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Rechercher : poésie du gerondif

L'amour des Maytree

"Quand même, le nombre de vies qu'on vit !"

Parce que...

-Les romans d'amour, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé.

-Ayant beaucoup aimé Pélerinage à Tinker Creek (que l'on pourrait ranger dans la catégorie Nature Writing), a-do-ré En vivant en écrivant (depuis 1997 sur mon étagère des indispensables), qui sont tout sauf des romans , j'appréhendais un peu la lecture de L'amour des Maytree.annie dillard,amour,temps qui passe

Imbécilebête que j'étais ! Je me suis refusé pendant 3 ans un plaisir subtil ! En effet , Annie Dillard est aussi à son aise dans le domaine de l'essai que dans le romanesque.
Sur une trame en apparence toute simple, un couple qui se forme, un enfant qui naît, les amis, le flux et le reflux de l'amour, le passage des ans, Annie Dillard nous peint avec délicatesse la vie même.Ses personnages, dont on a envie d'emboîter le pas , ne se comportent jamais comme on pourrait s'y attendre. La grâce et l'harmonie, malgré les écueils, règnent en maître, tant dans les paysages décrits (ceux du Cape Cod) que dans le récit. Je me suis tout de suite nichée au creux de ce roman lumineux et puissant dont j'ai allègrement corné de nombreuses pages. Un roman qui flirte avec la poésie et enchante la vie.

L'amour des Maytree, Annie Dillard, traduit de l'anglais (Etats-unis) par Pierre-Yves Pétillon, Christian Bourgois 2008, 274 pages qui vont rejoindre vite fait En vivant, en écrivant sur ma "fameuse" étagère des indispensables.

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Si peu d'endroits confortables

"-Oui, j'aime bien l'hiver. C'est une saison où on peut se blottir contre les gens sans qu'ils  te demandent pourquoi. Tu te blottis parce que tu as froid et les gens n'ont pas besoin de savoir que le courant d'air est à l'intérieur."

Si peu d'endroits confortables, et tellement de manques, de douleurs, de tristesses. Paris n'est pas la Ville-Lumière où Joss espérait peindre, s'exilant loin de chez lui. Paris n'est que la ville triste et grise où Hannah erre en écrivant à la fille qu'elle aime et qui est partie, dans un carnet bleu qui déborde parfois sur les tables mais aussi sur tous les endroits où Hannah va laisser ce leit-motiv donnant son titre au roman , leit-motiv qu'elle ne va bientôt plus maîtriser.51HCRAwe63L._SL500_AA300_.jpg
Quand Hannah et Joss se rencontrent , chacun va essayer de réenchanter le monde pour l'autre mais leurs deux solitudes sauront-elles annuler l'absence de celle dont nous ne connaîtrons jamais le prénom ?
Alternant les points de vue, sécrétant une poésie à la fois douce et mélancolique, Si peu d'endroits confortables est un de ces textes un peu magique, qu'il faut prendre le temps de savourer pour se glisser dans son atmosphère si particulière. Une écriture qui prend le temps de réinventer le monde .

Si peu d'endroits confortables, Fanny Salmeron, Stéphane Million Editeur, juin 2010,146 pages mélancoliques et tendres.

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Wendy et Lucy

"Toi aussi, Benny, tu ne t'occupais que de toi. Sauf que tu n'as jamais été bien doué pour le faire."

Pour les personnages des nouvelles de Jon Raymond, il suffirait d'un rien pour qu'une amitié défaillante se remette sur ses rails, pour qu'un couple perdure : "C'était chouette d'être amoureuse de toi cette semaine" , lui dit-elle d'une voix sincère",pour qu'une vieille guimbarde tienne encore quelques kilomètres , sauvant ainsi sa propriétaire d'un destin semé d'embûches... L'amour, l' amitié , la fraternité sont si proches mais en même temps si ténus, si friables...Chahutés par la vie ses personnages n'ont rien d'héroïques mais ils font face aux aléas avec détermination.41joRKj0szL._SL500_AA300_.jpg
Pas de chute mécanique cependant, l'auteur stoppe son récit juste au bon moment, le laissant se poursuivre dans nos esprits et surtout dans nos coeurs qu'il malmène à loisir. Une écriture précise et remplie d'empathie, décrivant la nature avec poésie, des personnages qui se gravent dans nos mémoires et ne laissent pas de place au désespoir. Un grand et beau coup de coeur  !

