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Rechercher : l%27apparence du vivant

Ya un zazou au Paraguay !

Transplantez un zazou de 1946, sorte de Candide accompagnant un philosophe en mission dans une communauté  vivant à la manière de Kant et vous obtiendrez un décalage tout à la fois  détonant et plein d'humour !
Utilisant le personnage de Jean-Baptiste Botul,philosophe qui  n'a  laissé  aucun écrit, pour  résoudre le problème qui se pose à ces habitants hors du monde  et du temps : "to fuck or not  to fuck" pour rester dans la ligne kantienne, Paul Vacca réussit avec verve et jovialité un roman où la philosophie devient un aimable mode de vie, pas du tout indigeste.
Truffé de citations littéraires adaptées  "Qu'allait-il  faire  dans  cette charrette ? ou cinématographiques "Mon nom est Botul, Jean-Baptiste Botul", de paroles de chansons,l'auteur en profite au passage pour nous donner un petit cours de cinéma,  ce roman revisite  une flopée de titres de films célèbres, mêlant ainsi les époques  mine de rien , pour le plus grand plaisir de son lecteur avec qui il établit une complicité des plus sympathiques.nueva K. couv.jpg
On suit sans aucun mal de tête les argumentations de Botul, on admire le sens de la formule: "Un ennui abyssal suintait de cette uniformité proprette.",  on suit avec plaisir l'évolution du héros, bref on s'amuse autant que l'auteur . Si un jour on m'avait dit que la philo pouvait être aussi agréable !

Nueva Könisberg, Paul Vacca, Editions Philippe  Rey.210 pages malicieuses. Sortie le 7 mai.

L'avis de   Bellesahi, celui de  Keisha, de Lily.

Du même auteur, avec un tout autre ton mais tout aussi bon, c'est ici !

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Kaleïdoscope

"Mais comme le dit si bien Anton, c'est un quartier multiculturel, mais absolument pas interculturel; ici  personne ne  se mélange." Ce aurtier c'est celui de  Lavapiès, en plein coeur de  Madrid. Et dans Cosmofobia, Lucia Extebarria nous invite à le découvrir à travers une multitude de personnages (merci le Dramatis personae de la  fin qui les récapitule !) qui le compose.51q9sJOMuAL
Cet aspect protéiforme correspond tout à fait au fond : chacun nous présente un fragment de la réalité selon son point de vue et nous retrouvons de fragments en fragments des faits ou des personnages déjà rencontrés.
Si au début  j'ai beaucoup apprécié cette manière de faire, n'étant pas du tout gênée  de  devoir attendre avant d'identifier les narrateur, finalement, je me  suis retrouvée engloutie sous la masse des personnages.
D'autre part si au début du roman, l'aspect multiculturel est bien présent et décrit de manière très vivante et colorée, j'ai trouvé que la fin était par trop  consacrée au monde clinquant de la mode  et des people. Cinquante pages en moins et cela  aurait été impeccable.  Mais je suis sortie  de Cosmofobia légèrement groggie,comme si j'avais eu la gueule de bois, thème qui revient souvent dans ce roman  ...

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Ah , mais lis vite !

Amélie donne des cours de français qui se transforment vite en amitié amoureuse...Amélie dévale à toute allure la pente du mont Fuji, possédée par l'esprit de Zarathoustra...Amélie ,devant des invités mutiques ,donne une simili conférence sur les bières belges pour le plus grand bonheur de ses "interlocuteurs"...51uUA0An7rL
Amélie Nothomb nous entraîne à toute allure dans ses aventures japonaises et n'est jamais aussi en forme que quand elle nous parle d'elle, ne nous épargnant ni ses enthousiasmes délirants ni les situations embarrassantes dans lesquelles elle se retrouve."Je jubilais. Non, Yamamba,je  n'ai pas l'âme d'une soupe, je suis une vivante et je le prouve, je  détale,tu ne sauras jamais  comment je suis mauvaise à manger". Amélie jubile et nous aussi.
Ni d'Eve ni d'Adam , dont la  majeure partie se situe avant ses hilarantes aventures de  Stupeur et tremblements nous relate aussi et surtout comment un jeune Tokyoïte, aussi bizarre quelle mais  dans un autre genre ,est tombé amoureux de notre auteure belge préférée ,et l'on se régale oscillant entre le sourire et l'émotion.

Merci à Cuné de m'avoir fait la surprise de me le prêter !

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Le poids des secrets

Ceci n'est pas un roman , nous prévient d'emblée lanarratrice, Imogen qui depuis quinze ans refuse de  croire que son frère aîné,Johnny est mort noyé.4147fLozMeL
Les mots "accident" voire"suicide" ne seront jamais prononcés dans cette famille où chacunpréfère porter en silence son secret.Imogen,elle même , juste avant ladisparition de son frère a été hospitalisée car elle n'arrivait plus àparler au sens littéral du terme.
Explorant lettres et journauxintimes,Imogen revient sur le passé de cette famille où déjà unegénération auparavant les secrets avaient sécrété leur dangereux poison.
Lascène du repas quand l'adolescente revient à la maison après sonhospitalisation est en cela particulèrement révélatrice: seuls lescouverts et les bras qui les manient sont dans la lumière, les visagesrestant dans l'ombre ...

