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Rechercher : pierre chazal

Elle

"Je ne lui dis pas que je l'ai lu et beaucoup aimé, même si le rebondissement final n'est pas très satisfaisant, les résolutions d'intrigue le sont rarement: rien à voir avec la vie réelle , qui-selon moi- tourne moins autour de grands chocs ou coups de théâtre qu'autour de petits moments calmes, de quiproquos et de déceptions, des choses qu'il est facile de ne pas voir."

Deux femmes que tout semble opposer, aussi bien physiquement que psychologiquement. L'une ,Nina, est une peintre reconnue, raffinée et attentive aux moindres détails, parfaitement maîtresse d'elle même; l'autre, Emma, a mis sa carrière professionnelle entre parenthèses et mène une vie harassante , brouillonne et insatisfaite entre son mari et ses deux jeunes enfants.harriet lane
Leurs chemins se sont déjà croisés, mais seule Nina s'en souvient, et cela avec l'acuité qui la caractérise. Quand Nina s'immisce, par  touches chirurgicales, dans la vie d'Emma, qui ne peut qu'admirer l'image que l'artiste accomplie donne de sa vie, est-ce vraiment pour lui venir en aide ?
"Une seule pierre et toutes ces fichues ondulations.", sur le thème d'une action en apparence infime qui peut entraîner des conséquences dramatiques, Harriet Lane nous donne un roman tout en finesse et en subtilité. Alternant les points de vue, elle éclaire d'un jour nouveau des actions qui en apparence étaient anodines et instille un suspense psychologique efficace et élégant.
Pas de révélations fracassantes mais des personnages qui nous deviennent très vite proches. L'auteure a le chic pour croquer en quelques lignes caustiques une personne "Si je joue vraiment de malchance, je tombe sur Trudy et son intonation enlevée, sa solennité antipathique, sa compétence pétillante et implacable." ou nous faire entrer dans l'intimité d'un intérieur chic ou plus négligé. Les sensations sont également très présentes, rendues de manière impeccable par le style précis de l'auteure.
On ne peut qu'admirer, malgré soi ,l'impeccable maîtrise apparente de Nina qui pèse le moindre de ses mots et actions et avance de manière diffuse mais efficace vers son objectif. La fin du roman, comme au ralenti, est juste oppressante au possible !
Bref, c'est une merveille de roman tout à la fois douillet, par le côté thé et sympathie,et empoisonné ! Et zou, sur l'étagère des indispensables !

Elle, Harriet Lane, Plon 2015, 262 pages à savourer d'une traite ! oui, je sais c'est contradictoire ! :)

Du même auteur, et qui sortira bientôt en poche: clic !

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Chemins de croix

"J'étais tellement soulagé de le savoir vivant que 'javais envie de le tuer. Peut-on trouver plus irlandais que ça ? "

Jack Taylor ne boit plus, avale encore quelques pilules au passage mais juste pour  se sentir "détendu, un concept qui [lui ] était aussi étranger que la gentillesse".ken bruen
Taraudé par la culpabilité, il veille au chevet de son fils spirituel , entre la vie et la mort. Trop de deuils ont assombri l'ancien garda et pour le détourner de ses démons, son amie Ridge lui demande d'enquêter sur un crime horrible commis à Galway : la crucifixion d'une jeune homme.
Même si les ans se font de plus en plus sentir sur le détective déjà passablement amoché, son auteur est en pleine forme et nous régale d'une festival de remarques acerbes et incisives. Jack déambule dans une ville de moins en moins irlandaise et de plus en plus touchée par la mondialisation, vitupère contre les prêtres actuels , conduit son enquête à son rythme (très lent d'abord, accéléré ensuite) et à sa sa manière si particulière.
Il nous régale d'emblée avec une liste haute en couleurs : "Beaucoup de crimes figurent dans le lexique des actes étranges qui, au Royaume Uni, ne mériteraient même pas une mention, mais qui , ici, frôlent l'impardonnable",liste qui débute par "Le silence ou la réserve. Il faut être capable de parler de tout et de rien, de préférence sans désemparer. Que le discours  se tienne n'entre même pas en ligne de compte."
 Sa bibliothèque s'épure et, par la force des choses,  il nous gratifie d'une seule référence d'auteur : Craig Mc Donald, dont il affirme " Il a écrit sur la souffrance un roman à vous arracher les dents de la mâchoire" mais sans le titre du livre en question  ! Même Pierre Bondil, le traducteur, pourtant prodigue en notes éclairantes n'a pu assouvir la frustration du lecteur. Mais bon, pas grave, l'écriture est splendide et le livre se dévore à belles dents ! Un régal ! Ken Bruen  parvient toujours à me remettre en selle quand tout me tombe des mains !

