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Rechercher : Trois fois la fin du monde

”Je ne suis plus qu'un occupant du monde.”

C'est à une expérience étrange que nous convie Olivia Rosenthal dans son texte On n'est pas là pour disparaître : écrire sue la maladie de A.; Comprendre Alzheimer. D'autant que l'auteure l'annonce d'emblée : écrire sur cette maladie est voué à l'échec.
Partant d'un fait-divers tragique: Un malade, Monsieur T. atteint de cette dégénérescence a poignardé sa femmee de cinq coups de couteaux, Olivia Rosenthal mêle réflexions, exercices qui interpellent le lecteur, informations sur la biographie d'Alzheimer, ainsi que son histoire personnelle à elle.51yvx3MwTCL._SL500_AA240_.jpg
Une écriture qui va au plus près de nos peurs et de nos sensations et dont les "blancs" permettent de mimer ce qui est affirmé dans cette phrase:
"Je suis constitué de fragments très distincts et séparés les uns des autres par de grands vides."

A tenter.

Olivia Rosenthal, on n'est pas là pour disparaître, Folio, 234 pages qui interrogent.

L'avis de Laure

Celui d'Antigone

de Lily

De la bibliothèque du dolmen

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”Etre comme tout le monde est tellement chiant. Voilà le piège dans toute sa séduisante folie”

Trouvé à la médiathèque mais annoncé comme devant sortir bientôt en poche, Hackman Blues  est mon premier contact avec Ken Bruen, auteur dont Cuné avait parlé avec tant d'enthousiasme.
Brady cumule: Irlandais, souffrant de troubles  bi-polaires (sa vie est une succession  de montagnes russes entre périodes d'exaltation intense et dépressions profondes), il jongle entre alcool et lithium et, bien qu'âgé de  50 ans , se conduit souvent comme  un ado attardé et lit énormément. A défaut d'être joyeux, il est gay , fait preuve de beaucoup d'agressivité mais aussi d'humour et de  lucidité.Bref, on n'a pas le temps de s'ennuyer une minute avec lui ! 41IOOZ1h0SL
Ce n'est pas pour autant qu'il manifeste beaucoup  d'enthousiasme pour retrouver Rozaleen, la fille  d'un promoteur immobilier, fan de l'acteur Gene  Hackman. On le serait à moins car voici ce qu'il pense en découvrant la photo de la disparue : "Merde un chien ! Et comme  c'était une photo, avec tout le talent  du photographe professionnel, Dieu seul savait à quel point elle pouvait être moche."
Bruen s'avère le roi de l'ellipse, passant sous silence les explosions de violence qui parsèment le  récit , mais les rendant en cela encore plus efficaces. L'histoire, qui  s'emballe soudain, n'est pas vraiment la priorité de l'auteur, qui préfère et de loin s'attarder sur ses personnages, ciselant ses dialogues,bourrés d'humour.

A savourer sans modération !

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La championne du monde de la non-histoire d'amour

Toujours fâchée ,Aurore a été exilée chez ses grands-parents,le temps de laisser souffler sa famille et le temps de se métamorphoserau point de s'étonner elle même. 214WbKuKmQL
L'ado ronchon et drôle (parceque chez  les autres...) se juge "Nulle  désagréable etfainéante" mais  constate que "mes amies me préfèrent en limace.Mon avenir est dans les choux".
Marie Desplechin mêne les troispremiers quarts  de son livre à  un rythme  effréné etles phrases drôles jalonnent le parcours de  la transformationd'Aurore. Cela s'essouffle  un peu ensuite mais  lesréflexions  de  notre  ronchon préférée (ches lesautresn j'insiste lourdement) nous mettent le sourire aux lèvres. Enprime nous assiterons même à une sorte de miracle mais je n'en dis pasplus. A lire en cas de morosité tenace, des chocolats à portée demain.

lecture tandem avec Chiffonnette !

PS:Bizarrement, je viens de demander à mes élèves (tous desgarçons de plus de 16 ans) de brosser leur autoportrait, à de raresexceptions près, tous se trouvent beaux et agréables à vivre, beaucoup affirmentplaire aux filles. Je ne m'étais pas rendue compte de la chance quej'avais ! :))  mais bon, je  ne suis plus une fille etce depuis longtemps, heureusement !

