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Rechercher : La femme à la clé

Blonde à forte poitrine

"Changer de corps pour changer de vie. Depuis ses débuts, c'est en modifiant son aspect physique qu'elle a forgé son destin."

Fantasme par excellence, la Blonde à forte poitrine draine à la fois des idées de candeur et de luxure. Cette synthèse improbable, l'héroïne de Camille de Peretti la réussit pour son plus grand malheur.camille de peretti
S'inspirant du destin d'Anne Nicole Smith, bimbo qui épousera un sugar daddy millionnaire quasi nonagénaire, l'autrice dissèque ici le destin d'une femme emblématique qui, manipule un corps qui en fait jamais ne lui a appartenu,car elle lui a fait subir de nombreuses violences pour l'adapter aux désirs masculins. D’éprouvantes descriptions d’opérations de chirurgies esthétiques nous font bien prendre conscience que ces actes  n'ont rien d'anodin et entraînent des conséquences  à plus ou moins long terme.
La tragédie file à toute allure, décrivant les multiples facettes d'une femme qui avait tout à la fois besoin de protéger ses enfants et  de se faire protéger elle-même mais,victime de son physique, s'y est prise d'une manière fort dangereuse.
Un roman prenant qui dépasse largement le cadre de l'anecdote et peut s'appliquer à d'autres blondes à fortes poitrines. Un bon moment de lecture.

Blonde à forte poitrine, Camille de Peretti, Éditions Kero 2016.camille de peretti

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Notes à usage personnel

"J'ai peur d'être cette femme qui dérange. Et peur de ne pas déranger assez.
J'ai peur. Mais je le fais quand même."

Dans ces Notes à usage personnel, Emilie Pine évoque d'abord les souvenirs qu'elle a gardé d'une crise familiale: celle où son père, volontairement exilé en Grèce, a failli mourir à cause de son addiction à l'alcool.En filigrane, elle dépeint le portrait d'un homme, écrivain, autocentré et bien peu concerné semble-t-il par ses filles. Avec franchise, courage, c'est aussi le dialogue entre un père et sa fille, en perpétuelle évolution, avec ses hauts et ses bas ,qui se donne aussi à lire et l'essentiel est qu'il continue.emilie pine,irlande,femmes
Dans les cinq autres essais, Emilie Pine va encore au plus près de son intimité puisqu'elle évoque tour à tour son infertilité (alors que sa sœur est enceinte), son sentiment de solitude quand ses parents sont séparés dans une Irlande qui n'autorisait pas encore le divorce, son anorexie et de manière plus générale son rapport difficile à la douleur et au corps , les violences faites au femmes, son addiction au travail et la dépression.
Féministe, elle l'est mais ce n'est pas pour autant facile de d’admettre, même a posteriori ,qu'elle a été violée, tant la question du consentement était alors biaisée, et le reste encore trop souvent. Ce n'est pas non plus facile de lutter contre le sexisme ambiant , même quand,  comme elle, on occupe un poste de professeure de théâtre contemporain au sein d'une université.
Un parcours poignant, au plus près du corps et des émotions, sans fards qui bouleverse m,ais donne aussi à réfléchir. On se réjouit que l'auteure, à qui son père avait fait promettre quand elle était enfant, de ne pas écrire , n'ait pas respecté cette promesse.

 

Traduit de l'anglais (Irlande) par Marguerite Capelle. Delcourt 2019, 188 pages puissantes.



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13 à table ! 2019

"Il parle d'une certaine organisation du temps, d'une certaine portion de temps laissé à autre chose que le travail ou le repas. Il parle des heures  passées à cuire de  la viande, à s'affaler dans l'herbe et à trinquer. Il parle d'une propension à rassembler des chaises autour d'une table en lançant aux amis de passage: "Serrez-vous de ce côté -là, ça fera de la place à Michel." Alice Zeniter

