Rechercher : la petite cloche au son grele
Petit clin d'oeil aux libraires (et à leurs clientes)*
"Ma meilleure amie est à Saint A., où on lui a fait une doublemastectomie.Elle adore les romans policiers, mais uniquement avec desdétectives femmes, et dans lesquels on ne fait aucun mal ni aux animauxni aux enfants.Oh, à la réflexion, peut être pas d' histoires decouteaux..." Jours de juin (p.128).
Voici une de ces "demandes incongrues" qui, d'après Fenno lelibraire, l'un des personnages principaux du roman de Julia Glass,"Comme la climatisation [...]semblent inhérentes à ce pays." (LesEtats-Unis).
Et vous, amies libraires ou clientes de librairie avez-vous déjàentendu ou formulé de telles demandes ? J'ai hâte de vous lire !
Evidemment, tout ceci concerne aussi les bibliothécaires et ceux qui fréquentent les biblios!
18/08/2006 | Lien permanent | Commentaires (5)
”J'aurais fait un petit garçon très acceptable, mais j'étais une fillette désespérante.”
"Pour réussir un pique-nique, il faut prévoir six homards, un roulé de tête de veau, des feuilletés à la confiture, , beaucoup de bière, des jeunes gens, une vieille fille pour les surveiller, trois ou quatre enfants faciles, quelques messieurs mûrs,des ruines à visiter (rien à voir avec les messieurs mûrs), des fraises à cueillir, un orage en fin de journée. Tante Janet avait pensé à tout ."Ambiance champêtre donc, du moins en partie, pour Miss Charity.La campagne est vraiment l'endroit où l'héroïne de Marie-Aude Murail prend vraiment son envol, herborisant, recueillant des animaux, observant sans relâche et peignant "au plus près de la fontaine."Autant d'oasis de bonheur dans une vie très morne entre un père laconique lâchant quelques "En effet", lourds de sens et une mère possessive, tiraillée entre la volonté de marier sa fille et la peur panique de ne plus la régenter. On peut comprendre que dans une atmosphère aussi réfrigérante "Prudence, ma soeur aînée, avait renoncé à vivre trois heures après être née. Quant à Mercy, venue au monde deux ans plus tard, elle n'avait pas voulu tenter l'aventure plus d'une semaine."Charity, elle, tient bon gâce à une volonté sans faille et trouve des dérivatifs entre son "zoo" et ses pièces de Shakespeare apprises par coeur, passant ainsi pour une originale dans cette bonne société policée.
Ambiance urbaine en partie aussi dans ce Londres des années 1880, où une gouvernante à demi- folle raconte des histoires horrifiques à Charity petite fille, où l'on croise aussi bien des personnages comme sortis d'un roman de Dickens que les dramaturges Bernard Shaw ou Oscar Wilde.
Nous suivons Charity de son enfance à l'âge adulte avec un égal bonheur, partageons ses soucis et ses joies, la voyons prendre une indépendance toute relative mais ô combien choquante pour certains.On ne s'ennuie pas une seconde car Marie-Aude Murail a su s'imprégner de l'esprit anglais, pratiquant avec doigté l'humour britannique : "Mais Albert, je crois que c'est la deuxième fois qu'elle enterre sa mère.
-Auatnt que les choses soient bien faites."
Les illustrations de Philippe Dumas ont su trouver l'esprit de celles de Beatrix Potter-dont la vie a servi de base à Murail- sans pour autant les plagier et concourent à notre plaisir de lecture.
A lire quand il fait moche et froid, pour se réchauffer le coeur !
L'avis de Cuné qui vous enverra chez tous ceux qui l'ont aussi beaucoup aimé !
Marie-Aude Murail. Miss Charity.L'école des loisirs. Ne pas se laisser impressionner par les 563 pages qui se lisent d'une traite !
