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Rechercher : une famille délicieuse

La fin d'une imposture...en poche

"D'une certaine manière, elle admirait sa vigilance constante et sa paranoïa absolue."

Profitant de la détresse d'une famille en plein bouleversement (adultère du père, mort accidentelle du fils en Thaïlande), un jeune homme, Jed, s'introduit dans ce nid perturbé via Maddie, la fille de la maison, adolescente en pleine dépression.
Si Rosalie, la mère, est d'abord enchantée par ce jeune homme qui semble leur apporter juste ce dont ils ont besoin en ce moment douloureux, elle va vite se rendre compte de l'emprise nocive qu'il exerce et des mensonges qu'il profère. Elle décide donc de partir à la recherche de la vérité, au risque de faire éclater définitivement sa famille.kate o'riordan
Description d'une emprise psychologique, La fin d'une imposture est aussi un récit fertile en rebondissements, angoissant ,et qui n'hésite pas à repousser les limites de la bienséance. L'auteure enferre ses personnages dans des choix douloureux, mais peint une mère de famille au caractère bien trempé qui n'a pas peur d'affronter ses erreurs. Un coup de cœur !

 

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Une vache peut en cacher une autre

Un grand merci à Antigone pour cette enveloppe rebondie !IMG_2086 Marque-page, stylo, carnet, y a plus qu'à !

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Tableaux d'une exposition...en poche

"La vie n'était-elle pas plus facile sans cette femme si difficile ? "
Une exposition rassemblant tableaux mais aussi vêtements emblématiques de la célèbre Rachel Kelly, qui vient de décéder brutalement, voilà le point de départ de chacun des chapitres du roman de Patrick Gale, Tableaux d'une exposition. 51XPfBqf7QL._SL500_AA300_.jpg
A la présentation parcellaire ,et forcément lacunaire , de chacun des éléments de cette rétrospective, répond le texte du roman qui explore au plus près l'univers d'une femme fascinante, à la fois mère et épouse prédatrice , mais aussi passionnée, excentrique et si vivante quand la dépression la laissait tranquille. Une femme brûlée par son art et qui, bien involontairement , laissa derrière elle une famille déchirée . Cette famille possède cependant un centre de gravité , un homme exceptionnel lui aussi : Anthony, le père et l'époux, sorte de roc inamovible, quaker qui sut aimer et protéger tous les siens .
Pas de portrait à charge cependant, Patrick Gale avec la sensibilté qu'on lui connaît brosse ici le tableau d'une famille dont les enfants, très jeunes ,ont appris à composer avec la maladie de leur mère, et plus âgés ont eu du mal à se confronter à son talent... Nous découvrons petit à petit les différentes facettes de cette femme qui refusait de parler de son passé.
Les rebondissements et les changements de point de vue rendent le récit si vivant et rapide qu'on ralentit le rythme de lecture pour savourer un peu plus longtemps ce roman qui vibrera longtemps en nous. A noter que l'auteur réussit le pari ,si souvent raté, de nous faire voir les tableaux de Rachel. Une réussite !

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Une bobine de fil bleu...en poche

"- Connaissant maman, dit-elle, elle aurait refusé une intervention chirurgicale, de toute manière.

- C'est vrai. Sa première directive était, en gros, de l'abandonner sur une banquise au moindre ongle incarné."

La quintessence de la famille heureuse, les Whitshank ?Oui, mais au prix de petits arrangements avec la réalité, de secrets si profondément enkystés qu'on semble les avoir oubliés. Mais tout ce qu'on veut dissimuler inconsciemment, remonte toujours à la surface. Aussi quand la famille se réunit autour de la matriarche qui semble avoir quelques petits soucis avec sa mémoire, tout ne va pas se passer comme prévu.
Anne Tyler évoque avec empathie dans ce roman des thèmes qui nous concernent tous à un moment donné: la sensation dans une fratrie nombreuse de n'avoir pas reçu toute l'attention espérée, le devenir des parents âgés.

anne tyler


Si j'ai beaucoup aimé la partie contemporaine de ce récit et la volonté de ne pas expliquer à toutes forces le comportement de chacun des personnages (celui du fils rebelle en premier lieu ), la volonté d'en faire des personnages à multiples facettes plutôt que de les figer en quelques stéréotypes, les retours en arrière soudains  m'ont déstabilisée. Le charme était brisé .Dommage. Bilan en demi-teintes donc.

