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Allô conso dix canulars téléphoniques pour prendre le marketing à son propre piège
"Quand on est un homme on a le droit de faire attention à sa peau !"
Radin signalant des produits moins chers que chez C****, tonton soucieux de l'alimentation de son neveu adolescent qui refuse les céréales connotées pour enfants, ou consommateur mâle s'indignant de produits laitiers supposés nourrir la peau de l'intérieur mais apparemment uniquement celle des femmes, voici quelques unes des identités endossées par Arenaud (sic) Poun pour contacter les services consommateurs de grands groupes alimentaires.
Si le canular téléphonique est un grand classique, Arenaud Poun renouvelle le genre en y ajoutant une dose sévère de critique revigorante ! Qu'on prenne le consommateur pour un imbécile est une chose mais que celui-ci se rebelle en utilisant les outils mis au point par le marketing en est une autre !
Arenaud est convaincant en diable et la retranscription de ces dialogues nous permet tout à fait de deviner tour à tour la bonne volonté prise en défaut, l'embarras, l'agacement, l'extrême agacement (mais le fait que la conversation puisse être enregistrée doit freiner les réactions par trop violentes !) de ses différents interlocuteurs.
Arenaud pousse ses victimes dans leurs retranchements et jusqu'à l'absurde les slogans et l'argumentaire prétendument scientifique qui accompagnent les produits vantés par un marketing qui marche sur la tête. Heureusement le retour de bâton frappe souvent de plein fouet ceux qui veulent nous fourguer du vent : qui a vu récemment en rayon un produit laitier vendu (fort cher) dans un pot rose et censé nous rendre belle ?
Un livre à double effet: il nous fait rire et nous ouvre les yeux si besoin était !
Allô conso, Arenaud Poun, Le tigre 2001
Merci Cath !!!
17/05/2011 | Lien permanent | Commentaires (7)
”Chacun jouait son rôle dans une comédie à laquelle il ne voulait même pas participer.”
La vie de Lewis bascule à l'âge de dix ans, quand il assiste, impuissant, à la noyade de sa mère, jeune femme fantasque et aimante.Vite remarié, ni son père ni sa jeune belle-mère ne parviendront à briser la carapace d'indifférence dans laquelle s'enferme le garçon. Cette attitude lui vaudra de se couper de la communauté bien-pensante dans laquelle sa famille évolue. Tant de violence rentrée ne peut, bien sur qu'exploser, ce qui lui vaudra deux ans de prison. En 1957, il a dix-neuf ans et sa révolte à sa sortie de prison, va faire exploser tous les faux-semblants et balayer comme un raz-de-marée toute l'hypocrisie de ce petit village du Surrey.
Délinquance, automutilation, violences conjugales, autant de mots qui me rebutaient d'emblée et pourtant, à peine avais-je commencé Le Proscrit que j'étais happée par les personnages, emportée par la houle des sentiments de Lewis, qui affecte une impassibilité toute britannique face aux affronts qu'il doit subir.
Sadie Jones fouille les replis des âmes et nous les montre dans toute leur crudité et leur vérité. Ainsi la tante de Lewis qui ne propose pas d'élever cet enfant avec les siens parce qu''elle sait confusément qu'elle ne pourra le supporter. On déteste avec force le hobereau, sorte de Dr Jekill et Mr Hyde, qui humilie Lewis et son père,on frémit en se disant que toute cette souffrance aurait pu si facilement ne pas exister, un peu moins de flegme, un peu plus de communication et on referme ce livre le souffle court. Un grand et beau roman.
Un grand merci à Cuné pour l'envoi.
Le proscrit , Sadie Jones; Buchet-Chastel, 377 pages.
L'avis d'Amanda, de Laurence, de Fashion, de Clarabel, de Lily.
17/03/2009 | Lien permanent | Commentaires (14)
”Tu n'as qu'à surveiller tes fréquentations.”
Un squelette lesté d'un émetteur radio portant des inscriptions cyrilliques remonte à la surface d'un lac islandais et c'est tout un pan d'un passé , pas si lointain , qui refait surface: celui de la guerre froide, de ses espions et de ses illusions...
Pour donner une identité à ce squelette et surtout pour retrouver celui qu'une femme a attendu en vain devant une crèmerie, Erlendur devra faire preuve d'obstination, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités.
En alternance, une autre quête, celle d'un ancien étudiant Islandais, parti étudier en Allemagne de l'est et qui s'est trouvé confronté à l'univers de "La vie des autres"...
