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Rechercher : Bernadette a disparu

Garde tes larmes pour plus tard

"Virée de son boulot, plaquée par son amour, rejetée même par la mort."

Envoyée "dégommer" Françoise Giroud lors d'une interview pour un magazine, Alix de Saint André va être émue par cette vieille dame à la fois fragile et bouleversante. "Travaillez, travaillez" tel est le mantra que répète la fondatrice de l'Express à sa jeune consoeur avec qui elle va nouer des liens affectifs.
Ulcérée par les biographies, souvent à charge et truffées d'erreurs, Alix de saint André décide, avec l'appui de Caroline Elliacheff, la fille de Françoise Giroud, de mener une enquête  "fondée sur la trace des mots et de l'encre" , mettant ainsi à jour un manuscrit autobiographique qu'on croyait disparu, texte rédigé après la tentative de suicide  de l'ancienne secrétaire d'Etat.alix de saint andré,françoise giroud
Ni portrait à charge ni hagiographie, Garde tes larmes pour plus tard pointe et tente d'expliquer les  mensonges de cette femme qui avait renié sa judaïté. Le récit de cette enquête s'avère parfois fastidieux et je me suis un peu perdue dans les nombreux membres de la famille de Françoise Giroud, leurs tribulations tant géographiques, qu'affectives.
Alix de Saint André en profite pour souligner les défauts des travaux de Laure Adler et Christine Ockrent, se montrant parfois virulente. Un petit côté redresesuse de torts qu'elle applique également à Madeleine Chapsal, la première femme de Jean-Jacques Servan-Schreiber.
Une lecture en demi-teinte mais qui vient compléter celle, plus ancienne, d'Une femme Libre.

 

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Famille modèle...en poche

"-Si tu fais vraiment partie de la famille, il va falloir que tu apprennes à merder."

Warren Ziller, a décidé de transplanter sa famille du Wisconsin où tous profitaient d'un bonheur paisible, pour leur faire partager son rêve américain de richesse et de confort en  Californie . Las ! les ennuis vont commencer et s'aggraver d'autant plus vite que Warren ne peut avouer à sa parfaite petite famille que toutes leurs économies ont disparu dans le sable du désert...eric puchner
Eric Puchner brosse un portrait caustique de la société américaine,et de cette famille qui semble dans un premier temps échappée d'une publicité : la mère , toujours vêtue de pastel, surnommée par ses enfants "Pyrex, déesse des gratins" qui réalise des films éducatifs benêts, les enfants, tous très beaux mais qui, mine de rien, peinent à s'adapter à ce nouvel environnement qui ne leur semble pas forcément idyllique et le père , incarnation vivante de l'esprit d'entreprise.
Tout ce joli petit monde va se trouver sévèrement secoué dans le shaker du destin et les véritables personnalités vont se découvrir peu à peu,tandis que s'effilochent les rêves paternels. C'est à la fois cruel et drôle , on contemple tout à la fois effaré et troublé cette chute de la maison Ziller en croisant les doigts, juste au cas où...

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Garde tes larmes pour plus tard...en poche

Virée de son boulot, plaquée par son amour, rejetée même par la mort."

Envoyée "dégommer" Françoise Giroud lors d'une interview pour un magazine, Alix de Saint André va être émue par cette vieille dame à la fois fragile et bouleversante. "Travaillez, travaillez" tel est le mantra que répète la fondatrice de l'Express à sa jeune consœur avec qui elle va nouer des liens affectifs.
Ulcérée par les biographies, souvent à charge et truffées d'erreurs, Alix de saint André décide, avec l'appui de Caroline Elliacheff, la fille de Françoise Giroud, de mener une enquête  "fondée sur la trace des mots et de l'encre" , mettant ainsi à jour un manuscrit autobiographique qu'on croyait disparu, texte rédigé après la tentative de suicide  de l'ancienne secrétaire d’État.51a31krG9VL._AA160_.jpg
Ni portrait à charge ni hagiographie, Garde tes larmes pour plus tard pointe et tente d'expliquer les  mensonges de cette femme qui avait renié sa judaïté. Le récit de cette enquête s'avère parfois fastidieux et je me suis un peu perdue dans les nombreux membres de la famille de Françoise Giroud, leurs tribulations tant géographiques, qu'affectives.
Alix de Saint André en profite pour souligner les défauts des travaux de Laure Adler et Christine Ockrent, se montrant parfois virulente. Un petit côté redresseur de torts qu'elle applique également à Madeleine Chapsal, la première femme de Jean-Jacques Servan-Schreiber.
Une lecture en demi-teinte mais qui vient compléter celle, plus ancienne, d'Une femme Libre.

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Et tu n'es pas revenu

"Survivre vous rend insupportables les larmes des autres. On pourrait s'y noyer."

