Rechercher : une famille délicieuse
De l'intérêt de ne pas avoir d'écrivain dans sa famille...
J'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour terminer La haine de la famille de Catherine Cusset.Non que l'écriture en soit lourde ou l'histoire inintéressante mais parce que j'avais la désagréable impression de devenir voyeure tant le lecteur se doute que cette famille,haute en couleurs, a beaucoup de parenté avec celle de l'auteure.
Marie, la narratrice se met d'ailleurs peu en scène, préférant se concentrer sur le reste de sa parentèle. Sa mère, toujours vêtue de rouge, qui a mené une carrière brillante au barreau ,mais estime que sa vie est vide. Son père qui ne cesse de rouspéter, n'arrivant pas à endiguer le désordre causé par ses enfants, sa femme ou sa belle-mère.
Rien ne nous est épargné de la constipation des unes ou des autres (ou des crottes flottant dans la mer sous le nez de celle qui vient de se soulager...), de l'apparente irresponsabilité d'une soeur qui collectionne les amants et les enfants mais entreprend à 40 ans des études de médecine.
Quant à la grand-mère, petite bonne femme d'un mètre cinquante, elle a tenu tête aux policiers françias venus l'arrêter pendant la Seconde Guerre Mondiale, a sauvé ses filles par son aplomb mais termine sa vie d'une manière déchirante...
Pas de morale à ce récit, à nous de nous dépatouiller avec cette famille pas si haïe que cela-bien au contraire- et qui ressemble un peu à la nôtre...
09/05/2008 | Lien permanent | Commentaires (12)
pour jouer en famille...
Profitons des vacances pour aller jouer en famille ici et faire la connaissance de Killian,dans le cadre du lancement de Killian et le mystère de la forêt, le tome 2 des livres pour enfants écrits et lus par Muriel Hermine.
Ces livres sont destinés aux enfants de 6 à 10 ans et l'intégralité des bénéfices récoltés ira au profit de l' Association J'ai un rêve, pour les enfants en difficultés.
27/10/2008 | Lien permanent | Commentaires (3)
Ceci est une déclaration d'amour *
Qu'est-ce que l'homme ? Pour répondre à cette questionessentielle, Jean-Noël Blanc y va par quatre chemins et plus : lesmomies ( (récurrentes dans les différentes chroniques composantce petit bijou)( mais celles, bien sûr, de Saint-Bonnet-le château)), les pâtes,les mots, leslibrairies, les chats, les chiens, les vaches (dansmes bras Jean-Noël!), les jardins et les femmes.
Sitous ceux-ci ontsa faveur, l'auteur voue néanmoins une haine féroce aux boulistesauxquels il réserve de savants supplices : "Qu'on le flagelle, qu'onl'ébouillante,qu'on le tenaille, qu'on lui inflige le knout, le chat àneuf queues, les poucettes, la poire d'angoisse, qu'on lepende enfin par le cou jusqu'à ce que mort s'en suive, puis qu'on luiplonge dans la panse un couteau de cuisine, et qu'on l'étripe et ledilacère avant de répandre aux quatre vents les restes de sa dépouille.Les corbeaux se chargeront du nettoyage. ils accompliront unedémarche de charognards: rien ne sortira de la famille". Ecolo enplus ! Ce brin de cruauté verbale est juste là pour releverla grande tendresse et l'humour infatigable qui se dégagent de ce Jardin à moustaches et autres définitions de l'homme.
Nousy apprenons par exemple que le chat possède trois noms et lamanière, toute en délicatesse, pour approcher le nom secret duchat..., qu'"écrire est une activité de jardinier amoureux" ou bienencore que "le métier de libraire consiste à fabriquer des rencontresamoureuses: les libraires sont des tantes marieuses. Tous nosvoeux aux époux".
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ceschroniques savoureuses tout au long desquelles j'ai souri , pour le plus grandétonnement des "patients" de la salle d'attente de l'ophtalmo oùje n'ai pas vu le temps passer. Un seul regret : je suis restéesur ma faim la dernière page tournée... A quand un nouveau volumede ces délicieuses chroniques ?
* Platonique, bien sûr !