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13 à table !

"Mais existe-t-il des repas anodins ? Ceux qui ont faim savent que non."(Gilles Legardinier)

Un livre acheté = 3 repas distribués par les Restaurants du cœur et en plus l'occasion ,pour moi, de découvrir certains auteurs populaires que j'avais jamais lus . Donc, j'ai craqué.

restaurants du coeur

Une entrée classique,un peu démodée, lourde comme une bouchée à la reine: le texte de Françoise Bourdin.
Une nouvelle fantastique, flirtant avec le gore, façon Hannibal Lecter mal digéré: Maxime Chattam.
Un texte prenant comme lointain point de départ une vieille blague fade et l'assaisonnant façon "vengeance des nulles": Alexandra Lapierre.
"Un petit morceau de pain" d'Agnès Ledig,  pour patienter en attendant la suite: trop sucré et formaté.
Une agréable surprise: Gilles Legardinier qui s'adresse directement au lecteur et le touche au cœur avec deux histoires autobiographiques, un peu mal fagotées, mais sensibles et touchantes.
"Une initiative" plutôt insipide: Pierre Lemaître.Je passe allègrement pour cause d'intolérance avérée sur les textes de Marc Lévy et Guillaume Musso.
Quant à Jean-Marie Périer il rate son mélange salé-sucré avec sa resucée de "Jules et Jim".Il faut attendre (et c'est longuet) Tatiana De Rosnay et son Parfait plein de bienveillance et de malice pour  retrouver un peu d'appétit; ce qui permettra de faire passer le texte d'Eric-Emmanuel Schmitt, un peu inabouti à mon goût.
Bernard Werber se risque à l'exercice du narrateur animal et s'en tire par une pirouette qui peut faire passer la sauce. Ma foi, pourquoi pas.
Il faut attendre Franck Thilliez pour savourer un texte à la fois original, évoquant les ours, les saumons et un couple particulièrement touchant. Amour ,angoisse, un cocktail parfaitement réussi !

le billet d’Hélène .

Le billet, plus enthousiaste de Séverine, qui a fait de cet ouvrage une LC ! :)

L'avis de Mamzelle Melo !

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-Poésie du gérondif

Je n'en suis qu'à la moitié de livre à la fois instructif et hautement réjouissant , à plus d'un titre, mais je tenais à recenser toutes les adresses, en forme d'intercessions , plus ou moins religieuses, adressées à la maison d'édition, chérie en entre toutes par Jean-Pierre Minaudier; la preuve: elle est la seule à apparaître en majuscules d'imprimerie (et en gras )dans les notes de bas de page (dont il use et abuse pour mon plus grand bonheur) et, emporté par son enthousiasme et sa reconnaissance, l'auteur n'hésite pas à écrire concernant les "infiniment vénérables" éditions berlinoises DE GRUYTTER-MOUTON , spécialisées en linguistique (clic):

-(elles sont le sel de la terre !)jean-pierre minaudier

-(qu'elles vivent longtemps pour faire le bonheur du monde)

- (que le Tout-Puissant les ait en sa très sainte garde)

-(que tous les saints du paradis intercèdent en leur faveur au jour du jugement)

-(que la bénédiction des cieux plane éternellement sur elles et toute leur race)

-(que des fleuve de miel, des lacs de salidou* et des océans de Nutell* les récompensent de leurs bienfaits)

-(tous les prophètes ont annoncé leur épiphanie dans des transports de joie)

-(puissant les anges descendre chaque jour à la Maison Fréquentée pour réciter leur nom et leurs mérites !)

-(que le règne, la puissance et la gloire leur appartiennent pour les siècles des siècles)

-(que le tout-Puissant leur accorde une belle part dans ce monde ainsi qu'une belle part dans l'au-delà, et les protège contre le châtiment du feu)

-(que leur nom, qui est comme le nectar, l’ambroisie et le gloubiboulga, soit sur la bouche du seigneur à l'heure où les Justes recevront leur récompense, et qu'il y ait pour elles un jardin ceint de murs au septième ciel)

-(que leur nom, qui est comme l'odeur de la terre après la pluie, sorte de ma bouche avec mon dernier souffle, et qu'il brise à jamais le silence éternel des espaces infinis)

 

seul petit bémol : "Une autre description du Trio par Sergio Meira, censée paraître en 2010 aux ed. DE GRUYTTER-MOUTON [...] et attendue dans l'extase par des foules hystériques , n'est finalement jamais sortie: depuis , je porte le deuil."

