meilleur destin génétique pour leur rejeton dans Génétiquement votre, c'est toujours avec une belle énergie et une causticité réjouissante.
L'humour vire carrément au noir dans ma nouvelle préférée, La vie n'est pas un long "roman-fleuve" tranquille où une mère de famille se débarrasse sans états d'âme de tout ce (ux) qui entrav(ent) la 41KW333A0YL._SL500_AA300_.jpglecture effrénée de son roman d'amour préféré...Une lectrice empêchée peut être fichtrement dangereuse !
L'émotion est aussi au rendez-vous dans de très beaux textes sans pathos, celui d'une mère à sa fille non aimée ou d'une future suicidée qui fait le bilan de sa vie, sans acrimonie .
Certaines nouvelles n'évitent pas le piège de la facilité avec des chutes un peu trop prévisibles, Les bonnes copines, par exemple, mais on sort de ce recueil le sourire aux lèvres et c'est suffisamment rare pour qu'on le souligne.

Mémé passe à la télé, Martine çuhaciender, Editions Siloé, 127 pages pleines d'énergie !

Merci à Clara qui en a fait un livre-voyageur !

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Le tueur à la cravate

"Il tuait tous ceux qu'il aimait."

Tout part d'une photo de classe que la jeune Ruth va déposer sur le site perdudevue.com. Son objectif? Différencier les jumelles Eve-Marie et Marie-Eve, respectivement sa tante et sa mère, décédées à vingt ans d'intervalle, la première ayant été assassinée par le mystérieux Tueur à la cravate.51SxoNqOKtL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_.jpg
Bientôt d'anciens condisciples des jumelles vont se manifester et tout l'univers de Ruth et de sa petite soeur Betsabée va être chamboulé. sans compter que de nombreux indices concourent à désigner leur père, Martin Cassel, comme étant l'assassin...
Dans son journal (qui s'arrête à la date du 25 mais alors que le roman sera achevé le 3  septembre 2009), Marie-Aude Murail déclare: "J'ai opté pour une intrigue à la Higgins Clark(...) mais avec une problématique adolescente."
Sans doute est-ce pour cela que je n'ai pas été totalement séduite , ni par l'intrigue trop prévisible et mécanique, ni par les personnages qui manquent singulièrement d'humanité et d'intérêt. Il m'a d'ailleurs fallu trouver un moyen mnémotechnique pour différencier une bonne fois pour toutes qui d'Eve-marie ou de Marie-Eve était le "gentille" jumelle.
A trop vouloir traiter de thèmes différents, à trop vouloir accumuler les soupçons sur un personnage central trop peu charismatique, le lecteur attend passivement que les choses passent...

Le tueur à la cravate, marie-Aude Murail, Ecole des loisirs Médium 2010 , 362 pages à réserver aux ados? ou aux amateurs d'intrigues bien carrées.

l'avis de Clarabel (le 13/5)

 

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Un automne à Kyoto

"C'était surtout mon coeur qui était glacé."

Maelström d'émotions pour Margaux qui vient juste de rencontrer l'amour à St Malo en la personne de Mathias et doit partir au Japon, avec de son père et de sa petite soeur, l'un et l'autre ayant des personnalités très opossées, ce n'est rien de le dire !41mvB0bDeiL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_.jpg
Très vite Margaux va se laisser prendre aux charmes de l'automne à Kyoto, d'autant qu'un jeune photographe français, tout à fait à son goût, traîne dans les parages.
Alternant listes à la manière de Sei Shonagon et récit proprement dit, tissant haïkus et illustrations comme dans un carnet de voyages, Karine Reysset brosse ici le portrait d'une adolescente qui doit à la fois faire face aux fluctuations de ses sentiments amoureux et à ceux de ses parents dans un Japon qui l'émerveille, la surprend mais aussi la rend nostalgique.
Un très joli roman d'apprentissage, dépaysant à souhait qui m'a vraiment donné l'impression de partager ce séjour , car empli de notations et de sensations qui sentent le vécu !

Un automne à Kyoto, Karine Reysset, Médium Ecole des loisirs, 177pages .

Le bill et tentateur de Bauchette

 

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En poche ...à ne pas rater !