Il y a les fêtes auxquelles on voudrait assister pour se sentir enfin acceptée ou juste vivante. Quand on est une ado et qu'on se prénomme Perpétua, c'est pas gagné d'avance, comme nous le montre Véronique Ovaldé dans sa nouvelle "Je suis longtemps restée une clématite", nouvelle où elle analyse avec sa finesse habituelle les relations entre un père et sa fille vivant dans un environnement très particulier.
Quand on est une femme sous emprise cloitrée chez elle par un mari sans amour, La fête des voisins de Leila Slimani peut déboucher sur une folle envie de libération à tout prix.
Il y a aussi les fêtes l'on donne pour se convaincre qu'on est une famille joyeuse , même si amputée, pour retrouver "Le goût des fraises sauvages" chez Alice Zeniter.index.jpg
Celles qui tournent mal, par exemple quand l'obsession de la perfection risque de gâcher tout plaisir ou quand le passé rattrape les pestes chez Tatiana de Rosnay . Y aurait-il une justice ? Philippe Jaenada semble montrer que non, revisitant , non sans humour,  l'histoire d'une femme demeurée dans les mémoires  comme étant la Pompe funèbre...
Il y a enfin les fêtes que  l'on donne avec un objectif clairement assumé: se trouver un amoureux chez Françoise Bourdin, nouvelle où j'ai appris le nom des figures du rock, ou un financier comme chez Romain Puertolas  . Objectifs atteints ou non ? à vous de le découvrir en dévorant cet excellent cru, couverture illustrée par Plantu.

 

Philippe BESSON • Françoise BOURDIN • Maxime CHATTAM • François d'EPENOUX • Éric GIACOMETTI • Karine GIEBEL • Philippe JAENADA • Alexandra LAPIERRE • Agnès MARTIN-LUGAND • Véronique OVALDÉ • Romain PUÉRTOLAS • Jacques RAVENNE • Tatiana de ROSNAY • Leïla SLIMANI • Alice ZENITER

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à travers les champs bleus

"La plupart du temps, chacun, esprit sensé ou esprit fêlé, trébuchait dans le noir, tendait ses mains vers quelque chose qu'il voulait sans même le soupçonner."

Entrer dans l'univers de Claire Keegan, c'est pénétrer dans un monde où les failles, les blessures se devinent à demi-mots, où les ellipses surprennent le lecteur, où la tendresse est souvent absente, voire dévoyée, où l'amour se fraye difficilement un chemin.claire keegan,irlande
La vie de ses personnages est souvent aussi rude que le climat irlandais et même quand l'auteure situe l'action d'une nouvelle sous le soleil texan, dans un milieu privilégié , les relations familiales n'en sont pas pour autant apaisées.
Tout tient à peu de choses, un changement de vie auquel on ne peut se résoudre, le poids des traditions qui fait qu'une femme va gâcher sa vie  à cause d'un mauvais choix: "Puis elle est montée et a passé le reste de son existence avec un homme qui serait rentré sans elle." . Tout est dit avec une grande économie de moyens.
Parfois pourtant les secrets sont révélés et même s'ils mènent apparemment à la destruction, le soulagement et la renaissance sont à portée de mains. L'humour, trouve aussi sa place, à travers le pouvoir des mots ,que souligne malicieusement la première nouvelle , La mort lente et douloureuse. Il faut prendre le temps de savourer les descriptions de Claire Keegan , de s'imprégner de l'atmosphère créée dans chaque texte et l'on y trouvera un plaisir sans pareil, un peu mélancolique et doux.
Et zou, à côté des autres livres de l 'auteure,clic, reclic, sur l'étagère des indispensables !

Le billet tentateur de Clara

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Mes petites machines à vivre

"Car l'âge ne donne pas toujours le temps fécond de la sagesse."

Bonheur mode d'emploi ? Non, c'est à un partage , celui d'un carnet de route qui emprunte aussi bien aux souvenirs professionnels que privés que nous invite Maryse Vaillant.maryse vaillant
Puisant aussi bien dans son expérience de toute jeune éducatrice découvrant le pouvoir des mots et de l'imagination sur des jeunes "délinquants" qu'on préconisait uniquement à l'époque de mater par la violence, que dans celle de son enfance marquée par le manque d'amour maternel, au fil de sa vie et des épreuves qu'elle a dû affronter, Maryse Vaillant ne se pose jamais en modèle mais nous montre de manière simple et chaleureuse le pouvoir de l'esprit qui vagabonde en liberté, dans la rêverie ou le vague à l'âme que ce soit lors d'une promenade ou d'une séance de ménage !
Elle a ainsi "appris à apprivoiser [son] rapport à l'angoisse en créant [ses] petites machines à vivre, à jouer avec l'incertitude plutôt que de vouloir tout maîtriser, à accepter la tristesse, à savourer les temps de solitude et à ne pas craindre l'ennui."
Des conseils parfois déjà rencontrés mais une approche bienveillante et souriante, qui s'appuie sur la psychanalyse sans jargonner pour autant, plein de conseils à glaner, en témoigne le nombre de pages cornées, un livre fluide dont l'écriture flirte parfois avec la poésie, ce qui n'est évidemment pas pour me déplaire et une femme qui n'hésite pas à nous montrer ses failles, ce qui nous la rend évidemment encore plus proche. Une sacrée dame !