J'ai mis du temps à entrer dans ce nouvel opus d'Arnaldur Indridason mais finalement je me suis régalée avec cette superbe histoire d'amour sur fond de Stasi et de surveillance généralisée. En filigrane, la relation du commissaire avec sa fille est éclairée sous un jour nouveau par l'apparition d'un nouveau témoin du passé d'Erlendur.
En toile de fond,dans l'homme du lac, l'Islande à a fois déprimante et lumineuse, farouchement défendue par Erlendur, pays où la poésie semble partout présente, fût ce par la présence d'un recueil lu et relu sur la table d'un vieux paysan acariâtre...
L'avis de Clarabel
29/05/2008 | Lien permanent | Commentaires (18)
Rien ne s'oppose à la nuit...en poche
"L'écriture ne peut rien. Tout au plus permet-elle de poser les questions et d'interroger la mémoire."
Plus que l'histoire de cette femme, très belle dès l'enfance, mais qui n'a jamais su s'ancrer dans l'existence car elle était bipolaire, c'est le rapport à l'écriture qui se donne à lire dans ce texte ouvertement autobiographique qui m'a intéressée.
L'écriture ici est un combat qui malmène physiquement Delphine de Vigan, ce n'est pas une entreprise de lissage qui prétend éclairer toutes les zones d'ombre, révéler la Vérité sur sa mère. Non, dans ce work in progress qui s'intercale avec le récit , l'auteure nous précise bien qu'il y a différentes versions, qu'il a fallu choisir, elle nous livre ses scrupules vis à vis des membres encore vivants de cette tribu hors-normes dont elle est issue.
Des pans entiers de l'histoire de l'auteure seront passés sous silence et c'est cela qui m'a plu. ça et l'extrême sensibilité qui domine ce texte emprunt de souffrance sans jamais tomber dans le pathos. On n'est ni dans l'hagiographie ni dans le règlement de compte mais dans une entreprise quasiment de salut familial: comment fonder une famille et avancer sans crainte avec un tel passé ?
à noter aussi une très jolie évocation des années 70.
09/02/2013 | Lien permanent | Commentaires (9)
Tanguy, reviens, j'ai les mêmes à la maison !
A quoi reconnaît-on un bon livre ?
Si un livre prêté n'estjamais rendu, on peut supposer que c'est un bon livre. Donc tous leslivres de Joanna Trollope sont des bons livres car ma voisine d'en faceles conserve précieusement et m'en a dit le plus grand bien.
Elle devra pourtant se débrouiller par ses propres moyens pour lire le dernier en date, La deuxième lune de miel (jesais , le titre est sirupeux au possible, mais au moins il estexplicite). Je compte en effet le relire quand je me sentiraitriplement et directement concernée , c'est à dire dans quelques années.
Dequoi ça cause ? D'un agent de théâtre et de sa femme ,dont les enfantsont quitté le nid familial ,et qui s'embarque dans un malentendu:Monsieur espère donner à son couple, un nouveau souffle (d'où letitre); Madame, même si elle a l'occasion de redémarrer sa carrière decomédienne , mise entre parenthèses pour élever ses trois enfants, nedemanderait pas mieux que les trois lascars reviennent se nicher dansses bras...Et bien sûr, pour des raisons économiques ou sentimentales,le retour au foyer des grands enfants va être envisagé...
Bon, nousne sommes pas chez les Groseille et même si les problèmes économiquesdes jeunes qui travaillent mais ne gagnent pas assez pour subvenir àleurs besoins sont envisagés, tout cela baigne quand même dans uneambiance très "bobo"(cf Ch'ti 31 pour l'explication...), il ne faut pas plomber l'ambiance.
Iln'en reste pas moins que Joanna Trollope a le chic pour "croquer" sespersonnages et un grand sens de la psychologie.Même si je ne le "prête"pas à Marilou, c'est quand même un bon livre.
Il n'est pas encoresorti en édition de poche (mais le fera sans aucun doute), ce n'estdonc pas le 3ème ouvrage acheté lundi , qui compte 900 pages etque je déguste. Un vrai bonheur par ce temps pluvieux!
PS: Allez voir chez Mariaba, c'est très chouette et elle a eu la gentillesse de répondre à mon questionnaire...
03/08/2006 | Lien permanent | Commentaires (4)
”Le mot est venu à mon secours ,comme l'ont toujours fait les mots.'
