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La maladroite
"...et je me souviens que je me suis dit, Diana aura quand même eu droit à ce que maman pleure pour elle."
"Quand j'ai vu l’avis de recherche, j'ai su qu'il était trop tard." . Ainsi s'exprime dès la première ligne l'une des institutrices de Diana, celle qui avait donné l'alerte, dressant la liste des meurtrissures, blessures diverses que la petite fille expliquait à chaque fois soigneusement.
Tous ceux qui ont côtoyé Diana, huit ans, ont tenté ou non d'intervenir, prennent ici la parole, à l'exception notable de ses parents, et ces paroles distillent un profond malaise.
En effet, si chacun, professionnel, ou non, sent bien que les récits des parents et celui de Diana concordent trop bien, s'il y a suspicion de maltraitance, la rigidité du cadre institutionnel, le fait que les parents soient "soudés comme les mécanismes d'une machine, et la machine marchait toute seule", sans oublier "le nœud d'énergie, de résistance, dans ce petit corps sur cette chaise", rien ne peut freiner la tragédie qui se met en marche , quasiment dès la naissance de l'enfant.
La grande force du premier roman d'Alexandre Seurat est de ne jamais tomber dans le pathos, de ne jamais accuser qui que ce soit et surtout de donner la parole d'une manière qui sonne très juste à des personnes extrêmement différentes. La situation n'est jamais envisagée de manière sordide, voire méprisante. Tout est dans l'ambiguïté et dans la difficulté que ressentent les différents témoins à poser des mots justes sur une situation qui se dérobe.
On lit ce roman d'une traite, la gorge serrée,car, même si on en devine l'issue, on ne peut s'empêcher d'espérer, et il entre en nous "par petits éclats, comme une multitude d'échardes dans la peau" avant de nous laisser groggy.
à lire et relire, un premier roman qui file droit sur l'étagère des indispensables.
La maladroite, Alexandre Seurat, Éditions du Rouergue 2015, 122 pages qui résonnent longtemps en nous.
19/08/2015 | Lien permanent | Commentaires (20)
La maladroite...en poche
"...et je me souviens que je me suis dit, Diana aura quand même eu droit à ce que maman pleure pour elle."
"Quand j'ai vu l’avis de recherche, j'ai su qu'il était trop tard." . Ainsi s'exprime dès la première ligne l'une des institutrices de Diana, celle qui avait donné l'alerte, dressant la liste des meurtrissures, blessures diverses que la petite fille expliquait à chaque fois soigneusement.
Tous ceux qui ont côtoyé Diana, huit ans, ont tenté ou non d'intervenir, prennent ici la parole, à l'exception notable de ses parents, et ces paroles distillent un profond malaise.
En effet, si chacun, professionnel, ou non, sent bien que les récits des parents et celui de Diana concordent trop bien, s'il y a suspicion de maltraitance, la rigidité du cadre institutionnel, le fait que les parents soient "soudés comme les mécanismes d'une machine, et la machine marchait toute seule", sans oublier "le nœud d'énergie, de résistance, dans ce petit corps sur cette chaise", rien ne peut freiner la tragédie qui se met en marche , quasiment dès la naissance de l'enfant.
La grande force du premier roman d'Alexandre Seurat est de ne jamais tomber dans le pathos, de ne jamais accuser qui que ce soit et surtout de donner la parole d'une manière qui sonne très juste à des personnes extrêmement différentes. La situation n'est jamais envisagée de manière sordide, voire méprisante. Tout est dans l'ambiguïté et dans la difficulté que ressentent les différents témoins à poser des mots justes sur une situation qui se dérobe.
On lit ce roman d'une traite, la gorge serrée,car, même si on en devine l'issue, on ne peut s'empêcher d'espérer, et il entre en nous "par petits éclats, comme une multitude d'échardes dans la peau" avant de nous laisser groggy.
à lire et relire, un premier roman qui file droit sur l'étagère des indispensables.
La maladroite, Alexandre Seurat, Éditions du Rouergue 2015
05/09/2017 | Lien permanent
La faille souterraine ...en poche
"Une fois que la cupidité tient les gens dans ses griffes, il n'y a plus vraiment de freins ni de limites."
Pourquoi Henning Mankell a-t-il écrit cinq antépisodes mettant en scène son policier , Wallander ? "Je le fais parce que ces récits constituent un point d'exclamation après le point final posé l'an dernier. ",explique-t-il dans la préface.
