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Le coeur régulier

"J'ai tant d'admiration pour ceux qui se relèvent."

Après la mort de son frère, sorte de mouton noir de la famille, une jeune femme part au Japon sur les traces du défunt, laissant en France un mari et des enfants adolescents qui semblent s'être éloignés d'elle. A moins que ce ne soit l'inverse...

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Le coeur régulier est un creuset des différentes thématiques abordées dans les précédents romans d'Olivier Adam : le décès d'un frère marginal aimé, une femme que sa vie familiale ne satisfait plus vraiment, le suicide . L'auteur les revisite sans que le lecteur éprouve de déplaisir , au contraire, mais faute de cohérence et d'approfondissement le lecteur demeure perplexe.
En effet, le Japon n'est ici qu'un décor que quelques mots étrangers jetés de- ci ,de-là ,ne suffisent pas à camper et l'atmosphère créée autour de cette falaise d'où se jettent des gens à bout de force pourrait être aussi bien française que nipponne.
Quant à son héroïne, elle souffre d'un manque d'inscription dans une quelconque réalité sociale. On ignore quasiment tout du métier qu'elle exerce , semblant flotter dans une abstraction qui fait perdre toute profondeur à sa souffrance. On attendait ainsi, par exemple ,plus de mordant dans la description du stage de motivation auquel elle participe.
Bref, tous ceux qui ont aimé les précédents romans d'Olivier Adam ne seront pas dépaysés mais resteront un peu sur leur faim.

Le coeur régulier, Olivier Adam, Editions de l'Olivier 2010 , 232 pages .

Clara a beaucoup aimé.

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Au coeur des maisons

"Si rentrer à la maison  est revenir à soi, quand pourrons-nous prendre possession  de notre espace si nous ne nous sommes pas débarrassés des choses qui nous font mal ? "

Toujours en quête de la demeure idéale, la psychanalyste italienne Donatella Caprioglio nous convie à la suivre, au fil de ses rencontres et des espaces qu'elle a habités à une réflexion/méditation sur ces lieux qui disent tant de nous.donatella caprioglio
Dans des textes courts, à l'écriture lumineuse et poétique, l'auteure analyse ,sans jamais jargonner, les relations que nous entretenons avec nos maisons. Elle se tient au plus près des émotions et n'hésite pas à nous faire partager sa propre expérience. Un livre qu'on s'empresse de cosnteller de marque-page et qu'on conservera à portée de main pour y revenir régulièrement.

Sur l'étagère des indispensables, bien sûr.

276 pages envoûtantes.

Au coeur des maisons, Donatella Caprioglio, traduit d el'italien par Sibylle Tibertelli, Fayard 2012.

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Le réveil du coeur

"à défaut d'être musulmane rigoriste, elle est femme enceinte pratiquante."

françois d'epenoux

Enfant d'un couple mixte divorcé, Malo va passer pour la première fois le mois d'août chez son Grand-Père, surnommé le Vieux . Ce dernier demande d'ailleurs à son petit-fils de six ans de l'appeler le Paria car, par son mode de vie misanthrope et coupé de la modernité du monde, il s'oppose souvent à son fils et à sa belle-fille.
La figure du grand-père champêtre et tonitruant mais qui cache un cœur d'or est ici revisité par François d'Epenoux avec une vigueur d'autant plus vive que le Vieux s'emporte (et souvent à juste titre) contre certains travers de notre époque. La description des moments partagés entre Malo et son grand-père est touchante, l'auteur a le sens de la formule mais le côté "c'était mieux avant", même s'il est nuancé à la toute fin du roman, m'a parfois un peu dérangée. Un bon moment cependant.

Le réveil du cœur, François d'Epemoux,  Editions Anne Carrière 2014, 254 pages

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”Quand j'y repense, c'est vrai, je n'ai pas pleuré, j'ai vomi.”

