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Rechercher : poésie du gerondif

L'affaire des lubies du temps perdu

"Elle souffrait rien qu'à la pensée de la pénible posture dans laquelle elle s'était elle-même placée. "

Sa mère vient de mourir. Son mari la quitte. La pièce de théâtre dans laquelle elle interprétait l'héroïne de Colette, Mitsou, se termine, Norma a besoin d'un refuge.
Elle se rend alors sur l'île (jamais nommée) où vit désormais son père.
Là, les frontières entre rêve et réalité semblent se flouter et Norma n'arrive pas à poser des questions directes à son père. La conversation est possible mais reste souvent élusive. Une  vérité finira pourtant par être prononcée et replacera peut être les choses en ordre.rune christiansen
Quel contraste entre la précision du vocabulaire et la description parfois nébuleuse des sentiments de Norma ! On se perd parfois dans ces circonlocutions  mais on reste séduit par la poésie qui se dégage de l’œuvre.
 Traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier.

Éditions  Notabilia 2023.

Merci à Babelio et à l’éditeur. rune christiansen

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Dehors la tempête...en poche

"Comme après une jachère amoureuse, je me sentais à nouveau disponible pour une rencontre avec un livre, un genre ou un écrivain. Mais c'était décidé, jamais plus je ne lirais d'histoires. C'est ainsi que la poésie est devenue ma méthadone."

Nombreuses sont les métaphores marines qui irriguent ce livre appartenant à la collection Le Courage. Normal, l'un des romans préférés de Clémentine Mélois est  Moby Dick.clémentine mélois
Dans son panthéon personnel figurent aussi Simenon et son héros Maigret dont elle analyse avec finesse la consommation alcoolique, qui l'amènera à consommer un alcool démodé, car lire entraîne bien des expériences sensuelles.

Au gré des ses humeurs, de ses souvenirs , de ses digressions, nous partageons son amour tant pour les livres que pour la lecture.
Les livres addicts ne pourront que craquer pour ce livre où beaucoup se reconnaîtront, en particulier dans une liste où elle confesse certaines habitudes liées aux livres...

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La petite dame en son jardin de Bruges

"Ma grand-mère "inventait" les coquillagecharles bertins sur le sable avec la même aisance insolente que les trèfles à quatre feuilles dans l'herbe du jardin."

Parce que sa grand-mère Thérèse-Augustine lui est apparue en rêve, l'auteur, plus d'un demi-siècle après la disparition de cette dernière , décide de "regagner le pays où [il] n'a jamais cessé d'avoir huit ans."
Dans ce clos vert, la vieille dame et Charles avaient tissé une connivence un peu magique qui allait marquer l'auteur à tout jamais : "La merveille est qu'il me suffise d'évoquer ton visage, ô maison, pour que le miracle renaisse : voici que le charme agit de nouveau, que l'enchantement se recompose, que la vieille tendresse se réveille et me presse de courir vers toi comme on se hâte vers une fontaine."
Par petits épisodes, c'est tout à monde suranné et délicieux qui renaît, celui du début du XXème siécle, quand les chevaux parcouraient encore les rues pavées, quand aller à la mer devenait une expédition pleine d'aventure.
C'est aussi le portrait -par petites touches- d'une vieille dame qui a su échapper au destin sacrifié qu'on lui imposait et qui avait toujours préféré "tirer des plans sur la comète" ,ouvrant ainsi les portes de la poésie à son petit fils. Quel bonheur enfin de voir Thérèse-Augustine, obligée de quitter l'école à douze ans, établir une vraie complicité avec Charles en partageant ses lectures !
On pense à Colette, à Proust aussi bien sûr et même si ce thème des souvenuirs d'enfance a souvent été traité en littérature, on se trouve avec ce récit de Charles Bertin, au style très soutenu et évocateur ,devant un petit bulle de plaisir et de poésie qu'il faut absolument découvrir ! Un livre magique !

Il aura fallu que Franck Andriatl e cite en exergue ici et que je le déniche à la médiathèque pour enfin lire ce récit !

Aifelle et Chiffonnette ont adoré aussi et en parlent ici !

Lilly a été la vile tentatrice ici !

La petite dame en son jardin de Bruges, Charles Bertin, Babel.