"Nous recommençons, nous n'abandonnons jamais." Lars Gustaffson, La mort d'un apiculteur.

Une petite fille disparaît sur une plage, dans le  brouillard, alors qu'elle était sous la responsabilité de sa future belle-mère,Abby, une jeune photographe.
La narratrice , Abby, va passer L'année brouillard à chercher avec obstination cette petite Emma, faisant fi de  la police  et du père de l'enfant qui ont baissé les bras. Elle sortira  meurtrie mais grandie par cette quête.9782266186155.jpg
Même s'il envisage avec minutie les conséquences psychologiques de cette disparition traumatisante entre toutes, le roman de Michelle Richmond est surtout l'occasion d'une réflexion sur le temps  et  la mémoire. Ce n'est pas  un hasard si la narratrice  est photographe et si elle va mettre sa  mémoire visuelle "à la torture "  pour retrouver le moindre  indice, même si "On ne peut se fier à  sa mémoire. Elle est trop influencée par nos désirs et nos émotions."
L'aspect policier de ce roman est très vite gommé - d'ailleurs  j'avais très vite deviné qui était impliqué  dans cette affaire- et j'ai davantage été intéressée par la quête faite de "clairvoyance et de persévérance" d'Abby, aidée par une bibliothécaire" qui croit que nous pouvons être  sauvés par les livres ."
Un roman riche et foisonnant  très loin du sirupeux Aussi profond  que l'océan (roman et film),  qui abordait quasiment le même thème.

 

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100 expressions à sauver

"ça vous la coupe, dit Poil de Carotte(...). Ne vous découragez pas, vous en verrez d'autres."*

Bernard Pivot ne se monte pas le bourrichon et ne nous bourre pas le mou : les 100 expressions qu'il nous propose de sauver sont tout à fait délectables et imagées.41sNX8HKcwL._SL500_AA300_.jpg
Son recueil, mitonné aux petits oignons, nous rappelle à la fois leur origine et les met en situation dans des citations glanées au fil de ses lectures (de Célineà L'Equipe en passant par Olivier Adam (qui fait conduire un de ses personnages à toute bringue)), car ces expressions ont déserté les dictionnaires.
Si certaines sont encore un peu usitées, sans être soupe au lait, on reconnaîtra aisément que d'autres nous étaient carrément inconnues. Ainsi faire une conduite de Grenoble, signifiant mettre brutalement une personne à la porte, soit la raccompagner en la molestant et en l'injuriant.
Si certaines expressions fleurent bon la campagne: avoir du foin dans ses bottes (être riche), faire buisson creux (ne pas trouver ce que l'on cherche), d'autres sont plus citadines mais toutes témoignent de l'expressivité de la langue française. Il importe donc non seulement de les connaître mais surtout de les utiliser, voire de les expliquer à ceux qui n'y entravent que pouic. Tant pis pour les faces de Carême qui prétendront que vous yoyotez de la touffe, vous vous en soucierez comme d'une guigne ! C'est parti mon kiki !

100 expression à sauver, Bernard Pivot, livre de poche 2010, 119 pages qui vous la coupent !

Merci Antigone !

*Jules Renard, Poil de Carotte.

 

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Mes petites machines à vivre

"Car l'âge ne donne pas toujours le temps fécond de la sagesse."

Bonheur mode d'emploi ? Non, c'est à un partage , celui d'un carnet de route qui emprunte aussi bien aux souvenirs professionnels que privés que nous invite Maryse Vaillant.maryse vaillant
Puisant aussi bien dans son expérience de toute jeune éducatrice découvrant le pouvoir des mots et de l'imagination sur des jeunes "délinquants" qu'on préconisait uniquement à l'époque de mater par la violence, que dans celle de son enfance marquée par le manque d'amour maternel, au fil de sa vie et des épreuves qu'elle a dû affronter, Maryse Vaillant ne se pose jamais en modèle mais nous montre de manière simple et chaleureuse le pouvoir de l'esprit qui vagabonde en liberté, dans la rêverie ou le vague à l'âme que ce soit lors d'une promenade ou d'une séance de ménage !
Elle a ainsi "appris à apprivoiser [son] rapport à l'angoisse en créant [ses] petites machines à vivre, à jouer avec l'incertitude plutôt que de vouloir tout maîtriser, à accepter la tristesse, à savourer les temps de solitude et à ne pas craindre l'ennui."
Des conseils parfois déjà rencontrés mais une approche bienveillante et souriante, qui s'appuie sur la psychanalyse sans jargonner pour autant, plein de conseils à glaner, en témoigne le nombre de pages cornées, un livre fluide dont l'écriture flirte parfois avec la poésie, ce qui n'est évidemment pas pour me déplaire et une femme qui n'hésite pas à nous montrer ses failles, ce qui nous la rend évidemment encore plus proche. Une sacrée dame !

