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Les joies de la famille

"Les joyeux mensonges font les jolis rêves."

Comme le tramway, autrefois disparu, réapparaissant aujourd’hui-"L'homme moderne  revenait de ses errements"-trente ans après un départ mal vécu par son cadet, Fabrice, le frère prodigue aux multiples vies , revient à Toulouse. L'occasion de renouer, prudemment, des liens au fil des stations de la ligne de tram que les deux hommes ont empruntée.pascal dessaint
L'occasion aussi d'évoquer des thèmes chers à Pascal Dessaint , les relations entre l'homme et la nature, les mœurs particulières des oiseaux, et d'avoir(enfin !) des nouvelles d'un vieil ami autrefois policier à Toulouse.
Texte de filiations réelles et imaginaires , à la fois dense (29 page ) et raisonnablement optimiste, Les joies de la famille joue sur la polysémie du titre et nous procure un grand bonheur de lecture. Du grand Dessaint en petit format !

Distribué gracieusement dans les agences du tramway de Toulouse mais aussi en téléchargement ici !

Merci à l'auteur qui a fait rouler le tram de Toulouse jusque dans le Nord  !

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24/06/2014 | Lien permanent

Changer de vie

""Les gens ont peur parce que c'est un défi, ils ont peur de ne pas trouver mieux, ils préfèrent rester  dans ce qu'ils connaissent parce que c'est plus rassurant. Et là on est dans la souffrance  parce qu'on va finir par avoir des regrets , parce qu'on ne saura jamais ce qu'il y avait derrière la porte, ah non, moi je suis trop curieuse, je veux voir, je veux savoir !""

Changer de vie , chacun y pense plus ou moins sérieusement, mais toutes les personnes, j'allais écrire personnages tant ils ont de densité, rencontrées par Géraldine Barbe l'ont fait. L'auteure elle-même , étant directement concernée par le sujet ,a choisi- et c'est fort réussi- de confronter les différents témoignages d'y mêler ses propres réflexions et tout ceci entre très joliment en résonances.géraldine barbe
Pas de portraits figés donc et que ce soit ce policier qui a choisi le chemin des planches , cet artiste qui a changé de sexe ,cette femme juive orthodoxe qui est devenue écrivaine tout en assumant son homosexualité ou d'autres qui ont choisi des chemins plus discrets pour changer de vie, tous sont intéressants et nous deviennent proches tant ils sont riches d'humanité.
Aucun voyeurisme, beaucoup d'empathie et de sensibilité, voilà les ingrédients de ces histoires de renaissance qui font chaud au cœur.

Changer de vie, Géraldine Barbe, Éditions Plein jour 2014 , 140 pages piquetées de marque-pages !

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chroniques de new york

"Pour paralyser une ville, les Français peuvent compter sur leurs manifestations et les Américains sur leurs parades."

Journaliste  française installée à New York, Cécile David-Weill dans ses chroniques s'amuse à croquer toutes les particularités de cette ville , de ses habitants et de leurs mœurs.
De quoi satisfaire notre curiosité dans de nombreux domaines, voire de nous effarer face à certains comportements comme cette course à l’échalote visant à inscrire dès le plus jeune âge ses enfants dans une école privée cotée.cécile david-weill
Invasion de punaises de lits qu'on s'efforce de passer sous silence, rat géant, voire cercueil contenant un cadavre de cire, utilisés par des grévistes, restaurants à la mode (mais le sont-ils encore ? ), les comportements  new-yorkais paraîtront fortement exotiques à nos yeux français. Plein d'infos donc dans ces chroniques auxquelles on reprochera pourtant un ton un peu plat et un intérêt centré très largement sur un mode de vie aisé.

Livre de poche 2014, 186 pages et des adresses à la fin de chaque chronique.