Une atmosphère lourde, épaisse. celle d'une cité. Pas de noms, juste des numéros: "Cité 12 et ciel de Meuse. Département 62." Et une fille qui boxe : Angélique. Contraste entre le prénom  empli de douceur et le mal être qui s'exprime d'une manière quasi animale, et ce dès l'école primaire. Alors forcément Angélique s'est attiré des ennuis.
Sa manière de vouloir s'endurcir, "durcir, encore et toujours,jusqu'à ce que tout se brise sur elle, sans que rien ne l'égratigne. Et tant pis pour les autres. Ils l'avaient voulue comme ça , ils n'avaient qu 'à compter leurs abattis." ne pourra cependant pas éviter qu'un jour la vie la mette au tapis...41+I74-NOyL._SL500_AA240_.jpg
Alternant récit et prise de parole du personnage, Angélique boxe est un roman dense et noir où subsiste  pourtant une flamme tremblotante d'espoir. En effet, même rouée de coups, au propre ou au figuré, L'adolescente se relève car elle a une énergie vorace .

La violence de l'héroïne est cependant présentée d'une manière dérangeante : "à se chercher comme ça, comme de jeunes lionceaux qui jouent aux grands, il y avait quelque chose de sain, qui désamorçait au lieu d'envenimer. Une manière de dire les choses au lieu de les laisser moisir, sans pour autant que cela touche à la violence, la vraie. Mais ça , les grands, ils comprennent pas, ils ont du mal." Cette violence qui se donne à voir au sein de l'institution scolaire ne peut évidemment être tolérée par le maître d'école. L'auteur nous indique auparavant que les frères d'Angélique eux ""pouvaient"se battre", mais il faut noter qu'ils le font en dehors de l'école. On laisse donc entendre qu'Angélique ne peut être violente car elle est une fille. Il est évident que les bagarres au sein de l'école ne sont pas tolérées qu'elles concernent filles ou garçons.
En outre, la langue qu'utilise le personnage qui, certes a progressé au cours de sa scolarité, est très riche et on se demande bien pourquoi elle a choisi de s'exprimer avec ses poings plutôt qu'avec des mots.

Bilan mitigé donc, non sur la forme ,mais sur le fond.

Angélique boxe Richard Couaillet. Actes Sud Junior.

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”J'aime bien Christian , à côté de lui, j'ai l'impression d'être une génie.”

"Je reçois deux SMS : "Je bosse, signé Lisa" et "je t'aime, signé maman". j'aurais préféré que ce soit l'inverse."Hé oui, on le comprend,  Paul !   Pas encore sorti des joggings que lui impose son père (mais la révolte gronde !) comment pourrait-il , pauvre petit seconde "séduire la plus belle  fille du lycée ? ".
Dans son journal intime,  Paul se pose en observateur des us et coutumes des lycéens, de celui  qui  "fume des Craven A pour faire style , et mange des pim's  framboise pour faire genre." aux  "adorateurs  de Satan : pantalon noir, esprit sombre, idées noires".
Sa famille recomposée ne lui pose pas de problème, même si sa belle-mère est une fan absolue des gratins , capable de  préparer un repas  entièrement  composé de gratins  (!). Non, ce qui le travaille  c'est l'amour et pour entrer en contact avec la belle Lisa Tapir, Paul ira juqu'à s'inscrire à un club de théâtre.31sQbAszwNL._SL500_AA240_.jpg
Journal d'un garçon, de Colas  Gutman, est une merveille de drôlerie .Le narrateur est doté d' unhumour pince-sans rire hilarant et croque en quelques phrases toute une situation de  manière percutante :"Je pense  que tout part d'un malentendu . mon père a  rencontré ma mère qulnd il  avait encore des cheveux. Elle l'a  trouvé beau. Ils  nous ont faits, ma soeur et moi.  Et quand  elle en a eu marre de regarder mon père faire ses comptes, elle est partie. Ensuite, il s'est remarié  avec la  première femme  qui pouvait réussir un gratin dauphinois sans le  brûler.
La classe."

A conseiller à tous ceux qui ont un ado , mâle ou femelle, au lycée  et à tous ceux qui ont envie se remonter le moral !

