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Rechercher : meurtres entre soeurs

L'antarctique...en poche

"Les gens ne comprennent pas, mais il faut regarder le pire en face pour être paré contre tout."

Quinze nouvelles aux tonalités très différentes constituent la mosaïque de L'Antarctique. La plus troublante étant sans conteste la première qui donne son titre au recueil et plonge abruptement le lecteur dans une atmosphère  tour à tour chaleureuse, sensuelle et...glaciale."Chaque fois que la femme heureuse en ménage partait, elle se demandait comment ce serait de coucher avec un autre homme."Évidemment, elle va essayer...claire keegan
Cette détermination, ce caractère bien trempé caché sous des dehors lisses ou juvéniles, les héroïnes de Claire Keegan, même plongées dans des situations extrêmes ou oppressantes depuis des années, savent l'exercer pour se préserver et couper net.
Chacun se débrouille vaille que vaille pour affronter l'adversité, affronter la folie d'une mère , ou d'une épouse, la jalousie d'une soeur...
Il suffit parfois de peu de choses: refuser de fermer une barrière,accepter de se lancer sur un grand toboggan, lutter ensemble contre une armée de cafards...
L'humour est également présent, par petites touches, dans "Drôle de prénom pour un garçon" par exemple. Il désamorce la tension dans un couple et permet d'envisager une situation rabâchée sous un angle totalement neuf et décalé.
Claire Keegan n'est jamais aussi à l'aise que quand elle observe les tensions familiales , soulignant au passage de petits détails qui seront scrutés et interprétés comme "Une paire rouge à hauts talons pour les embrouiller" ou une marque sur le poignet d'un enfant...
Chaque nouvelle constitue un univers à part entière,dense et lumineux, en parfait équilibre, et ces textes, ni trop longs, ni trop courts, ne créent jamais de frustration mais laissent souvent le lecteur pensif et envoûté...

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Le tueur à la cravate

"Il tuait tous ceux qu'il aimait."

Tout part d'une photo de classe que la jeune Ruth va déposer sur le site perdudevue.com. Son objectif? Différencier les jumelles Eve-Marie et Marie-Eve, respectivement sa tante et sa mère, décédées à vingt ans d'intervalle, la première ayant été assassinée par le mystérieux Tueur à la cravate.51SxoNqOKtL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_.jpg
Bientôt d'anciens condisciples des jumelles vont se manifester et tout l'univers de Ruth et de sa petite soeur Betsabée va être chamboulé. sans compter que de nombreux indices concourent à désigner leur père, Martin Cassel, comme étant l'assassin...
Dans son journal (qui s'arrête à la date du 25 mais alors que le roman sera achevé le 3  septembre 2009), Marie-Aude Murail déclare: "J'ai opté pour une intrigue à la Higgins Clark(...) mais avec une problématique adolescente."
Sans doute est-ce pour cela que je n'ai pas été totalement séduite , ni par l'intrigue trop prévisible et mécanique, ni par les personnages qui manquent singulièrement d'humanité et d'intérêt. Il m'a d'ailleurs fallu trouver un moyen mnémotechnique pour différencier une bonne fois pour toutes qui d'Eve-marie ou de Marie-Eve était le "gentille" jumelle.
A trop vouloir traiter de thèmes différents, à trop vouloir accumuler les soupçons sur un personnage central trop peu charismatique, le lecteur attend passivement que les choses passent...

Le tueur à la cravate, marie-Aude Murail, Ecole des loisirs Médium 2010 , 362 pages à réserver aux ados? ou aux amateurs d'intrigues bien carrées.

l'avis de Clarabel (le 13/5)

 

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Corps

"Je suis pour elles une étrangère et une intime. Le paradoxe incite à la confidence."

Du corps de Monika, la narratrice qui travaille dans un institut de beauté, nous ne connaîtrons rien. Ou presque. Juste les souvenirs d'enfance, au seuil de l'adolescence ,quand la fillette mesurait sa féminité à l'aune des femmes qui l'entouraient, soeur, mère ou voisine.41d+ohHSWxL._SL500_AA300_.jpg
Aujourd'hui, c'est elle qui regarde et surtout qui écoute des clientes jamais satisfaites de leurs corps. Un corps qui n'est jamais en adéquation avec les critères en vogue. Des corps dont Monika interprète la matière, la langueur, et pour qui elle a beaucoup d'empathie, à de rares exceptions près.
En tissant les souvenirs de l'esthéticienne aux confidences de ses clientes, Fabienne Jacob évite l'aspect "succession de portraits" et confère une vraie chair à son roman. Son style , parfois rude mais aussi sensuel, peut parfois heurter mais j'en retiendrai surtout son adéquation avec l'exploration de ce territoire de l'intime. Une jolie découverte que j'ai envie de poursuivre en lisant les recueils de nouvelles de l'auteure. Un livre, pour lequel j'aurais eu un vrai coup de coeur s'il avait davantage développé l'aspect tactile du métier évoqué.

Corps, Fabienne Jacob, Buchet-Chastel 2010, 157 pages.

 

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Un automne à Kyoto

"C'était surtout mon coeur qui était glacé."

