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Rechercher : Lettre à Helga

Lettre aux impôts

Chère Madame R.,

Votre  lettre de relance en date du ...m'a bien fait rire. Si, si , je vous assure, ce n'est pas de l'ironie.J'ignorais qu'on avait un tel sens de l'humour dans l'administration française !
Déjà, je n'ai pas souvenir d'avoir jamais reçu de vos nouvelles mais peut être votre lettre a-t-elle échoué entre deux devis, factures ou catalogues, dans la pile monstrueuse qui se gonfle au fur et à mesure que mon compte en banque se dégonfle...Je vous laisse le bénéfice du doute.
Ensuite, vous affirmez que les travaux de ma maison sont terminés ;au sens fiscal me précisez-vous (Notion différente de celle du Code de l'urbanisme, mais non élucidée).Au sens fiscal cela veut dire que , je vous cite, les locaux sont utilisables, c'est à dire que le gros oeuvre, la maçonnerie, la couverture, les fermetures extérieures et les branchements sur les réseaux extérieurs sont terminés. Soit.
Mais comment le savez-vous d'abord,  hein ? N'auriez-vous pas plutôt derrière la tête l'idée de vous rappeler à notre bon souvenir, dans l'espoir d'être invitée à la pendaison de crémaillère ? 
De toutes façons, s'il devait y avoir une pendaison , ce ne serait pas celle de la crémaillère...
J'avais bien pensé, il y a fort longtemps de cela, à organiser un pot rassemblant les  différents corps de métiers ayant participé à la contruction de l'extension, me disant que ce devait être frustrant de ne pas voir terminé ce que l'on avait commencé. Naïve que j'étais !
Déjà, il faudrait que tout soit terminé , au sens où je l'entends moi, c'est à dire tous les placos, parquets posés, peintures finies, sans oublier ce satané escalier qui n'a toujours pas fait son apparition, mais j'y reviendrai. Je ne parle même pas de la déco, car ça c'est un travail digne de Sisyphe...
Ensuite, j'ai progressivement rayé de cette liste imaginaire:
-ceux qui ne viennent pas aux jours et heures convenus
-ceux qui viennent quand on ne les attend plus et de préférence à 7 h 30 mais ne commencent pas le boulot avant 1/2 h va savoir pourquoi...
- ceux qui fument dans la maison bien qu'on ait gentiment précisé que personne ne fumait chez nous et que la fumée nous incommodait;
-ceux qui fument à l'extérieur  (je le sais, j'ai ramassé les 54 mégots qui n'avaient jamais atterri dans le cendrier vide)
- ceux qui ont pollué  mon espace sonore par leurs chansons ineptes et tonitruantes;
-ceux qui ont pollué mon espace olfactif  (mais ya des limites à tout, je ne préciserai pas davantage);
-ceux qui ont balancé des planches , clous non arrachés, je précise, sur mes plantes;
-ceux qui ont joué les jesaistoutfairemieuxquelesautres et qui ont saboté le travail voire quitté leur poste de travail;
-ceux qui visiblement n'ont pas vu le panneau "Chantier interdit au public" et se faufilaient dès que j'avais le dos tourné pour juger de visu de l'avancée des travaux...
J'en passe et des pires.
Bon, je cesse là mes jérémiades.Vous nous demandez de répondre dans les meilleurs délais, tiens c'est amusant, j'ai entendu plus d'une fois cette expression durant les travaux et je sais précisément maintenant quelle durée elle recouvre : "aux calendes grecques". Dont acte.
Je m'en vais de ce pas chercher un bon exorciste pour chasser toutes les ondes négatives de ma maison.
Salutations BTPesques.

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03/10/2006 | Lien permanent

Cher Père Noël Vraies lettres inventées

"Non ! Rien de rien
Non ! Je ne commande rien...
C'est payé, balayé, oublié
Je me fous de Noël[...]

 Édith P."

Lipogramme (texte d'où une lettre est bannie) , en hommage à Georges Perec , pastiches de différents auteurs (Prévert, Madame de Sévigné...) , lettres de Sherlock Holmes ou d'Ulysse  et autres fantaisies littéraires plairont aux amoureux des mots qui pourront s'amuser à les imiter.oulipo
Mais les membres de  L'Ouvroir de Littérature Potentielle  ont pioché également dans d'autres registres, plus ancrés dans la vie quotidienne : lettre de la Reudoute, lettre de refus (signée par la stagiaire du comité éditorial), lettres de réclamation, lettre d'amour (coquine , la lettre), chanson, textes utilisant des  jargons divers , tout ceci brosse aussi, mine de rien, un panorama de notre société et de ses usages linguistiques.