 

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La soirée de Mrs Dalloway

"-de temps en temps, il lui venait malgré tout des instants délicieux, par exemple l'autre soir en lisant au lit, ou à pâques au bord de la mer, sur le sable, au soleil,-oui, retrouve cela-une grande touffe d'herbe jaillissant toute tordue du sable, tel un faisceau de lances contre le ciel lisse, ferme, dur et bleu comme un œuf de porcelaine, et puis la mélodie des vagues -"Chu-u-ut, chu-u-ut", disaient-elles, et les enfants piaillaient en pataugeant-oui cela avait été un instant divin, et elle sentait qu'en de tels instants elle se lovait dans la main de cette déesse qui était le monde- déesse un peu cruelle mais combien belle-comme un petit agneau déposé sur l'autel (des absurdités de ce genre vous traversaient parfois l'esprit, ce n'était pas grave du moment qu'on ne les disait pas)."

Des nouvelles de Virginia Woolf, traduites et présentées par Nancy Huston, éditées aux Allusifs, une combinaison imparable pour un moment de pur bonheur !
Rédigées pendant et après l'écriture du roman Mrs Dalloway, ces textes avaient été rassemblés dans un premier temps par Stella Mc Nichol. Ils nous permettent non seulement de retrouver le personnage principal du roman mais aussi de croiser d'autres invités  de sa réception, inconnus du roman. On peut , comme Nancy Huston, les considérer comme une belle introduction à l'univers de Virginia Woolf et à sa pratique du stream of consciouness (monologue intérieur) mais aussi comme l'occasion rêvée de prolonger le plaisir de la lecture du roman.virginia woolf,nancy huston
Personnages ambivalents, se réjouissant à l'idée de l'énergie effervescente dégagée par cette soirée mais simultanément empêtrés dans leurs inhibitions, ils/elles se laissent aller à des rêveries champêtres , souvent placées sous le signe du féminin, les réalisations architecturales et industrielles étant de l'ordre du masculin.
Il faut se laisser porter par cette écriture musicale et imagée, sinueuse, mais ne se perdant jamais en route, et profiter de ces rencontres imposées par la mondanité qui donnent lieu à de subtiles passes d'armes, des revirements improbables et fugaces.

 Du coup, j'ai envie tout à la fois de relire Mrs Dalloway mais aussi Les Heures de Michael Cunningham et de revoir son adaptation ciné avec Merryl Streep !

La soirée de Mrs Dalloway, Virginia Woolf, traduit de l'anglais par Nancy Huston, Les Allusifs 2014, 76 pages brillantissimes !

 

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Point de gravité

"Quelles paroles, quels gestes ? On sous-estime toujours le pouvoir des mots, le poids des actes, leurs empreintes dans le tissu du temps."

à sa sortie, elle l'attend.  Florianne n'est plus une adolescente et , à son tour, elle emmène Loïc au bord de la Mer du Nord.L'occasion de faire resurgir différentes strates de souvenirs pour celui qui a besoin de temps "Pour [se] réaccoutumer au chaos du monde, [se] réconcilier avec ce millénaire qui pour l'heure ne [l'] a guère épargné." L'occasion peut être de renouer, aussi, avec la beauté du monde.ludovic joce
Un roman sec et nerveux où le personnage principal tombe de Charybde en Scylla, sans (auto) apitoiement , et une découverte au passage du métier d'éducateur, sans clichés ni tabous. Un métier qui nécessite attention, pour repérer les subtils changements d'ambiance, mais aussi distance afin de ne pas brouiller les règles de ce qui n'est pas un jeu. Un peu chevalier blanc, un peu paumé, souvent sur le fil du rasoir, Loïc  cherche autant à éclairer sa vie que celle des autres.
Un premier roman sensible, doté d'une belle efficacité dans le récit et d'un style émouvant.Lu d'une traite car très prenant !

 

Point de gravité, Ludovic Joce, D'un noir si bleu 2014.

 

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Le reste de sa vie

"On dirait que le destin tient à un accroc, un bouton décousu, un fil mal noué, des minutes perdues, des drames qui mèneraient à la porte close de l'école, au train manqué, le monde à sa perte sous une pluie de désastres."