21/05/2007 | Lien permanent | Commentaires (13)
”Un diabolique complot du passé pour sauver un membre de la famille qui n'est pas encore né.”
Surtout ne pas lire la quatrième de couverture du roman de Leena Lander, Vienne la tempête: il s'en dégage une atmopshère de noirceur et de pédanterie du plus mauvais aloi, qui en peut qu'inciter qu'à reposer l'ouvrage.
Ce serait vraiment dommage car l'histoire d'Iris, journaliste qui remonte le passé pour découvrir à travers l'histoire de ce coin de Finlande, non loin de la frontière russe, celle de sa famille est proprement palpitante.
"connaissant mon imagination et mon penchant pour les histoires cruelles et tumultueuses, ils [ses ascendants] m'ont nourrie de noirs appâts, de fils d'amorce peut être reliés à des explosifs, ont jeté sur moi des hommes noirs avec des voitures noires et des coffres noirs à tiroirs...", Ainsi parle la jeune femme, qui , en plein désarroi conjugal, se sent aidée par les survivants d'une très belle histoire d'amour mais aussi , d'une certaine façon par ses ancêtres disparus.
Il faut accepter de voir s'éclaircir progressivement tous les mystères laissés en jachère, de se frotter à des personnages aussi âpres en apparence que les paysages finlandais , mais qui , comme les pierres, recèlent " Des accumulations de contraintes qui finissent par se libérer d'une façon ou d'une autre. En effondrements soudains. En explosions, même." A découvrir absolument.
Du même auteur, j'avais beaucoup aimé il y a quelques années La maison des papillons noirs (pas de billet)
17/09/2008 | Lien permanent | Commentaires (16)
Les joies de la famille
"Les joyeux mensonges font les jolis rêves."
Comme le tramway, autrefois disparu, réapparaissant aujourd’hui-"L'homme moderne revenait de ses errements"-trente ans après un départ mal vécu par son cadet, Fabrice, le frère prodigue aux multiples vies , revient à Toulouse. L'occasion de renouer, prudemment, des liens au fil des stations de la ligne de tram que les deux hommes ont empruntée.
L'occasion aussi d'évoquer des thèmes chers à Pascal Dessaint , les relations entre l'homme et la nature, les mœurs particulières des oiseaux, et d'avoir(enfin !) des nouvelles d'un vieil ami autrefois policier à Toulouse.
Texte de filiations réelles et imaginaires , à la fois dense (29 page ) et raisonnablement optimiste, Les joies de la famille joue sur la polysémie du titre et nous procure un grand bonheur de lecture. Du grand Dessaint en petit format !
Distribué gracieusement dans les agences du tramway de Toulouse mais aussi en téléchargement ici !
Merci à l'auteur qui a fait rouler le tram de Toulouse jusque dans le Nord !
24/06/2014 | Lien permanent
Une parfaite journée parfaite
"Moi j'ai un grand appartement parce que j'aime bien marcher les bras écartés."
Si vous avez aimé le roman (ou le film) Harold et Maude, alors vous devriez apprécier Une parfaite journée parfaite.
En effet, même si l'atmosphère est totalement différente-délicieusement british chez Higgins, à la fois plus clinique et ludique chez Page, on retrouve le même humour noir avec ce personnage qui ne cesse de se suicider de manière complètement abrupte et systématique.
On pense aussi à l'univers de Boris Vian dans L'écume des jours avec ce requin qui vit à l'intérieur du personnage principal, ou comme le souligne lui-même l'auteur dans sas postface au film Un jour sans fin.
Autant de références pour réaffirmer que" la seule planche de salut du héros consiste à rejoindre la fiction. C'est une source de chaleur et devie sur laquelle on peut compter."
Puisque Martin Page nous donne gentiment les clés de son univers autant ne pas se gêner : "Une parfaite journée parfaite est un roman sur le désespoir mais aussi sur les mécanismes compensatoires à mettre en oeuvre pour ne pas sombrer: la création, l'humour et la musique." De bien séduisants remèdes . A prendre ou à laisser. Je me suis régalée !
Une parfaite journée parfaite, Martin Page, points seuil 2010, 112 pages de jais. (noires et brillantes).
