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Rechercher : Le pouvoir

Mes petites machines à vivre

"Car l'âge ne donne pas toujours le temps fécond de la sagesse."

Bonheur mode d'emploi ? Non, c'est à un partage , celui d'un carnet de route qui emprunte aussi bien aux souvenirs professionnels que privés que nous invite Maryse Vaillant.maryse vaillant
Puisant aussi bien dans son expérience de toute jeune éducatrice découvrant le pouvoir des mots et de l'imagination sur des jeunes "délinquants" qu'on préconisait uniquement à l'époque de mater par la violence, que dans celle de son enfance marquée par le manque d'amour maternel, au fil de sa vie et des épreuves qu'elle a dû affronter, Maryse Vaillant ne se pose jamais en modèle mais nous montre de manière simple et chaleureuse le pouvoir de l'esprit qui vagabonde en liberté, dans la rêverie ou le vague à l'âme que ce soit lors d'une promenade ou d'une séance de ménage !
Elle a ainsi "appris à apprivoiser [son] rapport à l'angoisse en créant [ses] petites machines à vivre, à jouer avec l'incertitude plutôt que de vouloir tout maîtriser, à accepter la tristesse, à savourer les temps de solitude et à ne pas craindre l'ennui."
Des conseils parfois déjà rencontrés mais une approche bienveillante et souriante, qui s'appuie sur la psychanalyse sans jargonner pour autant, plein de conseils à glaner, en témoigne le nombre de pages cornées, un livre fluide dont l'écriture flirte parfois avec la poésie, ce qui n'est évidemment pas pour me déplaire et une femme qui n'hésite pas à nous montrer ses failles, ce qui nous la rend évidemment encore plus proche. Une sacrée dame !

   Mes petites machines à vivre, Maryse Vaillant, Jean-Claude Lattès 2011 pages chaleureuses où piocher quand le temps devient nuageux.

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Tu seras une sorcière ma fille !

Quand , sans toucher à rien, par la seule puissance de son" sale caractère" ,la petite Verte,onze ans fracasse pour 500 francs de vaisselle (75 euros), sa mèrecontemple le désastre avec "des hoquets de joie". et pense :"Si ce n'était pas là la signature d'un pouvoir surnaturel, je voulais bien mefaire fée des  bois." Car dans le famille de Verte, on estsorcière de mère en fille que ca plaise ou non.41fvLNu4pYL
Verte rechignant unpeu, sa mère Ursule passera le relais à la grand-mère Anastabotte,sorcière respectée par tout le monde de la sorcellerie. Mais Verte n'ade cesse que de  retrouver ...son père, un mortel tout cequ'il y a de plus normal, la preuve: son prénom bien banal : Gérard.
MarieDesplechin,sous prétexte de sorcellerie, nous montre ici unefamille matrilinéaire, où la transmission se fait par les femmes etoù  les hommes n'ont, apparemment, qu'un rôle secondaire. Ce n'estpas non plus un hasard si à plusieurs reprises on souligne l'aspectprécoce de la manifestation de sorcellerie de Verte, ce passagesymbolique à l'adolescence entraînant un conflit avec la mère qui serapacifié par la grand-mère qui prend le relais de la transmission dusavoir.
Une jolie manière d'envisager le passage à l'adolescence  et de montrer le pouvoir des femmes !

L'avis de Clarabel

celui de  Malice

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Morteparole

« …qu’ils n’aimaient pas, au fond, l’expérience somnambule de la lecture, la mort à soi-même, l’égarement dans la voix intérieure des écrivains, surtout, ces furieux de parole, et n’en être que l’écho, l’ombre. Ils révélaient tout jeunes, dès vingt ans, qu’ils allaient tomber dans l’un des vices  puissants du siècle : la crainte panique du livre, le dégoût de ce qu’il montre. »

Giovan, anarchiste par nature, regimbe mais assiste à ce qu’il croit être une cérémonie destinée à célébrer son ami d’enfance, Paul, l’amoureux des mots. Las, devant la parole figée, aigrie, qui se donne à entendre, Giovan replonge dans leur passé commun d’enfants d’origine modeste, à la campagne, relançant ses réflexions au gré des mots que parvient à lui glisser Paul. Nostalgie d’une époque où les accents chantaient, où les mots se donnaient à voir et vibraient. jean védrines
Que sont-ils devenus ces amis, qu’est devenue leur relation aux mots ? Dans une langue riche et précise Jean Védrines célèbre le pouvoir des mots et fustige ceux qui les figent et leur dénie tout pouvoir. Un régal !

Morteparole, Jean Védrines, Fayard 2014.

Lu dans le cadre de On vous lit tout! Merci à Libfly !