Quand elle est arrêtée, à quinze ans, son père lui dit :"Toi, tu reviendras peut être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrais pas."
Cette prophétie s'accomplira . Marceline pourra brièvement ,et au risque de sa vie, revoir son père , envoyé à Auschwitz, tandis qu'elle est déportée à Birkenau et elle recevra un billet de lui. Ce billet, il a disparu dans la tourmente, les mots se sont effacés de sa mémoire mais pas le fait qu'il ait signé de son   prénom juif, alors qu'il se voulait français.marceline loridan-ivens,judith perrignon
Des décennies plus tard, Marceline répond à ce billet, remonte le cours du temps et brosse, à grands traits parfois, des pans de sa vie.
La survie au camp, le retour, la chape de plomb qui pèse sur les survivants, la mère qui veut juste savoir si elle n'a pas été violée et ,par dessus tout, cet amour de la fille pour son père ,font de ce récit tendu comme un arc ,une lecture âpre et nécessaire. Il y a dans ce texte une sourde énergie. Le temps n'a pu balayer les émotions et on sent Marceline Loridan-Ivens à fleur de peau tout au long de ce texte.

Merci Clara .

En avril sortira en DVD" La petite prairie aux bouleaux".marceline loridan-ivens,judith perrignon

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Le mystère du hareng saur...en poche

"-ça fait toujours plaisir de se faire insulter par le fantasme de quelqu’un d'autre."

Branle-bas de combat dans le monde des livres ! Thursday Next a disparu et il faut la retrouver d’urgence pour éviter une guerre entre le Roman Grivois et la Littérature Féminine. Pas sûr que le conflit soit évité car celle qui est chargée de la retrouver n'est autre que la Thursday de fiction, qui interprète son rôle mais ne dispose pas des mêmes capacités que celles de son illustre modèle.jasper fforde
Flanquée d'un majordome mécanique, louvoyant entre les Hommes du Plaid et les trafiquants de fromage, Thursday aura fort à faire, d'autant que son p'tit cœur tout mou bat fort pour le mari de Thursday...
Quel bonheur de replonger dans le Monde des Livres ! Les e-books y sèment un peu de désordre et la Thursday de roman va s'employer à comparer le monde réel, fort chaotique à ses yeux ,et celui, plus policé en apparence ,de la fiction. Jasper Fforde a retrouvé une veine inventive qui fait plaisir à lire et même si l’intrigue est un peu légère, on prend beaucoup de plaisir à se balader dans le monde plein de références loufoques , de fausse logique et d'humour ! un vrai régal !

10/18

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Le Mur de mémoire...en poche

"Un visionneur de souvenirs rencontre une gardienne de souvenirs."

Six nouvelles pour un recueil où le thème de la mémoire constitue un fil rouge. Un thème qui apparaît parfois de manière marquée (dans le premier texte qui donne son titre au recueil) ou de manière plus subtile, dans les cinq autres.
Se déroulant dans différents pays et à différentes époques ( de 1936 à un futur tout proche), ces nouvelles savent à chaque fois nous toucher au cœur car Anthony Doerr, maniant l'ellipse en virtuose, attend parfois le tout dernier moment pour révéler un infime détail qui fera résonner le récit avec une tonalité différente.anthony doerr
Que ce soit des paysans chinois qui emportent les os de chats morts depuis longtemps car ils quittent leur village qui sera submergé par les eaux d'un barrage ou une petite américaine, transplantée en Lituanie avec trois ballots de vêtements trop petits et un chien, qui s'obstine à pêcher l’esturgeon dans un fleuve où il a disparu, ou cet africain du Sud qui fait la queue pendant des heures devant un dispensaire avec son fils malade, tous les personnages savent nous émouvoir sans pour autant que le récit sombre dans le pathos car Anthony Doerr sait trouver le détail à la fois révélateur et efficace qui nous les rend proches.

Un grand bonheur de lecture.

Le Mur de mémoire, Anthony Doerr, traduit de l'anglais (E-U) par Valérie Malfoy, livre de poche 2015, 325pages

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Nuit de septembre

"à ce jour, les chansons sont la solution qui te reste.Tu les entends, on tend vers toi leurs perches auxquelles t'agripper, presque au hasard, et alors, tu t'élances, tu te croches."

C'est un cadeau rare, précieux et déchirant que nous offre ici Angélique Villeneuve. Celui d'un texte qui met à la fois à distance la narratrice mais s'adresse aussi à chacun de nous par le "tu" employé, nous englobant dans une douleur que,secrètement, nous ne souhaitons pas connaître.angélique villeneuve
Il n'est en effet pas de mot en français pour désigner les parents sont l'enfant vient de mourir, rompant ainsi l'ordre des générations.Ce mot, la narratrice le découvrira pourtant dans une langue étrangère et nous l'offrira, tout comme elle nous révèlera quasiment à la toute fin du texte le prénom de son fils disparu.
Baume des mots, vigueur des arbres pour remonter vers la lumière et cueillir les fleurs d'hiver, titre d'un autre roman de l'auteure.
Si les yeux se brouillent parfois de larmes, aux moments les plus inattendus en ce qui me concerne, il ne faut pourtant pas oublier la grande douceur qui se dégage de ce texte, la grande pudeur aussi, les autres membres de la famille, restant en retrait du texte où se dévoile ,un peu la narratrice.

Un livre nécessaire, lumineux et poétique.

