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Rechercher : La femme à la clé

En sacrifice à Moloch

"Le chiot galopait comme un troll à qui on aurait mis de la moutarde dans le cul [...]"

Dans la panse d'un ours, on découvre des restes humains. Quelques mois plus tard, une femme est sauvagement assassinée à coups de fourche.La procureure Rebecka Martinsson va bientôt relier ces faits, établir le lien de parenté entre les victimes et découvrir que les membres de cette famille ont une fâcheuse tendance à mourir de manière dramatique.
En parallèle, nous remontons le temps et découvrons ce qui a sans doute été l'assassinat initial, au siècle dernier, d'une institutrice féministe, trop libre et trop belle.asa larsson
Tous les ingrédients étaient réunis pour un bon polar nordique : une héroïne au caractère bien trempé, la découverte d'un pan historique ma foi fort intéressant de la Suède, une intrigue au début bien ficelée, à qui on est même prêt à pardonner une ou deux invraisemblances.
 Si la rudesse, voire la crudité,de l'expression des personnages apparaît dans un premier temps plaisante car roborative, certains dialogues sonnent totalement faux et la désinvolture de la procureure dans ses rapports hiérarchiques apparait pour le moins surprenante.  Pour bien moins que cela , en France, elle aurait été virée en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Une déception donc.

Lu dans le cadre du grand prix des Lectrices de Elle 2018.

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Retour à Birkenau

"Nous remontons. On retrouve nos mortes, on retrouve nos poux, on retrouve la nuit."

Déportée en 1944  avec son père, son frère et son neveu, Ginette Kolinka sera la seule à revenir de Birkenau.
Si elle annonce brutalement à sa mère la mort du reste de sa famille,elle ne raconte à personne, même pas à son mari, l'horreur de ce qu'elle a vécu. Les 26 kilos qu'elle pèse à vingt ans en disent bien plus long et la culpabilité de la survivante l'en empêche tout autant.ginette kolinka,marion ruggieri
Il faudra la création de la fondation Spielberg, après le film la liste de Schindler pour que Ginette Kolinka accepte de se confier , avant que d’accompagner des groupes d'élèves à Birkenau.
Retour à Birkenau, où l'on croise fugitivement Marcelline (Loridan -Ivens) et Simone (Veil ) ,est un récit bref, cru, où Ginette Kolinka ne s'épanche guère, sauf à regretter la quasi aseptisation des anciens camps d'extermination, le décalage entre ce dont elle se souvient et ce que sont devenus ces endroits, parfois presque trop jolis au printemps. Afin d'imaginer le bruit , les odeurs, la promiscuité, la violence, le froid, il faut lire ce témoignage cru.
Il faut aussi deviner entre les lignes et les quelques détails qu'elle donne, presque en passant, la reconstruction de cette femme, qui ne pouvait se défaire de l'habitude prise au camp de baisser les yeux, qui a fait deux dépressions mais qui se réjouit de ce que ses sœurs ne l'aient pas considérée comme une déportée. Un récit nécessaire.

Grasset 2019.

Déniché à la bibliothèque.

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A coeur et à Kriss

 

Kriss c'était d'abord une voix éternellement jeune (j'ai été fort surprise de découvrir sa soixantaine passée en ce sinistre jeudi de novembre 2009 ), enveloppante et bienveillante.
Kriss nous a accompagnés de nombreuses années, d'abord sur sur FIP , puis sur France Inter , évoquant tour à tour une île déserte où elle avait vécu un séjour édenique que ses mots bleu lagon faisaient surgir entre nos oreilles,  intervenant de manière plus acidulée dans L'oreille en coin, sans oublier tous ces portraits sensibles et ces crumbles dominicaux qu'elle nous  mitonnait avec amour et générosité. Elle disparaissait, revenait, au gré des  changements de grilles radiophoniques et plus tard des sales tours que lui jouait sa maladie. chantal pelletier,roman d'amitié,de fidélité
Quand son absence se faisait trop longue, ses romans et plus récemment sa Sagesse d'une femme de radio nous permettaient de côtoyer d'un peu plus près encore celle qu'on comptait d'une certaine façon au nombre de nos amies.
Chantal Pelletier, elle fut son amie dans la vie et au fil de ce "Journal des 24 jeudis", elle nous raconte, comme une mosaïque éparpillée, les souvenirs qui lui reviennent en mémoire, tour à tour avec émotion et révolte. Au fil de ces retours en arrière, l'éditrice des Exquis d'écrivains " découvre à quel point un ami est une personne qui change le cours de la vie !".Kriss aura donc bien été notre amie car il ne se passe pas un dimanche sans que je m'efforce de mettre en pratique ce qu'elle nous répétait comme un mantra "Ne faites pas de vos dimanches un jour comme les autres !"

A coeur et à Kriss , Chantal Pelletier, Editions des Busclats 2011, 125 pages pleines d'amour, un portrait sensible, correspondant bien à l'image que je me faisais de Kriss.

A écouter : Chantal Pelletier sur France inter ce dimanche de 10 h à 11 h! Merci, Aifelle!:)

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Songe à la douceur

"C'est frêle,
ces jeunes personnes tellement éblouies par le jour
          qu'elles ne se sont pas apprêtées pour la nuit."