Maelström d'émotions pour Margaux qui vient juste de rencontrer l'amour à St Malo en la personne de Mathias et doit partir au Japon, avec de son père et de sa petite soeur, l'un et l'autre ayant des personnalités très opossées, ce n'est rien de le dire !41mvB0bDeiL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_AA300_SH20_OU08_.jpg
Très vite Margaux va se laisser prendre aux charmes de l'automne à Kyoto, d'autant qu'un jeune photographe français, tout à fait à son goût, traîne dans les parages.
Alternant listes à la manière de Sei Shonagon et récit proprement dit, tissant haïkus et illustrations comme dans un carnet de voyages, Karine Reysset brosse ici le portrait d'une adolescente qui doit à la fois faire face aux fluctuations de ses sentiments amoureux et à ceux de ses parents dans un Japon qui l'émerveille, la surprend mais aussi la rend nostalgique.
Un très joli roman d'apprentissage, dépaysant à souhait qui m'a vraiment donné l'impression de partager ce séjour , car empli de notations et de sensations qui sentent le vécu !

Un automne à Kyoto, Karine Reysset, Médium Ecole des loisirs, 177pages .

Le bill et tentateur de Bauchette

 

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Ils diront d'elle

"Elle se demande s'il faut être léger ou doté d'une indulgence qui lui fait défaut pour vivre en société."

Noël en famille, rien de tel pour se sentir une nouvelle fois hors-normes pour Estelle. Juqu'à présent, elle avait toujours réussi à esquiver cette réunion , préférant éviter ainsi les réflexions même involontairement blessantes sur le fait qu'elle vive avec une femme écrivain, profession nettement plus valorisante que tous les petits boulots auxquels elle même se cantonne.51KvHC39kqL._SL500_AA300_.jpg
Mais cette année, face à ses propres doutes, elle sent que le moment est venu de revenir sur le passé et de combler -ou pas - le fossé à la fois temporel et psychologique qui la sépare de ses frères et soeurs.
Choisissons-nous vraiment notre vie ou subissons-nous les rôles qu'on nous a attribués, consciemment ou pas ?
Sans acrimonie, tout en délicatesse, Fanny Brucker nous peint ici le portrait d'une femme en devenir qui s'interroge sur ce qu'elle croît être ses choix , sur sa vision du passé, qui ne correspond peut être pas à celle qu'en a le reste de sa famille, sur le fait qu'elle se soit toujours sentie inférieure aux autres. Pas de grand déballage à la Festen, mais une vision chaleureuse et humaniste  qui nous montre au passage, non sans humour, les aléas du métier de serveuse (promis, juré, vous ne les regarderez plus du même oeil !). Une analyse fine et une narration fluide qui font de ce roman un véritable plaisir de lecture.

Ils diront d'elle, Fanny Brucker, jean-Claude lattès 2011, 267 pages .

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Ma mère zéro

"Parce que je me mettais à chercher ma mère Zéro, tout le monde dans la famille avait soudainement besoin d'aide."

Feyzo est né aux Pays-bas mais dans sa famille personne ne ressemble à personne car sa soeur aînée , An est chinoise et lui est né d'une mère biologique qui a quitté la Bosnie au moment de la guerre. Les deux enfants ont été adoptés et cela ne leur pose pas de problèmes jusqu'au jour où Fé se met en tête de découvrir l'identité de celle qu'il appelle sa mère Zéro.51mRUq3iEvL._SL500_AA300_.jpg
Ce court roman évoque avec sensibilité et empathie toute la gamme d'émotions par lesquelles passent le jeune garçon et sa famille. Pas facile en effet pour la petite chinoise de devoir se résoudre à ne jamais savoir qui est sa mère naturelle puisque les circonstances de son abandon ne le lui permettent pas.
Marjolijn Hof peint ici aussi le portrait d'une famille diablement sympathique dans un quotidien proche du lecteur, sans jamais idéaliser ni jouer sur la corde sensible. Un roman plein de justesse et de délicatesse.
(On espère juste que les choses se déroulent aussi bien en France...)

 

Ma mère zéro, Marjolijn Hof, traduit du néerlandais par Emmanuèle sandron, Seuil jeunesse 2010, 125 pages pleines de vie.

Emprunté à la médiathèque.

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Danbé

"On souffre tout seul et sans bruit et il n'y a personne alentour pour le voir ni pour l'entendre."

Née en France de parents maliens, Aya connaît une enfance plutôt heureuse, même si ses parents ne disposent pas de tous les codes leur permettant d'intégrer la vie en France.aya cissoko,marie desplechin,boxe,portrait d'une résilente.
La mort,dans un incendie criminel, de son père et de sa petite soeur va métamorphoser la petite fille : plutôt rebelle à l'école, ellle reste néanmoins fidèle au danbé, la dignité en malinké. La boxe lui offrira aussi une échappatoire et elle enchaînera les titres avec une apparente facilité.
Portrait troublant d'une jeune fille qui ne semble tirer ni plaisir ni orgueil des victoires sur le ring. Très peu de descriptions d'ailleurs de ses combats, Aya attache plus d'importance aux personnes qu'elle rencontre qu'à la manière de combattre.
Récit troublant aussi d'une vie où le mot "racisme" n'apparaît jamais mais où on ne peut s'empêcher de penser que si cette famille avait été blanche, elle aurait été logée dans un immeuble plus décent, traitée de manière moins désinvolte par certains avocats ou médecins et aurait ainsi évité bien des drames.
Un récit plein de dignité,  sans pathos, mais qui m'a émue aux larmes.