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Les mafieuses

"Elle en avait marre que les hommes s’accaparent le pouvoir alors qu'ils étaient moins compétents qu'elle. Puisqu'on ne la laissait pas monter en grade, elle allait faire le ménage."

Leone Acampora , vieux mafioso grenoblois, est sur le point de mourir. Ce que sa famille ignore encore c'est qu'il a lancé un contrat sur la tête de sa femme infidèle, car on ne rigole pas avec l'honneur dans la mafia.
Ses deux filles , Dina et Alessia ,vont tout faire pour sauver leur mère et , par la même occasion, Alessia entend bien prendre la tête de la mafia locale car il est grand temps que les hommes et leurs valeurs rétrogrades cèdent le pouvoir aux femmes qui l'exercent en sous-main depuis des années.CVT_Les-mafieuses_6573.jpg
C'est bien la première fois que je me lance dans un roman ayant pour thème la mafia (même pas vu ou lu "Le Parrain", c'est dire...) mais j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman qui fait la part belle aux femmes, et égratigne au passage les organisations humanitaires : "Au fond les organisations humanitaires et la mafia constituaient deux réponses opposées à un même problème: ces organisations se développaient quand c'était le chaos et que L’État ne faisait pas son boulot. La mafia offrait un statut et des ressources à ceux qui ne trouvaient pas de place dans l'économie légale. Quant aux ONG, elles aidaient à peu près les mêmes à survivre sans jamais inquiéter les gouvernements véreux ni s'attaquer aux véritables injustices. Pire, elles rattrapaient les dégâts et permettaient au système de perdurer."
Les personnages sont bien croqués, l'écriture est pleine d'humour et les 151 pages se tournent toutes seules ou presque.

Editions Liana Lévi 2019

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On fait parfois des vagues

"[..]; si la certitude est un pays, l'esquive est un empire- et mon père maîtrise cet art aussi bien que le badminton."

A dix ans, le narrateur , Nicolas, apprend qu'il est né d'un don de gamètes et que le père qui l'élève n'est donc pas son père biologique. "En grandissant, je prends l'habitude de vivre à côté de mon père sans en ressentir pleinement la présence, comme si ses contours avaient été floutés pour qu'il se fonde dans le décor; comme s'il était devenu presque invisible- une sorte de décalcomanie, à la Magritte, une silhouette à travers laquelle on voit tout mais qui n'est rien." Aucun reproche à faire à ce père mais les deux hommes s'éloignent peu à peu, le silence qui a suivi la révélation a laissé des traces.arnaud dudek
Devenu adulte, Nicolas va à la fois décider de partir à  la recherche du donneur bienveillant, mais aussi d'écrire un récit de filiation car "[...] ouais, la vie est foutrement tordue, mais elle ne peut pas s'échapper quand je l'emprisonne entre mes lignes, alors-là, j'en fais ce que je veux."
Pouvoir des mots, pouvoir du créateur qui peut écrire à sa façon le roman familial, et faire preuve d'empathie envers ce père disqualifié par la nature et par la société aussi d'une certaine façon.
On retrouve ici l'écriture faussement simple d'Arnaud Dudek, son extrême sensibilité, sans jamais tomber pour autant dans la sensiblerie .
Si on dévore d'abord ce roman, avec l'envie de savoir ce qu'il 'il va advenir de ces pères et de ce fils, on prend ensuite le temps de le savourer pour mieux apprécier la délicatesse et la force d'émotion de ce roman. Une grande réussite !

Éditions Anne carrière 2020.

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Le volume du temps 1

"Il est bon de voir le monde se tenir immobile. "

Venue acheter des livres anciens à Paris pour le commerce qu'elle tient avec son mari, Tara se réveille un 19 novembre. Mais non, les événements lui donnent tort: elle revit tout ce qui lui est arrivé la veille. Le temps s'est donc arrêté pour elle  le 18 novembre. solvej balle
De retour chez elle, elle tente d'expliquer la situation à son époux qui se montre compréhensif dans un premier temps mais oublie au fur et à mesure ce qu'elle lui a révélé. Las, elle prend ses quartiers, à l'insu de son mari, dans la chambre d'amis et observe tout ce qui se passe, réfléchissant au temps, au pouvoir des habitudes, au pouvoir des mots, à l'évolution de son couple.
Je n'ai jamais aimé le côté répétitif et moralisateur du film "Un jour sans fin", aussi ai-je abordé ce roman avec circonspection, mais j'ai été vite fascinée par la capacité de l'autrice à renouveler, sans effet de manche, la situation, à faire évoluer son personnage pendant un an, terminant ce premier volume à l'orée du 18 novembre de l'année suivante.

