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Rechercher : J'ai toujours ton coeur avec moi

”Moi, c'est mon âme qui ne bat plus.”

Celui qui parle ainsi c'est Slimane. Slimane qui admire et chérit son grand frère Maxence . Avec lui le  quotidien  est un peu plus doux car  "il fait danser la vie. Il  l'oblige à voler toujours plus haut, même  quand elle n'en peut plus et qu'elle veut se  fracasser sur le  bitume." Maxence qui lui explique  que  les  adultes  "font des erreurs, et après , ils ont plus la  force  de  tout recommencer." Comme leur mère qui  les aime mais  pas  au point de les emmener loin du Démon, leur père qui explose en crises de rage incontrôlable, les roue de coups  et fait régner la terreur. Maxence qui va préférer un jour partir au Pays sans adultes ...41tiQLxqwgL._SL500_AA240_.jpg
En lisant le deuxième roman de Ondine Khayat j'ai plus d'une fois songé à Momo le  héros de La vie devant soi d'Emile  Ajar alias  Romain Gary. Même émotion , même invention langagière  mais ici la voix enfantine  triture les mots pour mieux faire ployer le réel, pour s'en échapper ne serait-ce qu'un instant.
Partant d'une situation émotionnellement  très forte, (j'ai eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises),l'auteure  tempère la violence par l'évocation du monde très imagé de Slimane. On frôle parfois le pathos et peut être aurait-il fallu un tout petit peu raccourcir certains passages afin  de donner davantage de densité au récit mais il n'en reste pas moins que j'ai  dévoré d'une traite ce roman très émouvant.  Une vraie voix, intense et belle.

Merci à  Suzanne de Chez  les  filles et aux Editions Anne Carrière pour ce "pur moment d'émotion."

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”La réalité sera toujours plus forte que la fiction.”

"Ce livre relate le destin d'une famille: Les Mendelson, dont l'histoire, cinq générations durant,  s'est confondue avec celle du vingtième siècle." Le tome 1  de cette saga est intitulé "les exilés" car la première génération, l'horloger Isaac, sa femme Basheva et leurs enfants , David et Leah devront successivement  fuir Odessa puis Vienne avant de se réfugier aux Etats-Unis où certains d'entre eux participeront aux premiers pas du cinéma, art encore balbutiant.1608453237.JPG
Ils sont exceptionnels les Mendelson, tant par leur propension à affronter avec énergie les tourments de l'Histoire que par leur capacité à rebondir, aussi bien dans leur vie privée que dans leur vie professionnelle. La variété des documents  (photos, fac-similés de lettres) ajoute encore au plaisir de lecture  en renforçant l'impression de réel . Les entrevues que le narrateur a eues avec certains des  Mendelson  permet également d' "aérer" le récit  qui, fait rare dans un roman historique, parvient à  établir un juste équilibre entre les informations nécessaires à la compréhension du contexte, et la narration proprement dite. Trop souvent en effet, le lecteur, dans ce type de roman se trouve saturé de détails qui entravent son plaisir.Ce n'est pas le cas ici, la fiction étant dotée d'une structure souple , sans être lâche, qui laisse la part belle à l'imagination .Le lecteur est  ainsi happé par un récit qui ne ménage pas les rebondissements , tout en brossant le portrait d'individus aux personnalités fortes et variées. On croise également au passage un certain peintre raté dont le prénom est Adolf ou ,plus plaisant, Louis B. Mayer , grand producteur de  cinéma.
J'ai pris un plaisir fou à dévorer ce roman et pourtant la partie n'était pas gagnée d'avance: seul le nom de Fabrice Colin* m'avait décidée car je n'éprouve pas de goût particulier, loin s'en faut , ni pour les sagas, ni pour les romans historiques d'ailleurs. Je me suis d'ailleurs surprise  à différer  la lecture de la fin de premier volume , pour mieux la savourer et attend déjà avec impatience la sortie  du 2 ème volume en novembre 2009 !

Un grand merci à Lily et ses livres !

L'avis de Cuné qui a été conquise aussi !

Celui d'ICB

Celui de Clarabel

*dont j'avais beaucoup aimé Le syndrome Godzilla.

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”J'ai bien peur qu'aucune de nous deux ne prenne en compte ce satané principe de réalité.”

