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Rechercher : La femme à la clé

L'eau à la bouche ...

Maintenant que l'automne est arrivé ou presque, que nous avons remisé nos maillots de bain, nous allons pouvoir déguster les Nouvelles gourmandes ,  préfacées par Jean-Luc Petitrenaud et Yann Queffélec.
Cerecueil présente les nouvelles des lauréats du Prix de la nouvellegourmande organisé par la ville  de  Périgeux dans lecadre  du Salon international du livre gourmand. Lecture etgourmandise,  voilà une réunion bien alléchante !nouvelle
Etce recueiltiens toutes ses promesses. Diversité tant dans le ton que dans lestyle,les auteurs (que je ne connaissais pas mais qui ont un réeltalent et une vraie gourmandise) ne se sont pas forcés pour nous mettreen appétit.Nouvelles historiques ou contemporaines,  très souventastucieuses et pleines d'humour, évitant les clichés,  chacuntrouvera son compte  dans ses  récits qui fleurent bonl'aïoli, la truffe ou lesfines herbes.
Mes préférées sont cellesmettant en scène deux jeunes femmes qui vont découvrir qu'amour etgourmandise vont souvent de pair,  même si ce n'est pas forcémentavec celui que l'on attendait ...
Une réussite ! Merci, N-talo !

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Pour toujours...jusqu'à demain

Macy vient de perdre son père mais ne laisse que peu de place aux sentiments qui l'ont envahie depuis ce décès, s'efforçant de devenir "parfaite" pour plaire à son petit ami, le lui même parfait Jason, ainsi qu' à sa mère qui s'efforce elle aussi de devenir une parfaite femme d'affaires pour mieux repousser sa douleur sous le tapis. Toute cette perfection, vous en doutez ne peut que rapidement devenir insupportable .Mais heureusement vont débarquer dans la vie de Macy toute une bande de doux dingues, pleins de vie mais ne correspondant pas forcément aux critères maternels en matière d'amis potentiels...41O6+JXFARL._SL500_AA240_.jpg
Mais tout est bien qui finit bien, la jeune Macy aura juste ébourriffé un peu sa vie avant de reprendre mine de rien, un chemin de vie bien balisé. J'aurais aimé trouver dans ce roman un peu de fantaisie car je l'ai trouvé un peu trop sage . Aussi parfaitement lisse que les cheveux de l'héroïne . Dommage !

 

Sarah Dessen, Pour toujours... jusqu'à demain. Pocket jeunesse.

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Chasse à l'Homme

"J'ai voulu comprendre pourquoi elle m’avait envoyée à paris traquer le petit Français alors que l'homme de ma vie m’attendait à Montréal. Pourquoi me lancer sur une fausse piste ? Parce que pendant longtemps, je ne me rendrais pas compte, elle disait."

Même si Sophie Calle l'a devancée en se lançant à la poursuite d'un homme sur les conseils d'une voyante,  ce qui était son projet initial, Sophie Létourneau ne se décourage pas et réécrit plusieurs fois ce qui deviendra cette Chasse à l’homme.
Récit, jeu d''écriture performative, ce texte force le réel , interroge l'autofiction et brosse le portrait d'une jeune femme à Paris, à Montréal, mais aussi dans le monde littéraire . "Des escortes, c'est ce qu'ils voient en nous. et tous ces autres que j'oublie. Parce que c'est bien cela ,le pire : ils sont si nombreux, si communs, qu'à force on oublie."sophie létourneau
Et le temps passant, l'autrice dresse un constat alarmant : "Aujourd’hui, j'ai trente-neuf ans, je suis professeure, j'ai publié des livres, je suis en position d'autorité et je ne ais toujours pas comment ne pas laisser le champ libre-le champ littéraire, le champ universitaire, qui sont les deux champs que je connais- à ceux qui font de nos carrières des champs de mines."

Un projet et un texte passionnants pour tous les amoureux de l'écriture et des contraintes littéraires, qui permettent d' envisager le réel d'une nouvelle manière...

La Peuplade 2020.