Rien de pesant cependant dans le roman de Jennifer Johnston. Lestyle  est fluide, agréable, les personnages , vivants etcomplexes, ne sont pas manichéens, ils essaient juste de  sedébrouiller tant bien que mal. Imogen ne semble  d'ailleurs  pas éprouver de réelle rancoeur même si sa solitude est rendue d'autant plus poignante par le fait que ses parents soient médecins et s'avèrent complètement incapables de la soigner.
Un roman dont l'écho résonne longtemps en nous.

L'avis de Solenn

L'avis de Clarabel

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Maison mère

Grâce à la grande gentillesse d'Anne ,ce livre de Catherine Clémenta franchi une frontière et s'est niché dans ma boîte à lettres...9782841111961
Il fait partie de la collection dans laquelle se sont illustrés Didier Decoin et Philippe Delerm (A Garonne fait partie de mon panier d 'été et m'attend sagement...).
S'il était question d'une quête chez Decoin, la Maison mère deCatherine Clément est un membre à part entière de la famille. C'est làque l'auteure vint trouver refuge ,petite fille ,pendant la seconde guerre mondiale; là que "mes yeux se sont ouverts sur le mondeet savez-vous?  Grâce à elle ,il était beau quand même".
Catherine Clément part aussi à le recherche de l'histoire  de cette maison et découvre un passé pas toujours glorieux...
Mais, plus que  tout, la maison  exerce un véritable pouvoir sur la famille :
"lLe jour du retour, la maison vousendort . On est si bien ! La maison autorise, disons, quarante-huitheures.Au bout de  ce délai, l'esprit de Louis revient. Ontravaille; idéalement, on découvre et, pour le plaisir, on peint."
Cettemaison, idéalement située en bord de Loire, devient néanmoins cosmopolite au fil du temps, par le melting pot de ses habitant et de sadécoration, car la maison est "vivante" et assimile tout ce qu'on luioffre...
Une écriture qui rappelle parfois Colette par sa sensualitéet une grande générosité de l'auteure qui nous fait entrer dans cetteattachante demeure.
Merci encore ,Anne !

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Quint, le prolifique

Michel Quint avait écrit beaucoup de romans policiers avant de connaître le succès avec ses Effroyables jardins, adapté ensuite au cinéma. Depuis, le démon de l'écriture ne semblepas le lâcher et mine de rien, il vide nos porte-monnaie ...
Comme souvent dans Corps de ballet, l'action se déroule à Lille, ce qui est bien confortable quand onhabite la région, pour se représenter les lieux mais ici, même leslecteurs non Ch'tis pourront évoluer dans le décor sans souci, gâce auxtrès belles photographies de Cyrilel Derouineau qui ont donné naissanceau texte . En effet, inversant la proposition des éditions Estuaire,Quint est parti des photos pour bâtir son histoire.
Lepersonnage central, maria,  est une ancienne ballerine au corpstrop voluptueux et qui, devenue femme de ménage , évolue dans le vieuxlLille entre ses différents patrons et ses amis. Tout ce petit mondepittoresque va bientôt voler en éclats car un professeur d'histoiretrop curieux et amoureux va vouloir percer le secret de Maria... Desdanses macabres vont réapparaître et briser ce bel ordonnancement .9782874430176
Commele dit un des personnages, "Pour être humain, il faut supporterl'inhumain"...Même si Quint convoque des épisodes extrêmement inhumainsjustement de l'Histoire qui vont se rejoindre par l'intermédiaire deMaria, ce qui ressort de ce roman c'est précisément  la trèsgrande humanité de ce texte que j'ai lu d'une traite, tant j'ai étéemportée par le style vivant et charnel de Quint.

Ps: la critique de Clarabel

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petit rituel estival

L'été commence vraiment quand Elle nous fait "cadeau" de nouvelles d'écrivains. je n'achète pas tous lesminette numéros , seulement ceux dont je connais ou ai envie de connaître les auteurs.
La nouvelle de la semaine dernière était intitulée Meurtre à Blanckness Road, son auteur: Minette Walters. L'histoire était basée sur un fait divers du début du XXème siècle. Et se basant sur la psychologie des "héros " réels, l'auteur nous propose une explication de ce meurtre campagnard.
L'atmosphère est bien rendue, mais Minette Walters me semble plus à l'aise dans ses romans; Elle a besoin de plus d'espace et de personnages moins falots que ce couple bancal auquel on ne s'attache pas.
A l'inverse, Sylvie Granotier excelle dans le format court. En témoigne fenêtre sur rue, une nouvelle extraite de son dernier recueil qui vient de sortir en poche. On arrive à peine à tourner les pages tant le climat est ici oppressant et l'horizon bouché. Un couple tout aussi falot que celui de Walters mais une situation contemporaine et un "accident" insupportable: un bébé qui passe par la fenêtre. Des policiers un rien désabusés enquêtent: "Daphné et Tonio étaient partis sur les lieux pour une intervention de routine, cellule de dégrisement à la clé et refus de porter plainte à l'arrivée, en dépit des sages conseils des policiers qui en avient assez de retrouver des cadavres de femmes définitivement muettes pour l'avoir trop été de leur vivant." Avec ce presque rien, Sylvie Granotier construit une mécanique précise et angoissante, efficace et ciselée.