Une mine de plaisirs  à (s') offrir pour 5 euros.

Éditions Librio 2020

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En ville de A à Z

Pas de titre sur la couverture. Juste une portion de route et des lignes de signalisation tracées, traits pleins ou pointillés. Pourtant l'oeil est attiré et aussitôt les mains se mettent en action et feuillettent...En couleurs, les photos se succèdent, sans logique apparente sauf que...au F d'une antenne arrimée à un mur de briques, se détachant sur un ciel bleu, succède le G d'un escalier qui tourne et aboutit à une porte ouverte, le tout pris en plongée...51R+ANh2+gL._SL500_AA240_.jpg
On se surprend à continuer et l'on découvre , nichés au coeur du livre, les explications et les noms des auteurs: Roberto Beretta et Andreu Llorens, qui ont traqué les 26 lettres de l'alphabet latin au coeur de la ville de Londres.
Leur "étrangeté" leur a permis d'être libérés de tout a priori et d'ouvrir un oeil acéré, dénichant le C d'un croissant au sommet du globe d'une mosquée ou le K , souligné comme volontairement de noir, d'un escalier de secours.
Graphiste de formation, Berretta  trouve que cette "police de la vie citadine" a bien plus de caractère que les typos qu'il utilisait au travail, tout en étant plus subtiles.
Un abécédaire déniché dans la section "enfants" de ma médiathèque qui donne instantanément à tous envie de regarder d'un oeil plus acéré notre environnement.
Un seul regret:  cet album est donné comme étant indisponible, les éditions du Panama ayant disparu.

En ville de A à Z, Roberto Beretta et Andreu Llorens, Editions du Panama 2008.

Ps: à noter que le titre original ," The Quick Brown Fox Jumps Over a Lazy Dog", est un pangramme, c'est à dire une phrase comportant toutes les lettres de l'alphabet.

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13 à table ! 2022

"J'ai eu treize ans le 11 novembre 1974; c'était un lundi. j'étais content d'être né un jour férié parce que je me suis beaucoup ennuyé à l'école, et je n'aurais pas aimé passer en classe le jour de mon anniversaire. le lendemain matin, mardi 12 novembre, à 8h 10, mon père s'est suicidé." Marie-Hélène Lafon

Ne nous voilons pas la face, ce genre d'initiative caritative donne rarement lieu à e grandes réussites du point de vue littéraire, sans doute car il faut combiner auteurs populaires , susceptibles d'attirer un large public et auteurs plus reconnus par la critique. Tonino Benacquista Leïla Slimani Karine Giebel Romain Puértolas Jean-Paul Dubois Marie-Hélène Lafon Agnès Martin-Lugand François Morel Tatiana de Rosnay Françoise Bourdin Marina Carrère d'Encausse Alexandra Lapierre François d' Epenoux Cyril Lignac Étienne de Montety
Le thème retenu, de plus, Les Vacances, n'augurait rien de bon mais , à l'exception de ,je cafte, trois auteurs qui l'ont pris au pied de la lettre, le 13 à table de cette année est un excellent cru.
On y retrouvera ainsi la famille Santoire chère à Marie-Hélène Lafon, avec un dénouement plutôt audacieux ou un texte tout en délicatesse de Jean-Paul Dubois qui m'a fait penser à Alain Souchon et à un événement traumatique de son enfance.
Quant à Alexandra Lapierre, elle nous gratifie d'un récit sur une relation sororale magistrale. Les tonalités varient , mais la nostalgie n'est pas forcément au rendez-vous comme je le craignais de prime abord. Un recueil où Cyril Lignac nous offre même une recette de poulet rôti à l'origan frais et au citron  ça ne se refuse pas .

Couverture de Riad Sattouf

 

Pocket 2021

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De Anorexie à Zan.

Comment résister à l’appel d’un Abécédaire qui paradoxalement commence à Anorexie et se termine à zan ?

Michèle Gazier ne triche pas et n’omet aucune lettre nous faisant découvrir au passage que le kaki est le fruit du plaqueminier ou que le xangurro est un délicieux crabe farci servi dans un restaurant de San Sebastian.

Elle ne se contente pas de nous donner une folle envie de filer à Béziers goûter à la Biterroise, elle égratigne aussi au passage ses dîners parisiens où l’on se retrouve parfois le ventre vide à la fois de la soirée…51Sb86JkXjL._SL500_AA240_.jpg

Entre Endive et Vins de champagne, nous croisons aussi Manuel Vasquez Montalbàn, « Père gourmet de Peep Carvahlo et as de l’improvisation culinaire » »déversant des flots d’huile, vin blancs et autres bouillons parfumés qui en manquaient jamais d’éclabousser meubles, murs et sols. » et qui « enchaînait avec quelques heures d’écriture dans son bureau. Le passage d’une activité à l’autre était naturel, comme une respiration. Il cuisinait les mots dans le parfum des plats. ».