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à la ligne...en poche

"L'usine bouleverse mon corps
Mes certitudes
Ce que je croyais savoir du travail et du repos
De la fatigue
De la joie
De l'humanité"

D'abord il y a la forme, à mi-chemin entre prose et poésie, une longue phrase sans point final, organisée en 66 séquences, la forme imposé par le rythme de la ligne de production où travaille l'auteur-narrateur. Pas le temps de réfléchir, la machine impose sa vitesse et les aléas mécaniques doivent sans cesse être compensés par les efforts humains.joseph ponthus
Adaptabilité des horaires, adaptabilité des corps, l'usine règne en maîtresse absolue . Il ne faut pas déplaire aux petits chefs, ne pas refuser les missions d'intérim, sans quoi on se retrouve sur le carreau, main d’œuvre infiniment remplaçable.
Pour tenir le coup, l'auteur puise dans sa culture (il a fait des études de lettres, a été dans une autre vie éducateur social, mais en Bretagne où il a choisi de vivre avec sa femme,  il travaille dans une conserverie de poissons ou aux abattoirs), culture littéraire ou populaire, les chansons tenant une place importante sur les chaînes de production.
Il dit la fatigue qui empêche de retrouver la phrase trouvée au boulot, "Mes mots peinent autant que mon corps  quand il / est au travail ", la solidarité  entre certains ouvriers ,mais aussi l'énervement contre les tire-au flanc. Il a  aussi des réflexions surprenantes quand il compare les effets de la psychanalyse et de l'usine sur lui-même.Il pose surtout des mots forts et vrais sur tout ce qu'on ne peut pas raconter, comme le dit sa tante page 93.

Un texte nécessaire et inoubliable.

Évidemment sur l'étagère des indispensables.

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Des grosses têtes à Jules Renard

J'ai craqué  pour les Aphorismes sous la lune  et autres pensées sauvages de Sylvain Tesson.  Le concept me plaisait mais  son pèrem'est tellement antipathique  (un vieux journaliste croûton atrabilaire et persuadé qu'il a  toujours raison )  que je  freinais un peu des 4  fers. Je dois dire que j'ai été fort surprise quand j'ai appris que le voyageur impénitent  était le fils de ce bonhomme qui me hérisse.41EbNqPFRtL
Ecrivant au fil de ses voyages, Tesson croque en quelques mots la nature qui l'entoure, les bêtes (à qui  ce recueil est dédié) et on sent  très nettement l'influence dans le bon  sens du terme de Jules  Renard (Histoires naturelle  Nos frères farouches) empruntant les mêmes structures grammaticales  et la même économie de moyens pour peindre en quelques traits "La sauterelle, point d'exclamation des prairies" ou "La coccinelle: un petit panzer habillé en clown."
O  le sent parfois proche de la poésie japonaise quand il remarque "La ronce est la vengeance du sentier battu."518VCVVD36L
N'évitant pas  parfois la facilité (on lui pardonne volontiers quelques jeux de mots disgracieux),  on ne peut s'empêcher de froncer les  sourcils quand on trouve l'une derrière l'autre les  pensées suivantes "La  femme est l'homme de peine de l'homme" (très bien résumé)  mais on aurait pu se passer de "Le  voile  de certaines mariées donne  une  idée des  traînées qu'elles furent." En quelques mots, le lecteur retrouve ici une misogynie digne des siècles passés  !
A ces quelques restrictions près, ce recueil est une mine à lire et relire !

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Comment apprendre à s'aimer

"Linde rit."Moins j'ai confiance en moi, plus je m'en donne l'air." C’était la seule qualité qu'elle pouvait se vanter d'avoir acquise."

Avec beaucoup de délicatesse, un soupçon de poésie et une rudesse feutrée, Yukiko Motoya nous propose des instantanés d'une même femme, Linde,à différent âges de sa vie.yukiko motoya
Si les premiers textes suivent l'ordre chronologique,  (16 , 28, 34 et 47 ans), il faut attendre l'avant dernier pour avoir un épisode révélateur se déroulant à l'école maternelle (alors qu'elle a trois ans )pour que notre vision du personnage se  réorganise et que nous ayons l'explication de son prénom si original.
L'avoir placé juste avant celui de ses soixante- trois ans me paraît fort judicieux car les deux  textes permettent de voir l'évolution du personnage.
Linde peut apparaître insatisfaite, mais il me semble surtout qu'elle peine à trouver sa place et se soucie beaucoup du regard des autres, n"hésitant pas par exemple à mettre en scène sa maison pour le regard d'un personnage qui pourrait paraître anodin mais joue un rôle important dans sa vie : le livreur de colis.
Nous ne connaissons pas tout de Linde,mais cette vacuité nous la rend encore plus proche peut être car chacun peut y projeter ce qu'il veut, remplir les pointillés à sa guise.
J'avoue que dans un premier temps ce roman m'a paru seulement intéressant du point de vue de la description de la vie quotidienne, mais dans un second temps, avec la lecture du chapitre consacré à la petite enfance, tout a gagné en profondeur.
Une vie ordinaire mais dont la description distille un réconfort subtil.