On espère que la maison d'édition en question est au courant d'une telle dévotion...

 

 

*pâte à tartiner composée de caramel au beurre salé (c'est malin, j'ai faim ! )

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Le bébé

"Le nourrisson est anxiogène, le nourrisson est pathétique: comme le grand malade, il faut s'efforcer de le soulager, de l'aider, de le comprendre.Il devient le bébé quand son regard se fixe, quand il cherche le monde sous le voile."

Voici un projet intéressant : rendre compte à la fois de l'émerveillement toujours recommencé et toujours nouveau devant le bébé qui est le sien  car "le bébé m'a rendue sentimentale", l'observer en train de se transformer et de transformer son entourage , le tout avec une grande sincérité et une grande pudeur tout à la fois ; mais aussi "Dire le non-dit: l'écriture est ce projet.à mi-distance entre dire et ne pas dire, il y a le cliché, qui énonce malgré l'usure, une part de réalité. Le bébé me rend à une forme d’amitié avec les lieux commun,s m'en rend curieuse, me les fait soulever comme des pierres pour voir, par dessous, courir les vérités."marie darrieusecq
Se coltiner avec les clichés donc mais aussi écrire d'une "manière structurée par sa propre contrainte. Les appels du bébé  découpent ces pages, d'astérisque en astérisque."
Mi- roman, mi -essai ,ce texte de Marie Darrieussescq est constitué d'observations fines ne tombant jamais dans la mièvrerie , révélant ce qui est souvent tu, sans honte ni forfanterie, par pur  besoin d'observation. Un texte lumineux et enthousiasmant ,même pour celles et ceux (comme moi) qui ne extasient pas forcément devant les bébés.

Lu dans la foulée de la biographie de Paula M. Becker où Marie Darrieussecq écrit : " En 2001, j'avais écrit Le Bébé en cherchant à lutter contre les clichés, contre le "qu'est ce qu'une mère ? " Quand le livre est paru, j'ai compris que certains hommes ne peuvent pas  prendre au sérieux la maternité.La mère et le bébé, le vrai de cette expérience première et banale: si la mère n'est pas représentée comme une madone (Vierge à l'Enfant) ou comme une putain (Vénus et Cupidon), ils ne savent pas où se mettre."

Le bébé , Marie Darrieussecq, P.O.L 2001.188 pages dévorées d'une traite.

 

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Carrières noires...en poche

"-D'abord l'ambassadrice et maint'nant l'protocole ! Au cas où vous vous seriez pas rendu compte, ici c'est pas vraiment les soirées de l’ambassadeur ici et moi, après mon ménage, personne m'a jamais offert de Ferrero Rocher !"

En décidant de cambrioler le coffre  de son employeuse, la vieille sénatrice Maes, avec l'aide de ses deux copines, aussi hautes en couleurs qu'elle, Josy, femme de ménage débrouillarde, ignorait qu'elle allait déterrer des secrets politiques explosifs.elena piacentini
Et des secrets, la ville de Lezennes , construite sur d’anciennes carrières, n'en est pas avare.
Le commissaire Pierre-Arsène Leoni ,prêt à quitter Lille pour retourner définitivement dans sa Corse natale, découvrant le cadavre de la vielle sénatrice, va devoir affronter les notables du coin. Ces derniers veulent en effet étouffer l’affaire et ne compromettre en rien la carrière politique du neveu de la morte.
Établissant un lien entre les carrières , labyrinthe mystérieux à la fois onirique et cauchemardesque et le monde d'en haut,pas forcément plus joli, Eléna Piacentini confère à son récit une dimension doublement inquiétante. Heureusement, Josy et tout le petit monde du quartier populaire de Lezennes où elle vit , procurent de brèves bouffées d'humanité et d'humour. L'inspection, façon match de boxe, de la femme de ménage  par un jeune blanc-bec féru de séminaires de management est un pur régal qui m'a bien fait glousser !
J’avoue avoir été un peu gênée au début par l'oralisation du discours de Josy et ses comparses, mais bon, c'est un coup à prendre et le reste du récit est tout à fait "normal" ,riche en métaphores et bien écrit. Un roman plein d'humanité. Un petit plaisir en poche à (s') offrir.

Déniché en médiathèque.
Une autrice dont je vais poursuivre la découverte !