Le deuxième tome (il y en a sept en tout!) est dans ma Pile à Lire. Affaire à suivre.

 

 Grasset 2024. Traduit du danois par Terje Sinding, 250 pages.

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La part de l'homme...en poche

"Est-ce que vous pourriez changer le papier peint pour la prochaine fois ? J'ai rompu mes liens avec la nature."

Pour sept mille euros l'ancienne mercière à la retraite Salme Malmikunnas a vendu sa vie à un écrivain en mal d'inspiration.9782264055958.JPG
Mais à quel usage destine-t-elle cette somme ? Le récit qu'elle confie est-il vraiment conforme à la réalité ? Dans une Finlande en proie au libéralisme le travail a bien changé et rare sont ceux qui privilégient aux euros le sentiment du labeur bien accompli.
Racisme, pauvreté , violence des mots encore plus que des gestes, ces mots auquel le mari de Salme semble avoir renoncé, ces mots dont sa fille Helena connaît bien le pouvoir, sont au centre de ce roman entrecoupé par les cartes postales que Salme adresse à ses enfants, petits messages foutraques témoignant de son amour , le tout composant une mosaïque sensible d'un pays en pleine mutation. La fin est tout à fait percutante , violente, symbolique et apaisante à la fois.
Un roman au style parfois haché mais un très joli portrait d'une famille qui pourrait être la notre au sein d'un monde qui est le notre.

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Prenez la parole en public (audiolivre)

Lire des ouvrages donnant des conseils pour communiquer en public s'avère souvent frustrant car les notions d'intention, de modulation de la voix sont plutôt difficiles à faire passer.
Alors quand, grâce à Sylire, j'ai pu tester cette méthode et écouter par la même occasion mon premier livre-audio, j'ai sauté sur l'occasion !julien combey
La méthode est claire, simple, faisant appel à des notions de relaxation déjà rencontrées en yoga (exercices respiratoires par exemple) et accessibles à tous. Le tout, bien structuré, agréable à écouter et à mettre en pratique.
Une bonne base qu'il suffira d'étoffer, en variant par exemple les virelangues, (clic), et prendre la parole en public deviendra plus simple. Évidemment, les exercices sont à pratiquer régulièrement pour pouvoir progresser de manière notable.

 

Merci encore Sylire !

 

PS: petite question pratique : dans quel rayon trouve-ton ces audio-livres, please ?

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Juste pour vous donner envie...

"Ils pénètrent plus avant dans la fûtaie, recueillis, se laissent imprégner. Lors de leurs précédentes balades, il lui a aprris à demeurer lisse et calme, tel un tronc. Elle souhaite que les oiseaux se perchent sur leurs épaules, que des lézards grimpent le long de leurs jambes . Eux nous ont repérés, murmure Ted, ils nous observent, nous décryptent et nous classent: ce sont  de bien meilleurs anthropologues qiue nous, je voudrais tellement apprendre ce savoir qu'ils ont accumulé sur notre espèce, je voudrais pouvoir mieux lire ces écritures animales -parcours et gîtes minuscules, sons ténus, parfums et fientes-, si mal déchiffrées par l'homme, et qui dessinent un territoire différent, là, si près d enous. Aux aisselles des branches, aux cicatrices des écorces, dans la lenteur des racines et la douceur  des mousses, sous le  croupissement brunâtrees flaques. ted observe, traduit quand il peut. Ici, un lièvre a gîté. Dans ce creux, un renard a dévoré des mulots."

Claude Pujade-Renaud, Les femmes du braconnier (Billet lundi !:))

Et comme juste avant Sylvia Plath déclame du Chaucer à des vaches anglaises, des Shorthorn, je ne vais pas me priver !

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Un métier idéal

Mais comment fait-il ? Comment  fait-il cet homme pour tout à la fois trouver la bonne distance entre lui et ses patients, s'insérer dans la  petite société rurale anglaise de ce début des  années 60 , vouloir tout assumer de son travail (il  a une petite pharmacie et regrette de ne pouvoir s'occuper des radiographies, mais travaille aussi à l'hôpital), avoir  aussi une vie de  famille (très peu évoquée) tout en restant si formidablement humain et intéressé par l'Humain ? La réponse , je la  trouverai tout à la  fin du texte de John  Berger :  John Sassall s'est suicidé.51hfoN28s4L._SL500_AA240_.jpg
Accompagné  des photos  en noir et blanc de  Jean Mohr, John Berger s'est attaché , dans tous les  sens du terme , à rendre  compte de cette existence mais aussi à élargir la réflexion sur la valeur de la vie humaine. Un livre profond  et grave qu'on a envie d'offrir à quelques Diafoirus....

Un grand merci à Cuné !

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