Comment apprendre à s'aimer, MOTOYA Yukiko, traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako, Picquier 2016, 152 pages au charme exquis

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Quelque chose à te dire

"Elsa ressentait chaque phrase écrite par Béatrice au plus profond d'elle-même: elle nommait ce qui ce qui ne l'avait jamais été , et à travers ses mots, c'était une vision du monde  profonde, neuve, qui affleurait à la conscience. Elle avait le don de vous révéler des parties de vous-même dont vous ne soupçonniez pas l'existence jusqu'alors, des zones inexplorée qui ne demandaient qu'à surgir, à s'affirmer enfin."

Elsa Feuillet, écrivaine encore en devenir, admire profondément l’œuvre de Béatrice Blandy, autrice reconnue, charismatique , qui vient de disparaître.
Contactée par l'époux de cette dernière, Elsa va entamer une relation amoureuse avec lui, suscitant l'ire d'une de ses amies: "Eh bien si les femmes de quarante ans sortent avec les hommes de soixante ans, celle de cinquante avec ceux de soixante-dix, on leur laisse qui à nos mères ? Les cadavres ? ".carole fives
Mais Elsa , que tout sépare en apparence de Béatrice (la reconnaissance sociale, l'aisance (dans tous les sens du terme)) va peu à peu s'identifier à celle qu'elle admire tant, n'hésitant pas à emprunter ses vêtements et à visiter le bureau, seule pièce qui lui était interdite. En effet, elle est persuadée qu'un manuscrit inédit de Béatrice s'y trouve...
Jusqu'où ira l'identification à Béatrice ? L'imagination d'Elsa et l'amour de l'écriture ne l'entraîneront-elle pas trop loin ?
Irrigué par les références à Vertigo, le film d'Alfred Hitchcock, le roman multiplie les allusions autobiographiques, accroissant ainsi l'illusion de réel pour mieux troubler le lecteur et flouter la distance entre fiction et réalité.
Carole Fives , dans ce texte dédié "Aux autrices qu' [elle ] aime, à jamais vivantes", analyse avec finesse le processus de création qu'elle scande en trois étapes: admirer, explorer, imaginer , les trois premières parties de ce texte et fait basculer son récit dans le thriller avec la dernière qui donne son titre au roman. Une belle déclaration d'amour à la littérature, à la création  et à leurs pouvoirs. Une autrice à son meilleur.

 

Gallimard 2022

 

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”je somatise à fond les biscottes !”