Carrières noires, Elena Piacentini , Pocket 2016

 PS:Corinne Masiero serait une parfaite Josy si ce roman devait être adapté au cinéma ou à la télévision.

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05/11/2016 | Lien permanent

Vies de chien ...en poche

 

"C'est souvent le point de rupture d'ailleurs : quand on se sent mal et que, soudain, se dévoile à nos yeux une secousse positive, on s'effondre."

En exergue de ce feel good book, une citation d'Alphonse de Lamartine, programmatique : "On n'a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n'en  pas."
Et, en effet, c'est ce que va montrer ce roman, pétri de bons sentiments, en suivant deux parcours qui vont bientôt se croiser: celui de Tom, bouledogue français, confié à la SPA et celui de Maël jeune garçon de quatorze ans confié à une famille d'accueil chaleureuse, les Lion, qui ont eux- mêmes un fils du même âge : Pierre.laura trompette
Le fait que Tom soit un des narrateurs du roman (les autres chapitres, consacrés aux différents personnages sont pris en charge par un narrateur omniscient) confère au texte un aspect à la fois naïf et espiègle, où l'on voit que le petit chien a plus d'un tour dans son sac pour se faire aimer, mais aussi pour prendre en charge, entant qu'"éponge émotionnelle" les états d'âme de ses deux jeunes maîtres.
Pas facile en effet pour les deux adolescents, très différents, de cohabiter et de faire face aux multiples aléas de la vie.
Prônant l'optimisme et la solidarité, ce roman, à l'écriture simple, où de jolies inventions côtoient parfois des tournures qui m'ont paru plus problématiques (dommage), offre aussi une présentation pleine d'humanité de l'univers de la SPA (organisme dont il est mentionné que nous le soutenons par l'achat de ce livre).
L'univers adolescent est dépeint de manière très crédible et , à l'instar de certains films, les dernières pages du livre nous proposent un "ce qu'ils sont devenus" qui nous tient au courant du destin des personnages secondaires, humains ou non. Un roman qui donne le sourire.

Laura Trompette, Éditions Pygmalion 2019, 430 pages où se faufile même une vieille chienne Beagle, en rôle secondaire.

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14/05/2020 | Lien permanent

Vies de chien

"C'est souvent le point de rupture d'ailleurs : quand on se sent mal et que, soudain, se dévoile à nos yeux une secousse positive, on s'effondre."

En exergue de ce feel good book, une citation d'Alphonse de Lamartine, programmatique : "On n'a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n'en  pas."
Et, en effet, c'est ce que va montrer ce roman, pétri de bons sentiments, en suivant deux parcours qui vont bientôt se croiser: celui de Tom, bouledogue français, confié à la SPA et celui de Maël jeune garçon de quatorze ans confié à une famille d'accueil chaleureuse, les Lion, qui ont eux- mêmes un fils du même âge : Pierre.laura trompette,bouledogue français
Le fait que Tom soit un des narrateurs du roman (les autres chapitres, consacrés aux différents personnages sont pris en charge par un narrateur omniscient) confère au texte un aspect à la fois naïf et espiègle, où l'on voit que le petit chien a plus d'un tour dans son sac pour se faire aimer, mais aussi pour prendre en charge, entant qu'"éponge émotionnelle" les états d'âme de ses deux jeunes maîtres.
Pas facile en effet pour les deux adolescents, très différents, de cohabiter et de faire face aux multiples aléas de la vie.
Prônant l'optimisme et la solidarité, ce roman, à l'écriture simple, où de jolies inventions côtoient parfois des tournures qui m'ont paru plus problématiques (dommage), offre aussi une présentation pleine d'humanité de l'univers de la SPA (organisme dont il est mentionné que nous le soutenons par l'achat de ce livre).
L'univers adolescent est dépeint de manière très crédible et , à l'instar de certains films, les dernières pages du livre nous proposent un "ce qu'ils sont devenus" qui nous tient au courant du destin des personnages secondaires, humains ou non. Un roman qui donne le sourire.

Laura Trompette, Éditions Pygmalion 2019, 430 pages où se faufile même une vieille chienne Beagle, en rôle secondaire.

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01/04/2019 | Lien permanent

Myriam Leroy n'aime pas

"L'amour, c'est quand deux personnes ont arrêté d'essayer."