Une femme, laminée par le travail, ses petites filles qu'elle adore, enfermée dans une relation toxique avec  un mari-tyran familial ; une femme qui se vide de son énergie à trop vouloir donner ce qu'on lui refuse: de l'attention, de la considération;  une femme qui "s'enferme le cœur" , qui a trop souvent les larmes aux yeux, maladroite, oublieuse,  mais qui va bientôt pouvoir se poser, "toucher terre" : elle  quitte provisoirement son emploi de commerciale.isabelle marrier,isabelle pestre
C'est sa dernière journée de travail : "Aujourd’hui, tout ira bien." Le récit minutieux laisse bientôt sourdre une tension littéralement insupportable quand le lecteur prend la mesure de tous ces petits riens qui auraient pu faire basculer les événements du bon côté. L'engrenage, basé un fait divers réel qui m'avait marquée à l'époque, est implacable et prend vraiment aux tripes. Avec une grande économie de moyens, Isabelle Marrier dissèque les racines profondes de ce drame, mène son héroïne aux confins de la douleur et transforme ce qui s'annonçait comme une belle journée en un chemin de croix quasi insoutenable. Éprouvant, bouleversant, très réussi !

Le reste de sa vie, Isabelle Marrier, Flammarion 2014, 142 pages piquetées de marque-pages.

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Juin de culasse

"Ben si, le père pensait autrement. Outre que, le mal étant nommé, il se sentait un peu soulagé, il trouvait prodigieux, épatant, même, que le calendrier, la mécanique et la météo, que le grand beau temps et les quatre temps, que le moteur et la chaleur se fussent ligués, juste pour produire ce calembour calamiteux : juin de culasse. le père, des fois, il avait pas toute sa raison."

ça nous est tous arrivé au moins une fois: le coup de la panne en plein cagnard sur la route des vacances. Antoine Martin poursuivant son Histoire de l'humanité (commencée avec Le chauffe- eau clic) transforme une fois de plus en épopée hilarante nos p'tits et gros soucis de la vie quotidienne. On y retrouve son goût des mots , sa jubilation à mêler les registres de langue (et l'on voit bien que son narrateur a suivi des études classiques, le bougre: j'ai apprécié la fonction dictionnaire de ma liseuse !). Son portrait du garagiste d'autoroute, "cette came oléagineuse et rétive, cette tête de delcon", sorti d'un film d'Audiard (ou d'un roman de San Antonio) est délectable ! L'auteur pousse même le vice jusqu'à utiliser le champ lexical de la mécanique dans l'intitulé de chacun de ses chapitres ! Du grand art . J' attends déjà avec impatience le troisième volet !antoine martin

Juin de culasse, Antoine Martin, le Diable Vauvert 2014,56 pages, 5 euros version papier et encore moins version électronique !

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Quelques pas de solitude

"Le plaisir que j'en retire est parfaitement égoïste. Il ne restera que des images dans ma tête. je mets la clé dans le contact et je pense que je suis souvent seul lorsque je fais une observation qui restera parmi les plus belles, et que ce serait dommage s'il en allait autrement."

à l'origine de ces textes sur la solitude, un libraire de Toulouse, Christian Thorel. Mais cette commande était destinée uniquement à la clientèle d'Ombres Blanches (un lieu de perdition ! ). Viendra ensuite un autre libraire, François-Marie Bironneau (Le Bateau Livre à Lille, d'où je ne sors jamais les mains vides) qui jouera le rôle de passeur et présentera Pascal Dessaint à l'équipe de la maison d'édition La Contre Allée. Et ainsi, de fil en aiguille, d'amitié en amitié, voici enfin ce livre au format très agréable et à la présentation particulièrement raffinée, ce qui ajoute encore au plaisir de lecture.pascal dessaint
Jamais sans doute, Pascal Dessaint ne  se sera livré de manière aussi personnelle que dans ces textes qui évoquent l'exercice de la solitude dans la nature et des rencontres insolites quasi magiques que l'on retrouvera parfois au cœur de ses romans . Mais "Il arrive aussi que la solitude conduise  à la perte totale de soi." Et là, la voix se fait plus grave,l'émotion sourd ,l'auteur se livre avec pudeur, sobriété, les questions jaillissent et la seule réponse est l'écriture. Et donc la solitude.
Des textes à fleur de peau , une réflexion exigeante et poignante, un livre magnifique qu'il faut laisser le temps de décanter en soi..
Et zou, sur l'étagère des indispensables !