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28/07/2012 | Lien permanent

Les voies perdues

"C'est au nord de nulle part."

pascal dessaint, Philippe Matsas

On le connaît pour ses polars noirs, voire très noirs, son amour de la nature , mais ce qui pointait parfois au détour d'une phrase, se montre ici plus en lumière: la poésie. Cette manière de prêter attention aux détails, aux matières, aux textures, à l'ombre, à la lumière, à l'indicible, qui se laisse parfois capturer.
Cette poésie que l'on trouve aussi dans les photos de Philippe Matsas, en noir et blanc pour signifier le deuil d'une région parcourue par des voies ferrées désaffectées, qui disent les trains d'autrefois, et les  actuelles "friches humaines, industrielles ou ferroviaires" qui provoquent "le souvenir ou la mélancolie."
Des hommes , il en sera peu question, et dans les textes et dans les photos, seules demeurent des silhouettes en contre jour , un homme comme démantibulé, une femme et ses enfants regardant au loin ou des traces maladroites d'un amour tagué.
Les lignes géométriques , structurent un espace  où le ciel a la part belle, un ciel torturé et changeant, le cile du Nord, quoi !Mais ce sont plus particulièrement les photographies rasant le sol, capturant la grêle de plantes sèches comme des flèches qui semble s'être abattue sur les rails pour mieux les brouiller, les effacer, qui ont retenu toute mon attention. Ce sol qui, sur un autre page "ressemble à une vieille peau tannée, comme celle d'une peau d'hippopotame."Nous retrouvons ici comme un écho de l'univers  décrit dans Les derniers jours d'un homme, une manière de mettre en scène un monde où l'homme est réduit à la portion congrue car le travail a disparu. Restent les cicatrices, les ferrures rouillées, les rails déglingués, les bouleaux qui les enjambent sans vergogne, tout un paysage mélancolique où le voyage n'est plus qu'un souvenir, une trace qui s'efface déjà.

Les voies perdues, Pascal Dessaint, Philippe Matsas, Editiosn Après La lune 2011, à laisser traîner mine de rien sur la table du salon pour le feuilleter et se laisser captiver.

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La vie sexuelle des libellules

"Des fois elle est chiante la poésie
 Elle arrive sans qu'on l'invite"

 prologue :ouvert au hasard en pleine période toutmetombedesmains *, je découvre ceci :

"Pas envie de lire
sauf une lettre anonyme
truffée d'insultes injures insinuations salaces
que je trouverai dans ma boîte aux lettres un samedi matin
en revenant du marché
C'est sûr je reconnaîtrai l'écriture
puisque c'est moi qui l'écrirai"

J'étais cuite.

Des libellules et de leur vie sexuelle  il n'en sera fait mention qu'une seule fois, au passage. Tant pis pour les odonatologues  **, tant mieux pour les amateurs de poésie, libre et foutraque car Bernard Friot se lâche dans ces textes jouant avec l'espace, avec les mots, y compris les gros, dans une énergie débordante et jubilatoire. bernard friot,amis libidineux passez votre chemin !
Pas de titres, sauf parfois un vers qui se détache et qu'on pourrait considérer comme tel. Pas facile donc de les identifier mais pas grave, on s'en arrange et on avance. Comme on s'arrange de cette vie quotidienne semblable à un théâtre  où  des "morts vivants" sont "trimballés cahin-cahot dans le bon vieux métro brinquebalant". Heureusement que le poète-Créateur est là pour "allumer dans leur cervelle éreintée quelques ampoules / basse tension .
Célébrant l'amitié "allez on continue", l'imagination, Bernard Friot vitupère contre cette société qui fait la part belle aux messages prémâchés de la publicité:
"fraîcheur citron en super-promotion
 donnez-moi ma ration d'illusions"
A chaque page, on glane des vers, des trouvailles, des surprises en pagaille et les "dessins et gribouillis" de Bruno Drouin, sans oublier une couverture  facétieuse qui joue aussi les 4 èe de couv', (gare aux étourdis qui trouveront le texte sans dessus dessous !)contribuent à cette atmopshère créative en diable !

La vie sexuelle des libellules, Bernard friot, Milan 2011, 93 pages*** enthousiasmantes !

 

*Oui, je sais c'est dur à croire vu mon rythme apparent de croisière mais ça sert aussi à ça un blog : embellir la réalité !:)

** scientifiques étudiant les libellules (appris dans un autre livre commencé, et abandonné pour l'instant).

*** dont certaines ont été testées et approuvées par mes élèves !

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Grosses joies

"Vous préférez croire en une manifestation surnaturelle, vous préférez croire que les choses peuvent être différentes de ce qu'elles sont habituellement; qu'elles peuvent se dilater de façon assez irraisonnée pour que la réalité se modifie..."