   Mes petites machines à vivre, Maryse Vaillant, Jean-Claude Lattès 2011 pages chaleureuses où piocher quand le temps devient nuageux.

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ça commence à faire mal

"...la vie fleurissant, fragile, entre deux éléments inhospitaliers."

Angoissés, craignant d'avoir raté leur vie, les personnages des nouvelles de James Lasdun se trouvent à un moment, apparemment banal mais en fait crucial, de leur existence, là où ça commence à faire mal.
Pourtant rien de mécanique dans la structure de ces textes, rien de répétitif ,et l'auteur ne s'amuse pas avec ses personnages comme avec des animaux de laboratoire. Non, il les considère avec empathie , mais sans rien dissimuler de leurs travers, nous les rendant ainsi plus proches encore.41FcBXX65WL._SL500_AA300_.jpg
Un style précis et lumineux, s'attachant aux détails révélateurs, une grande palette d'univers concourent à faire de ces textes de vrais plaisirs de lecture qu'il faut prendre le temps de laisser infuser pour mieux les savourer.

Quelques citations, juste pour vous donner envie: "La femme ôta ses gants en chevreau. Les traits de son visage, lisse et symétrique semblaient entièrement occupés à inscrire de force le mot "beauté"  dans l'esprit de quiconque la contemplait."

"Les actions les plus significatives d'un homme se gravaient-elles dans son anatomie, pour n'être décelable que par l'inconscient d'autrui ? "

ça commence à faire mal, James Lasdun, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Charras, Jacqueline Chambon 2010 , 286 pages.

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de Gaulle à la plage

Flanqué de  son fidèle Lebornec, de son dadais de fils, de son chien Wehrmacht"le rejeton du  chien-loup d'Hitler", sous  la surveillance de son infatigable tricoteuse de femme,  le général de Gaulle part se ressourcer en 1956 sur une plage bretonne.
Le short remonté façon Obélix, découvrant les joies  des tongs  qui  flip-floppent joyeusement, Jean-Yves Ferri  l'imagine  dirigeant-impérieux-le ballet des vagues  ou faisant la bringue avec  ce galopin de Churchill.51O7a0U2+OL._SL500_AA240_.jpg
C'est gentiment irrévérencieux, très drôle, décalé et lisant le strip où de Gaulle craint de se faire  taper sur les  doigts par "tante Yvonne"  quand il montre un tant soit peu d'intérêt pour une belle naïade  blonde, on ne peut s'empêcher de penser à un autre ex-président  de la République placé récemment dans la même situation mais cette fois sous l'oeil des caméras de  télévision...
La 4ème de couverture, façon "Martine  "  est elle aussi tout à fait réjouissante et l'on ne peut que regretter que "De Gaulle  passe  à l'Olympia " ou "La revanche de Pompidou" ne restent que des titres fictifs.

L'avis du Génépi et l'argousier qui vous enverra vers plein d'autres lecteurs tout aussi conquis.

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Un soir, à la maison

"Je t'entends déjà te plaindre  que j'ai mis chez toi un foutu bordel."