J’avoue au passage que je me suis trouvé beaucoup de points communs avec Michèle Gazier, autre sœur d’Olive Oyl( la fiancée de Popeye),aux jambes maigres et véloces. Comment ne pas adorer un texte qui commence ainsi : « Trop de lait maternel ,trop de soins grands-maternels, trop de soins tout court .Marre, coupez ! (…) Je n’aime rien, je en veux rien, recrache tout. Je désespère les adultes qui cherchent d’autres nourritures-tortures. »

Mais c’est surtout pour des passages tels que celui-ci que je vais glisser cet abécédaire dans ma bibliothèque de secours anti-grisaille : « L’olive s’accompagne volontiers d’une image d’ascétisme : une poignée d’olives , une tomate, du pain, une larme de cette huile de lumière…Celui qui n’entend pas encore les cigales n’a jamais connu le Sud. » Un vrai rayon de soleil.

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Dos à dos

"Marcher en fermant les yeux au milieu d'un champ de mines était une discipline qu'il maîtrisait parfaitement (...)."

Arnaud, gueule d'ange et comportement de voyou, débarque sans prévenir chez ses parents : Gabriel  futur ex-romancier et Esther mère -poule aveuglée par l'amour. Le temps de commettre un nouveau forfait et le voilà reparti, entraînant sa famille dans une course-poursuite dont le jeune homme ne mesure pas la gravité.41Ib3H9S-VL._SL500_AA300_.jpg
En assignant à un écrivain "à moitié tué" par "le grand bazar de l'écriture" un rôle principal, Sophie Bassignac en profite pour nous livrer, mine de rien, une des clés de son roman : "J'appâte les lecteurs avec un meurtre ou une disparition  et quand ils sont ferrées, je leur parle d'autre chose".
Ferrés nous le sommes sans problème par ces personnages qui ne manquent pas de chair et , même si parfois l'intrigue perd parfois un peu de rythme, la vigueur et la vivacité de l'écriture emportent totalement l'adhésion. Sophie Bassignac confirme ici tout le bien que j'écrivais déjà d'elle ici.
Les reflexions  sur l'écriture qui jalonnent le roman sont à recueillir avec jubilation par tous les amoureux de la littérature !

Dos à dos, Sophie Bassignac, Jean-Claude Lattès, 2011, 233 pages funambules.

 

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à cinq ans, je suis devenue terre à terre

"à l'horizon rectiligne d'une conversation sans but, il arrive parfois qu'un mot fasse éclater la bulle policée du phatique."

Quelle bonne idée de demander à la chanteuse, autrice, compositrice, pianiste Jeanne Cherhal que d'écrire à propos des mots !
Reine des métaphores, elle les personnifie aussi et les célèbre parfois de manière synesthésique,  associant un goût à leur sonorité, ce qui nous vaut ainsi un petit délice  à l'entrée "Yoga", mot fort usité en ce moment: "Lacté, légèrement sucré, frais sans être glacé, mélange subtil et doux de confiture de rose et de colle Cléopâtre, yoga a le goût du zen. Non seulement, il n'agresse pas, mais mieux, il repose. Il recouvre le palais d'un édredon léger et invite à la contemplation." L’article se termine néanmoins sur une note plus malicieuse et prosaïque !jeanne cherhal
Car oui, de l'humour il y en a et de sacrés personnages aussi car Jeanne Cherhal nous dévoile un peu de sa famille, de son enfance, de sa jeunesse au fil des entrées. La tonalité se fait parfois plus sombre pour évoquer de manière délicate son père disparu ou  le récit d'une amitié toxique illustrant le mot "Vampiriser".
"Sexy", "Féministe", "Sorcière" l’artiste multifacettes nous glisse aussi quelques conseils littéraires et une astuce pour se débarrasser de la lettre W au Scrabble. Ses textes sont de purs délices et certains confinent à la perfection, tel "Procrastiner ou "Cercle". Vite ,précipitez-vous sur ce recueil !