"Flaque de beurre, rabot électrique" (titre d'une nouvelle du recueil), une juxtaposition étrange, tout à la fois quotidienne et décalée à l'image de l'univers si particulier et réjouissant de Jean Cagnard.
Nous sommes dans un monde en apparence banal, le nôtre, mais où la poésie parvient à se nicher au détour d'une phrase, à moins que ce ne soit une touche d'humour noir. Là, le temps peut s'étirer, une chute durer plusieurs jours, pour mieux observer tout ce qui se joue dans cet événement. On prête attention à l'infime :"Dans la rue, on entend une mouche uriner contre la patte d'un berger allemand.",aux sentiments fugaces, "Et puis la femme se resservit un verre pour fracasser la mollesse qui s'installait."jean cagnard
Il règne dans ces nouvelles une atmosphère étrange, "L'acte de vente des parcelles  devait contenir une clause qui interdisait  aux acquéreurs  d'habiter leurs habitations , à moins d'y vivre de façon égyptienne (momifiés).",et un héros doit  s'enfoncer dans la forêt  pour se trouver "un visage d'homme terriblement vivant, un visage qu'il était allé chercher dans la matière du monde.", une héroïne troquer ses yeux contre des huîtres pour préserver son amour. Comme si la nature pouvait seule nous aider à vivre intensément, loin d'un univers étriqué..
Vous connaissez mon amour des métaphores et de la poésie qui se glisse au cœur de la prose : ici je me suis régalée ! Et tant pis pour ceux qui n’aiment pas les nouvelles, car ils perdent une belle occasion de découvrir un auteur hors-normes qui clôt son recueil en rendant un bel hommage à "la passion des truites pour la littérature." !

Grosses joies, jean Cagnard, Gaïa 2014, 155 pages piquetées de marque-pages !

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Le lièvre d'Amérique

"Diane ne se souvenait pas de cette impression de faire entièrement partie du paysage, de la proximité des grandes oies des neiges, comme si elles piétinaient sa peau. C'est sûrement ça qu'elle avait oublié en partant subitement. L'appartenance."

Alternant les souvenirs d'adolescence de Diane et  de son ami Eugène dans une nature sauvage où ils évoluent en parfaite harmonie, descriptions naturalistes de l'animal qui donne son titre au roman et récit d'une Diane adulte se remettant d'une mystérieuse intervention destinée à la rendre encore plus performante, le texte de Mireille Gagné alterne les tonalités et les temporalités sans jamais perdre son lecteur.
L'écriture est étonnante de véracité et de poésie , tant dans les sentiments que dans les descriptions de la nature et c'est par petites touches que se découvre une transformation qui pourrait aussi bien  appartenir à l’univers du conte  qu'à un futur très proche, tant les manipulations génétiques deviennent monnaie courante.mireille gagné
On suit de l’intérieur la métamorphose de Diane ,accro au boulot, qui s'est coupée de tout et de tous ( surtout de la nature, en fait)qui est devenue une proie et agit en tant que telle. On l'accompagne dans cette transformation, le souffle court, le cœur battant, espérant que la jeune femme s'en sorte.
A noter que l'autrice fait la part belle au vocabulaire maritime et au parler rural de l'île aux grues, île située sur le fleuve Saint-Laurent, donnant ainsi plus de véracité à son texte, mais aussi de précision et de charme.
S'inscrivant dans la lignée de La femme changée en renard de David Garnett , ou plus acide et violent de Truismes de Marie Darrieussecq, Le lièvre d’Amérique renouvelle le genre , par sa poésie et son amour de la nature, et se prête comme ses prédécesseurs à de multiples interprétations. Un grand coup de cœur pour ce récit envoûtant !
Et zou, sur l'étagère des indispensables.

La Peuplade 2020

 

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Julius Winsome

"...j'ai rencontré un géant efflanqué qui vivait dans un minuscule chalet."

Version sage

"En été j'avais un cercle de fleurs pour arrêter la forêt, en hiver un cercle de livres pour arrêter le frois et me permettre, durant les mois de silence, de me retirer à l'intérieur de la maison. Et autour de moi un autre cercle vivant: les animaux qui s'assemblaient pour recevoir la nourriture que je jetais sur le sol, les oiseaux qui attendaient des graines en hiver  et me remerciaient en chantant à tue-tête au printemps. ils vivaient dans un rayon d'une centaine de mètres, et, le moment venu, renonçaient paisiblement à leur corps."

Julius Winsome vit donc seul au fond des bois et s'apprête à se retirer dans son cercle de livres car l'hiver approche. l'hiver rude et glacial du Maine. L'assassinat de son chien, Hobbes, va transformer ce quinquagénaire doux et pondéré en tueur en série méticuleux et tout aussi calme.
L'alternance du passé et du présent nous aide à mieux cerner la  riche personnalité de Julius qui n'est en rien un être fruste ou asocial.
C'est l'irruption de la violence, de la trahison, sans doute qui vont rompre le lien subtil qui l'attachait au monde. Julius, friand de poésie, exprimant peu ses sentiments, fait évidemment tâche dans le monde rude des chasseurs qui l'entourent et c'est cette singularité qui va tout déclencher.51HkqjDpLuL._SL500_AA300_.jpg
Révolte, fascination tels sont les principaux sentiments du lecteur qui, sporadiquement, ne peut s'empêcher de se dire que tout de même il est en train de s'attacher à un tueur en série mais continue à se laisser séduire par ce géant doux et efflanqué. Un récit parfaitement structuré et un style tout en délicatesse et poésie font définitivement de ce texte un indispensable qui va m'accompagner longtemps.