Quelques pas de solitude, Pascal Dessaint, Éditions de la Contre Allée 2014 , 43 pages, un concentré d'émotions.

Le billet de Philisine, tout aussi séduite !

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Bilan de décembre

 J'ai

* renoué avec Woody Allen grâce à Blue Jasmine et à une Cate Blanchet toujours sur le fil !

* été émue par cette quête d'identité sexuelle, sans esprit revanchard, qu'est Les garçons et Guillaume à table ! (même si la mise en scène et le parti-pris des retours sur la  scène de théâtre ne m'ont pas totalement convaincue) ;

* été fascinée par Le tunnel, série policière franco-britannique qui a su exploiter l'atmosphère si particulière des espaces industriels,  titiller les antagonismes latents entre nos chers voisins et nous (policiers français et britanniques sont tenus de collaborer un cadavre ayant été trouvé dans le tunnel sous la manche, juste à la limite des deux pays) et surtout mettre en valeur tout le talent de Clémence Poésy. à voir impérativement en VO ! Le-Tunnel-decouvrez-le-premier-episode-avec-Clemence-Poesy_visuel_article2.jpg
Comme souvent, j'ai plus été intéressée par la manière dont sont dépeints les enquêteurs que par la résolution de l'enquête : l'un , anglais, riche d’humanité et donc faillible, so british dans son humour, l’autre, française,incarnée par Poésy, qui se refuse à toute émotion, parfait petit soldat à la recherche de la vérité. Tous deux vont évidemment s'enrichir au contact de leur collègue.

* été séduite par le machiavélisme classieux de House of cards. Kevin Spacey et Robin Wright sous des abords souriants sont des monstres d'ambition de la politique et des lobbies américains. Fascinant.images.jpg

*été déçue par la dernière saison de Luther, caricaturale au possible ! le coup de la femme tétanisée qui se réfugie dans un placard, non merci !

* hâte de retrouver le si craquant Gilbert Melki dans la nouvelle saison de Kaboul Kitchen !

Mais en attendant je vous souhaite une excellente année 2014 ! Qu'elle vous soit douce ,fertile en découvertes et coups de cœur !

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La carapace de la tortue

marie-laure hubert nasser

Disgracieuse, maladroite, Clotilde a vite compris qu'elle désespérait sa famille et l'a quittée très jeune. Quand  elle revient habiter chez sa tante, surnommée la Vilaine, c'est pour reconquérir son estime de soi, fort mise à mal par son obésité et les agressions qu'elle suscite.
C'est grâce à l'art et à l'aide de certains des habitants de cet immeuble bordelais que Clotilde va commencer à s'épanouir.
J'ai passé un bon moment avec ce microcosme bordelais mais certains tics de style (phrases nominales courtes, voire très courtes), un peu trop de joliesse dans l'écriture, utilisation des italiques durant tout le journal intime de Clotilde (G. Delacourt est sûrement à l'origine de cette allergie !), manque d'une charpente narrative un peu plus solide ont fait que je n'ai pas été aussi enthousiaste que Laure.
Comme elle, j'ai pourtant apprécié que l'auteure ne cède pas à la facilité dans l'épilogue. Un premier roman prometteur et un joli moment de lecture .

Sylire est aussi plus enthousiaste.

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