Merci Lou (qui elle n'avait pas aimé mais lui avait laissé sa chance , la preuve ! et vous emmènera vers plein d'autres lecteurs séduits .
02/07/2010 | Lien permanent | Commentaires (14)
Une éducation ...en poche
J'ai décidé d'expérimenter la normalité. Pendant dix-neuf ans, j'avais vécu selon la volonté de mon père. Maintenant, j'allais essayer autre chose."
Comment une jeune fille, n'ayant jamais fréquenté l'école, dont la naissance n'a été déclarée que cinq ans plus tard (avec deux dates différentes !), ayant reçu une éducation à la maison incomplète et biaisée au sein d'une famille de Mormons dirigée par un fanatique religieux a-t-elle pu échapper au destin tout tracé qui l’attendait, à savoir: mère de famille nombreuse ?
C'est ce que nous raconte dans son autobiographie Tara Westover. Elle relate avec franchise les différentes étapes qui l'ont amenée à exploiter son haut potentiel intellectuel, elle qui était née au sein d'une famille où l’État et ses différentes incarnations représentaient le mal absolu.
Elle ne nous cache rien de la honte qui l'habitait, ni du sentiment d'imposture, voire de traitrise, qu'elle ressentait dans les universités où elle a réussi à étudier, bravant à la fois les gouffres d'inculture et d'inadaptation sociale, en bonne fille de Mormon intégriste qu'elle était.
Elle prendra peu peu conscience des graves problèmes psychologiques de son père (les mots de "Schizophrène" et de "troubles bipolaires " seront évoqués ), les comprendra, mais ne pourra se résoudre à admettre que la majorité des membres de sa famille soit dans le déni en ce qui concerne le caractère manipulateur et extrêmement violent de son frère Shawn. Pour sauver sa peau, au sens strict du terme, elle devra se résoudre à une solution extrême.
On frémit en lisant ce texte où un père ferrailleur , pour des raisons de gain de temps, expose constamment ses enfants aux pires risques,au prétexte qu'il s'en remet à Dieu et à ses anges pour assurer leur sécurité. Pourtant, le portrait de qui pourrait être la caricature d'un tyran à la fois domestique et religieux est nuancé car l'auteure l'affirme : "je croyais à l'époque -et une partie de moi y croira toujours-, que je devais faire miennes les paroles de mon père."
Un texte fort et courageux où Tara Westover nous montre acquérir une éducation est une bataille de chaque instant contre les idées fausses et les préjugés. On ne s'étonnera pas que l'auteure ait choisi de se spécialiser dans la manière dont l'Histoire est relatée.
16/10/2020 | Lien permanent
Une grenade-puzzle
Le récit, donné comme fortement autobiographique, commence sur unton d'humour grinçant : l'évocation façonpuzzle de la famille du narrateur avec des personnagespittoresques: "Oncle Helmut était farci d'éclat de grenad qui sortaient de son corps à intervalles réguliers,et à l'occasion dechaque rencontre,il me faisait cadeau d'un nouveau morceau etd'un nouvel épisode" (de ses histoires de guerre), et desnotations caustiques :"...et elles tombaient dans le bras l'une del'autre en se haïssant par dessus tout".
Maisau fur et à mesure, le roman devient plus sombre et poignant : cetenfant, né en 1960 dans une petite ville danoise, pourrait avoir unevie tout à fait ordinaire si sa mère n'était pas allemande. Etbien que la guerre soit finie depuis longtemps, la vindicte desvillageois ne cessera pas contre cette femme et sa famille.
Hildegard n'a pas eu une vie facile,que ce soit avant ou pendant laguerre mais toujours elle a su faire preuve de courage , d'opiniâtretéet de débrouillardise.
Son fils, en butte aux tracasseries permanentes,à l'hostilité de ses camarades, aux injures, d'où le titre, Cochon d'Allemand,fait face lui aussi sans se plaindre. On a le coeur serré en lisant desphrases telles que : "Le seul cadeau que je souhaitais pour monanniversaire, c'était de ne pas avoir d'anniversaire."
