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07/03/2025
#ÀNOSARDEURS #NetGalleyFrance !
"C'est que je refuse d'appréhender la réalité de ta mort par la logique désenchantée du monde qui t'y aurait poussée. "
En lisant ce récit d'amitié féminine, j'avais en tête le roman de Sigrid Nunez Et nos yeux doivent accueillir l'aurore(clic) . En effet, tous deux mettent en scène une héroïne à fleur de peau, aux prises avec des problématiques différentes : le racisme et les inégalités sociales dans les années 60 chez Nunez, les enjeux écologiques actuels chez Bartholomeeusen.
Mais la forme est profondément différente car ici, la narratrice, Cécile, opte pour un récit impressionniste, émaillé de références,dûment sourcées à la fin de l'ouvrage. Si cela renforce la volonté de convaincre le lecteur, cela nuit un peu à l’émotion, même si le portrait de cette amie ardente est bien brossé. Avis en demi-teinte donc.
Les Avrils 2025.
Merci à l'éditeur et à Netgalley.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cécile bartholomeeusen
06/03/2025
#LHôtel #NetGalleyFrance !
"Elles cherchent à filmer l'incertain, l'étrange, la trace de quelque chose, le signe d'un double fantomatique, le secret. Ce qu'on ne remarque pas , ce sont les phrases cachées sous d'autres, les mots dissimulés. "
Raconter l'histoire d'un hôtel depuis son érection sur des terres maudites à une époque où les femmes étaient encore ouvertement traitées de sorcières (et tuées pour cela) jusqu'à nos jours, convoque immédiatement la figure du bâtiment de Shining.
Mais dans le roman de Daisy Johnson, composé de courts chapitres dont les héroïnes et/ou les victimes sont principalement des femmes, cet hôtel est en activité, connu pour les phénomènes étranges qui s'y déroulent (principalement dans la chambre 63) et majoritairement les clients le fréquentent en toute connaissance de cause.
L'hôtel ici absorbe, contamine ses hôtes ou celles qui y travaillent, créant des doubles fantomatiques, révélant des secrets ou ne se manifestant absolument pas, selon les cas. Il y a une sorte d'interpénétration entre le bâtiment et les héroïnes et l'écriture virtuose de l'autrice, multipliant les métaphores ciselées et surprenantes , nous emprisonne dans cette atmosphère parfois suffocante.
Un roman qui file sur l'étagère des indispensables.
Il faut tout lire de cette autrice: clic, reclic,
Stock 2025, traduit de l'anglais par Lætitia Devaux.
Merci à l'éditeur et à Netgalley.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : daisy johnson, roman gothique
05/03/2025
34M2
"Dans sa cuisine ce matin, est-ce qu'elle a mal, oui elle a mal , mais au début c'est la familiarité qui l'écrase le plus, cette impression d'être revenue au point de départ, d'être encore dans un autre appartement, une autre cuisine, devant d'autres tasses à café, enfermée, engluée dans ce que cet homme appelle de l'amour, une succession de jours flous, orageux, à marcher sur la pointe des pieds et à respirer à demi en attendant que la violence éclate. "
34 mètres carrés , c'est la superficie de l'appartement que partagent Juliette et sa fille de huit mois, Inès. Un refuge. Une vie reconstruite après une situation d'emprise que Juliette décrit comme un "entourbillon" qui était "un cataclysme silencieux, une catastrophe naturelle, un barrage lentement rempli jusqu'à l'inondation, l'engloutissement, le glissement avait été inéluctable et imperceptible et puis soudain il avait été trop tard[...]".
Ce matin, Juliette est un peu désorientée, mais savoure la matinée : elle a pu dormir tout son saoul? On sonne à la porte. Juliette attend Clare, sa voisine. Elle ouvre: c'est lui.
Commence alors un suspense insoutenable où , en 139 pages, l'autrice joue avec nos nerfs, nous coupe le souffle tout en ménageant de nombreuses révélations et en analysant avec finesse le mécanisme de l'emprise. Les personnages sont denses, complexes et la fin est ...Je ne vous en dis pas plus. Dévoré en quelques heures et relu dans la foulée. Un incontournable.
Editions le Masque 2025.
20:13 Publié dans l'étagère des indispensables, romans français | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : louise mey