Un roman en vers libres qui dépoussière et revisite Eugène Onéguine avec une couverture rose bonbon pleine de fioritures ? Ce n'était pas gagné d'avance en ce qui me concerne, même si je n'avais jamais lu le roman de Pouchkine ni vu l'opéra de Tchaïkovski.
Et pourtant , une fois commencé, je n'ai pas pu lâcher ce roman destiné aux jeunes adultes (mais pas que).
L'histoire ? Une jeune femme, Tatiana, à l'aube d'entrer dans la vie adulte, rencontre fortuitement Eugène, celui dont elle était tombée amoureuse quand elle avait quatorze ans ans et lui trois de plus. Dix ans plus tard, Eugène est-il toujours aussi désenchanté et cynique ? Les amours adolescentes avortées peuvent-elles renaître de leurs cendres ?clémentine beauvais
On craint le pire et c'est le meilleur que l'on découvre tant Clémentine Beauvais se penche avec empathie que ses héros, les décrivant sans mièvrerie mais avec une acuité non dénuée de poésie. La sensualité est-elle aussi présente, sans tomber pour autant dans l'impudeur et la tragédie qui touche un des personnages est évoquée avec délicatesse.
Un exercice d'équilibre improbable parfaitement réussi dont la forme renforce le plaisir: intertextualité (des vers célèbres s'insèrent au fil du texte) des calligrammes et des interventions de l'auteure viennent encore ajouter au plaisir de lecture. On sort de là avec des étoiles dans les yeux, ravi que la fin évite les clichés du genre. Un grand bonheur de lecture dont on aurait tort de se priver.


Et zou sur l'étagère des indispensables !

 

Songe à la douceur, Clémentine Beauvais, Sarbacane 2016 , 239 pages à savourer !

L'avis de Noukette qui envoie vers d'autres billets enthousiastes.

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Quand le cinéma guimauve mène à la poésie

Dans son Manuel de  poésithérapie, Jean-Joseph Julaud seproposait avec beaucoup d'humour et d'érudition  de  guérirles maux de notre vie avec les mots des poètes.3189G60MS3L
Je doute fort que les  scénaristes de In her shoes aitlu  ce manuel mais ils ont utilisé cette idée de manièrecaricaturale dans le film, un poème d'Elisabeth Bishop guérissant en unrien de  temps la  dyslexie du personnage interprété parCameron Diaz.
J'ignore si  les ventes de cette poétesse ontgrimpé , mais j'ai trouvé ce procédé assez malhonnête quand on saitla difficulté à traiter la dyslexie  et les souffrances qu'ellepeut entraîner.
Néanmoins, le poème est très beau,le  voici:

L’art de la perte

 

L’art de la perte n’est pas dur à maîtriser,

tant de choses sont d’un naturel si fuyant,

que leur perte n’est pas une calamité.

 

Perdez quelque chose chaque jour .Acceptez la contrariété

de la disparition de vos clés, d’un moment absent.

L’art de la perte n’est pas dur à maîtriser.

 

Puis habituez-vous à perdre, perdez, perdez :

les endroits , les noms, et même la clé des champs.

Rien de cela ne sera une calamité.

 

J’ai perdu la montre de ma mère. Eh, tiens ! pas ladernière mais

l’avant-dernière de trois maisons que j’aimais pourtant.

L’art de la perte n’est pas dur à maîtriser.

 

J’ai perdu deux villes, très jolies. Sans compter

des royaumes que je possédais, deux fleuves, un continent.

Ils me manquent, mais ce ne fut pas une calamité.

 

-Même ta perte (la voix moqueuse, un geste aimé)

ne saurait me faire mentir, c’est évident

l’art de la perte n’est pas trop dur à maîtriser

même s’il apparaît comme (écris-le !) comme unecalamité.

 

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à la trace...en poche

"-J'aurai peut être à choisir entre information et satisfaction: pas facile."

Une quadragénaire , bafouée par son mari et méprisée par son ado de fils, décide de prendre (enfin) sa vie en mains. Récit de l' émancipation d'une femme donc, femme qui va croiser, de manière détournée,  le chemin d'une bande de musulmans extrémistes, visiblement fort affairés et prudents.
Changement de programme dans la deuxième partie où nous retrouvons notre ami Lemmer, chargé de convoyer un couple de rhinocéros blancs, en compagnie d'une pisteuse chevronnée, du Zimbabwe jusqu'en Afrique du Sud. Évidemment, la balade sera plus proche du "Salaire de la peur "que de la promenade de santé ! Fin du second acte.deon meyer
Dernière partie, plus classique , celle où une femme , travailleuse et déterminée, charge un ancien flic à la retraite d'enquêter sur la disparition subite de son mari.
Trois tonalités différentes et des liens subtils qui s'établissent progressivement entre les différentes intrigues, récits qui font la part belle aux femmes et ménagent de multiples surprises au lecteur. Le complot politique est parfois un peu embrouillé mais se termine par un vrai coup de théâtre ! Les grains de sable- nous ne sommes pas en Afrique du Sud où tout peut basculer pour rien !- viennent perturber les ordonnancements les plus rigoureux et semer un peu plus de panique ,mais Don Meyer maîtrise totalement sa partition.
La fin est un peu précipitée mais j'y ai vu la promesse de nouvelles aventures de Lemmer, donc tout va bien ! Une pointe d'humour, un soupçon d'histoire d'amour et beaucoup de péripéties font que ces 722 pages deviennent vite addictives ! Prévoir un long week-end ou de courtes vacances pour ne pas être en manque !