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”Il ya tant de mots qui se perdent de par le monde”

Et toujours en  été ,  de Maïté Bernard est le récit d'une double construction : celui d'une jeune femme, Ilona, dont le  journal  scande  le roman, et celui d'une famille que la dictature argentine a fait éclater.
Thomas, le père recherché par la police française pour des faits commis en 1976 en Argentine doit fuir la  France.  Pour cela ses filles, Ilona et Malena, l'accompagnent le long  du canal du midi..  C'est l'occasion de reconstituer le puzzle  d'un passé douloureux.61fMHHhuduL
Dans un premier temps, j'ai été fort agacée par le comportement puéril d'Ilona qui  collectionne les aventures, faute de pouvoir garder celui sur qui  elle a jeté son dévolu depuis fort longtemps.Mais petit à petit, sa recherche d'une famille de substitution dans une sorte de "secte", son évolution vers plus de stabilité, de maturité et sa recherche du passé, révélée  de manière subtile et parfaitement agencée m'ont séduite.
J'ai retrouvé ici des thèmes  déjà rencontrés dans Clarabel

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Pause:comment trois ados hyperconnectés et leur mère (qui dormait avec un smartphone) ont survécu à six mois sans le mo

 "N'ayez jamais rien chez vous dont l'utilité ne soit avérée, ou que vous ne jugiez beau, écrivit-il" []

Partant du constat qu'il y a une grande différence entre communiquer et échanger, Susan Mauschart va décider de se passer de tout média électronique durant six mois( j'en vois déjà qui blémissent devant leur écran ! ).susan maushart
Dans la foulée,  elle soudoie ses trois enfants - de pur natifs numériques, comme elle les appelle -pour les entraîner dans cette expérience et observe, avec beaucoup d'humour et d'acuité leurs réactions et... les siennes !
Docteure en sociologie des médias et journaliste, Susan Mauschart ne s'encombre pas de jargon ni de théories. Son ton est enlevé, tonique et on a l'impression de lire le journal de bord d'une bonne copine qui aurait eu une idée un peu saugrenue mais qui va s'avérer porteuse de changements profonds. L'évolution des "cobayes" est en effet flagrante et les études qu'elle cite sur les effets nocifs des medias électroniques fait parfois frémir...

Un livre à dévorer d'une traite, 364 pages qui n'hésitent pas à réhabiliter l'ennui, mais qui ne le suscite jamais !

Merci à Sylvie d'avoir joué les tentatrices, en tout bien, tout honneur, bien sûr !

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De tout, un peu, en vrac et pas rangé, ça sent la fin d'année tout ça.

Des livres que j'ai aimés, voire beaucoup aimés 41td6d+2jyL._.jpgmais que j'arrive pas à présenter de manière satisfaisante :

*Comment j'ai appris à Lire d'Agnès Desarthe, où plutôt comment j'ai appris à aimer les livres en éclaircissant mes liens à mon héritage familial. Un parcours singulier. Passionnant. De très belles pages en particulier sur la traduction. Le billet de Cuné la tentatrice.

 

 

 

 

 

 

51lzAUCi8JL._AA160_.jpg*Modèle vivant de Carole Fives. Une adolescente qui exprime par ses dessins tout ce qu'elle n'ose pas dire à ses parents divorcé, lors d'un périple estival rencontre un garçon qui va changer sa vie. Poignant, sensible et lumineux.

 

 

 

 

Des films, pour une atmosphère, des paysages, des seconds rôles  charmants, voire un chat rageur ...

Les beaux jours, de Marion Vernoux pour Marie Rivière, Marc Chapiteau, Fanny Cottençon et les plages du Nord.51l3FEmSQ0L.jpg

Quartet, si délicieusement british, une maison de retraites pour musiciens comme on en rêve tous.

Joséphine, pour Marilou Berry et pour le chat Brad Pitt, tour à tour câlin ou éructant, toutes griffes dehors .Un sérieux manque de rythme pourtant.

 Une chanson pour ma mère. l'autodérision de Dave ne suffit pas à insuffler de la folie dans cet enlèvement à vocation sentimentale.


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”Ce monde serait meilleur pour les enfants si c'étaient les parents qui étaient obligés de manger les épinards.” Grouch

Popeye n'ayant pas réussi à  convaincre nos chers bambins de consommer des légumes, c'est Nathalie Cahet, qui  "cobayes maison" à l'appui s'est lancé le défi :arriver, mine  de rien, en douce, à garnir de légumes honnis les assiettes familiales.
Savez-vous planquer les  choux ? est à l'image de son titre : sympathique et bon enfant. Les  recettes  semblent faciles, équilibrées (l'auteure a  suivi des  études de diététique) sans aliments trop exotiques,à  quelques exceptions près. J'ai apprécié les commentaires introductifs de chaque plat , les photos alléchantes, l'organisation du livre : tableau récapitulatif  "Les acheter au bon moment", la répartition, "Collection printemps-été", "Collection automne-Hiver", l'index alphabétique, l'index par types de  plats, l'index par légumes, qui permettent de  multiples entrées. Je reste cependant plus sceptique sur les légumes jusque  dans les desserts ,mais ne demande qu'à me laisser convaincre.  Il n'y a plus qu'à ! Je vous tiens au courant des résultats !:)51KPsKEpOYL._SL500_AA240_.jpg

 

Savez-vous planquer les choux ?,Nathalie Cahet (aux fourneaux), Lavande  (textes) Raphaële Vidaling (photos).Edtions Tana.

Le  blog de Nathalie Cahet :  Ligne et papilles.

 

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Pied-de-mouche

"Mazzie, maman et moi étions tous sous amphétamines. En ce sens-là, nous étions tous de la haute."

