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Rechercher : Trois fois la fin du monde

Le plus beau métier du monde

"M'sieur, on a discuté entre nous et on préfère être honnêtes avec vous: on n'aime pas trop les notes que vous nous mettez en ce moment. "

Ils confondent "sextoy" et "sextant", aimeraient pour certains "trop savoir ce que ça fait d'avoir la moyenne", vivent dans un quartier de Marseille où le service d'ordre des trafiquants  de drogue assure la protection du lycée ... Mais ils rêvent aussi d'une carte de séjour , de pouvoir vivre en France . "Ils", ce sont les élèves de Dominique Resch, prof depuis trente ans dans un lycée professionnel des quartiers nord de Marseille et très heureux visiblement de cet état de fait.
Une belle complicité se lit entre lui , ses élèves et leurs parents, puisque certains d'entre eux, au courant de ce projet de BD n’hésitent pas à demander "Sinon, pour votre BD, c'est bien ce qu'on vient de vous dire ? "dominique resch
Les dessins d'Eric Doxat contribuent à distiller une belle énergie , tout en  soulignant de manière discrète mais efficace les moments plus dramatiques.
Voilà qui regonflera peut-être le moral des enseignants qui s reconnaîtront sans doute dans pas mal de situations.

Merci à l’éditeur et à Babelio.

 

Éditions Vuibert 2023.

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Tout le bonheur du monde... en poche

"-J'ai l'impression d 'avoir engendré des poupées russes, dit Marilyn. Dès qu'on croit en avoir fini avec l'une, une autre surgit avec un paquet de Camel à la main.
- C'est sans doute le danger de la production de filles en série."

Les sagas familiales en sont pas vraiment ma tasse de thé. Les livres de 698 pages non plus, d'ailleurs . Et pourtant j'ai adoré l'histoire de cette famille de quatre sœurs dont les parents semblent vivre un amour sans faille et donc placent la barre très (trop ? ) haut pour leurs filles.claire lombardo
On ne se perd pas dans une flopée de personnages, l'histoire reste centrée sur cette famille et les "pièces rapportées "qui s'y agrègent ou non.
Claire Lombardo a su nuancer ses héros, leur donnant des caractères bien défini et à multiples facettes.  Les relations  à géométrie variable entre les filles sont particulièrement bien décrites et on ne se perd pas dans la chronologie qui est pourtant chahutée.
La toute jeune autrice ne embarrasse pas de bons sentiments et n'hésite pas à nous montrer que les vieux couples peuvent encore (au grand dam parfois de leur progéniture) avoir une vie sexuelle et à nous décrire les conséquences physiques et morales peu glorieuses d'un accouchement.
Gare, c'est le genre de roman qu'on ne peut pas lâcher tant les rebondissements sont nombreux et tant on s'attache aux personnages !

Traduit de l’anglais (E-U) par la virtuose Lætitia Devaux.

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Le demi-frère (suite et fin)

Dans un roman, l'auteur peut nous indiquer, en passant, mine de derien, à la trentième page que le personnage principal est noir ou que ledocteur dont on suit les aventures est une femme. Lars SaabyeChristensen ne se prive pas de ce procédé et je m'en voudrai de vouspriver des surprises que recèle Le demi-frère.
De la mêmemanière, beaucoup de révélations seront différées car les personnagesentretiennent un rapport particulier au temps, à l'attente et auxsouvenirs. Très peu de dates dans ces 918 pages mais une "chronologie poétique" qui ne nuit en aucune façon à la lecture.
Toutrepose  sur l'histoire d'une lignée de femmes: La Vieille, ex stardu cinéma muet, sa fille Boletta , elle même mère de Véra. Ces troisfemmes ne connaîtront que des "hommes de la nuit ", des hommesdisparus en leur laissant comme unique trace de leur passage un enfant.Ce lignage féminin, sera rompu avec la naissance de Fred, premier filsde Vera.
Cet enfant farouche , dont la naissance est doublementdramatique, manifeste son mal être (dû au poids des secrets quil'entourent) par un comportement agressif ou mutique; il deviendra luiaussi un "homme de la nuit"
Son demi-frère, lui, aura lachance d'avoir un père mais un père "pigeon voyageur" qui exerce on nesait quelle profession, qui vient et repart au gré de ses envies. Ilapprendra à son fils que l'important n'est pas ce qu'on voit mais ceque l'on veut voir. Fort de cette leçon, le narrateur rêvera toutéveillé des rêves "en négatif"  qui parfois se réaliseront...
Lenarrateur, contrairement à son demi-frère, est du côté du langage et ildeviendra scénariste, aidé en cela par son ami Peder. Mais il est luiaussi englué dans les non-dits  et parfois il ne maîtrise pas cequ'il dit...
ou ce qu'il  fait.
Tout est en demi-teintes dans de roman qui contourne les écueils detoute saga : peu de personnages (on ne se perd pas dans les méandresd'une famille nombreuse, loin s'en faut), mais ils sont tous trèsattachants et pittoresques; rien n'est dilué, l'auteur ne "tire pas àla ligne" , pas plus qu'il ne nous abreuve de descriptionsinterminables, même si les lieux sont très importants pour le narrateur.
Beaucoupd'émotion dans ce roman ,mais par petites touches, et les momentsdramatiques sont contrebalancés par des instants cocasses (la leçon dedanse où le narrateur rencontrera ses premiers amis) ou lumineux (lesvacances avec Peder et Vivian).
Le demi-frère est un romanriche de réflexions et de thèmes qui parlent à tous ( et de manièresimple) ; peut être est-ce pour cela qu'il mérite bien l'appellation dechef d'oeuvre...