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”Chacun jouait son rôle dans une comédie à laquelle il ne voulait même pas participer.”

La vie de Lewis bascule à l'âge de dix ans, quand il assiste, impuissant, à la noyade de sa mère, jeune femme fantasque et aimante.Vite remarié, ni son père ni sa jeune belle-mère ne parviendront à briser la carapace d'indifférence dans laquelle s'enferme le garçon. Cette attitude lui vaudra de se couper de la communauté bien-pensante dans laquelle sa famille évolue. Tant de violence rentrée ne peut, bien sur qu'exploser, ce qui lui vaudra deux ans de prison. En 1957, il a dix-neuf ans et sa révolte à sa sortie de prison, va faire exploser tous les faux-semblants et balayer comme un raz-de-marée toute l'hypocrisie de ce petit village du Surrey.
Délinquance, automutilation, violences conjugales, autant de mots qui me rebutaient  d'emblée et pourtant, à peine avais-je commencé Le Proscrit que j'étais happée par les personnages, emportée par la houle des sentiments de Lewis, qui affecte une impassibilité toute britannique face aux affronts qu'il doit subir.51Sy87+bhIL._SL500_AA240_.jpg
Sadie Jones fouille les replis des âmes et nous les montre dans toute leur crudité et leur vérité. Ainsi la tante de Lewis qui ne propose pas d'élever cet enfant avec les siens parce qu''elle sait confusément qu'elle ne pourra le supporter. On déteste avec force le hobereau, sorte de Dr Jekill et Mr Hyde,  qui humilie Lewis et son père,on frémit en se disant que toute cette souffrance aurait pu si facilement ne pas exister, un peu moins de flegme, un peu plus de communication et on referme ce livre le souffle court. Un grand et beau roman.

Un grand merci à Cuné pour l'envoi.

Le proscrit , Sadie Jones; Buchet-Chastel, 377 pages.

L'avis d'Amanda, de Laurence, de Fashion, de Clarabel, de Lily.

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”Ils ont une morale de serpents à sonnettes”

Nick Guest n'est même pas un Rastignac anglais. S'il loue une chambre  dans l'hôtel  particulier de la famille  du député  conservateur Gerald Fedden, c'est simplement parce qu'il est ami de ses enfants, Toby et Catherine. Ainsi  sera-t-il amené à fréquenter tout le gratin de la société londonienne et à devenir ami avec la jeunesse dorée -voire clinquante- qui s'ennuie élégamment entre  prises de coke et  parties fines.51k9IeqlwlL._SL500_AA240_.jpg
Avec un humour pince -sans -rire mais aussi corrosif, Alan Hollinghurst  nous peint ici le portrait d'un jeune homme tiraillé entre ses origines et le milieu qu'il fréquente, confronté à un monde dont il découvrira les coulisses mais auquel il n'appartiendra jamais  totalement. C'est aussi l'occasion de brosser le portrait de ces années 80 , les années fric, mais aussi les  années- Sida, ce qui donne au roman une tonalité  douce -amère au fur et à mesure de son avancée dans le temps.
Alan Hollinghurst réussit  à ne pas rendre  antipathiques des personnages qui au départ n'avaient rien pour me plaire , ces play-boys gays  et  oisifs qui n'osent pas assumer leur sexualité par exemple , ou ce député inamovible qui méprise ses électeurs mais réussira  toujours à se sortir de tous les chausse-trappes que le sort lui réservera, entre  un concours de lancer de bottes et un scandale financier.
Le style est chatoyant et alerte. 635 pages qui  se lisent sans faiblir.

Ce  roman a obtenu le Man  Booker Prize en 2004.

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#ToutesLesFemmesSaufUne#NetGalleyFrance

"Il faudrait pardonner à ce vieil enfant essoufflé criant depuis soixante ans qu'on le tire du froid, ignorant que c'est fait. Je ne pardonne pas , je n'ai pas assez d'orgueil. Au maximum, je comprends. Et encore, pas sûr."