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Dos à dos

"Marcher en fermant les yeux au milieu d'un champ de mines était une discipline qu'il maîtrisait parfaitement (...)."

Arnaud, gueule d'ange et comportement de voyou, débarque sans prévenir chez ses parents : Gabriel  futur ex-romancier et Esther mère -poule aveuglée par l'amour. Le temps de commettre un nouveau forfait et le voilà reparti, entraînant sa famille dans une course-poursuite dont le jeune homme ne mesure pas la gravité.41Ib3H9S-VL._SL500_AA300_.jpg
En assignant à un écrivain "à moitié tué" par "le grand bazar de l'écriture" un rôle principal, Sophie Bassignac en profite pour nous livrer, mine de rien, une des clés de son roman : "J'appâte les lecteurs avec un meurtre ou une disparition  et quand ils sont ferrées, je leur parle d'autre chose".
Ferrés nous le sommes sans problème par ces personnages qui ne manquent pas de chair et , même si parfois l'intrigue perd parfois un peu de rythme, la vigueur et la vivacité de l'écriture emportent totalement l'adhésion. Sophie Bassignac confirme ici tout le bien que j'écrivais déjà d'elle ici.
Les reflexions  sur l'écriture qui jalonnent le roman sont à recueillir avec jubilation par tous les amoureux de la littérature !

Dos à dos, Sophie Bassignac, Jean-Claude Lattès, 2011, 233 pages funambules.

 

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Passer à l'Ouest

Julien Solé, à l’instar de Larcenet dans son Retour à la terre, nous relate comment, avec femme et enfants,  quittant la riante cité de Sevran, il s'est installé près de Brest.julien solé
Aimant beaucoup cette ville (et sa fameuse librairie "Dialogues" ) , je me réjouissais de la retrouver via cette BD. Las, à l'exception du passage sur les expressions  brestoise hautes en couleurs, je me suis passablement ennuyée car cette BD manque cruellement d'enjeux narratifs. Les dessins sont beaucoup  trop fouillés et nuisent à la lisibilité. Bref, un échec total, corroboré par une deuxième lectrice de mon entourage. Sans doute en attendions-nous trop...

 

Je remercie les Éditions  Locus Solus et Babelio.

julien solé

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Bonne à (re)marier

"Quand la beauté s'évanouit, on se met à espérer une tête bien faite."

à peine vient-elle d'accoucher de leur second enfant que Sarah apprend que son mari la trompe. "Et me voici frappée d'une crise cardiaque qui laisse mon corps debout."
Divorce, garde alternée , tout ceci la frappe de plein fouet mais il faut faire face, d'autant qu'elle est une femme qui travaille dans un monde où l'apparence est reine: celui de la publicité. à la violence des faits correspond la violence de l'écriture, à la fois cash et plus introspective que dans ses premiers romans. Mais c'est dans la seconde partie du roman, celle où l'héroïne se voit offrir une deuxième chance, que j'ai retrouvé la sensibilité à fleur de peau de l'auteure .sylvie ohayon
Un roman nourri de l'expérience de Sylvie Ohayon, mais pas seulement, qui parle de souffrances exacerbées, d'amour et du bonheur de se relever comme un boxeur sonné.

 

Bonne à (re)marier, Sylvie Ohayon, Robert Laffont 2014, 251 pages.

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L'eau à la bouche ...

Maintenant que l'automne est arrivé ou presque, que nous avons remisé nos maillots de bain, nous allons pouvoir déguster les Nouvelles gourmandes ,  préfacées par Jean-Luc Petitrenaud et Yann Queffélec.
Cerecueil présente les nouvelles des lauréats du Prix de la nouvellegourmande organisé par la ville  de  Périgeux dans lecadre  du Salon international du livre gourmand. Lecture etgourmandise,  voilà une réunion bien alléchante !nouvelle
Etce recueiltiens toutes ses promesses. Diversité tant dans le ton que dans lestyle,les auteurs (que je ne connaissais pas mais qui ont un réeltalent et une vraie gourmandise) ne se sont pas forcés pour nous mettreen appétit.Nouvelles historiques ou contemporaines,  très souventastucieuses et pleines d'humour, évitant les clichés,  chacuntrouvera son compte  dans ses  récits qui fleurent bonl'aïoli, la truffe ou lesfines herbes.
Mes préférées sont cellesmettant en scène deux jeunes femmes qui vont découvrir qu'amour etgourmandise vont souvent de pair,  même si ce n'est pas forcémentavec celui que l'on attendait ...
Une réussite ! Merci, N-talo !

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