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La fin d'une imposture

"D'une certaine manière, elle admirait sa vigilance constante et sa paranoïa absolue."

Profitant de la détresse d'une famille en plein bouleversement (adultère du père, mort accidentelle du fils en Thaïlande), un jeune homme, Jed, s'introduit dans ce nid perturbé via Maddie, la fille de la maison, adolescente en pleine dépression.kate o'riordan
Si Rosalie, la mère, est d'abord enchantée par ce jeune homme qui semble leur apporter juste ce dont ils ont besoin en ce moment douloureux, elle va vite se rendre compte de l'emprise nocive qu'il exerce et des mensonges qu'il profère. Elle décide donc de partir à la recherche de la vérité, au risque de faire éclater définitivement sa famille.
Description d'une emprise psychologique, La fin d'une imposture est aussi un récit fertile en rebondissements, angoissant ,et qui n'hésite pas à repousser les limites de la bienséance. L'auteure enferre ses personnages dans des choix douloureux, mais peint une mère de famille au caractère bien trempé qui n'a pas peur d'affronter ses erreurs. Un coup de cœur !

La fin d'une imposture, Kate o' Riordan, traduit de l'anglais (Irlande) par Laetitia Devaux, Éditions Joëlle Losfeld 2016, 377 pages.

Du même auteur:clic, clic et reclic. Fan, moi ? Oui !

 

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La fin d'où nous partons

"Il existe tant de silences différents, et seulement un mot pour les désigner. le silence dans la maiosn a mûri, de silence comme absence de bruit  à autre chose, un silence texturé, granuleux, une épaisseur à traverser en trébuchant."

 La narratrice vient juste d’accoucher quand Londres est envahie par les eaux.Elle, son mari R. et le nouveau-né, baptisé Z., vont devoir faire à cette catastrophe, d'abord ensemble, puis de manière séparée.
Entre la mère et l'enfant le lien se renforce, tandis que se déroule le scénario malheureusement connu de ce type de situations: camps de réfugiés, organisation des secours,le tout entrecoupé de violences évoquées ici de manière succincte et elliptique, en quelques mots dénués de toute émotion apparente.megan hunter
On est ici à mille lieues des figures imposée et du style afférent à ce type de texte. Le récit est distancié, on assiste ici à une quasi dissociation de la narratrice, sans doute pour mieux tenir à distance  les sentiments trop forts qui pourraient l'empêcher de mener à bien sa tâche essentielle: survivre afin que son fils survive aussi. Mais cette grande économie de moyens et le petit nombre de pages (167) rendent l'émotion d'autant plus puissante.
Un récit paradoxalement optimiste dont la discrète poésie ajoute au plaisir de lecture. Une parfaite réussite.

Cuné m'avait donné envie !

 

 

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Cluedo dans la plus grande bibliothèque du monde

La délégation norvégienne, d''Hugo Boris, semble de primeabord s'inspirer de deux schémas classiques. D'une part des gens, qui,différents tant par leur nationalité que par leur origine sociale vontse  retrouver dans un espace  qui va rapidement devenir clos,en l'occurence un chalet nordique; d'autre part, un point commun quiles unit, la chasse, ce qui va donner lieu à quelques récits troublants, racontés pour se distraire,  comme le faisaient lespersonnages-prétextes de Maupassant dans le recueil de nouvelles Contes de la  bécasse.
Mais,d'emblée le fantastique confère une toute autre dimension à ce roman.Cette forêt d'où est issue la majorité des livres publiés enEurope  devient une bibliothèque puis un personnage à part entière:"Il lui semble marcher entre des piles fragiles de livres élancéesvers le ciel, se surprend à pousser les  branches alourdies avecplus de circonspection, comme s'il avait à coeur de ne pas faires'écrouler ces étagères de livres." les chasseurs, dont chaquesortie  ne se déroule pas normalement, seront-ils " digérés etrejetés " par la forêt? 41IMP8ASseL
Livres et forêt, étroitementimbriqués...L'auteur sème  des indices comme el petit poucet etnosu fait basculer dans un monde où le  narrateur principal estaveuglé par la réverbération de la neige et où le lecteur lui mêmedevient acteur:  à lui d'influer, ou non, sur le cours desévénements en tranchant dans le vif et dans le dernier cahier du livre,volontairement non massicoté....
SiClarabel  ne me l'avait pas gentiment envoyé, je doute quej'aurais sauté le pas vu mon aversion pour les  chasseurs. mais là, bizarrement, mon amour des mots a prévalu et je me suisrégalée avec le vocabulaire technique de la  chasse, le stylepuissant et efficace de l'auteur. Je me suis laissée prendre au charmede  ce roman qui traite bien plus du pouvoir des livres et des motsque de la traque  des animaux. Une réussite !