05/01/2009 | Lien permanent | Commentaires (21)
Retour
Après avoir bossé (un peu) pour moi, après avoir laissé retomber la frénésie de la rentrée littéraire, sillonné les routes pour conduire l'une ci, l'autre là, arpenté sous le soleil le marais audomarois (pas de photos), fait baisser ma PAL (quelques coups de coeur -billets à venir- quelques abandons), écouté des cloches de vaches de Salers, laissé le Gers venir à moi pour accueillir l'année nouvelle qui m'est tombée dessus à coup de douceurs variées et succulentes, me revoici !:)
Merci à toutes celles qui m'ont envoyé un petit coucou!:)
29/08/2009 | Lien permanent | Commentaires (22)
”Du côté de ”Chez Nous”.
"Chez nous "est un café du Nord de la France où tinte La petite cloche au son grêle, petite enclave de bonheur tranquille où se blottissent Aldo, le père, Paola la mère et leur fils unique, Paolo. Leur vie douce, pleine de tendresse, va être quelque peu chahutée par la découverte de Proust. La mère est ravie que son fils lise enfin, le père,se sentant mis de côté "-Ce Proust, il commence à me les briser franchement !" découvre en catimini cet auteur intimidant par le biais d'un "Abécédaire "qui lui est consacré, "Hélas, les choses se gâtent le jour où il tombe sur la lettre H, celle qui abrite Homosexualité (voir Inversion) ainsi que sur la lettre O Comme Odette mais surtout comme Onanisme." Cette lecture entraînera d'ailleurs toute la petite famille en pélerinage à Cabourg, au Grand Hôtel...
Le roman de Proust servira aussi à jouer à l'intello pour plaire aux filles, ou plutôt à celle que Paolo a remarqué depuis longtemps...La dernière "utilisation" de l'auteur de "La recherche du temps perdu" est encore plus émouvante et explique le tutoiement systématique qui m'avait un peu déstabilisée au debut de ma lecture.
Premier roman de Paul Vacca, La petite cloche au son grêle, réussit le pari d'évoquer le monde de l'enfance sans mièvrerie, une enfance à la fois enjouée et tragique. Il nous montre une nouvelle fois le pouvoir de la littérature.
L'avis de Bellesahi
Celui de Moustafette.
Un coup de coeur pour Mireille
26/09/2008 | Lien permanent | Commentaires (15)
”Let the Nothern Lights Erase your Name” (titre original)
Un coup de gueule pour commencer: la platitude du titre français , Soleil de minuit (!)comparé au poème de la poétesse sami Marry Ailoniedia Somby qui a inspiré un sujet et un titre à Vendela Vida.
Certes, il est question de lumière et d'obscurité dans ce roman, celles propres au cercle polaire vers lequel Clarissa se met en route pour faire la lumière justement sur sa naissance car, à la mort de son père, elle découvre que celui-ci lui a juste donné son nom avant de l'élever avec affection et de suppléer à la disparition de sa mère, partie sans explications depuis quatorze ans.Le pire étant peut être que son amoureux connaissait la vérité et ne lui avait rien révélé...
C'est donc seule que Clarissa va tenter de reconstruire le passé, se confrontant à un monde où on laisse tourner les moteurs des voitures pendant qu'on fait ses courses, où on dort dans un hôtel où tout est en glace y compris les verres que l'on ramasse dans un seau quand ils commencent à fondre...
Des rebondissements, de l'humour par petites touches,de l'émotion, la narratrice a une manière bien particulière d'affronter la réalité : "Les portefeuilles d'hommes me rendent triste. Ils sont trop épais ou trop plats, trop vieux ou trop neufs. Il y a toujours un truc qui cloche."Un roman à chérir .
Embarquez-vite pour le cercle polaire !
Merci à Clarabel
et à Cuné de m'avoir donné envie de faire le voyage !
03/06/2008 | Lien permanent | Commentaires (10)
La clé sous la porte
"S'il faut toujours penser qu'il y a pire pour se dire que ça va bien, c'est que quelque chose cloche sérieusement."
Et pour clocher,ça cloche sérieusement ! Que ce soit pour Ferdinand, pris en tenaille entre une épouse volage et sa fille, ado atroce; José retraité solitaire et endurci; Auguste, dont les parents abusent tout à la fois de sa gentillesse et de sa disponibilité, idem pour Agnès, dont la vie amoureuse est un désastre, mais sur qui ses frères comptent bien pour qu’elle se rende au chevet de leur mère qui agonise pour la énième fois.