Quel drôle de p'tit bonhomme que ce John Cromer, cloué au lit depuis l'âge de trois ans  par une maladie rare des os ! Plein d'imagination, c'est un être délicieusement excentrique qui analyse avec finesse et beaucoup d'humour les subtilités du monde qui l'entoure. Ce monde dans lequel il ne fera d'abord que de brèves incursions mais qu'il parviendra petit à petit à s'approprier.418EOHiZMxL._SL500_AA300_.jpg
Jamais d'auto-apitoiement mais une analyse féroce parfois de son comportement et de celui des adultes, parfois sadiques, qui l'entourent. Il observe tout avec intérêt , y compris les erreurs de la médecine (voir le titre !) et parvient malgré tout à rester un enfant non pas comme les autres mais presque. On le suit de l'enfance à l'adolescence et même si le  roman comporte 595 pages qui font parfois ployer nos poignets, on se retrouve à la toute fin un peu déçu de ne pas en avoir davantage à se mettre sous les yeux !

Pied-de-mouche*, Adam Mars-Jones, traduit de l'anglais (Royaume Uni) par Richard Cunningham, Jean-Claude Lattès 2010.

*voir ici

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Fugitives

"Mais à ce moment-là, les sentiments étaient altérés, l'homme éprouvait de la gratitude, elle de la bonne volonté, les deux une espèce de nostalgie décalée."

Une jeune femme sous l'emprise d'un homme plus âgé,  un raté  pur jus, ce qu'elle s'obstine à ne pas voir, va tenter d'échapper à son emprise dans la première nouvelle de ce recueil de huit textes. On a le coeur qui bat tout au long de notre lecture , on a envie de l'interpeller cette naïve amoureuse et on finit, le coeur broyé, à la fin du texte.alice munro
Nous suivons ensuite durant trois époques de sa vie, de la jeunesse à la maturité, Juliet qui possède, non une difformité physique, mais une maîtrise de lettres classiques, ce qui revient quasiment au même dans le coin paumé où elle a grandi. Aux prises avec des parents vieillissants, puis avec sa propre fille en quête de spiritualité, Alice Munro la décrit avec beaucoup d'empathie.
Jeunes ou vieilles, le point commun entre toutes les femmes évoquées est qu'elles sont toujours en décalage avec le monde et l'époque dans lequel elles ont eu la malchance de naître, mais ne  présentent pourtant jamais en victimes : "Elle espère comme les gens espèrent sans se faire d'illusions des aubaines imméritées, des rémissions spontanées, des choses comme ça !".
Dans ces histoires, les hommes sont relégués au second plan, même si d'une manière ou d'une autre, ils influent sur l'existence féminine. Mais au final, ce sont elles qui choisissent, mènent leur vie comme elles l'entendent, s'en accommodent plutôt bien même si parfois la vie a été cruelle envers elles.
Une pointe d'humour, de l'émotions contenue et une lucidité aigüe, voilà qui rend particulièrement savoureux ces textes intemporels.

 

Fugitives, Alice Munro, oints Seuil 2009, traduit de l'anglais (Canada) par Jacqueline Huet et jean-Pierre Carasso.

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Drôle de temps pour un mariage

Tout va très vite dans Drôle de temps pour un mariage : Un mois de fiançailles  entre" Dolly , âgée de  vingt-trois ans, à l'honorable Owen Bigham.Il avait huit ans de plus qu'elle et appartenait au corps diplomatique.", une centaine de  pages pour nous raconter la journée du 5 mars , et rendre compte , en scènes télescopées , des réactions des uns et des autres dans cette maison de campagne anglaise en ce jour où les demoiselles d'honneur frissonnent dans leurs robes jaunes, avant le départ des jeunes mariés pour l'Amérique du Sud.51ywibpWEqL._SL500_AA240_.jpg
Vieille tante, cousins, domestiques, tout ce petit monde s'agite, se chamaille, mais la comédie prend une  tonalité grinçante avec l'apparition de celui qui n'osa se déclarer l'été dernier.
Ce pourrait être mélo, c'est follement acidulé, très anglais, avec son lot d'excentricités, ses cadeaux horribles, une mariée qui se saôule au rhum- mais sans perdre sa dignité- et veut emmener sa tortue en voyage !
On arrive, un peu étourdi à la fin du roman, mais pleinement  satisfait d'avoir découvert un petite merveille qui fut publiée pour la première fois en 1932  par Virginia Woolf et son mari, et a conservé toute sa fraîcheur acide.Un livre qui a filé directement sur l'étagère des Indispensables !

 

PS:N'étaient ses superbes descriptions de fleurs, ce pourrait être une magnifique pièce de théâtre, drôle et enlevée (un peu comme Le Bal d'Irène Némirovsky, roman qui a ensuite été adapté au théâtre).

Julia Strachey, Drôle de temps pour un mariage,  La petite Vermillon, 7 euros.

Traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff

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