Merci à l'Encreuse pour cette découverte !

Je m'en vais de  ce pas  fouiner à la médiathèque pour découvrir d'autres romans de cet auteur.

 

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J'ai douze ans...

Roman  en BD, le  Journal d'un dégonflé,nous permet de  mettre le nez dans le journal de bord d'un ado américain  de douze  ans, Greg Heffley et de faire la connaissance  à la fois de sa famille (un père qui fait des farces  dignes de la maternelle, une mère qui s'investit un peu trop au goût de son fils dans sa scolarité, un grand frère musicien, et un  petit frère pot-de colle) et de ses amis.Greg n'est pas dupe  de ce qui  se passe autour delui, de l'intervention d'une mère de famille qui refuse que son fils joue à  quatre pattes le rôle du chien Toto dans l'adaptation du Magicien d'Oz, car ce  serait "dégradant", "on se retrouve donc  avec un chien qui va devoir marcher sur ses pattes arrière pendant tout le spectacle!" à l'avenir de ceux qui sont populaires, notion ô combien importante aux Etats-Unis, et qui n'auront pourtant pas un avenir  professionnel enviable...51o1TFB8MsL._SL500_AA240_.jpg
C'est drôle, enlevé  et Ferdinand a bien aimé.

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J'ai descendu dans mon jardin ...

Martine Camilleri et Angélique Villeneuve aiment les herbes des bords de chemins, les fleurs- sauvages ou pas- les racines qui évoluent gracieusement dans des bocaux transparents, les  vases, petits ou grands, improvisés avec deux trois bricoles qui traînent dans la cuisine, et arrangés avec une fausse nonchalance pleine de  poésie.51x2NkobmPL._SL500_AA240_.jpg
Elles s'avouent volontiers crâneuses mais attention "pas  besoin d'avoir la voiture rouge qui rase le sol ou le sac machintruc  avec des  logos qui  vous rentrent dans l'oeil." Non ! Elle  aiment dire : "Oh ça, c'est juste mon petit carpaccio à la primprenelle" Tu aimes le thé au géranium des  bois ?  J'en ai cueilli ce matin" Ramasser des asperges sauvages, ça me détend" et tout de suite on a envie de devenir leur copine .
En plus de savoir marier les saveurs et  les couleurs , Martine et Angélique nous régalent  de magnifiques  photos et de textes tout aussi savoureux car elle  jouent autant avec les mots qu'avec les orties ou les oeillets d'Inde.
Je ne pense pas tester toutes les recettes mais ouvrir Petits bouquets de  cuisine et le feuilleter quand le temps est à la bourrasque est déjà un vrai  bonheur !

Merci à Alma qui m'a signalé cet ouvrage !

(94 pages)

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Le pull où j'ai grandi

" On m'a dit de faire dans la vie ce que je savais faire de mieux, je m'y emploie chaque jour : je raconte des histoires qui servent à fabriquer des livres et à maintenir le monde à température. Je tue le temps mais jamais les insectes, ni les taupes, ni les plantes. A-t-on besoin d'en savoir plus ? "

Comment ne pas apprécier un auteur qui termine sa présentation par un tel paragraphe ?
De plus, en douze chapitres, il nous livre le roman d'apprentissage plein de charme d'un adolescent de dix-sept ans, chiffre figurant fièrement sur le pull que lui a tricoté sa mère. Un pull qui va le suivre au fil de ses aventures, entre concerts de rock, petits boulots en Turquie, grandes plages de lecture, sans oublier les copains avec qui on se fâche mais qu'on ne laisse pas tomber.hervé giraud
C'est tendre, cocasse, on a souvent l'impression de découvrir ce que nos mutiques ados dissimulent sous un grognement peu amène et on passe un excellent moment en compagnie de cette bande de lascars de la classe moyenne.

 

Le pull où j'ai grandi, Hervé Giraud, Thierry Magnier 2016, 129pages

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”...une occasion se présente toujours d'obtenir ce que l'on mérite.”