"Dézingage à la sulfateuse des choses unanimement encensées par la critique", tel est l’objectif des chroniques de Myriam Leroy. Dans un monde où l'on nous propose sans arrêt d'aimer tout et n'importe quoi, cela relève de l'entreprise salutaire, surtout quand , comme Myriam Leroy on est 417AZqHfqmL._AA160_.jpgdoté d'un très joli brin de plume qui n'est pas sans rappeler Pierre Desproges* .Les mauvaises langues diront que j'aime que dis-je, j'adore Myriam Leroy parce qu'elle a écrit ceci : "J'admire d'ailleurs beaucoup ceux qui travaillent avec les enfants, les profs, par exemple. Qui doivent souvent se sentir comme des prix Nobel de chimie   parce qu'elle parachutés au Terek Grosny**."
Non, j'aime Myriam Leroy parce qu'elle n'est pas consensuelle, qu'elle regimbe devant tout ce que, à grand coup de matraquage médiatique ou de bon ton, on nous demande d'apprécier. Et elle y va de bon cœur Myriam et moi de hoqueter de rire et de surligner plein de passages sur les scouts, Miss Belgique , les DJ's, les gens (carrément !), La France, Yannick Noah, les blogueuses (!), The artist, les jours fériés, Bref  (la série): "L'espèce de folie qui règne autour d'elles témoigne de la pauvreté créative de nos sociétés. Qui se ruent sur quelques minutes de sourire comme des zombies affamés sur un morceau de cervelle humaine frétillante, comme si c'était du Léonard de Vinci humoristique , du Stephen Hawking de la farce...". Elle s'en prend même à ...Myriam Leroy ! Un pur régal en direct de la Belgique !

à noter que Myriam Leroy officie maintenant sur Canal Plus (La nouvelle édition).

On peut la voir dans ses œuvres ici !

* "De toutes mes forces, de toute la force de mon coeur, de toute la force de mon âme, je hais les coiffeurs. J'ai horreur qu'un gominé à gourmette me chahute le cuir chevelu avec ses grosses papattes embagouzées aux ongles éclatants de vulgarité manucurale. J'ai horreur qu'un Brummel de gouttière me gerbe dans le cou le crachin postillonnant des réflexions de philosophie banlieusarde que lui inspirent sporadiquement la hausse du dollar, l'anus artificiel du pape, l'inappétence sexuelle de la fille Grimaldi, la montée de la violence dans les quartiers cosmopolites et l’indiscipline problématique de la raie de mon quoi ? De la raie de mon crâne. Car, à l'instar du pou, le coiffeur est un parasite du cheveu." in Chroniques de la haine ordinaire

** en Tchétchénie

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Une confession

Pendant six ans l'éditrice  Véronique de Bure  a été très proche du philosophe catholique Jean Guitton.  Après son décès, elle estime : "c'est bien dans un brouillard qu'il me semble voir avancer ma vie" et s'adresse donc à lui dans une quête identitaire où s'entrecroisent  anecdotes sur le philosophe et récit d'une passion adultère avec un autre homme.41Q1R-M8ToL._SL500_AA240_.jpg
Même si l'auteure sait nous rendre attachante la  figure  de Jean Guitton, c'est davantage le style  à la  fois pudique et franc, souple et heurté qui a su ma  séduire: "La réalité est malléable. On peut la  tordre, la gondoler,  la rendre  plus lourde ou plus légère.  Certains, les optimistes dont je ne suis pas, la pétrissent comme une boule de glaise , lui donnent les rondeurs qui lui manquent, une douceur qui la rend supportable,  voire  aimable.  ils savent  se  faire  du bien, ils  prennent  soin d'eux. Ma réalité est une pierre,  un marbre dur et impitoyable;  au lieu d'en gommer les apérités,  je la  taille  à la serpe,  j'en affûte le tranchant, j'en aiguise  la lame,  et  tel  un scalpel elle me griffe, me coupe,  me cloue. Je  saigne et mes blessures,  que je n'ai  de cesse de raviver ,  ne cicatrisent jamais."
Il y a là une volonté de se reconstruire qui a su tout à la fois me  toucher et me fasciner. Nécessité de passer du réconfort moral offert autrefois par Guitton "car vous aviez ce  don merveilleux  d'élever l'esprit de votre interlocuteur" aux bras de cet amant qui la fait vivre avec intensité même si elle ne l'aime pas  vraiment car "le  véritable  amour n'est pas toujours fait de  chair  et de  sang".

L'avis de  Laure.

Une  confession, Véronique de  Bure, Stock, 201 pages précieuses.(Je n'ai pas copié sur Laure, le même adjectif m'est venu :))

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