Wendy et Lucy, Jon Raymond,  9 nouvelles* traduites de l'américain par Nathalie Bru, Albin Michel 2010. 284 pages emplies d'émotion.

Bon sang, je le savais, rien qu'en regardant la couv' que j'aurai les larmes aux yeux !

* dont 2 ont été adaptées au cinéma par Kelly Reichardt.

Merci à BOB et aux éditions Albin Michel.

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France 80

"Il est beau, elle n'aime pas la poésie."

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Deux parcours dans les années 80 : celui d'une ado de la classe moyenne , habitant près de Nantes, Claire Berthelot ,et celui d'un commercial , coureur de jupons même pas répugnant, chargé de placer des abonnements pour la chaîne cryptée qui vient de voir le jour. Ils ne se croiseront que fugitivement.
Pour les lecteurs ayant connu les eigties ce livre est une vraie mine de souvenirs, entrelaçant marques de produits aujourd'hui parfois disparus (existe-t-il encore du shampoing à la pomme verte ? ) et citations de chansons se fondant dans le texte et par là même inaccessibles à ceux n'ayant pas vécu à cette époque. Il nous offre aussi un portrait très juste de la vie de la classe moyenne et ce n'est pas si souvent que ça arrive.
Le tout pourtant est extrêment distancié, frôlant le clinique, et le lecteur qui s'intéresse malgré tout aux personnages se sent frustré de les laisser brusquement en plan. Ce roman distille également une sourde tristesse comme si l'auteure avait à tout prix voulu éviter l'effet nostalgie . "Hypnotique", estime Cuné, oui mais laissant aussi un peu la gueule de bois. Un anti " la Boum" et autres "Diabolo menthe"  et c'est tant mieux !

Merci Cuné !

Merci aussi à Amanda qui a joué les passeuses !

France 80, premier roman de Gaëlle Bantegnie, une auteure que j'aurai plaisir à lire de nouveau. Gallimard 2010, 220 pages râpeuses.

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Taguée je fus...

...par Dame Juliette qui l'a été par Lo qui a créé un tag Armande si j'ai bien tout compris (la neige a flingué les deux neurones qui me restaient).
Il faut donc choisir cinq livres à offrir à cinq personnes. Je vous préviens en ce moment je ressemble plutôt au croisement d'un bouledogue anglais et du Professeur Rogue, ça risque donc d'être des cadeaux empoisonnés...

1/Pour tous :  : Indignez-vous ! de Stéphane Hessel, Une injonction salutaire.5169LVpbrGL._SL500_AA300_.jpg

2/ Pour les accros  aux dîners presque parfaits (j'en suis surtout pour l'ambiance entre les candidats) Petits dîners pour les bluffer de Martine Camillieri et Angélique Villeneuve. Plein de belles photos et d'idées originales pour pimenter les repas : je suis fan du dîner palindrome qiui commence par la fin et accueille les invités avec une table donnant à entendre que la fête est finie (pas encore osé le mettre en pratique...).416HprbnPXL._SL500_AA300_.jpg

3/Pour une grand-mère indigne (et celles qui rêvent de l'être): tous les Mary Wesley, en particulier Souffler n'est pas jouer, où un ingrédient très particulier donne une saveur inoubliable à une salade...

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4/ Pour les hommes qui se piquent de poésie : Baltiques de Tomas Tranströmer. trois vers de lui et ils iront se coucher .

"Un renne en plein soleil
Les mouches cousent et cousent encore
son ombre sur le sol."41ZTWYEDK7L._SL500_AA300_.jpg

5/ Pour celles dont la perspective de supporter leur famille ravive l'insécurité: Hymnes à la haine de Dorothy Parker.
 

" Je hais les fêtes :
Elles réveillent en moi ce que j'ai de pire..."

 Je te claque la bise, Dorothy , où que tu sois !