Certains ont un poil dans la main, de l'urticaire, les jambes coupées, plus que marre, plein le dos, la  tête comme  une pastèque, une araignée dans le cerveau, ils sont sur les rotules, se font du mauvais sang, voient rouge, doivent échapper à la conspiration des casse-couilles; pour ne pas se retrouver la face perdue il faut garder les yeux en  face des trous et tant pis si le coeur n'y est pas car quand la ville s'écoute , c'est la prise de tête assurée et les profiteroles seront difficiles à avaler ! Les bras m'en tombent pourrait s'exclamer Mauro sang et eau.
Vous l'aurez compris  , dans le recueil de nouvelles Mots pour Maux (préface de Philippe Grimbert) des romanciers français se sont penchés sur les  rapports parfois difficiles mais toujours passionnants qu'entretiennent les mots et les maux du corps.31-AcWxjXRL._SL500_AA240_.jpg
Si certains ont choisi la forme fantastique,assez classique, il faut bien l'avouer mais toujours intéressante, d'autres ont opté pour des formules beaucoup plus innovantes.  Martin Page nous offre ainsi  un entretien d'embauche particulièrement jubilatoire quand on est une femme, Boualem Sansal  un texte engagé, Delphine de  Vigan une nouvelle pleine d'émotion sur la relation mère/fille, tandis que Léonora Miano  se penche sur celles qu'entretiennent une grand-mère africaine  et sa petite fille en France.
Qui dit mots dit écrivain et François Vallejo, Martin Winckler se sont fait le plaisir d'en mettre en scène dans leurs textes. Quant au romancier de la nouvelle de Dominique Sylvain, il devra affronter la  conspiration des casse-couilles, texte très drôle , tout comme celui  de Franz Bartelt où nous retrouvons les habitant d'une ville qui ressemble un peu à  celle du Docteur Knock...
Un échantillon très diversifié de la littérature contemporaine française, une façon de découvrir ou de retrouver des auteurs chouchous.L'occasion aussi de se souvenir  comme nous le  rappelle Marie-Ange Guillaume  dans  sa fable  :  "pour apprécier le cadeau qui leur  était fait, il leur manquait d'avoir connu la poisse, le chagrin, et les  giboulées glaciales d'un printemps  pourri."
Une excellente cuvée où je n'ai été déçue que par un seul texte.

 

Des mots pour les maux. Gallimard.292  pages.

Georges-Olivier Châteaureynaud, Marie-Ange Guillaume, François Vallejo, Mathieu Terence, Delphine de Vigan, Martin Winckler, Diane Meur, Boualem  Sansal, Dominique Sylvain,  Grégoire Polet, Michèle Fitoussi,  Martin Page, Léonora Miano, Franz Bartelt,  Anne Bragance, Vincent Delecroix, Sylvie Germain, Philippe Claudel

 

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Blonde à forte poitrine...en poche

"Changer de corps pour changer de vie. Depuis ses débuts, c'est en modifiant son aspect physique qu'elle a forgé son destin."

Fantasme par excellence, la Blonde à forte poitrine draine à la fois des idées de candeur et de luxure. Cette synthèse improbable, l'héroïne de Camille de Peretti la réussit pour son plus grand malheur. camille de peretti
S'inspirant du destin d'Anne Nicole Smith, bimbo qui épousera un sugar daddy millionnaire quasi nonagénaire, l'autrice dissèque ici le destin d'une femme emblématique qui, manipule un corps qui en fait jamais ne lui a appartenu,car elle lui a fait subir de nombreuses violences pour l'adapter aux désirs masculins. D’éprouvantes descriptions d’opérations de chirurgies esthétiques nous font bien prendre conscience que ces actes  n'ont rien d'anodin et entraînent des conséquences  à plus ou moins long terme.
La tragédie file à toute allure, décrivant les multiples facettes d'une femme qui avait tout à la fois besoin de protéger ses enfants et  de se faire protéger elle-même mais,victime de son physique, s'y est prise d'une manière fort dangereuse.
Un roman prenant qui dépasse largement le cadre de l'anecdote et peut s'appliquer à d'autres blondes à fortes poitrines. Un bon moment de lecture.

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22/01/2017 | Lien permanent

Brève histoire de pêche à la mouche

"Il y a des gens qui, essentiellement, tirent leur sécurité de la permanence de leur malheur."

Quand trois psys partent à la pêche un matin de septembre, qu'est-ce qu'ils se racontent? des histoires de psy ? Pas seulement. Ils nous livrent aussi les phantasmes ( très chastes au demeurant) que leur inspire une jeune serveuse ,ainsi que leurs pensées les plus noires. Ils frôleront une mini catastrophe mais apprendront fortuitement qu'une autre, bien plus réelle, se déroulait simultanément , ailleurs...510m4VVxYQL._SL500_AA300_.jpg
Un récit plein de couleurs, de sensations qui m'a parfois mise mal à l'aise car ces pensées tournant autour de la jeune femme je n'avais pas vraiment envie de les connaître. Des pages parfois dérangeantes mais aussi souvent très belles.

 

Un grand merci à Lily pour le prêt !

Brève histoire de la pêche à la mouche, Paulus Hochgatterer, traduit de l'autrichien par Françoise Kenk, Quidam éditeur.

 

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