Danbé, Aya Cissoko, Marie Desplechin, Calmann-Lévy 2011.

Merci à Chiffonnette pour le prêt !

L'avisde Stéphie qui organise une semaine Marie Desplechin !

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Le martyre des Magdalènes

"- Je n'ai pas oublié le café, mais le seul résultat que ça donne, c'est un ivrogne bien réveillé."

Jack Taylor a replongé de plus belle dans l'alcool et les drogues, ce qui ne le rend pas très performant pour mener de front deux enquêtes. L'une sur "l'ange des Magdalènes", une femme qui, contrairement aux Soeurs du couvent du même nom, faisait preuve de compassion pour ces jeunes filles mises au ban de la société, que les religieuses torturaient à loisir. L'autre sur une jeune épouse dont le vieux mari aurait un peu trop précipitamment passé l'arme à gauche.51JXYkrjoYL._SL500_AA240_.jpg
Même s'il met davantage de conviction à se fiche en l'air qu'à enquêter, notre détective amateur de littérature préféré survivra à la destruction de sa bibliothèque et bouclera son boulot de manière brutale et efficace. De la belle ouvrage.
A noter le travail de bénédictin du traducteur, Pierre Bondil, qui, non content de nous fournir les références culturelles ainsi que celles des ouvrages mentionnés tout au long du roman, éclaire aussi notre lanterne sur les allusions littéraires ! Grâces lui soient rendues !

Le martyre des Magdalènes, Ken Bruen, Folio policier, traduit de l'irlandais par Pierre Bondil, 366 pages toniques.

L'avis de Cuné.

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Pico Bogue et colégram

511XwsFVTtL._SL500_AA240_.jpgNouveau venu dans la Bd- mais déjà couvert de prix !-Pico Bogue appelle irrésistiblement la référence au Petit Nicolas dont il a la fraîcheur et l'humour. Mais il existe chez ce personnage une faculté au raisonnement imparable qui laisse cois les adultes de son entourage, instit' comprise ! En saynètes courtes, maximum une page, les auteurs brossent ainsi un univers dans lequel nous nous fondons avec bonheur : le petit Pico Bogue, sa tignasse rousse, ses réflexions philosophiques, sa petite soeur Ana Ana -qui n'a rien à lui envier point de vue malice ou questions existentielles- leurs amis leurs parents et grands-parents constituent une tribu cocasse et douce qui a su séduire toute la famille.51YmcWaiMyL._SL500_AA240_.jpg
Chacun , petit ou grand, pourra faire son miel des situations ou des réflexions-gare à la contagion Picoboguesque !:)- que ce soit pour se débarrasser, en douceur de parents intrusifs ou justifier de mauvaises notes...
Les couleurs sont aussi tendres que les personnages et créent un univers poétique où dominent le sépia et le roux, avec des pointes de bleu,  ce qui change agréablement des couleurs heurtées de certaines Bd, le trait est précis et fluide. Un petit plaisir à lire et relire. Un classique en puissance !

Pico Bogue, deux volumes parus pour notre plus grand bonheur: La vie et moi, Situations critiques.
Une affaire de famille: Dominique Roques, la mère ,au scénario, Alexis Dormal , le fils ,aux pinceaux !

Un GRAND MERCI à Cath pour cette découverte enthousiasmante !

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Testud de mule

Cette histoire, même si l'avant-propos affirme qu'elle est "librement inspirée  de la vie  d'une petite fille.  je  ne sais pas  qui ça peut être. Pas du tout.", on se doute bien que cette petite Sybille a été un jour, iln'y a pas  si longtemps que  cela, Sylvie.51lQ9vI_hFL
Sybille et ses deux soeurs vivent seules  avec leur  mère dans une sorte de phalanstère  féminin  replié face à un "Il " menaçant.  Ou du moins leur fait-on croire que ce "Il" représente un danger. Ce  "Il"  c'est bien sûr leur père dont Sylvie, euh Sybille, fera la connaissance  quand elle sera devenue adulte.
Le  récit de cette enfance  est plein de fraîcheur et l'on  en redemanderait volontiers  sauf  que le rythme s'accélère soudain  jusqu'à la rencontre cruciale...
A chaque fois, je  me fais avoir. J'aime beaucoupl'actrice (époustouflante dans Sagan).J'aime beaucoup les couvertures de ses livres (celle de Gamines  est particulièrement réussie), mais à chaque fois, je  reste sur ma faim. En fait, ce que j'aime chez Sylvie Testud c'est sa capacité à  ne pas  endiguer le maelström de sentiments qui la submerge parfois.
Gamines est frais et charmant et parfaitement oubliable.

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