Sa fille, tout juste née, ne s'appellera pas Marie comme toutes les femmes de sa famille avant elle, mais Adèle. Avec énergie, avec colère, avec passion, la narratrice raconte à sa fille, son enfance tiraillée entre une mère qui aurait voulu tour à tour l"emmener sous l'eau avec elle, tour à tour sauver", qui souhaitait simultanément que sa fille s'élève socialement et ne le supportait pas car, elle-même , qui aurait pu devenir institutrice, avait été retirée de l'école trop tôt.maria pourchet
Elle dit la soumission, la langue "domestique",  le"vocabulaire émacié de votre langue", qui justifie la vie bridée, finie avant d'avoir même commencé ; cette langue qui s'inscrit en italiques dans le texte et au fer rouge dans la mémoire, devient un vivier où puiser des formules toutes faites pour justifier les vie brisées et l'amour qui ne peut circuler.
La narratrice évoque aussi la violence larvée de la maternité où le personnel n'est pas toujours tendre avec la primipare qui refuse de se plier aux règles implicites, d'où des mesures de rétorsion larvées.
Alors, oui ,on est bien loin des relations apaisées entre mères et filles, mais ça fait un bien fou de lire ce texte rageur et libre qui fait fi de toutes les convenances. Un grand coup de cœur.

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Si Eve Volver apparaît dans une histoire le coup partira avant la fin

"-T'es maboule toi !

-J'suis la boule de personne !"

Un pied dans la réalité, un pied dans l'imaginaire, Eve Volver , six ans, nous raconte  sa vie entre une grande soeur trop sérieuse, Victoria , et une petite, Loula, "capturée" juste après le séjour de maman à l'hôpital." C'est un moulin à paroles, et elle se fatigue elle-même à tant parler mais elle est diablement attachante cette Eve Volver même si on comprend parfois les réactions de son entourage...
Un énième récit à hauteur d'enfant ? Non, car Eve a une personnalité, une manière d'appréhender le monde qui se reflète dans le langage qu'elle emploie. Néologismes, calembours, syntaxe malmenée coulent de manière fluide et réinventent le monde.41SFuM01z6L._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_.jpg
Pas étonnant que sa famille soupire souvent et ne la comprenne pas toujours ! Le lecteur , lui, se régale car la tendresse, l'inventivité, la poésie et l'humour sont au rendez-vous.
Sans compter que, comme promis dans le titre, presque à la fin du récit, le roman bascule dans l'émotion pure sur un coup de tonnerre...
Glissez-vous avec bonheur dans l'univers d'Eve Volver sans plus attendre !

Si Eve Volver apparaît dans une histoire le coup partira avant la fin, Déborah Reverdy, L'école des Loisirs collection Médium, 238 pages  qui fourmillent d'inventivité.

Un avant-goût : "Je pensais qu'à force de pas ranger mes affaires, au bout d'un moment elles retrouveraient la bonne combinaison de départ, comme le Rubik's Cube, et que je n'aurais pas  à me casser la tête à remettre en ordre quoi que ce soit. Enfin j'y suis arrivée en conjuguant mes efforts au verbe vouloir. Après, comme j'avais les paupières qui s'enclumaient, j'ai rangé mon sac dans la soute pour bagages et je me suis assise au fond vers la fenêtre pour regarder le paysage se défiler."

Esmeraldae l'évoque ici.

Le blog de l'auteure.


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Une vie après l'autre...en poche

"Elle n'avait encore jamais préféré la mort à la vie et au moment de partir comprit que quelque chose s’était fêlé, cassé et que l'ordre des choses avait changé. Puis les ténèbres abolirent toute pensée."