Mais à quoi pensent les profs quand ils demandent de raconter Un soir à la maison ? Se rendent-ils compte du fossé qui existe entre les images d'Epinal toutes roses et jolies, tranquilles,banales pour tout dire, et la réalité, beacoup plus crue que vivent -parfois- leurs élèves ? Ces derniers, pas dupes, vont s'employer à travestir leur quotidien pour mieux répondre aux attentes implicites du correcteur et ne pas dévoiler ce qu'ils sentent- confusément ou pas- ne pas être la norme...51hr8QWe2QL._SL500_AA240_.jpg
Ce décalage c'est justement l'interstice dans lequel se coule Annie Saumont pour mieux souligner les dysfonctionnements qui existent dans la vie de ces personnages qui pourraient être nos voisins ou nous mêmes. Ainsi cette femme qui s'obstine à mettre six bols à table le matin , ou celle qui cale le biberon de son "bébé de rêve," sitôt conçu déjà plus désiré, "entre un exemplaire de La divine comédie et un manuel des bonnes manières, une cordelette fixant le tout", petites vies assassinées en douce, en passant...
ça grince, ça tire, ça fait mal ces récits ou ces dialogues qui semblent pris sur le vif ,comme ce goujat au restaurant qui fait les questions et les réponses et s'étonne que son invitée ne mange pas, (vu ce qu'il lui balance pas étonnant qu'elle ait du mal à avaler!). Alors oui, c'est noir, c'est sans espoir, ça tord le coeur, parfois c'est un peu raté aussi car trop prévisible mais il n'en reste pas moins que la langue, tordue, triturée, maltraitée par Annie Saumont ça décape !

Un soir, à la maison, Annie saumont, Pocket juillet 2009, 154 pages qui mettent le bordel ! 5 euros.

 

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Tout à l'ego

Pour faire plaisir à Anne !


Règlement du tag de Servanne :   

    * Donner le lien de la personne qui vous tague , c'est fait !

 

    * Préciser le règlement sur votre blog 

 

    * Répondre aux dix questions que voici :
   
 

 

    1/ Le trait principal de mon caractère : je suis la reine des chiantes (c'est pas moi qui le dit...)   
   
        2/ La qualité que je désire chez les hommes :
qu'ils me fassent à manger ! 

        3/ La qualité que je préfère chez les femmes : la fidélité

 

4/ Mon principal défaut :   l'intransigeance (en vieillissant, ça s'arrange...)  

        5/ Ma principale qualité : la pugnacité

6/ Mon occupation préférée : disposer de grandes plages de temps libres à ma guise...    

    7/ Un plat qui me met l'eau à la bouche :   un chou à la crème pâtissière avec le dessus caramélisé.(Un salambo , rien que le nom me plaît d'office)images

 

8/ Mes mots favoris :  ceux qui sont dans mes livres préférés

     9/ Ce que je déteste par dessus tout : attendre (mais je me soigne !!)

      10/ Un rêve : arrêter de bosser. 

         

* Taguer 6 autres personnes en mettant leurs liens à la fin du billet
Tous ceux qui voudront !

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Bienvenue à San Francisco !

Après toute une série de "beaux mais poignants" , un peu de légèreté était bienvenu ...C'est pas le piedde Milena Moser, qui vient de sortir en poche, avec une couvertureattrayante me faisait de l'oeil. Allez hop, à la  caisse !2253115533
Ledébut est percutant: Stella,  une femme morte depuis sept ansprend la parole et nous informe qu'elle  a tout préparé avant sondépart dans l'au-delà, à savoir  une remplaçante auprès de sonmari et de son fils : la baby-sitter Lily. Cette sernière qui a épouséson patron un an après le décès de Stella ne se sent pas à sa place enSuisse, pays où la morte elle même traînait un mal être qui a eu raisond'elle. Une occasion unique se présente et toute la petite famille ,fantôme compris s'embarque pour Los Angeles en espérant trouver unenouvelle vie. Là , ils vont rencontrer des gens plus farfelus les unsque les autre et le choc culturel est décrit de manière savoureuse parles deux héroïnes et par l'enfant de Stella, Léo. Petit à petit, lelecteur se rend compte que chaque personnage a sa propre vie secrètequ'il cache soigneusement aux  autres, ce qui nous vaudra touteune série de rebondissement dans le dernier tiers du livre. Uneintrigue  vaguement policière vient pimenter le tout , mais sarésolution est quelque peu bâclée.C'est un livre plaisant qui m'a faitpasser un bon moment, même si parfois le rythme est parfois irrégulier.

Ps: ce livre a une suite dont j'ai déjà parlé: Yoga meurtres et Cie.

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