 

Nuit de septembre, Angélique Villeneuve, grasset 2016, 154 pages pleines de vie.

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La fille du train...en poche

"Pour la première fois depuis bien longtemps, je m'intéresse à autre chose qu' à mon propre malheur. J'ai un but.Ou, en tout cas, une distraction."

Par la fenêtre de son train de banlieue du matin, ou du soir, Rachel observe les habitants d'une maison située en bord de voie. Un couple idéal à ses yeux, une vie parfaite qui s'offre comme un contrepoint à celle qu'elle connaît. paula hawkins
Mais un jour, une scène vient troubler la belle harmonie et Rachel apprend quelques jours plus tard que la si jolie jeune femme de la maison a disparu. Elle décide alors de s'immiscer dans cet univers qui fut naguère le sien...
C'est sur la foi d'une critique de Telerama  (qui en disait beaucoup moins  que la quatrième de couv') que j'ai commencé la lecture de ce thriller psychologique. J'ai aussitôt été happée et par les personnages (trois femmes prennent la parole ) et par le récit  qui opère un virage à 180° dans le dernier tiers. Les informations sur la narratrice principale sont distillées au compte-gouttes , estompant ainsi le côté pathétique de sa situation.
Ce voyeurisme banal, qui n'a pas saisi au vol des scènes de vie  au cours d'un voyage en train ?, est exploitée pleinement par Paula Hawkins qui ferre d'emblée son lecteur et ne le lâche plus ! Voilà longtemps que je n'avais dévoré un thriller avec autant d'appétit !

La fille du train, Paula Hawkins, traduit de l'anglais par Corinne Daniellot, Sonatine 2015, 379 pages à dévorer, par forcément dans les transports en commun, de crainte de louper son arrêt ! Pocket 2016

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Gabriële

"Ce fut notre gageure de déterrer quelqu’un qui  voulut rester dans l'ombre."

Gabriële Buffet-Picabia,"théoricienne de l'art visionnaire, femme de Francis Picabia, maîtresse de Marcel Duchamp, amie intime d’Apollinaire" avait tout à la fois disparu de l 'histoire de l'art et de la vie de ses arrières petites-filles, Anne et Claire Berest, qui ignoraient jusqu'à son existence.
Se basant sur une solide documentation, mais faisant aussi la part belle à leur propre subjectivité, les auteures ont donc sorti de l'oubli cette personnalité exceptionnelle qui fut plus une femme qu'une mère, sachant privilégier l'art de Picabia et fermer les yeux sur ses frasques .anne et claire berest
Elle aurait pu être une musicienne, mais sans éclat ,et se révéla bien davantage dans sa manière d'accompagner et de révéler à eux mêmes les artistes d'avant-garde.
J'ai été un peu frustrée de voir résumer en quelques lignes la vie de Gabriële après Picabia, mais cela participait de la logique intrinsèque du texte, puisqu'il s'agissait de jeter par delà les années une sorte de pont entre cette aïeule atypique, et elles-mêmes.
Quelques longueurs, mais Anne et Claire Berest ont su m'intéresser à la vie hors-normes de cette femme. Il se dégage aussi une grande sensibilité et la volonté de ne pas blesser leur propre mère en exhumant une histoire familiale douloureuse.

Gabriëlle, Anne et Claire Berest, Stock 2017, 421 pages.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle.

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Farallon Islands

"J'ai été cette personne constituée de sensibilité artistique et de chagrin. J'ai cru que mon esprit était primordial et mon corps secondaire."

 "Photographe, nomade, orpheline de mère. Une épistolière, laissant derrière elle une traînée de papier et de mots partout dans le monde, comme celle d'un avion. une artiste avec un appareil photo en guise de cerveau: froid, précis, calculateur. Une femme en noir." Ainsi se définit a posteriori Miranda, la narratrice qui va passer une année sur les  Farallon slands. Des îles tout sauf hospitalières où ne vivent que des biologistes chargés d’étudier la faune locale.abby geni
Rebaptisée Melissa, voire Souricette, la narratrice va peu à peu prendre ses marques et se laisser fasciner par cet environnement violent et meurtrier, peu accessible,où "tout est dangereux, même la peau des requins",  ce qui nous donne un étonnant huis-clos en plein air.
Roman initiatique, se déroulant dans un environnement oppressant, où les distinctions entre humains et animaux ont disparu aux yeux des biologistes qui semblent détachés et sans empathie, Farallon Islands distille une sourde fascination qu'il faut prendre le temps de laisser agir. Un roman riche aussi en informations étonnantes sur les animaux qui la peuplent, avec un mention spéciale pour le poulpe "domestique", Oliver. Abby Geni, par son écriture précise, nous fait ressentir l'odeur du guano, sentir les poux d'oiseaux ou les attaques des  goélands furieux avec une acuité sans pareille.  Un roman puissant qui file sur l'étagère des indispensables.

Farallon islands, Abby Geni , Actes Sud 2017, magnifiquement traduit de l'anglais (E-U) par Céline Leroy, 381 pages piquetées de marque-pages.

Le billet tentateur de Cuné.

 

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