Les  histoires de soeurs, moi qui  n'en ait pas, forcément j'adore .Quand en plus il s 'y greffe une histoire  de disparition qui va plomber le  quotidien d'une famille déjà perturbée par la faiblesse de la mère et l'alocoolisme  du père ,je crains le pire...41FA9Z5RUvL
Enfer et damnation, il aura fallu qu'Amanda, Cuné enfoncent le clou pour que je me décide à lire A perte de vue  d'Amanda Eyre Ward !
Bien leur en a pris car j'ai été captivée par cette histoire qui aurait pu sombrer dans le mélo le plus larmoyant mais qui ô miracle a un ton JUSTE, sans pathos mais avec des pointes d'humour,  qui s'arrête là juste où il faut qui nous donne le loisir de reconstituer l'histoire sans nous prendre par la main comme si nous étions des demeurés.
L'héroïne qui part à la  recherche de sa soeur disparue est particulièrement attachante: "Je me suis rendue compte que moi, Caroline Winters, serveuse de bar sans travail, sans parents,  avec une soeur assassinée et de la  cellulite, je partais pour le  Montana à la recherche de ma nouvelle histoire." Le  Montana,  terre d'écrivains (Harrison and Co), Amanda Eyre Ward ne nous en donne pas  une vision idyllique, c'est le moins qu'on puisse  dire ,  mais pas  grave on enfile  une parka et on file acheter ce livre !

Ps : désolée Cuné, mais j'ai un coeur de pierre car je n'ai pas pleuré ! par contre, j'ai retardé le moment de lire  la fin ! :)

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Ma fugue chez moi

"La distance et le silence permettent d'oublier plus facilement, de ne pas se soucier de ceux qu'on laisse derrière nous."

Trahie par celle qu'elle croyait être sa meilleure amie, se sentant incomprise par son père qui croit qu'elle est assez forte pour affronter cette situation, Anouk , 14 ans, décide de fuguer.
Mais, ayant le sens des réalités,  l'action se déroule quelques jours avant Noël, elle se réfugie dans le grenier au dessus de sa chambre,  tandis que sa famille s'inquiète et la recherche partout.
Une situation inédite, la fugue chez soi, en apparence plus confortable, va se révéler en fait plus perturbante pour Anouk et simultanément plus enrichissante.coline pierré
En effet, elle investit, sur le modèle de Robinson Crusoé (un des romans qu'elle a emportés )- mais de manière plus écolo !- un lieu en devenir, voué à la transformation en chambre d'amis mais rassemblant aussi les témoignages du passé. Un lieu hybride  qui "sent la peinture fraîche et le moisi, le neuf et le vieux. Drôle d'impression." Un lieu d'une certaine façon à l’image de l'adolescence.  Un endroit qui occupe aussi une position stratégique car les tuyaux du chauffage, "comme un immense système sanguin " ,conduisent le son et permettent à l'adolescente d'entendre les paroles de son père, de sa sœur cadette. Elle est ainsi témoin de leur souffrance et entend,lors d'une réunion collégiale, le portrait à 360° que trace "ceux qui se soucient" d'elle. Pas toujours confortable mais c'est aussi l'occasion de réaliser qu'ils la connaissent mieux qu'elle ne le pensait.
Anouk constatera donc à la fin du texte : "J'ai l'impression d'avoir fugué à l'intérieur de moi.", un voyage intérieur ,enrichissant tant au point de vue personnel que familial.
En 116 pages sensibles et poétiques, Coline Pierré brosse le portrait d'une adolescente attachante dont le mal être traduit celui d'une famille au fonctionnement pour le moins particulier. Sans manichéisme, mais avec beaucoup de tendresse, elle laisse entendre la voix de chacun pour que l’harmonie soit rétablie à la toute fin du roman. Un gros coup de cœur !
La découverte d'une auteure que j'ai bien l'intention de suivre !

Ma fugue chez moi, Coline Pierré, Éditions du Rouergue 2016.

 Le billet du petit carré jaune qui m'a donné une furieuse envie de lire ce roman !

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