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17/07/2006 | Lien permanent

”La branchouillarde et le cul-bénit.”

Deux amies  perdues de vue depuis longtemps renouent sept ans après que leurs chemins se soient séparés. Recommencent alors leurs drôles de relations, oscillant entre  dépendance  et désinvolture, amour et haine, voire folie...419DujMsQWL._SL500_AA240_.jpg
Marine Bramly dans ce  premier roman, Festin de miettes, s'aventure  sur un territoire déjà bien balisé, celui de l'amitié féminine , en y instillant une dose de noirceur réjouissante. Commencé de manière plutôt conventionnelle et primesautière, le récit va progressivement virer à l'aigre  quand  sera révélé le motif de la brouille qui avait séparé Deva la vierge  folle  et Sophie la vierge sage.
L'auteure analyse finement la psychologie de ses personnages et fouille avec délectation leurs plaies . Elle les promène  de St germain des prés aux quartiers les plus pauvres de Dakar et nous les suivons avec le même enthousiasme car elle  a l'art de rendre vivants jusqu'aux personnages secondaires.  Dommage que la fin ne soit pas  à la hauteur de  nos  espérances, mais là c'est mon fichu besoin de  vraisemblance qui refait surface. !Un fort joli moment de lecture.

Sortira en poche le 11 février mais j'ai craqué  sur l'édition "France Loisirs"!

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Brève histoire des fesses

"Douce , discrète" chez Bonnard, "grassouillette" chez Renoir, "grimaceuses" chez Rubens, de la plus haute antiquité ,à laquelle elle remonte bien évidemment, à nos jours, Jean-Luc Hennig l'a traquée sans relâche. Qui donc ? La fesse, bien sûr!
Dans l'art, la science, la corrida, le sport, l'histoire, le faits-divers, il la repère partout et nous la livre dans tous ses états.
Son style alerte et savoureux nous donne le sourire et nous dégustons , chapitre après chapite cette Brève histoire des fesses que Zulma (vierge folle !) a eu l'excellente idée de rééditer.51Xhe2T+uiL._SL500_AA240_.jpg
Juste un extrait qui vous donnera envie, j'en suis sûre de regarder d'un autre oeil, les joueurs de rugby : "La fesse du rugby, c'est la fesse qui a de la carure, la fesse-baraque, la fesse bourrique, c'est la fesse de la mêlée. Spécialement la fesse des troisièmes lignes, puisque ce sont celles que l'on voit le mieux. Qu'est-ce qu'une mêlée, sinon une cohorte de culs emboîtés qui forment une sorte de tortue de deux tonnes, de rosace infernale ou de roi des rats des culs ? Gigantesque monstre fessier incohérent et vivant , qui se déplace brusquement, par à-coups, pour finalement exploser dans l'atmosphère et se reconstituer ainsi trente-cin fois par match."
Quant à ceux qui voudraient  pousser la dévoration jusqu'à la frénésie, ne ratez surtout pas (mais loin de tout repas, afin d'éviter la nausée) les confidences du cannibale japonais ,qui avait boulotté une étudiante néerlandaise,et qui précise dans son autobiographie que "les fesses avaient fondu dans sa bouche comme du thon cru."

Bref, tant d'érudition et  de diversité, le tout sous une plume aussi imagée font de cette Brève histoire des fesses un indispensable à toujours avoir sous la main pour y piocher en cas de disette !

Brève histoire des fesses, Jean-Luc Hennig, éditions Zulma.


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Rien ne s'oppose à la nuit...en poche

"L'écriture ne peut rien. Tout au plus permet-elle de poser les questions et d'interroger la mémoire."

Plus que l'histoire de cette femme, très belle dès l'enfance, mais qui n'a jamais su s'ancrer dans l'existence car elle était bipolaire, c'est le rapport à l'écriture qui se donne à lire dans ce texte ouvertement autobiographique qui m'a intéressée.419yRqhSsYL._SL500_AA300_.jpg
L'écriture ici est un combat qui malmène physiquement Delphine de Vigan, ce n'est pas une entreprise de lissage qui prétend éclairer toutes les zones d'ombre, révéler la Vérité sur sa mère. Non, dans ce work in progress qui s'intercale avec le récit , l'auteure nous  précise bien qu'il y a différentes versions, qu'il a fallu choisir, elle nous livre ses scrupules vis à vis des membres encore vivants de cette tribu hors-normes dont elle est issue.
Des pans entiers de l'histoire de l'auteure seront passés sous silence et c'est cela qui m'a plu. ça et l'extrême sensibilité qui domine ce texte emprunt de souffrance sans jamais tomber dans le pathos. On n'est ni dans l'hagiographie ni dans le règlement de compte mais dans une entreprise  quasiment de salut familial: comment fonder une famille et avancer sans crainte avec un tel passé ?
à noter aussi une très jolie évocation des années 70.

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