Ilfaut savoir accepter l'apect fragmentaire du récit et son absence delinéarité (on passe du passé d'un personnage à un autre, d'une époque àune autre sans transition) , mieux se perdre pour mieux se trouver,épouser les mouvements des souvenirs qui affluent comme les morceaux degrenade de l'oncle Helmut et ainsi échapper-un peu- à la moirceurde l'histoire.Le style est dense et acéré.
Intriguéautant par le titre que par la couverture, Ferdinand , 8 ans, m'ademandé de quoi parlait ce livre. Je lui ai résumé l'histoire et lui ailu le passage cauchemardesque de l'anniversaire. Il a réfléchi un instant et m' a demandé : "Et il s'est vengé ?".
Knud Romer a fait mieux que ça : il a écrit ce livre.
Un vrai coup de coeur pour commencer l'année !
L'avis d'in cold blog
de Cathe
de Fashion
ça y est,j'ai trouvé le billet de Chiffonnette !
08/01/2008 | Lien permanent | Commentaires (25)
Tu seras une sorcière ma fille !
Quand , sans toucher à rien, par la seule puissance de son" sale caractère" ,la petite Verte,onze ans fracasse pour 500 francs de vaisselle (75 euros), sa mèrecontemple le désastre avec "des hoquets de joie". et pense :"Si ce n'était pas là la signature d'un pouvoir surnaturel, je voulais bien mefaire fée des bois." Car dans le famille de Verte, on estsorcière de mère en fille que ca plaise ou non.
Verte rechignant unpeu, sa mère Ursule passera le relais à la grand-mère Anastabotte,sorcière respectée par tout le monde de la sorcellerie. Mais Verte n'ade cesse que de retrouver ...son père, un mortel tout cequ'il y a de plus normal, la preuve: son prénom bien banal : Gérard.
MarieDesplechin,sous prétexte de sorcellerie, nous montre ici unefamille matrilinéaire, où la transmission se fait par les femmes etoù les hommes n'ont, apparemment, qu'un rôle secondaire. Ce n'estpas non plus un hasard si à plusieurs reprises on souligne l'aspectprécoce de la manifestation de sorcellerie de Verte, ce passagesymbolique à l'adolescence entraînant un conflit avec la mère qui serapacifié par la grand-mère qui prend le relais de la transmission dusavoir.
Une jolie manière d'envisager le passage à l'adolescence et de montrer le pouvoir des femmes !
L'avis de Clarabel
celui de Malice
19/02/2008 | Lien permanent | Commentaires (17)
”Une récompense car il est sage depuis longtemps.”
D'abord un groupe de filles , indifférencié, comme "une volée d'oiseaux", dont la fraîcheur et l'innocence attirent l'attention d'un homme.
Au fil du récit, chacune de ces cinq soeurs va prendre la parole, acquérant ainsi pour le lecteur une personnalité et une identité propres. Se trace aussi en pointillés le portrait d'une famille où les parents ont quelque peu perdu pied.En parallèle le prédateur va affiner sa connaissance de chacune d'entre elles et progressivement faire son choix...
Le montage en parallèle des prises de parole de Beauty, Mim, Faithful, Fancy et Autum avec les révélations de plus en plus inquiétantes sur le voyeur fait monter savamment l'intensité dramatique du récit.
Norma Fox Mazer semble parfois brider sa narration pour ne pas la rndre trop inquiétante pour son lectorat adolescentmais, néanmoins, on frôle souvent l'insoutenable, rappelant ainsi la tension des premiers romans de Patricia Cornwell.
L'auteure se glisse avec autant d'aisance dans la peau de chacune des soeurs que dans celle du pervers et la construction hors-pair de son récit ne fait qu'ajouter à l'angoisse qui étreint le lecteur. A la fois chaleureux par la peinture du groupe sororal et glacial par la menace qui se précise peu à peu, ce roman est une sorte d'"omelette norvégienne "comme on les aime ! attention à ne pas commencer trop tard la lecture de ce roman qu'on ne peut lâcher !
L'avis de Clarabel
Le courage du papillon.Norma Fox mazer Albin Michel.286 pages.
23/01/2009 | Lien permanent | Commentaires (11)