L'avis,  plus nuancé, de Cuné.

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Un monde qui s'effrite...

Peter Straker tente d"engourdir sa peine à l'aide de  nombres"et vit dans un phare situé sur une falaise qui s'effondre peu à peu. Ilest rongé par la culpabilité d'avoir causé la  mort de 78personnes en écrasant son bimoteur sur un train de voyageurs.D'ailleurs certaines de ces  victimes viennent le hanter voiremême l'aider.
Quantà Imogen Doody , on pourrait la prendre pour le  stéréotype dela  vieille fille amère et peu amène mais peu à peu le lecteur vadécouvrir pourquoi elle  a  "dû apprendre à se réfugier dansla colère,  à s'assumer à survivre".
Evidemment ces deux destins vont se croiser.
Alternant les allers-retours passé-présent, Folles envolées est un roman qui traite de la culpabilité et du remords sans pathos mais un humour bien acide.01sPmfW7F_L
Clare Morrall m'avait totalement enthousiasmée  avec son précédent roman Couleurs (sorti en poche), dont Folles envoléesn'atteint pas l'intensité mais tient bien ses promesses. l'auteureévite soigneusement les chausse-trappes des  clichés  même sison écriture est desservie par une traduction parfois bancale qui nuità la  compréhension de certains passages.

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Le beau monde...en poche

"J'aurai gagné en lumière et en ombre. En mystère."

"Terne, insipide", Frances Thorpes ? Cette obscure correctrice d'un prestigieux journal contemple de loin Le beau monde  des lettres où elle officie à une très modeste place.Le hasard va lui permettre de recueillir les dernières paroles de l'épouse d'un grand écrivain, et, en côtoyant, même brièvement ce monde fascinant, Frances ne va pas résister à la tentation.harriet lanePetit à petit , elle va s'immiscer dans un univers où elle n'a pas sa place...
Tout le récit est vu du point de vue de Frances, qui ne se livre jamais totalement, même au lecteur qui découvre, petit à petit, toutes les étapes d'une intrusion ourdie de main de maître. Il serait vraiment dommageable de donner trop de détails mais la peinture de cette ambition souterraine et implacable sous des dehors insignifiants est à proprement parler époustouflante !
La description des parents de l'héroïne, en particulier de sa mère ,totalement névrosée, ainsi que celle des coulisses du journal sont des régals et on ne peut lâcher cette héroïne qui observe implacablement le monde qui l'entoure, en assimile les règles souterraines, les mensonges, et en tire le meilleur profit. Un roman qui tient du thriller, de la peinture psychologique acérée et du tableau de mœurs. Un premier roman qui fait preuve d'une parfaite maîtrise tant dans l'écriture que dans le rythme du récit.

Du même auteur, vient de sortir Elle, Clic

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La fin des haricots et autres mystères des expressions françaises

La fin des haricots, la fin de l'année, quoi de mieux pour clore 2009 que ce recueil de chroniques parues dans "Le Figaro et rassemblées en format poche ?515J9U+ScQL._SL500_AA240_.jpg
Alors, bien sûr, quand on est féru de ce type d'ouvrage, on retrouve des explications données ailleurs, mais une petite révision ne fait jamais de mal aux neurones et c'est toujours l'occasion de se cultiver et de satisfaire sa curiosité  en picorant dans ces textes savoureux, qui fustige parfois au passage les erreurs entendues ou lues dans les media...

L'occasion pour moi aussi de souhaiter qu'en 2010 vous vous portiez comme un charme et que vous goûtiez les délices de Capoue ! A bientôt, je vous embrasse !

La fin des haricots et autres mystères des expressions françaises, Colette Guillemard, Omnia, 2009, 274 pages, 12 euros.

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Du rififi dans le monde de l'art.

Voilà ce que c'est que d'avoir beaucoup aimé un roman d'un auteur : on risque la déception au suivant ! Toiles de maître, d'Hannelore Cayre, dont j'avais adoré Ground XO ne m'a pas  autant convaincue. 41P00TQ8KJL
J'aideviné très vite quel problème historique était sous-jacent, lespersonnages m'ont semblé manquer de relief,  bref, je n'aurais pasdû commencer par le dernier roman en date (bien meilleur à mon avis)mais respecter l'ordre de parution, j'aurais alors pu écrire quel'écriteure d'Hannelore Cayre allait en se  bonifiant ,( comme lecognac ? )

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