Points seuil 2020

 

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à la ligne...en poche

"L'usine bouleverse mon corps
Mes certitudes
Ce que je croyais savoir du travail et du repos
De la fatigue
De la joie
De l'humanité"

D'abord il y a la forme, à mi-chemin entre prose et poésie, une longue phrase sans point final, organisée en 66 séquences, la forme imposé par le rythme de la ligne de production où travaille l'auteur-narrateur. Pas le temps de réfléchir, la machine impose sa vitesse et les aléas mécaniques doivent sans cesse être compensés par les efforts humains.joseph ponthus
Adaptabilité des horaires, adaptabilité des corps, l'usine règne en maîtresse absolue . Il ne faut pas déplaire aux petits chefs, ne pas refuser les missions d'intérim, sans quoi on se retrouve sur le carreau, main d’œuvre infiniment remplaçable.
Pour tenir le coup, l'auteur puise dans sa culture (il a fait des études de lettres, a été dans une autre vie éducateur social, mais en Bretagne où il a choisi de vivre avec sa femme,  il travaille dans une conserverie de poissons ou aux abattoirs), culture littéraire ou populaire, les chansons tenant une place importante sur les chaînes de production.
Il dit la fatigue qui empêche de retrouver la phrase trouvée au boulot, "Mes mots peinent autant que mon corps  quand il / est au travail ", la solidarité  entre certains ouvriers ,mais aussi l'énervement contre les tire-au flanc. Il a  aussi des réflexions surprenantes quand il compare les effets de la psychanalyse et de l'usine sur lui-même.Il pose surtout des mots forts et vrais sur tout ce qu'on ne peut pas raconter, comme le dit sa tante page 93.

Un texte nécessaire et inoubliable.

Évidemment sur l'étagère des indispensables.

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à la ligne / Feuillets d'usine

"L'usine bouleverse mon corps
Mes certitudes
Ce que je croyais savoir du travail et du repos
De la fatigue
De la joie
De l'humanité"

D'abord il y a la forme, à mi-chemin entre prose et poésie, une longue phrase sans point final, organisée en 66 séquences, la forme imposé par le rythme de la ligne de production où travaille l'auteur-narrateur. Pas le temps de réfléchir, la machine impose sa vitesse et les aléas mécaniques doivent sans cesse être compensés par les efforts humains.joseph ponthus
Adaptabilité des horaires, adaptabilité des corps, l'usine règne en maîtresse absolue . Il ne faut pas déplaire aux petits chefs, ne pas refuser les missions d'intérim, sans quoi on se retrouve sur le carreau, main d’œuvre infiniment remplaçable.
Pour tenir le coup, l'auteur puise dans sa culture (il a fait des études de lettres, a été dans une autre vie éducateur social, mais en Bretagne où il a choisi de vivre avec sa femme,  il travaille dans une conserverie de poissons ou aux abattoirs), culture littéraire ou populaire, les chansons tenant une place importante sur les chaînes de production.
Il dit la fatigue qui empêche de retrouver la phrase trouvée au boulot, "Mes mots peinent autant que mon corps  quand il / est au travail ", la solidarité  entre certains ouvriers ,mais aussi l'énervement contre les tire-au flanc. Il a  aussi des réflexions surprenantes quand il compare les effets de la psychanalyse et de l'usine sur lui-même.Il pose surtout des mots forts et vrais sur tout ce qu'on ne peut pas raconter, comme le dit sa tante page 93.

Un texte nécessaire et inoubliable.

Évidemment sur l'étagère des indispensables.

 

La Table Ronde 2019,263 pages piquetées de marque-pages.

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Salut à toi ô mon frère...en poche

"Mes petites vieilles de Popul'Hair me manquent . Elles perdent leurs cheveux, ont des goûts de chiotte en matière de permanente , mais au moins, elles pètent le feu, bouffent leur retraite à pleines dents et piquent les cotisations des actifs avec le sourire et le mors aux ratiches."


Soit une famille en apparence classique: père clerc de notaire, mère infirmière capable de se transformer en  passionaria, prête à tout pour défendre ses enfants, six, dont trois adoptés. Parmi eux, la narratrice, férue de lettres, s'est inventé un métier: lectrice au salon de coiffure Popul'Hair, où elle régale les mamies aux cheveux bleus de poèmes ou d'extraits  de Gargantua ou d’éloge de la folie. En effet, "La rime agit comme une drogue sur les racines de cheveux. ça boucle mieux, c'est un fait scientifique avéré-même René Char qui fait pleurer et donc friser. Et ça rend moins con . ça aussi, c'est un fait."marin ledun
Tout ce petit monde va s'affoler quand, victime du racisme et de sa légendaire gentillesse, Gus, le petit dernier va se trouver accusé du braquage d'un bureau de tabac.
Croisant les registres de langue, les références littéraires, tout en pourfendant la bêtise ambiante, Marin Ledun nous procure un grand plaisir de lecture dans ce roman en apparence léger et plein de d’humour.

Si vous êtes en manque de la tribu Malaussène chère à Daniel Pennac, vite précipitez-vous sur cet opus de Marin Ledun !

j'ai lu 2019

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14/11/2019 | Lien permanent

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