Rien de glorieux donc, mais rien que de très normal et de très humain. Seulement cette fois nos anti-héros ont assez et vont ruer dans les brancards, chacun à leur manière, plus ou moins radicale .
Quel régal que ce texte à la fois tendre et caustique ! Un feu d'artifices de remarques qui sonnent juste et qui donnent la pêche !
Sans illusions, ni sur eux-mêmes ni sur les autres, Ferdinand, Auguste et les autres agissent enfin pour secouer leur joug et envoyer valser tout ce qui les forçaient à "abdiquer d'[eux-mêmes]". Tonique et jubilatoire !
La clé sous la porte, Pascale Gautier, Éditions Joëlle Losfeld 2015, 191 pages pour "ne pas désespérer de l'humaine espèce."
25/08/2015 | Lien permanent | Commentaires (15)
La clé sous la porte...en poche
"S'il faut toujours penser qu'il y a pire pour se dire que ça va bien, c'est que quelque chose cloche sérieusement."
Et pour clocher,ça cloche sérieusement ! Que ce soit pour Ferdinand, pris en tenaille entre une épouse volage et sa fille, ado atroce; José retraité solitaire et endurci; Auguste, dont les parents abusent tout à la fois de sa gentillesse et de sa disponibilité, idem pour Agnès, dont la vie amoureuse est un désastre, mais sur qui ses frères comptent bien pour qu’elle se rende au chevet de leur mère qui agonise pour la énième fois.
Rien de glorieux donc, mais rien que de très normal et de très humain. Seulement cette fois nos anti-héros ont assez et vont ruer dans les brancards, chacun à leur manière, plus ou moins radicale .
Quel régal que ce texte à la fois tendre et caustique ! Un feu d'artifices de remarques qui sonnent juste et qui donnent la pêche !
Sans illusions, ni sur eux-mêmes ni sur les autres, Ferdinand, Auguste et les autres agissent enfin pour secouer leur joug et envoyer valser tout ce qui les forçaient à "abdiquer d'[eux-mêmes]". Tonique et jubilatoire !
La clé sous la porte, Pascale Gautier, , 191 pages pour "ne pas désespérer de l'humaine espèce."
20/04/2017 | Lien permanent | Commentaires (6)
Un coin d'été en décembre
Imaginez quelqu'un qui ronchonne parce qu'elle est un peu patraque,et que surtout elle doit partir assister à une réunion hyperinutile quien plus nous fera , vu l'heure de sortie, tomber en plein dans lesbouchons. Pas trop difficile n'est-ce pas ?
Et, tout àcoup, coup de théâtre, le facteur fait tinter la cloche et apporteun colis contenant un morceau d'été sous forme de confiture à l'abricotà la lavande, faite maison (un régal ! ), deux bouquinsprometteurs et un magnifique sac en forme de chapeau de sorcière, cousumain lui aussi !
Merci encore , N-talo, pour cette super surprise qui ensoleille mon mois de décembre !
16/12/2007 | Lien permanent | Commentaires (20)
”...il n'y a rien de plus précieux que d'être l'ami d'un ami.”
Il est des livres qui tombent au bon moment : vous errez dans une librairie, ne trouvant aucun des livres figurant dans votre carnet et soudain, vous ne voyez que lui. Une couverture joliment désuète, rose églantine, mettant en scène des tableaux gentiment décalés. Intrigué, vous lisez la quatrième de couv' et aussitôt une question vous saute aux yeux : "Comment aider un enfant plongé dans le chagrin ? " suit la promesse d'un roman fourre-tout comme vous les aimez . Vous feuilletez le livre en question et là, surprise, vous découvre en images la recette du gâteau sans-peur et constatez avec amusement que des traces de pattes de chien se sont glissées par-ci , qu'on aperçoit par là la queue du même canidé et vous commencez sérieusemnt à douter de la classification du roman de Gila Lustiger Un bonheur insoupçonnable.
Peu importe, vous glissez le livre sous votre bras et vous dirigez vers la caisse...