Ces cinq textes, dont deux inédits, mettent donc en scène le tout jeune Wallander faisant ses premiers pas dans la police, parfois de manière imprudente et/ou maladroite mais se fiant déjà à son intuition.
Si sa relation avec son père est ici éclairée d'un jour nouveau, je suis restée un peu sur ma faim concernant sa femme, Mona, et sa fille. Rien que du très classique et prévisible, des récits distillant un ennui léger mais persistant.
11/01/2014 | Lien permanent | Commentaires (7)
La faille souterraine
"Une fois que la cupidité tient les gens dans ses griffes, il n'y a plus vraiment de freins ni de limites."
Pourquoi Henning Mankell a-t-il écrit cinq antépisodes mettant en scène son policier , Wallander ? "Je le fais parce que ces récits constituent un point d'exclamation après le point final posé l'an dernier. ", explique-t-il dans la préface.
Ces cinq textes, dont deux inédits, mettent donc en scène le tout jeune Wallander faisant ses premiers pas dans la police, parfois de manière imprudente et/ou maladroite mais se fiant déjà à son intuition.
Si sa relation avec son père est ici éclairée d'un jour nouveau, je suis restée un peu sur ma faim concernant sa femme, Mona, et sa fille. Rien que du très classique et prévisible, des récits distillant un ennui léger mais persistant.
Déniché à la médiathèque.
04/02/2013 | Lien permanent | Commentaires (5)
La carapace de la tortue
Disgracieuse, maladroite, Clotilde a vite compris qu'elle désespérait sa famille et l'a quittée très jeune. Quand elle revient habiter chez sa tante, surnommée la Vilaine, c'est pour reconquérir son estime de soi, fort mise à mal par son obésité et les agressions qu'elle suscite.
C'est grâce à l'art et à l'aide de certains des habitants de cet immeuble bordelais que Clotilde va commencer à s'épanouir.
J'ai passé un bon moment avec ce microcosme bordelais mais certains tics de style (phrases nominales courtes, voire très courtes), un peu trop de joliesse dans l'écriture, utilisation des italiques durant tout le journal intime de Clotilde (G. Delacourt est sûrement à l'origine de cette allergie !), manque d'une charpente narrative un peu plus solide ont fait que je n'ai pas été aussi enthousiaste que Laure.
Comme elle, j'ai pourtant apprécié que l'auteure ne cède pas à la facilité dans l'épilogue. Un premier roman prometteur et un joli moment de lecture .
Sylire est aussi plus enthousiaste.
13/01/2014 | Lien permanent | Commentaires (6)
Le peigne de Cléopâtre
"Elsa Karsten méritait ses cigares et ses sous-vêtements en dentelle. Elle méritait de prendre son envol."
Trois amis de longue date, Mari, Anna et Fredrik s'associent pour monter une société qui a pour objectif de résoudre les problèmes des gens. Vaste domaine où chacun d'eux pourra mettre en œuvre ses compétences.
Cette société , ils décident de la baptiser Le peigne de Cléopâtre car "Les apparences sont trompeuses. C'est la signification du peigne de Cléopâtre." Ils ne croient pas si bien dire car rapidement ils vont se trouver désemparés face à le demande d'une vieille dame: éliminer son mari, un tyran domestique...
Entré de plain pied dans un univers hautement sympathique, le lecteur va rapidement prendre conscience des failles des trois héros , amis qui ne se connaissent pas si bien que cela. Si la première partie est extrêmement plaisante, la seconde bascule dans les révélations fracassantes qui frôlent souvent le grotesque tant le style devient ampoulé et maladroit. Un roman que j'ai terminé mais qui m'a laissée perplexe dans sa seconde partie.
Du même auteur Les oreilles de Buster(clic).
Le peigne de Cléopâtre, Maria Ernestam, Gaïa 2013, traduit du suédois par Ether Sermage et Ophélie Alegre.
21/10/2013 | Lien permanent | Commentaires (15)
L'aérodynamique du porc
"J'aime assez cette sensation d'être rassasié et flapi."
Premier roman de mon chouchou Patrick Gale, L'aérodynamique du porc contient en germe des thèmes qui seront ensuite exploités et enrichis : les relations familiales, la découverte de l'amour homosexuel. Mêlant ici deux intrigues qui finiront par se nouer in extremis, ce roman, parfois un peu maladroit , parfois un peu bavard,fait la part belle à l'espièglerie et à la fantaisie un peu foutraque.