Abigail et Dorcas sont jumelles mais ne se ressemblent en rien, tant au physique qu'au moral. Dorcas, la plus intello des deux, affirme qu'elles se sont partagé le monde : "Sacré et profane. Spirituel et physique. Esprit et corps." Abigail, la plus charnelle des deux ,est accusée d'avoir assassiné son second mari et, tout en se préparant à affronter le cyclone Pandora (!), Dorcas commence la lecture du livre consacré à sa soeur, se chargeant de rectifier au passage ,de manière sarcastique mais lucide, les erreurs qu'il contient...
Dorcas, bibliothécaire de son état, fustige au passage les pratiques du tout petit cercle littéraire dans lequel elle a été amenée à évoluer malgré elle.
Malgré sa raideur apparente, Dorcas, par son humour inflexible, nous devient vite sympathique et le personnage d'Abigail se révèle à l'usage beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.Ellen'est en aucun cas la Belle Idiote que l'on pourrait croire : "Ma soeur n'est qu'une je -m'en-foutiste paresseuse. mais one la lui fait pas." Même si au début du texte Dorcas affirme "J'ai une meilleure compréhension des chats, des moteurs à explosion et des Iraniens que d'Abigail, ma soeur jumelle.", remonter le temps, revenir aux origines du drame, va lui permettre de se rendre compte qu'elle est beaucoup plus proche de sa jumelle qu'elle ne le croyait.
Dominé par la figure du cercle, truffé de références mythologiques, Gloire, honneur et mauvais temps, de Jincy Willett est un petit chef d'oeuvre d'humour souvent noir (le récit en deux phrases de l'assassinat du mari m'a fait hurler de rire !), même si le comportement autodestructeur d'Abigail(heureusement passager !) est assez pénible à supporter, non pas qu'il soit décrit de manière complaisante mais voir une femme s'abaisser ainsi est assez perturbant. Tissant des liens entre fiction et "réalité", Dorcas qui entretient avec les mots, sous toutes leurs formes, y compris les graffitis, des relations étroites ne peut que plaire à toutes les lectrices compulsives !
Quelques longueurs, contrebalancées par l'humour constant.
Gloire, honneur et mauvais temps. Jincy Willet. 10/18 . 412 pages
08/12/2008 | Lien permanent | Commentaires (13)
Tous à la campagne !
"Mettez autant de couches que possible . Puis rajoutez-en une."
Parce que son époux est tombé amoureux de l'idée de vivre à la campagne, plus précisément au fin fond du Northumberland, une journaliste cent pour cent londonienne, va quitter sa vie trépidante de mère- de- famille- qui- travaille- en -ville pour le grand plongeon dans l'inconnu rural.
Non content de l'y emmener, le charmant mari va le plus souvent la laisser se débrouiller seule -car bien évidemment son travail l'appelle souvent à la capitale- non sans avoir oublié au passage de faire le plein d'essence de la voiture familiale...
Déménagements à répétition, travaux qui vont la mener à cohabiter plus ou moins avec des artisans locaux, sans compter les difficultés d'intégration pour notre héroïne et l'un de ses enfants, les péripéties s'enchaînent pour le plus grand bonheur de la lectrice qui se reconnaîtra à coup sûr dans l'une des expériences de Judith o'Reilly qui , journaliste exilée, a tenu un blog avant de mettre en pages ses aventures.
On y apprendra au passage que pour faciliter la "rentrée des mamans", celles-ci se voient remettre un sachet de thé enrubanné, après avoir déposé leur chérubin à l'école ou qu'un "charmant jeune homme du National trust" peut venir inspecter votre projet d'extension pour vérifier que vous n'allez pas déranger quelques chauves-souris protégées...
Un livre qui ne révolutionnera pas la littérature mais qui est bien troussé, enlevé et tient toutes ses promesses: nous vider la tête et nous faire sourire !
Tous à la campagne, traduit de l'anglais par Isabelle Chapman, Belfond, collection mille comédies, 2010, 374 pages de pure détente.
19/04/2010 | Lien permanent | Commentaires (18)
à bientôt !
16/07/2011 | Lien permanent | Commentaires (19)
Merci à tous !
De retour,et plutôt fâchée de l'être car la parenthèse a été brève et nous a donné envie de rester pour découvrir cette superbe région...Grâce aux conseils d'Anne, je ne suis pas tombée en manque de munitions et le coffre est revenu encore un peu plus lourd...
Lessives, repassage, rangement, prise de têtes et de rendez-vous en tous genres m'attendent mais j'ai pris le temps de faire mon petit tour de la blogo car ...vous m'avez manqué ! bises à tous !
20/04/2008 | Lien permanent | Commentaires (20)
à bientôt !
19/07/2014 | Lien permanent | Commentaires (17)