Inflexible, intransigeante,telle est Louise. Elle veut réformer la société et fréquente des groupes politiques radicaux à Paris. Plus rêveuse, léthargique, mais aussi plus sensuelle est son amie Renée, partie poursuivre mollement en Italie de vagues études artistiques.
Pendant trois ans, ces amies de longue date vont s'écrire, (de vraies lettres et non des courriels !), tenant ainsi une sorte de journal qui éclaire de manière rue les fourvoiements de chacune d'entre elle.
Aux sentences définitives de l'une, "Ma vie désormais ne sera qu'engagement politique, mon amant sera le combat révolutionnaire.", succède l'auto-analyse de la quasi léthargie de l'autre, "ce mouvement de surplace intérieur". Lucides, elles le deviennent au fil du temps car, adolescentes protégées par des familles pouvant subvenir à leur besoins, elles n'avaient guère été confrontées à ce "satané principe de réalité. prendre le métro, chercher un logement, tenir un fer à repasser, effectuer les basses besognes de tout stagiaire, voilà qui va devenir pour elles de "terribles épreuves".41HX1np362L._SL500_AA240_.jpg
Exaltées, toutes deux le sont à leur manière, Louise qui veut changer la société mais va vite se rendre compte que les idéaux se fracassent contre les petitesses de la vie, Renée qui veut devenir artiste sans travailler. Peut être ont-elles trop lu les philosophes des Lumières ou les romanciers du XIXème siècle... De déconvenues en échecs, chacune trouvera sa voie mais au prix de quelles souffrances ?
Elles pourraient être ridicules ces deux héroïnes, surtout quand on a l 'âge d'être leur mère, j'ai souvent souri devant leurs déclarations tour à tour exaltées ou désenchantées, mais en même temps j'ai retrouvé les sensations et les sentiments propres à cette période si délicate, cette transition entre l'adolescence et l'âge adulte, cette frontière ténue que l'on franchit petit à petit, aux prix de désillusions et de compromis.
Célia Lévi dont c'est le premier roman réussit le pari de tracer la carte d'un pays qui n'est pas si lointain avec délicatesse et sensibilité. Une auteure à suivre. 182 pages frémissantes où on ne s'ennuie pas une minute.

Célia Lévi, Les insoumises, Editions Tristram.

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”J'ai l'habitude de penser que ma journée commence vraiment quand les cours se terminent.”

Si vous voulez savoir à quoi servent les parents pour un gamin de 12 ans, précipitez-vous sur la page 60 de Comment éduquer ses parents, Louis, le héros vous le révèlera, mais asseyez-vous auparavant pour tenir le choc ! En tout  cas "La dernière chose que l'on souhaite, c'est d'avoir des parents qui s'occupent de vous 24H/24 comme les miens."En effet ,il n'a  pas de chance, Louis, ses parents, sous la mauvaise influence  de leurs nouveaux voisins se montrent de plus en plus exigeants sur ses résultats scolaires et s'efforcent de lui concocter un emploi du temps de ministre alors que tout ce que la gamin voulait c'était d'exploiter ses talents de comique.51R5NQzphPL
Heureusement, sa copine Maddy va le tirer d'affaire  en lui  montrant comment entraîner ses parents à le laisser tranquille mais les résultats risquent de dépasser ses espérances...
Rédigé sous forme d'un journal intime, ce roman destiné aux  enfants à partir de 10 ans sera vivement  conseillé aux parents qui mettent trop la pression sur leurs rejetons que ce soit à l'école ou au sport...La description du match de foot où "En fait, de mon point de vue, les tacles ressemblaient plus à des homicides volontaires." et où les parents s'en prennent violemment à l'arbitre sent le vécu...
Petit bémol cependant : Pete Johnson dans ce roman paru avant celui-ci utilise les mêmes "ficelles" (journal  intime, copine salvatrice) et c'est un peu dommage. Un message qui passe pourtant avec humour. Comme le dit Catherine Dolto, il ne faut pas réduire les enfants à leur bulletin de notes...

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J'ai onze ans, je sais que c'est pas vrai mais...