Bien vous en a pris car ce roman philosophique est un vrai bonheur. Un de ceux que l'on lit le sourire aux lèvres et qu'on ouvre au hasard pour la plaisir de retrouver une phrase ou une illustration de Emma Tissier. De quoi s'agit-il ? D'un homme plus tout jeune qui, comme dans la chanson de Joe Dassin, "les p'tits pains au chocolat" ne se rend pas compte que l'amour est tout près de lui, d'un homme -le même- qui ne prend pas le temps de regarder vraiment les enfants qui vivent autour de lui, d'une chienne qui ne se pose pas de questions , sauf celle de l 'heure de son repas, d'un livre de questions justement, mais pas de réponses. Il est aussi question d'une grand-mère qui triche avec aplomb , enfin qui trichait , car elle est morte et Paul ne peut pas supporter d'être heureux sans elle. On apprend dans ce livre que "Les cailloux ont droit eux aussi à une belle vue. que l'oncle Hubert vivait chez lui à l'étranger. Que les mères remarquent toujours que quelque chose cloche justement quand on est pressé de sortir. Et qu'il ya des gens qui ne sont pas faits pour comprendre l'écriture fractionnaire."
Doté de titres de chapitres hétéroclites, de notes en pagaille , défiant toute logique car "dans ce roman, c'est le coeur qui décide",Un bonheur insoupçonnable est un roman enjoué et hirsute dont on sort le sourire aux lèvres qui soulève mine de rien des problèmes auxquels sont confrontés grands et petits. Réconfortant !
Gila Lustiger. un bonheur insoupçonnable.Stock.190 pages.
10/11/2008 | Lien permanent | Commentaires (20)
Un bonheur insoupçonnable...en poche
”...il n'y a rien de plus précieux que d'être l'ami d'un ami.”
Il est des livres qui tombent au bon moment : vous errez dans une librairie, ne trouvant aucun des livres figurant dans votre carnet et soudain, vous ne voyez que lui. Une couverture* joliment désuète, rose églantine, mettant en scène des tableaux gentiment décalés. Intrigué, vous lisez la quatrième de couv' et aussitôt une question vous saute aux yeux : "Comment aider un enfant plongé dans le chagrin ? " suit la promesse d'un roman fourre-tout comme vous les aimez . Vous feuilletez le livre en question et là, surprise, vous découvre en images la recette du gâteau sans-peur et constatez avec amusement que des traces de pattes de chien se sont glissées par-ci , qu'on aperçoit par là la queue du même canidé et vous commencez sérieusemnt à douter de la classification du roman de Gila Lustiger Un bonheur insoupçonnable.
Peu importe, vous glissez le livre sous votre bras et vous dirigez vers la caisse...
Bien vous en a pris car ce roman philosophique est un vrai bonheur. Un de ceux que l'on lit le sourire aux lèvres et qu'on ouvre au hasard pour la plaisir de retrouver une phrase ou une illustration de Emma Tissier. De quoi s'agit-il ? D'un homme plus tout jeune qui, comme dans la chanson de Joe Dassin, "les p'tits pains au chocolat" ne se rend pas compte que l'amour est tout près de lui, d'un homme -le même- qui ne prend pas le temps de regarder vraiment les enfants qui vivent autour de lui, d'une chienne qui ne se pose pas de questions , sauf celle de l 'heure de son repas, d'un livre de questions justement, mais pas de réponses. Il est aussi question d'une grand-mère qui triche avec aplomb , enfin qui trichait , car elle est morte et Paul ne peut pas supporter d'être heureux sans elle. On apprend dans ce livre que "Les cailloux ont droit eux aussi à une belle vue. que l'oncle Hubert vivait chez lui à l'étranger. Que les mères remarquent toujours que quelque chose cloche justement quand on est pressé de sortir. Et qu'il ya des gens qui ne sont pas faits pour comprendre l'écriture fractionnaire."
Doté de titres de chapitres hétéroclites, de notes en pagaille , défiant toute logique car "dans ce roman, c'est le coeur qui décide",Un bonheur insoupçonnable est un roman enjoué et hirsute dont on sort le sourire aux lèvres qui soulève mine de rien des problèmes auxquels sont confrontés grands et petits. Réconfortant !
*la couverture en poche a changé !:(((
16/02/2013 | Lien permanent | Commentaires (5)