La suite à qui voudra ! je ne ferai pas de jaloux !41WW3M958KL._SL500_AA300_.jpg

 

 

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Le mouton botté et le loup affamé

Un loup, un mouton ? Un couple agaçant d'emblée car la problématique ne peut être résolue que d'une manière cruelle ou angélique.413YN4SwxSL._SL500_AA300_.jpg
Pourtant le suspense fonctionne à plein (j'avoue j'ai regardé la fin avant de pousuivre car vraiment j'avais le coeur qui battait)  et Maritgen Matter fait de ces personnages convenus des êtres complexes et attachants: le loup, tiraillé entre son instinct de survie et la sympathie qu'il ressent pour sa proie ; le mouton solitaire, en quête d'amis et que sa candeur semble mener tout droit dans la gueule de son nouvel et si séduisant ami qui fait de la poésie. Une écriture  à la fois tendre , poétique mais aussi diablement inquiétante. Un équilibre subtil que l'auteure a su maintenir du débit à la fin et que renforcent les illustrations en noir, blanc et rouge de Jan Jutte : épurées et expressives.
Une manière efficace et imagée de mettre en garde les enfants contre les séducteurs de tous poils.
Une totale réussite ! Cela faisait longtemps qu'un livre pour enfants m'avait autant tenue en haleine !

Le mouton botté et le loup affamé, Maritgen Matter, traduit  du néerlandais par Maurice Lomré, illustrations Jan Jutte, Mouche de l'Ecole des loisirs. Pour les enfants  qui aiment déjà lire tout seuls.

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Mes petites machines à vivre

"Car l'âge ne donne pas toujours le temps fécond de la sagesse."

Bonheur mode d'emploi ? Non, c'est à un partage , celui d'un carnet de route qui emprunte aussi bien aux souvenirs professionnels que privés que nous invite Maryse Vaillant.maryse vaillant
Puisant aussi bien dans son expérience de toute jeune éducatrice découvrant le pouvoir des mots et de l'imagination sur des jeunes "délinquants" qu'on préconisait uniquement à l'époque de mater par la violence, que dans celle de son enfance marquée par le manque d'amour maternel, au fil de sa vie et des épreuves qu'elle a dû affronter, Maryse Vaillant ne se pose jamais en modèle mais nous montre de manière simple et chaleureuse le pouvoir de l'esprit qui vagabonde en liberté, dans la rêverie ou le vague à l'âme que ce soit lors d'une promenade ou d'une séance de ménage !
Elle a ainsi "appris à apprivoiser [son] rapport à l'angoisse en créant [ses] petites machines à vivre, à jouer avec l'incertitude plutôt que de vouloir tout maîtriser, à accepter la tristesse, à savourer les temps de solitude et à ne pas craindre l'ennui."
Des conseils parfois déjà rencontrés mais une approche bienveillante et souriante, qui s'appuie sur la psychanalyse sans jargonner pour autant, plein de conseils à glaner, en témoigne le nombre de pages cornées, un livre fluide dont l'écriture flirte parfois avec la poésie, ce qui n'est évidemment pas pour me déplaire et une femme qui n'hésite pas à nous montrer ses failles, ce qui nous la rend évidemment encore plus proche. Une sacrée dame !

   Mes petites machines à vivre, Maryse Vaillant, Jean-Claude Lattès 2011 pages chaleureuses où piocher quand le temps devient nuageux.