D'Isabelle Jarry, j'avais bien aimé J'ai nom silence. C'est donc en toute confiance que j'empruntai donc à la médiathèque son Millefeuille de onze ans.
Onzeans est en effet pour elle un âge charnière,celui où elle a quittéle monde de l'enfance pour entrer au collège et mine de rien préparer son entrée en littérature.9782234059399
46 chapitres, comme autant devignettes pour évoquer des souvenirs donc,souvenirs que je partage avecl'auteur car nous sommes  nées dans les années 60 (ainsi éprouvons-nous le même amour pour la mythologie et le volume de la série "Contes et légendes" (à tranche blanche et rayures dorées) qui lui est consacré) mais auxquels jesuis restée totalement extérieure,me contentant de picorer deci,delàsans jamais adhérer véritblement aux propos
Même  sil'auteure, au passage,  nous donne parfois des pistes concernantdes thèmes qui reviennent dans  ces romans , j'ai trouvél'exercice de mémoire bien artificiel, sans la langue riche de l'auteure que j'avais aimée. Dommage.

L'avis de Clarabel.

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Juliette/Les fantômes reviennent toujours au printemps

"On a un peu l'impression d'être tombé dans une autre dimension.
-Hum...
-Moi j'appelle ça la dimension tragique.
-Oui, c'est tout à fait ça."

 Juliette , entre angoisses et hypocondrie non assumées, flirte gentiment avec la dépression. Elle revient dans la ville de province où elle a grandi à la recherche de souvenirs enfuis. Tout a changé, ses parents se sont séparés, la grand-mère perd la tête- mais lâche néanmoins une information concernant un vrai fantôme. Quant à sa sœur aînée, sans doute lasse d'être étiquetée la plus forte, et de porter à bout de bras un mari -dont la nouvelle lubie est de fabriquer des flans -deux enfants et le reste de la famille ,tout en faisant des ménages et en ménageant les susceptibilités de chacun, elle a pris un amant qui se déguise ,entre autres, en fantôme.Mais elle n'attend rien de cette relation, qu'elle entend bien rester dépourvue de tout sentiment.
On ne s'est jamais beaucoup parlé dans cette famille où les rôles étaient figés, mais en ce printemps tout va bouger, au moins un peu.camille jourdy
Camille Jourdy prend son temps pour installer ses personnages en apparence "ben ordinaires" mais tous gentiment décalés. Leurs vies banales gagnent en couleurs grâce aux vignettes qui sont autant de petits tableaux pleins de fraîcheur et de vie. Les scènes de nudité adultères dans la serre évoquent des tableaux de Botero et prennent des allures de paradis avant la faute, ce qui est un sacré décalage !
L'autrice et dessinatrice est pleine d'empathie pour ses personnages, y compris les figurants qu'elle croque avec autant de tendresse que ses personnages principaux. Ainsi les habitués du café, dont deux charmantes vieilles dames à chiens, nous donnent-ils envie d'aller avec eux faire une partie de fléchettes.
Il ne se passe pas grand chose en apparence, juste la vie, dépeinte avec justesse. On aimerait juste que la vie ait les couleurs de l'univers de Camille Jourdy.

 De la même autrice : clic et reclic.

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”Puisque tu poses la question, je crois que la sieste c'est fini pour moi.”

Dans la première nouvelle qui donne son titre au recueil,  Le  crépuscule  des superhéros, Deborah Eisenberg nous peint en une soixantaine de pages le basculement irrémédiable qu'ont constitué les attentats  du 11 septembre 2001: "Terminé le festival  du gaspillage nonchalant, le coeur sur la main."51PIXA0x0sL._SL500_AA240_.jpg
Désormais les héros privilégiés de ses nouvelles savent que tous les  avantages que leur procuraient leur famille, leurs relations (appartements confortables sous-loués,  travail intéressant et bien payé, visite guidée  d'un pays idyllique) ne leur sont pas acquis,  mais juste prêtés car comme l'indique le titre d'un autre texte "le ver est dans le fruit".
Les superhéros sont en  train de se "disloquer,de  battre  l'air  des  bras, avec tous les  rouages et les leviers qui  se  brisent  et se détachent.". Les amis , la famille,  tous peuvent être  touchés par la maladie mentale, la violence, la pauvreté, ou rattrapés par un scandale  et nous aurons beau tourner  la tête , les  journaux, la télévision ou les chauffeurs de taxi nous rappelleront toujours ce que nous feignons de ne pas voir , ne pas entendre.
Un seul récit, "la fenêtre" ne se  déroule pas  dans un milieu favorisé mais là  aussi, le rêve le plus humble va rapidement tourner à l'aigre.
Deborah Eisenberg,  avec son style très elliptique, nous plonge souvent dans une douce et plaisante confusion . Il faut accepter de remplir les vides,d'établir les liaisons que les esprits sur la même longueur d'ondes n'ont pas besoin d'effectuer ou de se laisser   flotter au gré de  ses  portraits pleins d'acuité .