   Mes petites machines à vivre, Maryse Vaillant, Jean-Claude Lattès 2011 pages chaleureuses où piocher quand le temps devient nuageux.

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A coeur et à Kriss

 

Kriss c'était d'abord une voix éternellement jeune (j'ai été fort surprise de découvrir sa soixantaine passée en ce sinistre jeudi de novembre 2009 ), enveloppante et bienveillante.
Kriss nous a accompagnés de nombreuses années, d'abord sur sur FIP , puis sur France Inter , évoquant tour à tour une île déserte où elle avait vécu un séjour édenique que ses mots bleu lagon faisaient surgir entre nos oreilles,  intervenant de manière plus acidulée dans L'oreille en coin, sans oublier tous ces portraits sensibles et ces crumbles dominicaux qu'elle nous  mitonnait avec amour et générosité. Elle disparaissait, revenait, au gré des  changements de grilles radiophoniques et plus tard des sales tours que lui jouait sa maladie. chantal pelletier,roman d'amitié,de fidélité
Quand son absence se faisait trop longue, ses romans et plus récemment sa Sagesse d'une femme de radio nous permettaient de côtoyer d'un peu plus près encore celle qu'on comptait d'une certaine façon au nombre de nos amies.
Chantal Pelletier, elle fut son amie dans la vie et au fil de ce "Journal des 24 jeudis", elle nous raconte, comme une mosaïque éparpillée, les souvenirs qui lui reviennent en mémoire, tour à tour avec émotion et révolte. Au fil de ces retours en arrière, l'éditrice des Exquis d'écrivains " découvre à quel point un ami est une personne qui change le cours de la vie !".Kriss aura donc bien été notre amie car il ne se passe pas un dimanche sans que je m'efforce de mettre en pratique ce qu'elle nous répétait comme un mantra "Ne faites pas de vos dimanches un jour comme les autres !"

A coeur et à Kriss , Chantal Pelletier, Editions des Busclats 2011, 125 pages pleines d'amour, un portrait sensible, correspondant bien à l'image que je me faisais de Kriss.

A écouter : Chantal Pelletier sur France inter ce dimanche de 10 h à 11 h! Merci, Aifelle!:)

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ça commence à faire mal

"...la vie fleurissant, fragile, entre deux éléments inhospitaliers."

Angoissés, craignant d'avoir raté leur vie, les personnages des nouvelles de James Lasdun se trouvent à un moment, apparemment banal mais en fait crucial, de leur existence, là où ça commence à faire mal.
Pourtant rien de mécanique dans la structure de ces textes, rien de répétitif ,et l'auteur ne s'amuse pas avec ses personnages comme avec des animaux de laboratoire. Non, il les considère avec empathie , mais sans rien dissimuler de leurs travers, nous les rendant ainsi plus proches encore.41FcBXX65WL._SL500_AA300_.jpg
Un style précis et lumineux, s'attachant aux détails révélateurs, une grande palette d'univers concourent à faire de ces textes de vrais plaisirs de lecture qu'il faut prendre le temps de laisser infuser pour mieux les savourer.

Quelques citations, juste pour vous donner envie: "La femme ôta ses gants en chevreau. Les traits de son visage, lisse et symétrique semblaient entièrement occupés à inscrire de force le mot "beauté"  dans l'esprit de quiconque la contemplait."

"Les actions les plus significatives d'un homme se gravaient-elles dans son anatomie, pour n'être décelable que par l'inconscient d'autrui ? "

ça commence à faire mal, James Lasdun, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Charras, Jacqueline Chambon 2010 , 286 pages.

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