Même si Une vie après l'autre commence par l'assassinat d'Hitler par Ursula, l’héroïne qui est abattue juste après, nous n'avons pas affaire ici à une uchronie.
D'ailleurs Ursula ("petite oursonne", comme l'appelle tendrement son père) naîtra plusieurs fois en février 1910 et mourra tout autant, explorant ainsi le champ des possibles de la narration et du romanesque. On pourrait craindre le côté mécanique du procédé mais le lecteur est vite rassuré: l'écriture, tour à tour enjouée et émouvante de Kate Atkinson et son art du récit ont vite fait de nous ferrer et on ne peut plus lâcher ce roman so british, dans son humour vachard "-Elle lui est reconnaissante, je pense. Il lui a donné le Surrey. Un court de tennis, des amis ministres et du rosbif à gogo. Ils reçoivent énormément-tout le gratin. Certaines femmes seraient prêtes à souffrir pour ça. Même à supporter Maurice." et l'attitude bien trempée de ses personnages !kate atkinson for ever !
Et si  tel personnage avait survécu, et si tel autre avait eu un enfant que serait-il arrivé ?, se demande -t-on parfois à la lecture d'un roman. Kate Atkinson  répond à ses questions pour nous et se penche avec une précision extrêmement vivante sur la vie quotidienne des civils en Allemagne (un sommet d'émotion) et en Grande Bretagne (à Londres ,en particulier ,pendant les bombardements) , pendant la Seconde Guerre mondiale.
On suit avec passion les péripéties de la famille Todd (un ancien mot pour désigner le renard), de l'enfance à l’âge adulte. Des personnages aux caractères bien marqués qui nous deviennent familiers en un rien de temps. Sympathiques ou non, sages ou excentriques, il y en a pour tous les goûts !
Un roman tour à tour champêtre ou urbain,paisible ou menaçant,  traversé par des renards ,des chiens, des bébés qui "sentaient bon le lait, le talc et le grand air où leurs vêtements avaient séché tandis qu'Emil avait un léger goût de fumet.", des enfants élevés pour affronter la dureté du monde par des adultes aimants mais frôlant parfois la négligence, selon nos critères actuels !
Impressions de déjà-vu, rêves éveillés, réincarnations, toutes les explications sont envisagées pour expliquer cette propension d'Ursula à vivre des événements de différentes façons. Elles sont surtout l'occasion , pour Kate Atkinson, de revenir sur le thème de la temporalité, déjà exploré dans ses précédents romans, Dans les replis du temps et Dans  les coulisses du musée et de nous proposer sa propre explication.
 Un roman enthousiasmant autant par son style , sa construction  que par les thèmes explorés.Une forêt de marque-pages ! Et zou sur l'étagère des indispensables !

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Une confession

Pendant six ans l'éditrice  Véronique de Bure  a été très proche du philosophe catholique Jean Guitton.  Après son décès, elle estime : "c'est bien dans un brouillard qu'il me semble voir avancer ma vie" et s'adresse donc à lui dans une quête identitaire où s'entrecroisent  anecdotes sur le philosophe et récit d'une passion adultère avec un autre homme.41Q1R-M8ToL._SL500_AA240_.jpg
Même si l'auteure sait nous rendre attachante la  figure  de Jean Guitton, c'est davantage le style  à la  fois pudique et franc, souple et heurté qui a su ma  séduire: "La réalité est malléable. On peut la  tordre, la gondoler,  la rendre  plus lourde ou plus légère.  Certains, les optimistes dont je ne suis pas, la pétrissent comme une boule de glaise , lui donnent les rondeurs qui lui manquent, une douceur qui la rend supportable,  voire  aimable.  ils savent  se  faire  du bien, ils  prennent  soin d'eux. Ma réalité est une pierre,  un marbre dur et impitoyable;  au lieu d'en gommer les apérités,  je la  taille  à la serpe,  j'en affûte le tranchant, j'en aiguise  la lame,  et  tel  un scalpel elle me griffe, me coupe,  me cloue. Je  saigne et mes blessures,  que je n'ai  de cesse de raviver ,  ne cicatrisent jamais."
Il y a là une volonté de se reconstruire qui a su tout à la fois me  toucher et me fasciner. Nécessité de passer du réconfort moral offert autrefois par Guitton "car vous aviez ce  don merveilleux  d'élever l'esprit de votre interlocuteur" aux bras de cet amant qui la fait vivre avec intensité même si elle ne l'aime pas  vraiment car "le  véritable  amour n'est pas toujours fait de  chair  et de  sang".

L'avis de  Laure.

Une  confession, Véronique de  Bure, Stock, 201 pages précieuses.(Je n'ai pas copié sur Laure, le même adjectif m'est venu :))

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