 

Un grand merci à Cuné pour l'envoi  !

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4 ans* ...et toujours pas de cirage de pompes (funèbres ou pas)

Des découvertes à foison,y1pvdCf6UDfQF60BpDXhy4k6xWz9xIqllaaWa7RG7GVNYRYf7E35S8yaAsQha6Gj4vkEQctnjKuUrU.jpg

Une rencontre réussie ,

Des mails en pagaille,

Des enveloppes dodues,

Une PAL, une LAL et quelques SWAP,

Une disparition soudaine dans les limbes d'internet,

Des rendez-vous matutinaux,

Des livres hérissés,

Des livres cornés,

Des livres empilés,

Des livres voyageurs,

Des livres coups de coeur,

Des émotions,

Des coups au coeur,

Des surprises,

Beaucoup de clics et quelques claques,

Tout un joyeux bazar,

Tout un joyeux fatras qui me réjouit

Et j'espère que vous aussi car

 

C'est reparti pour un tour !

 

* noces de cire...

 

 

 

 

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Moi, lectrice de Malika Ferdjoukh ...

D'habitude, je me contente de passer la rubrique "Moi lectrice " deMarie-Claire, n'étant guère intéressée par ces récits de vie mais là,dans le numéro de juin,  le gros titre "J'ai appris le français en chanson" et le chapeau "Enfant, Malika est venue d'Algérieen France pour soigner sa polyo. Sans parents. Sans papiers. Petitefille brillante,  sa soif de culture lui a ouvert bien des portes.Aujourdhui elle  est romancière"
Hé oui, il  s'agit biende Malika Ferdjoukh dont une grande partie de la blogosphère a déjàdévoré les Quatre soeurs ( à un moment dans l'article  Malikaprécise "je m'imaginais dans un château ,sur une falaise battue par lesvents, écrivant à la lueur d'une bougie", ça ne vous rappelle rien ?!); Charlotte a même eu la chance de la rencontrer car l'ancienneinstitutrice est souvent invitée dans  les établissement scolaires.
Plusque tout dans cet article, illustré par une photo où on devine Malikaplus qu'on ne la voit vraiment, c'est sa conclusion : "dans le cadredes lois actuelles, j'aurais été descolarisée et renvoyée enAlgérie. Je ne serais pas en train d'écrire des livres niraconter des histoires...en français".

Le 16 mai paraîtra le nouveau roman de cette auteure : Taille 42.

A quand un fascicule  de  la série "Mon écrivain préféré" ?


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C'est le coeur qui lâche en dernier...en poche

"Vous voulez qu'on vous confisque vos décisions pour ne pas être responsable de vos actes ? C'est parfois tentant, vous le savez."

Pour échapper à la crise économique qui les frappe de plein fouet et les contraint à dormir dans leur voiture, Stan et Charmaine intègrent la ville pimpante de Consilience qui accueille le Projet. La solution pour réduire le chômage ? Accepter de travailler un mois en prison à Positron, puis réintégrer la vie civile, dans une ambiance très années 50, films lénifiants et chanson de Doris Day en boucle, où l'on occupera un autre poste. Dans un souci de rationalité, la maison sera occupée alternativement par deux couples, qui ne devront jamais se rencontrer.margaret atwood
Évidemment, un grain de sable va se glisser dans les rouages, Stan va tomber fou de désir pour la femme qui occupe en alternance son foyer, sans l'avoir jamais vue et, petit à petit, le bel ordonnancement va révéler  une réalité bien plus déplaisante.
Située dans un futur très proche, cette dystopie possède une rare caractéristique pour ce genre de texte: elle est très drôle. On sent que Margaret Atwood s'est beaucoup amusée à balancer son personnage de blonde pas si écervelée que cela, Charmaine, et son amoureux bougon et pusillanime, Stan, dans un maelstrom d'événements qui, tout en pointant les dysfonctionnements de nos sociétés, fait aussi la part belle à une certaine folie jubilatoire. à découvrir sans plus attendre !

C'est le cœur qui lâche en dernier, Margaret Atwood,  traduit de l'anglais (canada) par Michèle ALBARET-MAATSCH ,

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