Comme d'habitude un très joli portrait de mère , avec laquelle je me suis trouvée un point commun : "Evelyn dormait la fenêtre ouverte car elle appréciait un lit bien chaud dans une pièce fraîche. Elle ouvrait toujours les rideaux avant de se coucher , de façon à être réveillée par le soleil. Ce matin-là , il se déversait à flots dans la pièce et elle s'éveilla au chant des oiseaux. elle s'habilla en vitesse et s'éclipsa."
Quant au porc du titre, il désigne en argot un policier (une des héroïnes est une jeune policière qui tarde à se reconnaître lesbienne) mais peut être compris de bien d'autres façons. à réserver aux inconditionnels sans doute.
26/06/2012 | Lien permanent
Un immeuble bizarre
En lisant la 4ème de couv' d'Olivia Kidney,le lecteurcroit mettre le nez dans une histoire à la fois légère et pleined'humour.
En effet, Olivia est dotée d'un père tendre etaimant, mais totalement maladroit ce qui le rendinapte à conserver longtemps son poste de gardiend'immeuble, contraignant sa fille à être l'éternelle nouvelleélève...Par principe, la pré-adolescente est décidée à trouverdésagréables les habitants de cet immeuble qui vont s'avérer plus quebizarres...
Flirtant avec le fantastique,(les lézards parlent,Olivia est la seule à entendre parler certaines personnes...), ce romantraite avec délicatesse et poésie de la perte et du deuil. Plein desurprises, que je m'en voudrais de vous dévoiler, le premier romanpublié en France de l'américaine Ellen Potter est un vrai coup decoeur !
A partir de 10/12 ans.
17/01/2008 | Lien permanent | Commentaires (9)
Qui vit avec nous ?
Le premier roman de Jodi Compton, La 37 ème heure, met enscène un personnage appelé à devenirrécurrent, la détective SarahPribek, inspectrice à la brigade des personnes disparues àMinneapolis.
Cettefois, la personne ayant disparu étant son mari et collègue Shiloh,la voici passée de l'autre côté de la barrière, à même deressentir les affres et les angoisses des proches des disparus.
Surun thème classique : vous ne connaissez pas vraiment celui que vousavez épousé, l'auteure sait renouveler le genre,distillant savammentles informations sur le mari mais aussi sur l'inspectrice.
Elleentrecroise l'enquête proprement dite avec la vie professionnelle etprivée de son inspectrice et l'on avance avec plaisir ,récoltant lesindices,discrets ou pas, tant sur Sarah que sur Shiloh.
On peutjuste regretter quelques rebondissments superflus et/ou maladroits etune fin télescopée, mais un policier qui utilise le mot "sycophante"*ne saurait être totalement mauvais...
* dans l'Antiquité c'était un délateur professionnel;ici il est traduit par "mouchard".
07/11/2007 | Lien permanent | Commentaires (7)
J'en suis encore toute étourdie...
Ne comptez pas sur moi pour vous résumer Fergusd'Adrienne Miller, un roman foisonnant, rempli de personnagesexcentriques, égocentriques, avides d'attirer l'attention, le toutgravitant dans le milieu de l'art aux Etats-Unis( Je préfère vouslaisser découvrir cette histoire éclatée pour que vous vous laissiezsurprendre...).
Plusieurs narrateurs, qui changent tout le temps, cequi est au début un peu déroutant, une histoire de manipulation et deguerre des sexes, une histoire surtout montrant la vanité desapparences dans le monde artistique.
J'ai d'abord beaucoup aimé lestyle de l'auteure, ses formules qui font mouche, mais au deux tiers dulivre, j'ai commencé à m'essouffler et à être agacée par lespersonnages,plus maladroits les uns que les autres dans leur relationsavec autrui.
J'aurais aimé aussi avoir quelques explicationsconcernant les allusions aux personnages de l'actualité états-unienne,quelques notes en bas de page n'auraient pas été superflues.
Bilanmitigé donc pour ce roman dont je ne connaissais rien et que seulsquelques "sondages" dans les 660 pages qui le composent m'avaient donnéenvie de le lire...
10/11/2006 | Lien permanent | Commentaires (5)