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Lettre à Cora Sledge

Chère Cora,

Sans doute suis-je trop étroite d'esprit mais votre tendance à gober les petites pilules comme des bonbons et à fumer malgré vos ennuis de santé m'avait déjà sérieusement agacée.Ok, Cora, nous mettrons ceci sur le compte de l'addiction. Au temps pour moi.
Je vous avais donc provisoirement abnadonnée, ayant décidé de vous laisser malgré tout une seconde chance. Las ! Une fois que je me suis habituée à votre fichu caractère (soupe au lait, c'est rien de le dire), vous commencez à laisser sous entendre qu'il vous est arrivé bien des choses qui, des choses que, bref, vous nous faites lanterner.62393405_p.jpg
Et là , grâce à vous, j'ai mis le nez sur un procédé qui m'énerve au plus haut point : les manoeuvres dilatoires. Me sont revenues en mémoire les interventions d'un chroniqueur sur France Inter qui, non content de nous abreuver dès potron minet d'histoires noires et  sordides , avait trouvé comme unique tension narrative cette même manipulation,afin de mettre nos oreilles aux aguets . Provoquant juste chez moi l'envie d'en faire la victime d'un autre faits divers. J'aurais pu, certes, changer de station de radio mais je ne voulais pas rater la chronique suivante, celle de Jean-Marc Strycker, électron libre, impertinent et d'un eclectisme remarquable dans le domaine de la littérature et de la poésie.
Bref, ma chère Cora, je vous remercie pour cette redécouverte et vous souhaite tout le bien que vous méritez.

Bien à vous

Cathulu.

 

Merci à Aifelle (qui vous mènera chez plein d'autres billets) pour le prêt (Non, je ne suis pas victime d'un abus de romans sur le 3 ème âge, j'avais commencé celui-ci bien avant les autres !:))

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Aphorismes dans les herbes et autres propos de la nuit

En introduction à ses Aphorismes dans les herbes, Sylvain Tesson affirme: l"Si la toxine du calembour l'a contaminé, il faudra le jeter. Ou alors le destiner aux amis indulgents." Prudente manière de se défausser car effectivement nombreux sont les calembours dans cet opus, et pas toujours réussis, hélas.
On aurait aussi éviter certains aphorismes fleurant bon son Gaulois en goguette : "On coucherait bien avec les Afghanes, en plus elles fournissent les draps.", d'un goût plus que douteux.
Il n'en reste pas moins qu'heureusement l'auteur flirte souvent avec l'esprit de Woody Allen : "Le problème avec l'avion , c'est qu'on ne peut pas sortir si l'on n'aime pas le film.", "Je ne connais personne qui ne se fasse autant prier que Dieu", ce qui rattrape quelque peu les lourdeurs précédentes.sylvain tesson
La tonalité est moins buccolique, plus sombre- l'idée du suicide revient à plusieurs reprises- mais il semble que l'exigence ait été moins grande dans cet opus, l'auteur cédant souvent à la facilité du "bon mot" un peu creux, voire vain. C'est dommage car nous avions été habitués à plus de poésie et de finesse, comme le prouve celui-ci :

"Qui s'inquiète de rentrer les arbres quand la neige arrive ? "

Aphorismes dans les herbes et autres propos de la nuit, Sylvain Tesson , éditions des Equateurs 2011, illustrations de Bertrand de Miollis, 103 pages où l'on déniche quelques perles.

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Mort d'un jardinier

"...tu n'es plus connecté au serveur de la réalité ici et maintenant, tu glisses dans un autre monde, dans les débris de ton cerveau en capilotade..."

Un jardinier, aimant autant les mots que les salades, est frappé d'un accident cardiaque dans son jardin. Tandis qu'il gît sur le sol, envisageant ainsi la réalité sous un autre angle, tous les artistes, écrivains , musiciens qu'il a aimés sont convoqués autour de lui. lucien suel
Mais ce sont aussi les mots, ceux qu'il a écrits, ceux qu'il a lus qui envahissent son corps, accomplissant ainsi une transsubstantiation finale : "ton corps est ton dernier volume."
De grands pans de plusieurs pages, le rythme va en s'amplifiant au fil du roman, répartis en courts chapitres, un flot par lequel il faut se laisser emporter, admirant au passage le travail toujours recommencé du jardinier, usant du vocabulaire imagé du potager mais aussi de celui de la modernité (le jardinier-poète ne se coupe pas de la technicité et accueille tous les mots), voici qui peut dérouter de prime abord. Mais très vite on se laisse séduire par cette vision et par cette écriture qui balaie tout sur son passage.
Un livre d'une densité aigüe, qui brouille les frontières entre roman et poésie.

Mort d'un jardinier, Lucien Suel, La Table Ronde 2008, Folio 2010, 159 pages que j'ai pris le temps d'apprivoiser (dans ma Pal depuis 1 an !) mais là c'était le bon moment et je l'ai dévoré d'une traite !

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