Version folle

Ayé, je suis encore tombée amoureuse d'un homme des bois, doublé cette fois d'un tueur en série , ça ne s'arrange pas ma pov' fille !

*

Julius Winsome, Gerard Donovan, points seuil 2010, 274 pages dont j'ai retardé le plus possible la fin. Qu'allais-je lire ensuite ? Aucun livre ne trouverait grâce à mes yeux après cet immense coup de coeur, j'ai donc relu aussi sec et corné de plus belle  Julius Winsome !

Vivement que d'autres textes de cet auteur soient traduits!

L'avis de Laure

de Brize

de Sassenach

de Dominique

de Véronique

de l'Or des chambres

 

 

 

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8 Millions de lecteurs dans le monde .

J'avais envie de poésie et bien en vue dans le rayon,il y avait  L'anniversaire de la salade , titre qui  avait tout pour plaire à l'épouse de l'Homme qui ne conçoit pas un repas sans salade, et un bandeau encore plus intriguant, surtout pour de la poésie. En lisant la  postface du traducteur, nous apprenons que ce recueil s'est vendu à trois millions d'exemplaires au Japon dont un million le premier mois.Je me demande bien dans quel pays on peut atteindre de tels chiffres avec un livre de poèmes...Le décalage entre l'image que nous avons du Japon, pays des robots qui vont bientôt remplacer l'homme (voir ici) et cet engouement fabuleux pour un recueil de tankas contemporain (paru il est vrai  au  Japon  il y a une vingtaine d'années) est assez vertigineux.51SY2SD3FtL
J'ai commencé  ce recueil par la postface et je vous engage à faire de même car le traducteur,Yves-marie Allioux, nous explique très bien les  problèmes  de traduction et les  choix qu'il a dû  faire pour se rapprocher au plus près de l'esprit de ces vers de ces cinq séquences rythmiques 5-7-5-7-7 qui normalement s'écrivent sur une seule ligne verticale.
Mais  plus encore, il est peut être utile de lire ces  poèmes dans la continuité car s'y lisent des fragments d'histoires d'amour, des débuts, étincelants à la fin plus morne. Libre ensuite à  nous d'y picorer et de  revenir sur nos tankas préférés.
Tawara Machi  avait une vingtaine  d'années quand elle a rédigé ces textes mais elle fait preuve d'une grande maturité pour saisir ces instants de vie si fugaces et si lumineux.

Quelques exemples parmi mes préférés:

"Emmaillotant les senteurs du soleil
je plie ces serviettes de  toilette Pour moi aussi
le jour viendra sans doute où je serai mère"

"D'un claquement j'ai étiré la chemise
et tandis qu'elle sèche mon coeur au soleil
devient transparent de blancheur"

"Il n'y a pas de quoi en faire un drame Posée
sur ma  main droite toute ma vie solitaire
dans ce citron pourri"

Mon livre de chevet.

 

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pourquoi être heureux quand on peut être normal ?...en poche

"La fiction et la poésie sont des médicaments, des remèdes. Elles guérissent l'entaille pratiquée par la réalité sur l'imagination."

En 2003 paraissait en France  la fiction Les oranges ne sont pas les seuls fruits* , roman dans lequel Jeanette Winterson revenait sur une enfance bien particulière: celle d'une enfant adoptée par un couple marqué par une religion sévère et exigeante.jeanette winterson
Presque dix ans plus tard vient de paraître cet ouvrage qui n'emprunte plus les voies romanesques mais nous livre , avec beaucoup de pudeur et de recul, une autobiographie marquante à bien des égards. Madame Winterson, la mère adoptive , avait tout pour devenir une nouvelle Folcoche, n'hésitant pas , par exemple, à partir en vacances laissant Jeannette à l'extérieur d'un domicile complètement fermé. Mais tout l'art de l'écrivaine est dans la nuance. On sent qu'avec le temps, elle en arrive à jeter un regard presque apaisé sur cette mère si imparfaite.
C'est aussi le récit de la conquête d'une liberté, liberté qui passe par les études et par l'écriture, mais qui ne fera évidemment pas l'économie de la douleur, surtout quand Jeanette essaiera de retrouver sa véritable mère .
L'écriture est tout sauf fluide et linéaire, et l'auteure s'en explique, mais on ne peut qu'être touché à l'extrême par cette femme  et par le pouvoir de l'émotion générée. En témoignent les nombreux marque-pages !

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